Je suis un homme simple, vous savez. Je peux pas prétendre être un héros. Je peux pas me dresser devant des gens comme ça. Alors j'ai laissé faire. Qu'auriez vous fait à ma place ?

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Il était suppliant, cet homme. Ce passeur, avec ses guenilles et ses mains sales. Avec son accent venu d'un pays lointain. Je crois que nous avions essayé de le comprendre, un instant. Il vivait dans un pays en guerre et il avait trouvé le filon pour en vivre. Contrairement à ce que les gens pensent, dans leur bienveillance à l'abri des balles, c'est difficile de ne pas profiter de la faiblesse des autres, surtout dans ces temps-là.

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Nous étions devant lui, toute notre escouade, armés jusqu'aux dents, je pense que c'est la première image que nous donnions. Nous étions plus dangereux que nous n'inspirions la sécurité. On s'y complaisait.

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Nous y étions entrés. Les murs semblaient terriblement épais et alors qu'il faisait plein jour dehors et que la chaleur nous assommait à travers notre équipement, la lumière ne filtrait aucunement.

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Dans l'ombre, nous étions incandescents de rage et d'épuisement. Les assauts nous avaient surpris dans des exodes où nous mourions déjà de soif. Nos mains tremblaient, le sang battait dans nos tempes et les ténèbres nous enveloppaient comme un four en enfer. Je ne sais plus, cependant, quel sentiment prédominait entre la peur et l'éclat de notre rage contenue.

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Nous avancions lentement, évitant les débris sur le sol. Nous nous donnions des airs de prédateurs, mais nous étions plus vulnérables que jamais. Au bout de ce couloir, sur le sol, il y avait une trappe. On entendait quelque chose gratter à l'intérieur. C'était quelqu'un, mais dans notre rage, nous nous figurions que c'était quelque chose. Alors nous avons ouvert. Et avant de vraiment voir, nous avons agi.

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