Chapitre 5
Ça fait longtemps que je ne me suis pas réveillé en si grande forme. Et je suis certain qu’Annais n’y est pas pour rien. N’étant pas en avance pour aller au travail, je résiste – difficilement – à l’envie de repenser à la journée d’hier en me caressant. Pourtant je le sens bien, je suis d’humeur coquine, aujourd’hui. Jusque dans le choix de mes vêtements. Vu le soleil qui brille dehors, j’attrape rapidement un t-shirt et un pantacourt, celui qui moule légèrement mon entre-jambe. Surtout lorsque je ne porte pas de caleçon. Un saut sous la douche, un café avalé sur le pouce, je passe ma veste et sors de chez moi.
C’est marrant comme dans ces moments-là, tout le monde semble sur la même longueur d’ondes que nous. Vous croisez le regard d’une femme et vous avez le sentiment qu’elle a envie de vous, ne serait-ce qu’une seconde. Ou tout simplement que tout le monde vous trouve beau. Et du coup, vous vous sentez beau.
C’est ainsi que je passe la matinée, sur une espèce de petit nuage cotonneux, où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil… Et je plais à tout le monde ! Pour une fois, je ne reste pas beaucoup cloitré dans mon bureau, accueillant ceux et celles qui s’y risquent d’un « hum » très peu avenant. Non, cette fois, je sors dès que j’en ai l’occasion, croise des collègues préoccupés que je réussis à faire sourire en leur souhaitant le bonjour d’un ton enjoué. Je recroise même cette collègue qui se faisait un petit plaisir honteux aux toilettes la veille. Enfin, maintenant que je la vois y retourner avec empressement, le regard sur ses chaussures, ça me paraît vraiment clair. Vu que je prends mon temps, je remarque ses pommettes rougies. Héhé ! Je me demande bien s’il s’agit de son imagination, comme moi, ou si elle se mate des petites vidéos, voire même s’offre des tchats chauds bouillants sur un site quelconque.
Mon état d’esprit coquin et taquin m’amène jusqu’à la porte de son bureau, où est écrit son nom. Mélanie ! Je le savais ! Enfin, non, j’avais oublié mais je savais que je l’avais su à un moment. Malgré tout, je n’ose pas m'y glisser pour aller regarder son écran. Le couloir n’est pas vide et je n’ai aucune raison d’y entrer, vu qu’on ne travaille jamais sur les mêmes projets. Je fais donc demi-tour et vais tranquillement jusqu’aux toilettes. Avec une douceur extrême, j’ouvre la porte pour ne pas faire de bruit.
J’ai ce qu’on pourrait appeler le « mojo ». Il y a quatre cabinets et un seul est occupé. À pas de loup, je m’en approche et plaque mon oreille contre la porte tout en gardant un œil sur la poignée de celle qui donne dans le couloir. Au moindre mouvement, je n’aurai que très peu de temps pour faire comme si de rien n’était.
Bingo ! Mélanie est très discrète. À peine si elle gémit en se branlant mais elle porte des bracelets. Et il semblerait qu’elle mouille beaucoup. Entre des petits bruits de clapotements inévitables et les bracelets qui s’entrechoquent par moments, il ne fait aucun doute que Mélanie est arrivée ici très excitée et qu’elle va bientôt jouir. Et ça m’excite. Mélanie n’est pas particulièrement belle, elle est plutôt banale. Elle a tout de même quelques rondeurs qui passent sûrement pour des kilos en trop à ses yeux, mais aux miens sont ce qui fait son charme. De longs cheveux blonds, une poitrine opulente où l’on peut se perdre et des lèvres charnues. D’aucun diraient qu’elle a une bouche de suceuse, mais je ne suis pas ce genre d’hommes ! Et cette femme me fait bander.
Je me refugie dans le cabinet d’à côté, sachant très bien que mon bruit la fera s’arrêter un instant. Je m’empresse de baisser mon pantacourt et me mets à me branler sauvagement. Sans aucune caresse, sans aucune transition. Je mouille le majeur de ma main libre de ma salive et le glisse jusqu’à la moitié entre mes fesses. Je ne peux forcément retenir un gémissement, me demandant si elle l’entendra ou pas.
De cette manière, je peux jouir en un temps record. Je sais exactement où appuyer mon doigt en moi pour me faire grimper en flèche. De la même main, j’appuie violemment sur mon périnée, caressant la racine de ma queue en même temps. Les va et vient de ma main droite le long de ma verge finissent de me faire passer le point de non-retour en quelques secondes à peine.
Je pense que ça dure deux minutes en tout. Mélanie a eu le temps de terminer mais est encore au lavabo lorsque je sors, tout sourire. Je la vois jeter un coup d’œil dans le miroir pour voir qui c’est, puis baisser le regard à nouveau.
– Ça fait du bien, hein ? je m’exclame en venant me laver les mains.
Elle me regarde d’abord affolée, puis hoche la tête :
– Heu… Oui… Avec… Avec tout ce café que j’ai bu !
Elle ment très mal. Mais c’est mignon. Je lui souris d’un air entendu, et baisse rapidement mes yeux sur son décolleté avant de les remonter aussitôt sur une Mélanie pivoine en train de se sécher les mains.
– Le café, oui. Faut quand même faire gaffe, avec le café. C’est un excitant. Pas bon pour le cœur, lui dis-je en jetant à nouveau un coup d’œil au niveau de son cœur.
– Oui… Bien bonne journée, se dépêche-t-elle de me répondre en se dirigeant vers la sortie.
À ma grande surprise, elle marque un temps d’arrêt juste avant de refermer la porte, un sourire en coin du genre que je ne m’attendais pas à voir :
– Cela dit, je connais bien meilleur excitant !
Elle se met à ricaner en sortant un bout de langue tout rose puis claque la porte avant que je n’aie l’occasion de répondre quoi que ce soit. Je n’essaye pas de la suivre, je la laisse repartir tranquillement, mais voilà une collègue avec qui je pourrais bien m’entendre !
Le début d’après-midi est plus difficile. D’une part parce que j’ai un dossier des plus ennuyants devant les yeux, et d’autre part parce que je me remets à penser à hier. Et au fait que Stéphane rentre aujourd’hui. Une heure et demie plus tard, je sors de mon bureau avec la ferme intention de baiser Annais avant le retour de son mari.
Ce qui est pratique, c’est qu’elle fait du télétravail. Je peux donc aller sonner chez elle, je suis certain de la trouver seule. Elle ouvre de grands yeux en me voyant sur le pas de la porte et me fait rentrer rapidement.
– Qu’est-ce que tu fais ici, Julien ? Stéphane revient dans un peu plus d’une heure et je…
Je suis déjà à genoux, ayant embarqué dans le mouvement shorty et culotte avec une dextérité qui lui coupe la chique.
– Ça me laisse largement le temps de te baiser, lui dis-je tout en léchant son clitoris du bout de la langue.
Il ne tarde pas à réagir, gonfler avec insolence sous mes coups de langue répétés. Elle fait voler les fringues qui lui retenaient les chevilles de façon à pouvoir écarter ses cuisses et d’une main agrippée à mes cheveux, diriger mes lèvres vers les siennes déjà suantes de son excitation.
– Oh oui, Julien, gémit-elle en se frottant contre ma bouche, ma langue tendue en elle. C’est si bon d’avoir un amant qui sait ce dont j’ai besoin. Continue…
Passant un bras par son entre-jambe, j’attrape sa cuisse et la passe par-dessus mon épaule. Pour ne pas perdre son équilibre, elle s’accroche à mes cheveux, lui permettant par la même occasion d’onduler sur mon visage avec encore plus d’énergie. Très vite, ma face entière est recouverte de sa cyprine au goût sucré.
Je me rends compte aux décibels qui sortent de sa bouche déformée par le plaisir qu’elle a un besoin inassouvi depuis belle lurette de se lâcher complètement. Peut-être que Stéphane n’aime pas quand elle crie si fort, mais je suis personnellement aux anges et très excité. Mes mains malaxent ses fesses avec ardeur alors que – n’ayons pas peur des mots – je lui bouffe la chatte. Qu’est-ce qu’elle est délicieuse !
Je pourrais rester ainsi pendant des heures mais elle n’oublie apparemment pas qu’elle est sensée travailler. Elle attrape mon visage dans ses mains, tremblante comme si elle était sur le point de jouir, et me relève pour m’embrasser à pleine bouche. Rapidement, ses mains descendent s’occuper de me libérer de mon pantacourt pendant que nos langues s’enroulent l’une autour de l’autre. Une fois mon pantacourt tombé à mes chevilles, elle se recule légèrement, le souffle court, le visage empourpré par le désir. Elle caresse mon pieu de chair tendu du bout de l’index, le baladant de ci de là en me souriant en coin. Ce même sourire que pendant la soirée barbecue.
– J’ai toujours rêvé de le faire sur la table à manger, me dit-elle avant de me tourner le dos et se diriger vers la dite table en retirant son t-shirt, ses hanches ondulant avec provocation.
Il ne me faut pas longtemps pour finir aussi nu qu’elle et attraper un préservatif dans une poche. Lorsqu’elle grimpe sur la table en se mordant la lèvre, le regard rivé sur ma queue qui va la baiser, je me mets à trembler d’excitation. Moi qui d’habitude enfile une capote comme mon ombre, je dois m’y reprendre à deux fois, sous les ricanements impatients mais tolérants de mon amante. Elle ne perd rien pour attendre. Dès que le bout de plastique est en place, je viens me coller à elle, frotter ma verge dure comme la pierre contre sa vulve qui goutte déjà sur la nappe.
D’un puissant coup de reins, je m’enfonce en elle. Le plaisir que je lis sur son visage mêlé à la surprise dans ses yeux est un véritable délice.
– Baise-moi, Julien… me dit-elle avec une autorité qui me fait rugir de plaisir.
Je prends son visage dans mes mains et colle ma bouche à la sienne en lui assénant de virulents coups de boutoir. Elle se met à crier, pendant quelques secondes, avant de serrer les mâchoires. Le fait d’être chez elle la fait sûrement réfléchir à deux fois avant que les voisins ne nous entendent. Mais comment dire ? Le simple fait qu’elle retienne ses cris me pousse à la pilonner encore plus fort.
Elle me regarde avec des yeux exorbités. Je la sens se contracter avec une violence inouïe sur mon pieu. La table se met à remuer, je dois avancer de quelques centimètres pour compenser son recul, jusqu’à ce qu’Annais lâche un râle profond en se laissant tomber en arrière, s’allongeant les bras en croix sur la table.
Par réflexe, mes mains attrapent ses seins et les malaxent furieusement tout en ralentissant mes va-et-vient, ondulant en elle tout en l’admirant. Elle se met aussi à onduler, me souriant en reprenant son souffle. Je sens que je vais bientôt venir. Tout en douceur. J’ai envie de jouir dans la capote, de rester en elle jusqu’à l’orgasme. Ses jambes qui se mettent à m’entourer puis se rejoignent dans mon dos pour me garder contre elle me font penser qu’elle désire la même chose.
C’était sans compter sur le téléphone. Alors tout lui revient en tête. Le boulot, son mari qui va revenir. C’est d’ailleurs le téléphone du boulot qui sonne. Elle sursaute, laisse la panique la dévorer :
– C’est le boulot, je… Je dois répondre !
Elle prend deux bonnes inspirations avant de décrocher et franchement, elle m’épate. Il n’y a pas un truc dans sa voix qui puisse laisser deviner qu’elle était en train de se faire baiser. J’en suis presque vexé. Mais au lieu de laisser de telles pensées s’insinuer en moi, je préfère profiter de la situation.
Je la regarde, nue devant son bureau, notant des trucs sur des bouts de papier, ouvrant un dossier, puis un fichier sur l’ordinateur, avec un naturel qui ferait presque oublier qu’elle est nue, les cuisses enduites de cyprine qui coule de son sexe. Et la vision est des plus appétissantes. Je m’approche doucement et elle est tellement à ce qu’elle fait qu’elle ne remarque ma présence que lorsque mon gland débarrassé de son bout de plastique vient caresser son dos.
Elle se retourne doucement, pensant sûrement d’abord qu’il s’agit de ma main et ouvre de grands yeux à la fois surpris et excités sur ma verge tendue vers elle, presque à hauteur de bouche. Je lui souris en coin, caressant toute ma longueur d’une main, alors qu’elle me fait des yeux noirs et qu’elle se retourne. Mais c’est mal me connaître que de croire que je vais la laisser s’en sortir ainsi.
Je m’en vais chercher une chaise et reviens m’asseoir près d’elle. Je reçois encore une paire d’yeux noirs qui pourtant ne peuvent s’empêcher de se baisser sur ma queue. D’un mouvement de la main, elle me fait signe de déguerpir, mais je lui souris, commençant à me branler. Je crois savoir que ces coups de fil peuvent parfois durer des lustres, et il est hors de question que je parte d’ici sans avoir joui.
Elle voit bien mon petit jeu et baisse les bras. Elle continue de répondre à son client, d’ouvrir des dossiers, en jetant des coups d’œil vers moi, à la fois exaspérée et, si j’en crois l’assise de son fauteuil, très excitée. Elle se mord la lèvre inférieure quand mes mains accélèrent. Je tiens mon manche des deux mains, me branlant comme un forcené sans la quitter des yeux. Son corps entier est un appel à l’indécence. Peut-être même encore plus… Non ! Quand ce corps ondule pour rechercher la jouissance, c’est là qu’il est le plus beau. Quand elle pose des yeux fiévreux sur moi alors que je la pilonne sans retenue, et qu’entre deux cris de plaisirs, elle me fait son petit sourire en coin.
Visiblement amusée par la situation, elle profite d’un moment où elle n’a pas besoin de son ordinateur pour se tourner face à moi. Son client semble parti dans un monologue et Annais opine juste par moments, ouvrant grands ses cuisses pour moi. De sa main libre, elle écarte ses lèvres et je peux voir le flot de cyprine qui coule de sa vulve rose. Lorsque son pouce se met à frotter son clitoris gonflé, elle se mord la lèvre.
Elle me fait jouir rien qu’en posant les yeux sur moi. J’ai juste le temps de me lever pour venir décharger sur sa poitrine. Elle ouvre d’abord la bouche en un O muet, comme choquée de ce que je fais. Puis m’offre un sourire qui vaut tout l’or du monde. Mon sperme coule sur ses seins et son ventre. Son client continue de parler et elle penche légèrement la tête pour passer rapidement sa langue sur mon gland sensible.
Oubliant que je dois me presser pour m’en aller, je viens lécher ses seins, un par un, puis son ventre. Elle ne peut s’empêcher d’onduler de plaisir, toute occupée qu’elle est à retenir son hilarité de me voir avaler ma propre semence. Elle en est clairement surprise, mais semble aimer ça. Tant mieux, parce que j’avoue que j’apprécie, moi. Si d’habitude, ce n’est pas quelque chose que je montre aux femmes, avec elle c’est différent. Elle veut du sexe, du cul, que ce soit mal, indécent. Je compte bien lui montrer toutes mes facettes en cette matière.
Après un baiser dans le cou alors qu’elle est repartie dans ses dossiers, je me rhabille et m’en vais, bien que cette fois, elle n’ait pas joui. Un sourire en coin se dessine sur ma bouche. Elle reviendra vers moi pour jouir, comme une furie. Mais d’ici là, c’est week-end. Stéphane sera bientôt de retour et nous devrons attendre pour une nouvelle partie de jambes en l’air.
J’arrive plus tôt que d’habitude en bas de mon immeuble, pour un vendredi. C’est le jour où je reste facilement bosser plus tard, quand je n’ai pas une amante à satisfaire. Mais là, je n’avais pas vraiment envie d’y retourner. Je sors de ma voiture et jette un coup d’œil à l’immeuble face au mien et tente de retrouver, mine de rien, la fenêtre où j’avais cru voir quelqu’un me regarder. Si c’est bien celle que je pense, elle est ouverte.
Je monte rapidement chez moi avec sûrement la trogne d’un gamin qui pense à une connerie, qui sait très bien que c’est mal, mais que ça excite de le faire. J’ouvre ma porte et vais m’ouvrir une bière pour fêter un week-end qui commence si bien et me dirige vers la commode. Dans le tiroir de droite, je ne trouve pas ce que je cherche, mais dans celui de gauche, je me mets à rigoler tout seul en sortant une paire de jumelles !
Le temps de boire ma bière, je me poste à la fenêtre du balcon et dirige les jumelles vers la fenêtre ouverte. Normalement, on ne devrait pas me repérer, mais je ne me colle pas à la fenêtre au cas où, préférant rester un peu dans l’ombre. Cinq bonnes minutes passent avant que quelqu’un ne s’approche de l’encadrement. Une femme d’une petite cinquantaine d’années, les cheveux courts et grisonnants, vient tapoter un paillasson sur le rebord de la fenêtre. Je la regarde avec intérêt. Était-ce elle qui me matait pendant que je me branlais ? Ce serait excitant. Elle n’est pas forcément le genre de femme vers qui je me tournerais au premier abord, mais quoi qu’il en soit, qu’une femme trouve un intérêt quelconque à rester me regarder me caresser est plutôt gratifiant !
Elle porte un débardeur sans soutien-gorge et je dois bien avouer que je ne dirais pas non à un petit tour entre ses seins généreux, même vus d'ici! Mon imagination commençant à partir en vrille, et ne voulant pas l’arrêter, je change de fenêtre lorsqu’elle a fini avec son tapis et essaye de continuer de la voir à l’intérieur de la maison. Chose difficile car nous ne sommes pas au même étage, ni même face à face. Mais j’arrive à voir un petit bout du salon. Et tout ce que j’arrive à voir, c’est cette femme qui fait la bise à quelqu’un dont je ne vois que les pieds.
Je laisse tomber et vais me griller une cigarette sur le balcon, gardant tout de même œil discret sur la fenêtre encore ouverte. Pourtant, mon regard est rapidement attiré par la porte d’entrée de l’immeuble d’où sort une jeune femme dont je ne peux voir que les longs cheveux blonds. La vingtaine maximum, mais qui a hérité de la poitrine de sa mère, de ce que je peux en juger d’ici.
J’ai besoin d’une deuxième bière. Cette imagination ne me laissera jamais tranquille. Mais je ne fais rien pour l’arrêter !
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