Tel le buisson ardent sous le nez de Moïse, cet arbuste prostré semble vous appeler. L'hiver l'a malmené, il n'a rien d'enflammé, certes, mais il est parfait pour une planque. Vous imaginez clairement la ruskov en boule derrière, prête à bondir comme une panthère des neiges.

Vous avancez, prudent, précautionneux. Vous vous rappelez la chasse avec votre père, l'avancée au pas en évitant d'écraser les feuilles, le silence du prédateur, l'écart par rapport au vent pour éviter que l'odeur ne soit emportée jusqu'aux narines méfiantes de la bête.

Elle est là, vous en êtes sûr. Vous allez la dénicher, vous jetez sur elle, la capturer et la livrer ensuite à Armitage, triomphant, comme un trophée de chasse livré entier sans que la tête ne soit encadrée.

Encore quelques pas et vous allez la débusquer. Vous êtes prêt ? Attention !

3

2

1

Sautez !

Vous vous prenez les pieds dans les branches en bondissant. Si bien qu'au lieu de l'enjamber tel un loup, vous vous écrasez dans son feuillage et découvrez, ô malheur, qu'il est muni d'épines.

Si Marika n'était finalement pas derrière cette accueillante plante, elle ne s'avère néanmoins pas loin. Depuis votre nid de pointes, vous voyez une silhouette perchée dans l'arbre voisin. On dirait un vautour, en jupe. Ses yeux de rapace russe vous détaillent cruellement avant de descendre du perchoir.

La soviet se tient à présent devant vous. Elle hésite.

— Tu es là pour m'aider ou m'attraper ?

— Euh...

Quel sera la suite ?

Euh... pour t'aider, bien sûr (Dans ce cas, dites-le au 99)

Euh... Pour t'attraper et te livrer telle une criminelle notoire aux fières autorités de notre brillante nation. A bas le régime soviétique et vive l'Amérique ! (Dans ce cas, si vous voulez vraiment faire ça, même si c'est une très mauvaise idée, dites-le au 101)