Le choix

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Et pourquoi pas ?

Je veux dire, ce n'est pas parce que tout le monde a une idée fixée en tête, un avis tellement définitif et négatif que je devrais penser pareil, si ? On nous répète toujours de ne pas hésiter à nous démarquer, à ne pas faire comme les autres si ce n'est pas ce que l'on veux. Tant que ça reste dans le cadre de la loi bien sûr. Enfin, ce n'est pas très moral, mais est-ce qu'ils m'en voudront si c'est déjà trop tard ?

Beaucoup voient ça comme la lâcheté ultime, la haute trahison pour ceux qui nous ont donné des avis contraires à ce geste, mais est-ce qu'ils comptent vraiment dans ce moment-là. Vous savez, je parle de ce moment d'hésitation, ce moment où on est prêt à passer à l'action, à céder à la tentation ?

Tout ça est probablement pour fuir la réalité, c'est ce que tout le monde a l'air de penser. Fuir ses problèmes. Mais avez-vous déjà pensé que ça puisse être la seule solution ? La seule qu'on n'a pas encore testée ? Peut être qu'on a déjà tout tenté, qu'on a tenu tête à la brute du lycée ou qu'on a tout fait pour séduire cette demoiselle si jolie, mais malgré toutes nos tentatives pour ressembler à ces mannequins de magazine, pour avoir le cerveau d'Einstein ou l'assurance de Mohamed Ali, on ne ressemble qu'à Bibendum avec la volonté de... j'en sais rien, d'un mec qui a pas de volonté, faites votre comparaison vous-même.

Je sais que ça peut en choquer certains, qu'ils pensent à ma famille, à mes amis, à ce qu'ils diront, ce qu'ils ressentiront alors qu'ils m'ont soutenu pendant les moments durs, les pires étapes de ma vie. Et je les aime. Je ne les remercierai jamais assez de m'avoir apporté un soutien sans faille. Mais malgré tous leurs efforts, toutes leurs réunions de soutien, leurs interventions, leurs longues discussions, je ne peux plus tenir. Certaines épreuves sont simplement trop durs, pas faites pour tout le monde. Là où un tel passerait cette difficulté haut la main, un autre échouerait lamentablement. Vous devinerez que je fais partie de la deuxième catégorie.

J'entends déjà les paroles de mes parents. Ils sont bien du style à dire des trucs comme "mais bordel, qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ? Qu'est-ce qui nous a pondu une merde pareille  ?" pour pleurer deux minutes après car ils chercheront ce qu'ils ont fait de mal. Ils retourneront mes affaires de fond en comble pour essayer de me comprendre, me jetteront des pierres pour ensuite trouver le moindre prétexte pour me plaindre, passeront des coups de fils pour savoir si quelqu'un était au courant. Bien sûr que non, personne n'est au courant. Je ne me vois pas aborder le sujet avec mes potes autour d'une tasse de café ni au beau milieu d'un repas de famille.

Et puis merde. De toute façon, il est trop tard pour hésiter. Si le doute me prend maintenant, je pourrais reculer. Franchement, ce n'est pas si terrible quand on y pense. Qu'on me laisse être libre de faire ce que je veux à la fin. C'est ma vie, mon avenir, mon destin, mon choix.

Allez on se lance. L'ultime pas. La trahison ultime. Le cri de la liberté. Ma liberté. Désolé à tous. Je ne tiens plus et je ne veux plus tenir.

Je suis peut être ancien obèse, mais je vais me la manger en entier cette tablette de chocolat.

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