Cette pièce blanche, à l'odeur caractéristique de l'antiseptique, baignée de rayons de soleil est devenue ta chambre depuis un mois maintenant. Un malencontreux accident de moto t'a amené ici. Des tuyaux reliés à différentes machines te maintiennent en vie. Malgré les bandages, le plâtre à la jambe droite, tu parais dormir paisiblement.

Une photographie trône sur la table de chevet. Tu es tout sourire, les yeux brillants de vie, entouré de tes amis.

Te souviens-tu des premières paroles que tu m'as dites ?

Tu étais assis au fond de la classe, dos au professeur, appuyé contre le mur. Tu bavardais avec les autres membres du groupe de travaux pratiques. Tu as tout de suite perçu mon trouble dû à ta présence. Tu m'as souri (le même que la photo), retiré tes affaires pour me faire de la place, puis tu as prononcé :

" J'espère que ça te dérange pas qu'on travaille ensemble ? "

Jamais de la vie, tu ne m'as dérangé, au contraire. Dès ce bref moment, tu es devenu indispensable pour moi.

Soudain, tes doigts se serrent dans ma main. Tes paupières s'ouvrent avec difficultés. Ton regard émeraude apparaît à mon plus grand soulagement et plaisir.