Un voisin charmant
On se rapproche doucement des fêtes de Noël, cette année j'ai été inspiré pour écrire ce petit texte.
Ce soir-là c’est Noël, mais cette année est assez particulière car je me retrouve seule. Pour ne pas penser à cette soirée, je me suis mise dans mon lit devant un film d’horreur. Malheureusement, mes voisins faisant la fête, au-dessus de chez moi, je pouvais les entendre. Je me mets devant ma fenêtre, regarde le ciel, mes yeux se posent sur les étoiles, enfin plutôt sur l’une d’entre elle qui brille plus fortement. Je l’admire. D’un coup, une étoile filante fait son apparition, comme le veut la tradition, je fais un vœu. Puis, je retourne dans mon lit, épuisé par ma peine de solitude, je m’endors aussitôt.
Au réveil le lendemain, le regard sur ma fenêtre et j’aperçois la neige qui tombe. Elle recouvre le sol d’un manteau blanc. Avoir un Noël sous la neige a toujours été mon rêve depuis ma plus tendre enfance mais ce n’est jamais arrivé jusqu’à maintenant. Le paysage est vraiment magnifique.
Je me prépare chaudement, afin de pouvoir sortir et profiter de ce temps. J’adore la neige, marcher dessus, la toucher, former des bonhommes… Comme lorsque j’étais enfant. On me regarde par les fenêtres des maisons du quartier, par celles des voitures qui passent, et même les passants me jettent un regard mais moi je m’en moque de ce qu’ils en pensent. Je veux juste profiter de ce moment. Même si je suis seule, les souvenirs de mon enfance me reviennent. Lorsque je jouais avec mes parents ou mes grands-parents dehors… Des souvenirs assez douloureux à présent.
Alors que je ne m’y attends pas, un jeune homme s’arrête et viens me voir. Me méfiant, je me recule. Il se présente à moi :
« Bonjour, je te regarde depuis tout à l’heure de chez moi, je suis venue voir si je pouvais profiter de ce temps avec toi »
Il est très gentil et a eu le courage de me rejoindre sous ce temps. Je vois son sourire, derrière son écharpe.
« Bonjour, oui si tu veux. » Je lui réponds timidement
« Je m’appel Ludovic, je suis dans le quartier depuis quelques jours seulement et je n’osais pas venir voir mes voisins de peur de les déranger, j’espère que je ne t’embête pas ? Tu t’appelles comment toi ? »
« Moi c’est Sarah, je vis ici depuis toujours si je peux dire. Les voisins ici sont assez gentil malgré leur apparence. Non tu ne m’embête pas. Je peux te faire visiter le quartier lorsque le temps le permettra si tu veux » j’arrive à lui parler comme si je le connais depuis longtemps alors que je viens juste de le rencontrer, c’est impressionnant comme sensation.
« Enchanté Sarah. Oui, lorsque tu le souhaites, je veux bien que tu me fasses visiter les lieux. » Me répond-il d’un sourire éclatant.
Je joue avec la neige dans mes mains, mais une idée lumineuse, un regard malicieux vers lui et je lui lance la première boule alors qu’il est dos à moi. Il me regarde surpris, jusqu’à ce qu’il se mette également à jouer.
Nous nous arrêtons, épuisé. Derrière ses vêtements, je peux voir son teint pâle et ses joues rosies par le froid.
« Est-ce que tu souhaites venir boire une boisson chaude chez moi » me propose t’il
Voyant ma peur il ajoute
« Ne t’inquiète pas, je ne te ferais rien de mal. Je propose juste car il fait assez froid, pour qu’on puisse se réchauffer un peu. J’ai une cheminée chez moi. Si ça te dit ? »
Je réfléchi longuement car on ne se connait pas, mais finis par accepter sa proposition. Je le suis jusqu’à chez lui. Je connais sa maison, c’est où vivaient mes grands-parents par le passé. Dès lors qu’on entre chez lui, je me souviens des moments en famille dans cette maison. A part la décoration, il n’y a rien de changé.
« Ici c’est mon salon, je te laisse t’asseoir devant la cheminée le temps que je te prépare ta boisson, tu veux boire quoi ? Un chocolat est-ce que ça te va ? »
« Oui je veux bien, merci » Je regarde partout dans la maison, retrouvant mes souvenirs. Cela me rend nostalgique.
« Je reviens, sauf si tu veux m’accompagner dans la cuisine mais je n’en ai pas pour longtemps » m’informe t’il
« Merci beaucoup, je vais t’attendre ici pour commencer à me réchauffer » Je lui souris.
« Je peux me permettre de t’avouer que tu as vraiment un magnifique sourire »
Je m’empourpre, il y a si longtemps que je n’avais pas eu un compliment pareil.
Il va dans la cuisine, et je reste dans son salon. Je l’attends en pensant à la vie de mes grands-parents qu’ils ont eu ici. Il revient mais, la nostalgie m’a fait avoir des larmes sur le visage.
Il s’approche de moi, pose les boissons sur la table et me demande en effaçant mes larmes de ses doigts délicats sur ma peau :
« Ça ne va pas ? »
« Si tout va bien », je lui réponds en m’éloignant légèrement de lui.
« Raconte-moi ce que tu as ? » dans ses yeux, je vois de l’inquiétude.
« C’était la maison de mes grands-parents, de revenir ici me fait revenir mes souvenirs, c’est assez étrange. Je ne pensais pas pouvoir mettre de nouveau les pieds ici, chez eux. Je suis désolé pour mes larmes mais c’est la nostalgie du temps passé qui me revient. » Je lui explique
Il se rapproche et me prend dans ses bras. J’ai un petit mouvement de recul, jusqu’à ce qu’il me prenne juste dans ses bras et s’éloigne doucement de moi.
« Je suis désolé de t’avoir fait repenser à tout cela. J’espère que ça va aller »
« Oui merci beaucoup »
Nous nous installons dans son canapé, proche du feu. Nous passons quelques heures à discuter de tout. Il vient de l’autre bout du pays et a emménagé ici car il a trouvé du travail à proximité. Il est banquier.
La nuit arrive, je me relève afin de pouvoir rentrer chez moi. Il se lève aussitôt et me propose :
« Tu veux que je te raccompagne jusqu’à chez toi, il fait nuit, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose »
« Si tu veux, mais il ne peut rien m’arriver, je connais le quartier par cœur »
« D’accord, tu me laisses un instant, je mets mon manteau. »
Sa veste étant dans l’entrée de chez lui, je le rejoins. Il s’est abaissé pour pouvoir lacer ses chaussures, je l’admire par derrière mais lorsqu’il se redresse, je tourne la tête pour ne pas me laisser surprendre.
« Tu es prête ? on y va ? »
Je rougis de ce que j’ai pu faire.
« Oui je suis prête, mais tu n’es vraiment pas obligé de me ramener jusqu’à chez moi »
« Je ne vais pas laisser une belle jeune fille comme toi trainer seule dans la nuit »
Belle jeune fille ? J’ai vraiment entendu sa phrase ?
« Euh, merci » je me mets à bafouiller devant son compliment. Décidément, il n’arrête pas mais il ne faut pas que je me laisse prendre au piège encore une fois. Les compliments sont faciles à faire, mais ce ils ne sont pas toujours forcément sincères.
Nous sortons de chez lui. Nous nous dirigeons vers chez moi tout en discutant. La route n’est pas très longue. Lorsque nous sommes arrivés, j’ose :
« Merci de m’avoir raccompagnée, merci pour la boisson et d’avoir passé la journée avec moi »
Il ne dit rien, se rapproche et m’embrasse. Son baiser est le meilleur que j’ai pu avoir. Je lui réponds au bout de quelques secondes, le temps de comprendre ce qu’il vient de se passer entre nous.
« Merci à toi pour cette belle journée Sarah » il repart en me faisant un clin d’œil.
Je rentre, me déshabille et me mets dans mon lit. Est-ce que c’était un rêve ou la réalité ? Un sourire aux lèvres, je finis par m’endormir.
Annotations
Versions