Un bruit fit relever la tête de Raphaëlle de son carnet au cuir bleu. C'était Larani qui frappait à sa porte.

_Je peux entrer? Demanda-t-elle, en faisant bailler l'ouverture de la porte.

_Oui vas-y, lui dit Raphaëlle.

                   Durant ces quelques jours, Raphaëlle s'était rapproché de Larani. La vie dans la demeure de Alanet était douce et bien plus propice à la discussion qu'une escapade en pleine forêt.

_Tu es prête j'espère, le fiacre l'est en tout cas, on va bientôt partir.

                   Raphaëlle sentit son cœur s'emballer à cause de l'excitation que l'idée même de ce voyage procurait en elle. Au-delà de l'idée de rentrer chez elle, il y avait un sentiment assez enfantin : voir de ses propres yeux cette cité dont on lui avait tant parlé.

                   Larani avait travaillé à Rêmes pendant quelques temps. D'après ce qu'elle avait compris elle avait été une sorte de garde du corps pour une société un peu particulière...

_Un quoi? S'était alors exclamé Raphaëlle lors d'une de leurs discussions dans un des petits salons du manoir d'Alanet.

_C'est une maison de dame de compagnies, répéta Larani quelque peu amusée par l'interrogation visible sur le visage de la jeune humaine.

_Une maison close? Nous allons habiter dans une maison close, c'est ça?

                   Raphaëlle n'était pas enjouée à la perspective de loger dans ce genre d'endroit. Mais le visage de Larani se fit plus dur lorsqu'elle lui répondit :

_Ne confonds pas une maison de dame de compagnie avec un misérable bordel. Surtout pas devant Dame Naraï, elle risque d'en être quelque peu insultée. La maison qu'elle tient et les filles sous sa responsabilité n'ont rien n'à voir avec les immondes bouges qu'on trouve dans les quartiers mal famé de Rêmes. Dame Naraï a une réputation à tenir, et refuse tous les hommes qu’elle ne juge pas suffisamment distingués. Ses filles tiennent compagnie à l'élite de Rêmes. Elles les divertissent, et ça ne passe pas toujours par des relations charnelles. Dans la cour de Rêmes, Dame Naraï est plus connue et appréciée que certaines épouses au sang plus bleue que les plus purs fragments de Saulanith. Et c'est elle qui va nous héberger durant notre séjour, je lui ai envoyé une missive. Alors je te prie de bien te conduire quand nous y serons.

                   Raphaëlle descendit les escaliers à toute vitesse pour rattraper Larani. Mais sa robe trop longue ne cessait de s'empêtrer dans ses jambes. Elle n'y était pas vraiment habituée.

                   Dans le grand hall d'entrée, elle passa devant un immense miroir. Son reflet la surprit, comme l'arrivée soudaine d'une personne inconnue. Sa capuche baissée, l'illusion était bluffante : elle ressemblait vraiment à une Noxum. Elle ne put s'empêcher d'avancer vers son propre reflet comme hypnotisée par lui. Larani le vit et s'approcha d'elle tout doucement, presque maternellement. Chose rare chez elle.

_Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer à Rêmes, lui dit-elle une main maladroitement posée sur son épaule.

                   C'était une phrase tout à fait banale et assez ridicule dans ce genre de circonstances mais c'était tout ce qu'elle avait en stock.

_Je sais même pas si mon père me reconnaîtrait comme ça....

                   Pourquoi pensait-elle à ça en ce moment? Pourquoi était-elle si triste alors qu'enfin elle maîtrisait la situation un tant soit peu?

                   Raphaëlle n'en savait rien mais en ce moment même tout envie de partir à Rêmes l'avait quitté. Elle ne voulait qu'une chose. Être là avec son père, sa mère, encore ensembles, comme avant. Dans ce petit quotidien qu'elle croyait être oppressant alors qu'il lui apparaissait si rassurant aujourd'hui.

                   Raphaëlle retira les lunettes noires qui obscurcissaient son regard et fixa son reflet dans le miroir. Oui c'était bien elle, sous cette couche de fard bleu, un peu différente de celle qu'elle était avant son arrivée, mais la même. Si elle voulait avoir l'occasion de repasser des nouveaux moments avec sa famille, retrouver les lieux et les êtres qui lui étaient chers, c'était en se rendant à Rêmes.

_Partons Larani.

                   Oui, cette fois c'était elle qui choisirait.

                   Alanet, Ekine les attendaient devant le manoir. Des domestiques et des Ourks se tenaient à leurs côtés, ils venaient de finir de charger les bagages dans le fiacre. Raphaëlle resta un peu surprise par la beauté du véhicule. Le bois était vernis d'un noir nacré, les fenêtres étaient recouvertes par d'épais rideaux et ne laissaient rien entrevoir de l'intérieur. Mais il devait être aussi luxueux que son apparence extérieure l'annonçait. À l'arrière il y avait quelques bagages attachés par des liens en cuir et à l'avant les deux montures. Ce n'étaient pas les mêmes que celle qu'avait monté Larani. Elles évoquaient à Raphaëlle de gros bœufs. Le cocher n'était pas encore à sa place, il vérifiait l'attelage une dernière fois.

_Mon coché à l'ordre de vous conduire jusqu'à la gare d'Ike vous verrez, il est un des meilleures que je connaisse, dit Alanet en s'adressant à elles.

_Ce véhicule est magnifique, Alanet, lui répondit Larani. Tu veux nous faire regretter de prendre le transcontinental? C'est ça.

                   Alanet lui tendit alors un paquet.

_ Je pense que tu en auras besoin pour ton voyage à Rêmes!

                   Larani prit le paquet en cuir entre ses mains et l'entrouvrit.

_ Oh, non! Tu n'aurais pas dû! Ce sont des …

_Oui des feuilles directement importés des îles d'Elrad. Ta pipe est un magnifique ouvrage elle mérite des feuilles de Longoulet d'aussi bonne qualité.

                   Ekine, quant à elle s'adressa à la jeune Raphaëlle :

_J'ai fait charger des vêtements pour ton voyage, et aussi de quoi te maquiller. Une fois à Rêmes écrivez-nous pour nous rassurer, dit-elle en se tournant cette fois-ci vers Larani.

                   Ekine s'était attaché à la jeune humaine, il y avait en elle une tendance à la compassion. Sa situation, son histoire l'avait ému, elle n'avait pu s'empêcher de s'imaginer dans une telle situation. Mais dans son état, elle ne pouvait pas lui être d'une grande utilité. Comme la rondeur de son ventre laissait le penser, elle arrivait à terme. Elle aurait partir avec elles, les accompagner à Rêmes, mais un tel voyage pourrait lui être dangereux. Elle ne pouvait que lui donner quelques vieilles fripes et des fards pour qu'elle passe inaperçue.

                   C'était cet aspect de la personnalité d'Ekine qui avait plu à Alanet. Avec les années, il avait appris à apprécier la générosité. Plus jeune, il prenait sa pour une preuve de bêtise ou alors de paresse. Selon lui on se montrait bon pour éviter les ennuis.

                   Une chose qui n'avait pas changé était son manque d'intérêt pour les dames Noxums. Elles lui paraissaient toujours aussi étriquées et enfermées dans leurs codes aristocratiques. Plus jeune, il préférait la compagnie des filles de Naraï à celles des nobles. Ces prostituées, car quoi qu'en dise Larani c'était bien ce métier qu'elles exerçaient, avaient bien plus de répondants, et il y avait quelque chose en elles qui le fascinait. Elles semblaient tellement plus âgées que le laissait augurer leur âge réel. Quand il les écoutait parler, il avait l'impression qu'elles avaient vécues des décennies de plus que lui. Il y avait en elles une sorte de cynisme et d'amertume que seule l'expérience peut amener.

                   C'était lui qui avait fait connaître à Larani Dame Naraï. À cette époque, elle était sans ressource, sans abris. Elle venait de perdre son grand-père et au vu de sa situation particulière, elle ne pouvait pas habiter dans la demeure familiale des Thélènes. Elle avait rejoint la capitale dans l'espoir qu'elle pourrait acquérir les droits de la propriété en prouvant aux administrations qu'elle était son héritière. Mais les procédures s'étalaient dans le temps et elle commençait à avoir besoin d'un travail. Dame Naraï avait besoin de quelqu'un pour protéger ses filles. Elle répugnait à engager un Noxum à son service mais peu de femmes Noxums maîtrisait le maniement des armes. La singularité de l'éducation de Larani en faisait une candidate rêvée pour Dame Naraï. Elle travailla pendant plus de sept années pour elle, sans que les procédures pour récupérer sa maison n'aboutissent.

                   Alanet avait rencontré Ekine il y a un peu plus de quatre ans. À cette époque-là de sa vie, Alanet ne parlait plus à Larani, et les dames de compagnies ne l’amusaient plus depuis l'histoire avec Ashti. Il avait repris les affaires de son père et les dirigeait depuis son manoir la plupart du temps. C'était un Alanet bien diffèrent de celui que connaissait Larani qui tomba amoureux de la jeune Ekine. Elle était issue de la petite noblesse Noxum, qui possédait les titres sans la fortune. Leurs terres leur permettaient de subvenir à leur besoin, quelques luxes étaient permis par périodes mais sans extravagances. La vie d'Ekine n'avait donc rien à voir avec la cour royale de Rêmes, elle était plus simple, sans fards. Son père l'aimait tellement qu'il en fit une jeune fille cultivée et intelligente, capable tout comme sa mère d'administrer les terres familiales.

                   Leur rencontre avait eu lieu à Rêmes pour le nouvel, durant une de ses fêtes où les nobles du pays étaient convoqués au palais pour célébrer leur allégeance. Parmi les princesses, Ekine dénotait : elle se tenait à l'écart mal à l'aise, ne connaissant pas tout ce beau monde ni leurs codes, us et coutumes. Alanet vint à sa rencontre. Elle était magnifique dans sa robe bleu pâle, si simple mais qui soulignait si bien sa beauté. Elle n'avait pas besoin de parures, sa peau qui paraissait douce au regard suffisait amplement.

                   Maladroitement, Alanet tenta de lui adresser la parole. Il lui assena alors tous les clichés d'une première conversation. Ekine bailla de manière tellement marqué, qu'Alanet se demanda si elle ne lui faisait pas comprendre que sa compagnie l'ennuyait.

_Dites, vous ne préférez pas qu'on aille danser? Lui demanda-t-elle au bout d'un moment.

                   Alanet dit oui sans la moindre hésitation. Peut-être parce que c'était totalement incorrect dans les codes de la noblesse qu'une femme ose inviter un homme à danser. Et cette innocence, cette sincérité finit de le charmer, alors que c'était le cynisme des dames de Naraï le fascinait autrefois.

                   Après quelques adieux et de nouvelles recommandations, Raphaëlle et Larani prirent place dans le fiacre. N'rof préféra s'asseoir à côté du cocher. Selon lui, ils seront suffisamment enfermés dans le train pendant leur voyage en transcontinental.

                   Raphaëlle resta pensive durant le trajet; accoudée à la fenêtre elle regardait les paysages automnales défilaient. En passant devant les champs, elle put apercevoir les grandes moissonneuses batteuse en train de s'affairer aux récoltes, traînant derrière elles une vapeur bleutée. Le voyage dura un peu plus d'une heure. Les cahots sur la route génèrent Raphaëlle au début puis elle finit par s'y habituer. Ils finirent même par la bercer et elle s'endormit dans un sommeil sans rêves.

_Réveilles toi Raphaëlle, nous sommes arrivées.

                   Raphaëlle ouvrit doucement ses paupières. Larani lui souriait. C'était rassurant de se réveiller avec un visage si bienveillant.

_Allons-y, lui dit Larani en commençant à sortir.

                   La gare d'Ike était une petite gare de province: deux voies perdues entre deux champs, un petit bâtiment en pierres et à peine une dizaine de voyageurs sur les quais.

                   Le soleil de l'après-midi était éclatant, et elle du couvrir ses yeux éblouis encore embués de sommeil. N'rof et le cocher aidèrent Raphaëlle et Larani à sortir leurs bagages : une petite malle pour Larani et une valise pleine à craquer pour Raphaëlle. Cette dernière refusa que N'rof lui la porta mais elle le regretta rapidement en voyant avec quelle facilité il souleva la malle de Larani pour la poser sur son épaule afin de marcher à leurs côtés.

                   Ils attendirent pendant une vingtaine de minutes leur train. Raphaëlle, à présent parfaitement réveillée, avait le cœur qui battait très rapidement et les mains moites. Elle se sentait nerveuse : et si quelqu'un se rendait compte qu'elle n'était pas une jeune fille Noxum? Après tout c'était la première fois qu'elle sortait maquillée comme une Noxum par les soins d'Ekine.

                   Mais ses craintes étaient infondées : personne ne lui prêta la moindre attention. Et il était tellement fréquent de voir un Ourk servir des Noxum que malgré son pelage blanc singulier, aucun regard ne s'attarda bien longtemps sur N'rof.

                   Le train finit par arriver. Raphaëlle qui était habituée aux trains de banlieues décrépits fut surprise par celui qu'elle vit. Il lui faisait penser à ces vieilles locomotives du 19ème siècle, sûrement à cause de la vapeur bleuté qui s'échappait de la cheminée. Ce transcontinental était magnifiques : il était fait dans un métal noir qui brillait sous le soleil de midi, l'avant était pointu comme pour briser les airs et toute la structure du train était recouverte par des plaques de laiton (enfin c'était le nom de métal qui venait à l'esprit de Raphaëlle en voyant ces plaques dorées tirant légèrement sur le cuivre) qui venaient arrondir les angles pour gagner de la vitesse. Le train était massif, bien plus qu'un simple train à vapeur où même qu'un TGV. 

                   Raphaëlle en voyant la beauté de ce train, un transcontinental comme le nommait Larani, ne pensa plus à ses angoisses et ressentit à nouveau cette excitation que lui procurait tous les voyages. Cette sensation lui évoquait le goût de ces chocolats chauds, tirés d'un distributeur sur une station essence d'autoroute. Ils avaient un goût d'ailleurs...

                   Lorsqu'elle était petite, chaque été, avec ses parents, elle jouait au même jeu. Elle s'imaginait une destination tout à fait différente que la région où ils se rendaient immanquablement : le golfe du Morbihan dont était originaire son père. Elle s'abreuvait de ses lectures,  des dessins-animés, des films, des conversations des adultes qu'elle avait épié, en bref, de tout ce terreau dans lequel germait son imagination pour construire ce monde étrange vers lequel ils se dirigeaient.

                   Et sans aucune exception le voyage de cinq heures en voiture se terminait toujours par cette petite maison bretonne au toit fait d'ardoises où vivaient ses grands-parents. Et la petite Raphaëlle n'était pourtant pas déçue. Elle savait bien que tout ce qu'elle imaginait ne se réaliserait pas. Mais peu importe : le plaisir était là où il y avait des histoires.

                   En entrant dans le train, Raphaëlle se mit à espérer revoir encore une fois cette vieille maison...

             Après tout n'allait-elle pas s'endormir dans ce train pour se réveiller à nouveau dans un autre monde. Après tout son histoire, ce rêve, avait commencé dans un train. Il pouvait très bien se terminer dans un autre?

                   Raphaëlle chassa ces pensées romanesques de son esprit. Elle préférait se concentrer sur ce voyage à Rêmes sans trop songer au moyen de rentrer chez elle. L'intérieur du train valait sans conteste sa façade extérieure : l'intérieur du wagon était recouvert de boiserie foncée magnifiquement ouvragé, et il était divisé en compartiment spacieux. N'rof, Larani et Raphaëlle prirent place dans l'un de ceux qui était vide. Raphaëlle posa sa valise et s'assit dans un des fauteuils de velours rouges. Elle s'enfonça dedans tant il était moelleux. Elle se sentait presque comme une enfant, car le train était pensé par des Noxums pour des Noxums : tout y était aussi grands qu'eux. Assises, les pieds de Raphaëlle frôlaient à peine le sol.

_Eh bien! Alanet n'as pas pris un billet pour n'importe quel train... commenta Larani.

_À voir sa demeure, il a l'air d'en avoir les moyens, esquissa Raphaëlle. C'est une sorte de prince, de nobles?

_Oui, il appartient à une des grandes maisons Noxum. Tout le territoire de Rêmes est divisé et appartient à une de ses grandes familles. Mais appartenir à une grande famille ne veut pas dire être riche. Il est simplement intelligent et a su faire fructifier sa fortune familiale comme son père avant lui.

_Toi aussi tu appartiens à une de ses grandes familles? Demanda Raphaëlle hésitante.

                   Larani s'assit et regarda par la fenêtre, elle ne regarda pas Raphaëlle quand elle lui dit ces quelques mots empreints d'une rancœur si profonde qu'elle était présente dans la chair même de la Noxum :

_Plus maintenant...

                   Raphaëlle était dévoré par la curiosité, mais voyant que Larani n'était toujours pas très incline à lui faire des confidences, elle se dit que lui parler un peu de son monde et de sa propre vie leur permettrait de passer à un autre sujet.

_Dans mon monde, il y a quelques familles anciennes comme ça qui survivent, mais ce ne sont plus elles qui ont le pouvoir depuis bien longtemps. C'est l'argent qui gouverne.

_Je crois que c'est par là que Rêmes se dirige. De plus en plus de riches négociants se demandent pourquoi, alors que pour la plupart ce sont eux qui font tourner notre royaume, n'ont pas le droit d'élire le noble qui siège au conseil royal. Ils ont les moyens de payer les meilleures universités pour leurs enfants, mais ces derniers ne pourront jamais accéder à aucune fonction importante. À Rêmes tout se décide par le sang, la famille à laquelle tu appartiens. Pourtant la valeur ne se transmet pas par le sang, elle s'acquiert par la vie, l'expérience.

_ Tu sais mon monde aussi n'est pas parfait. Tu sais, Larani, pour les autres humains, je suis presque invisible, je n'ai rien d'incroyable, je suis une humaine parmi tant d'autres.

_Tous les humains sont-ils aussi petits? Commenta N'rof avec un sourire qui tirait ses babines.

                   Raphaëlle ne put s'empêcher d'éclater de rire.

_ Non ça par contre c'est vrai que je suis plus petite que la moyenne, mais ça aide pas à se faire remarquer!

_Dans ton monde tu es peut-être la plus ordinaires des jeunes filles, mais ici tu es une des rare à avoir pu t'échapper de ce train. Et si on y parvient tu seras aussi celle qui aura aidé tous les autres humains à rentrer chez eux.

                   N'rof poussa un autre grognement qui ressemblait presque à un rire. Raphaëlle se mit alors à regarder la vitre, pensive. Il y avait surtout des champs, encore des champs et quelques maisons étalaient de manière disparate. Le train s'était mis en marche.

                   Oui, elle allait trouver un moyen de rentrer chez elle. Après elle se mettrait à la recherche des autres passagers du train, et tous ensembles, ils rentreraient sur Terre.