Larme de sang
de Kenza ♡
"-Maman ! Réveille-toi ! s'écria Mourad au pied du lit cassé de sa mère qui se réveilla aussitôt l'air inquiet. Le jeune enfant ne laissa pas à sa mère le temps d'ouvrir son deuxième oeil qu'il se réfugia dans ses bras.
"-Ils sont revenus maman, ils sont revenus ! Dit-il en sanglottant. Leïla serra son enfant contre sa poitrine qui laissait entendre son coeur battre de plus en plus vite comprenant immédiatement ce qui était en train de se passer.
"-Où est ta soeur ?" demanda t-elle à son fils les yeux pointés sur la fenêtre ouverte de sa chambre qui donnait sur une ville digne d'un scénario apocalyptique.
Mourad suffoqua avant de répondre d'une voix tremblante les yeux rivés sur ceux de sa mère :"-Elle n'est pas rentré de l'écol..." Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un bruit assourdissant se fit entendre.
"-Oh mon dieu..." murmura t-elle avant de prendre son fils par le bras et de dévaler les escaliers avec lui.
"-Nous ne sommes pas à l'abris dans cette maison mon fils !" Dit-elle à Mourad en franchissant la porte tout en essayant de garder son calme pour ne pas l'inquiéter plus qu'il ne l'est déjà.
"-Mais où est-ce qu'on va alors !"
Leïla n'en savait rien. Ce n'est pas la première fois que cette situation arrivait et tout ce qu'elle pouvait faire c'est "placer sa confiance en Dieu".
"-Maman !" hurla t-il en pointant du doigt un groupe d'hommes armés à quelques mètres de celui-ci et de sa mère.
Leïla fit signe à son fils de ne plus parler pour éviter de se faire repérer mais il était trop tard, les deux hommes en uniforme se retournèrent en même temps en direction des deux malheureux. Les quatres regards se croisèrent durant une fraction de seconde qui en parût une éternité.
La jeune femme porta son fils tout en enjambant les rues déserte. Des bâtiments incolores détruits en milles morceaux encadraient la vision tremblante de la jeune femme. Le souffle de Mourad sur son cou était l'une des dernières choses qui pouvait l'appaiser. La réalité lui revint cependant en pleine face.
-she's over there (elle est là-bas) se fit entendre une voix grave.
Leïla ne se retourna pas et prit ses jambes à son coup de plus belle, suffoquant tel un sanglier affamé. Ses bruits de pas se confondèrent avec ceux des hommes armés puis s'étouffèrent sous les tirs assourdissants des soldats.
Silence.
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L'Homme hait l'Homme | Chapitre | 0 message |
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