Je répète dans ma tête, le mantra "Je ne crains rien, je ne crains rien, je ne crains rien..."

Malgré moi, des gouttes de sueur perlent sur mon front. Mon coeur palpite.

Est-ce le virus qui est en train d'agir dans mon corps ?

Un tintement au loin me parvient et une voix métallique annonce un numéro dans le haut-parleur.

Plus que trois numéros puis ce sera à mon tour.

Des images de corps éventrés, de salles d'opérations aseptisées et de visages masqués me parviennent par saccades. Je n'aurais pas dû regarder toute la série "The Knick" jusqu'à trois heures du mat', ce n'est pas bon pour ce que j'ai.

Et ces infos qui n'arrêtent pas de relayer les chiffres de mortalité, cela tourne en boucle à mes oreilles. Je ne me sens pas très rassuré.

Crispé dans la salle d'attente, j'attends. Les mains cramponnées au bord de la chaise, je sens mon estomac prêt à regurgiter toute la bile dûe à mon anxiété croissante.

"Je ne crains rien, je ne crains rien..."

J'essaie de me rassurer tant bien que mal mais l'odeur de l'hôpital persiste et mes narines détectent l'odeur de la maladie.

J'ai les membres tétanisés, je visualise les bactéries et toutes sortes de germes prêts à fondre sur ma personne et sens leur haleine fétide près de mon visage.

Puis, un bruit me fait sursauter, l'appel de mon nom !

Vous ai-je dit que je suis iatrophobe ?

Iatrophobie - Nom féminin.

Du grec « iatros » qui signifie médecin et « phobos » qui signifie crainte, peur, phobie.

Peur d’aller chez le médecin.