Guerre

Une minute de lecture

Leurs conclusions furent unanimes et sans surprise : c'était la faute de l'autre !

Les engrenages de la diplomatie et des alliances tournèrent, et quand ils s'arrêtèrent, toutes les guildes avaient choisi un camp – amis ou ennemis, il n'y avait pas d'autre alternative.

La balance s'équilibra, l'Empire se retrouva sous l'ombre de l'épée, retenue par un mince fil de paix, n'attendant qu'une bonne raison pour céder.

La bonne raison ne se fit pas attendre et se présenta sous la forme du doyen de la guilde des Marchands –un homme joufflu, jovial et bedonnant– qui s'étouffa à cause d'une arrête de poisson, bien que beaucoup y virent l'oeuvre d'un poison. Il resta inconscient pendant trois jours.

À son réveil, les mâchoires de la guerre s'étaient refermées sur l'Empire, les armées montraient déjà les crocs derrière les aboiements des généraux.

La guerre s'intensifia, les stratèges usèrent de mille ruses: le déguisement, le poison, la fuite, l'espionnage, la trahison – allant jusqu'aux plus incroyables : des tunnels, des machines volantes, des villes souterraines et allèrent même jusqu'à tenter le plus infâme et improbable d'entre tous: une trêve.

Mais rien n'y fit, l'arbre de la guerre –nourri de ses racines de vengeance– était trop solide.

Et alors que dans cette folie du rouge, le poids des morts s'équilibrait des deux cotés, une petite herbe noire insignifiante poussa.

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