Chapitre 1 : la fin de la quiétude
"Un sorceleur ne meurt jamais dans son lit", c'était ce que lui avait toujours répété Vésémir, pourtant Geralt savourait une paix bien méritée auprès de sa douce Yennefer dans leur magnifique domaine de Toussain. Les jours s'écoulaient paisibles depuis plusieurs années déjà, rythmés par les vendanges et le bon vin, les visites régulières de Jaskier, Régis, Yarpen, Zoltan et tant d'autres amis qui venaient alors festoyer gaiement avec eux.
Ciri aussi passait de temps en temps, toujours en coup de vent mais c'était un réel bonheur pour Yen et lui de la voir. Leur petite, qui ne l'était plus tant, était devenue une sorceleuse, la première à dire vrai. Elle compensait son absence de mutations par sa capacité, parfois aléatoire, à se téléporter. Geralt l'exprimait rarement avec des mots mais il était très fier d'elle et savait qu'il en allait de même pour son aimée.
C'était une belle matinée printanière. Geralt s'éveilla avec un sourire radieux, embaumé par le parfum de groseilles à maqueraux et de lilas qui annonçait le retour de Yen. Cela faisait une semaine qu'elle était partie gérer quelques affaires politiques avec la loge des magiciennes qu'elle avait fini par rejoindre. Il tendit la main et la glissa dans les boucles noires aux reflets plume de paon. Un sourire étira les lèvres charnues de sa magicienne qui ouvrit ses yeux mauves dans lesquels il se noya un instant avant de fondre sur elle pour lui voler un baiser.
Elle lui offrit son rire en échange et lui rendit son étreinte, blotissant sa peau délicieusement dénudée contre celle couverte de cicatrices de son homme. L'étreinte se prolongea dans l'harmonie rythmée de soupirs des corps qui se connaissent par cœur. Douceur, embrasement, langueur.
L'ouïe fine de Geralt reconnut bientôt ce changement de rythme cardiaque caractéristique de l'annonce des ennuis. Yennefer capta cette pensée qui avait laissée place aux images douces et apaisantes que lui offrait toujours son amant après l'amour :
– Tu as raison... La loge m'a demandé de faire appel à tes services.
– Je croyais avoir gagné droit à ma retraite...
– Bien-sûr. Mais comme ça concerne Jaskier, je pense que tu voudras t'occuper de cette affaire... À moins que tu ne préfères que nous fassions appel à Ciri ?
– Par la peste, dans quel guêpier est-il encore allé se fourrer ?!
– Il a été envoyé à la recherche d'un manuscrit en Zerrikania il y a déjà une lune de cela et nous n'avons aucune nouvelle…
Geralt Frissonna en réalisant que cette mission impliquait l'utilisation d'un de ces fichus et dangereux portails magiques. Il soupira et accepta la mission d'un sec hochement de tête avant de replonger avec délice le visage entre les douces collines de son aimée.
– J’irai donc… Mais laisse-moi encore profiter de la douceur de ta peau, lui murmura-t-il à l’oreille tandis que ses mains glissaient sur son corps brûlant.
– Je te l’accorde pour cette fois mais prépare-toi à partir avant le souper…
Elle gémit sous la caresse hardie de sa bouche qui était partie embrasser quelques zones sensibles et s’accrocha à la longue chevelure blanche comme le lait de son amant, les yeux clos, profitant du moment.
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