La haut dans la montagne.

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Ce matin, c'est le chant d'un oiseau qui m'a tiré du sommeil. L'astre solaire darde ses premiers rayons sur les sommets, dessinant leur silhouette, quand une huppe fasciée sonne le réveil.

À pas de loup, pour ne pas réveiller femme et enfants qui dorment toujours à poings fermés, j'ai quitté l'unique pièce qui constitue notre maison. J'ai franchi la porte pour trouver la fraicheur de ce matin d'été et l'herbe humide, signe que le climat retrouve un semblant de normalité. Je me suis assis sur le banc de pierre contre le mur, tendant l'oreille pour trouver d'où vient cette douce mélodie.

“oupp-oupp-oupp, oupp-oupp-oupp, oupp-oupp-oupp"

Elle n'est qu'à quelques dizaines de mètres de moi, cachée dans les herbes ou perchée sur une branche, près du torrent qui chante.

Là bas, les premières bêtes s'éveillent également, j'entends leurs sonnailles un peu plus loin dans les alpages.

Lorsque je tourne la tête vers la vallée, je découvre un tapis de brume qui masque la vue, comme souvent, ce matin, nous vivons au dessus des nuages.

Après l'effondrement de l'économie mondiale, nous avons fui la civilisation avec nos familles. Mes parents on quitté notre Provence natale, Cedric, Thaïs, Thalia et Corentin dans leurs bagages pour vivre ici avec nous. Caro et Patrick ont fuit la vallée pour nous rejoindre également, même s'ils gardent un contact avec le "monde d'en bas". Dans quelques jours, Max, Elena et Alicia seront également des nôtres.

Ici, la vie est simple, nous somme revenus aux fondamentaux de la vie: chasse, cueillette, élevage et agriculture. Ici, c'est un petit hameau de montagne, à presque deux mille mètres d'altitude, six anciens chalets en pierre et en bois, que nous avons du retaper entièrement, une bergerie, un atelier. Le torrent tout proche nous fournit eau et électricité en été, une source sous-terraine intarrissable le remplace l'hiver.

Nos parents se chargent du verger et du potager, Thais et Charlène s'occupent des enfants, de leur éducation et de leur apprentissage. Encore que Cilia du haut de ses treize ans n'ait plus grand chose à apprendre et préfere passer ses journée avec moi ou son oncle.

Cédric se charge de la cueillette et de la cuisine, il s'en est fait une spécialité et aucun de ses plats ne nous a jamais déçus.

Et moi... Moi j'occupe mes heures à parcourir les sentiers et les alpages avec mes bêtes, un trentaine de mouton et brebis, deux ânes, quelques chèvres et mes deux fidèles compagnons, Styx et Athéna, qui veillent jour et nuit sur le troupeau.

J'erre de pré en pré, de rocher en rocher, cueillant, piégeant, observant, me baignant dans les torrents et les lacs.

Les hivers sont longs, rudes, les bêtes restent au chaud et nous, les uns à l'atelier, les autres à la maison, et certains au ravitaillement. Nos deux chevaux de trait nous sont d'une grande utilité en cette saison, ils sont les seuls à pouvoir parcourir le chemin qui mène à la vallée, tirant vaillament la charette que nous avons refabriquée.

Malgré la rudesse du climat, les hivers froids, le travail harassant, les longues journées de pluie et d'orage, je suis enfin pleinement heureux, ici avec les miens, dans MES MONTAGNES.

Heureux, parce qu'ici, je suis encore plus proche de celle qui manque à ma vie, qui veille sur moi et qui, chaque nuit, brille un peu plus.

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