Chapitre 10
Je ris, je ris aux éclats. Monsieur Odin Ferryman à une de ces têtes, j'ai bien cru qu'il allait prendre la tasse de droite.
En réalité, j'avais fait deux cafés, un pour lui et un pour moi. À droite se trouvait ma tasse à café et à gauche la tasse bien bouillante que j'avais préparée spécialement pour mon retour. En revenant de la machine à café, je me suis dit qu'il aurait peut-être envie de boire de l'eau après s'être brûlé la langue. Ces temps-ci, j'ai dilué du sel dans ce verre d'eau que j'avais placé juste à côté. On ne sait jamais ce qui peut arriver.
Mais quand il est sorti de son bureau, j'ai très vite compris qu'il avait percuté que l'une des deux tasses était piégée, mais il a tout de même pris le choix de la tasse bouillante, et heureusement, si ma farce n'avait pas marché, je n'aurais pas pu profiter de ce spectacle. Je peux dire que ce duel ne fait que commencer, la guerre est déclarée.
J'ai profité du temps qu'il était parti aux toilettes pour vomir ce qu'il avait ingurgité, pour me rendre dans son bureau et lui piquer les clés de la salle des archives.
J'ai pris le même chemin que la première fois, en arrivant en bas de la première mission : compter le nombre de dossiers sans numéro. Ce qui n'était pas quelque chose de facile : les archives de la banque pouvaient être comparées aux archives nationales.
Notre banque avait acheté un petit entrepôt qui se situe juste à côté. Grâce à des travaux, cet entrepôt est désormais collé à la Banque.
Même si c'est un petit entrepôt, il reste tout de même gigantesque. J'ai donc pris la décision de faire par ordre. Au total, il y avait plus de 300 archives.
Comme nous sommes une banque multinationale, nous gardons nos archives le plus longtemps possible et dès qu'il n'y a plus de place, nous envoyons les vieilles aux archives nationales. C'est ce que font généralement toutes les grandes entreprises de nos jours.
l me semble que le prochain envoi se passera la semaine prochaine. J'avais donc une semaine pour compter le nombre de dossiers sans numéro, les consulter, et faire en sorte de rapporter ses informations au commissaire de police.
Il est clair que je ne pourrai pas y arriver toute seule. C'est alors que j'ai pensé à Karen, nous ne nous étions pas parlé depuis la dernière fois. Il est vrai qu'elle est un peu bizarre, je ne la comprends pas, mais elle a tout de même des informations utiles.
Après avoir compté jusqu'à 100 dossiers, je me suis dépêché de remonter là-haut. En remontant des escaliers, monsieur Odin Ferryman m'attendait tout content. Est-ce que ça y est, sa vengeance a commencé ?
Je me suis donc rendu à mon bureau, j'ai regardé à droite et à gauche, de base en haut, pour voir si quelque chose avait changé ou non. Mais rien, absolument rien n'avait changé.
Pourquoi ferait-il cette tête s'il n'avait pas prévu quelque chose ?
– À Scarlet, vous tombez bien, je vous remercie d'avoir accepté ce rendez-vous avec moi. Alors, si cela ne vous dérange pas, nous pourrions dire 21 h au restaurant qui vient d'ouvrir juste à côté ?
– Pardon, mais je ne vois pas de quoi vous parlez. — Je réponds à cet homme totalement inconnu.
– Oh, c'est vrai, vous ne savez peut-être pas qui je suis. Je suis en étage en dessous de vous, en résumé, et je suis un autre comptable.
– D'accord, mais je ne vois toujours pas le rapport avec ce rendez-vous.
– Et bien, c'est vous qui m'avez envoyé une lettre, regardez.
Il montra une lettre qui semblait écrite de ma main ; dessus, il y avait simplement écrit que j'avais besoin de son aide, car je me sentais seul. Et que je lui proposais donc un rendez-vous au restaurant qui venait d'ouvrir, c'est moi qui payais. Ce renard, il m'avait bien eu.
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