Chapitre 3 : Proposition
Sanctuaire du clan Silver...
La tension était palpable au sein du clan. En particulier pour Falen. Même si, suite à la trahison de Nolwan, il avait fini par devenir le nouveau Silver Master, il ne pouvait pas en rester là. Après avoir appris que c'est normalement son rival qui aurait dû le devenir, une profonde colère emplit entièrement son coeur.
Conséquences des récents évènements : une réunion réunissant le Silver Master, Maître Danton, ainsi que les quatre conseillers se déroulait au sanctuairedu clan. C'était un endroit immense, où l'intérieur était entièrement recouvert d'argenterie. Que ce soit les murs, le plafond, les tableaux, les chaises, les tables, tout était argenté. Une grande table se trouvait au centre du sanctuaire. De part et d'autre de cette dernière : les quatre conseillers :
Hendrick, un homme aux cheveux gris et portant un monocle.
Arves, un homme assez jeune, aux traits fins, et qui avait l'habitude d'afficher en permanence un sourire malicieux.
Drénaphore, un vieil homme ayant perdu la vue.
Anneta, une femme d'âge moyen et à l'air aigris.
Falen, lui, se trouvait au bout de la table, ainsi que son père, debout à ses côtés. Le regard des conseillers était rivé sur Falen qui, les mains croisés et coude sur la table, regardait dans le vide, l'air énervé.
- Il serait temps de comencer la réunion, vous ne croyez pas ? commença Anneta.
Falen ne répondit pas, alors son père le fit pour lui :
- Il n'y a pas à réfléchir. Il faut attaquer d'urgence la principauté ! Ils ont osés interférer avec l'une de nos traditions les plus ancêstrale.
- Vous savez bien que c'est impossible, le contredit Drénaphore. Sauf votre respect, Maître Danton, mais le pacte que nous avons jadis passé avec leur pays nous l'interdit.
- De plus, ajouta Anneta, nous sommes bien mal placé pour déclencher une guerre armée contre leur principauté. Avec les puissants mages qui y pullulent, nous ne serons certainement pas de taille. Sans compter le clan Astral qui se fera une joie d'y participer en prenant leur parti.
- Je rejoins les avis des conseillers Drénaphore et Anneta, surenchérit Hendrick. Le mieux que nous puissions faire est de passer l'éponge sur cet incident. Cela vaudrait mieux pour eux comme pour nous.
Danton serra les dents, mais n'était pas disposé à abandonner son idée.
- Vous n'êtes pas sérieux j'espère ? Comment pouvez-vous un seul instant envisager de les laisser s'en tirer à si bon compte après l'humiliation que nous avons subite ? Je refuse ! Il faut se battre ! Sinon, il recommenceront certainement !
Danton s'adressa alors au conseiller Arves :
- Et vous ? Vous êtes d'accord avec moi n'est-ce pas ?
Arves répondit, un rictus au coin de la bouche :
- Il est vrai que si nous n'engagions aucune représailles, notre réputation auprès des autres clans et principautés pourrait en pâtir.
Un sourire se dessina sur le visage de Danton. Cependant, il s'effaca aussi vite qu'il était apparu lorsque Arves poursuivit avec un "mais"
- ... Malgré tout, il est vrai que nous engager dans une guerre contre la principauté de Makomo et le clan Astral serait une très mauvaise opération pour nous.
L'air malicieux de Arves se précisa une fois de plus :
- C'est pourquoi je recommanderais de nous servir de la boîte...
Les conseillers ainsi que Danton écarquillèrent de grands yeux. Le simple fait de prononcer ces quelques mots venait de faire naître en eux une peur terrible.
- Avez-vous perdu la raison, conseiller Arves ? lui hurla Drénaphore. Comment pouvez-vous envisager de toucher à cette objet maléfique !
- Il a raison, poursuivit Anneta. Cette boîte est trop dangereuse ! Il ne faut pas y toucher !
- Ah la la ! Ma chère Anneta, ricana Arves. Tu as toujours été si frileuse sur ce genre de chose. Il faut parfois savoir prendre des risques pour s'élever au-dessus des autres. La puissance que renferme cette boîte pourrait rendre à notre clan sa grandeur passé. Et s'il faut pour cela, réveiller la chose que renferme cette boîte...
- ... Il suffit ! l'interrompit Falen qui avait enfin dessérer la mâchoire. Nous ne ferons pas appel à ce maudit pouvoir !
Les conseillers se tournèrent tous vers lui.
- Maître Falen... fit Drénaphore d'un ton rassuré. Vous faites preuve de sagesse !
Arves, qui affichait d'ordinaire un sourire mesquin, apparut cette fois-ci frustré :
- Mais...
- Taisez-vous ! l'interrompit une seconde fois Falen qui se leva brusquement en tapant du poing sur la table. Nous ne ferons pas appel à ce pouvoir pour la simple et bonne raison que nous n'en avons pas besoin ! Je les écraserai de mes propres mains !
Danton regarda son fils d'un air surpris.
- Ce maudit Nolwan ! poursuivit Nolwan. Il a osé partir comme ça, après m'avoir couvert de honte ! Mais il ne s'en tirera pas !
Falen dégagea une espèce d'aura meurtrière qui fit frissoner le sanctuaire tout entier. Tout les conseillers étaient paralysés devant la puissance de Falen mis à part Arves et Danton.
- Je le tuerai de mes propres mains... s'affirma Falen sur un ton sombre, la voix rauque.
Danton et Arves affichèrent tous les deux un sourire satisfait tandis que les autres conseillers semblaient mort de peur.
- C'est bien mon fils, le félicita Danton. Laisse libre cours à ta colère. Tu n'en seras que plus puissant !
~
Principauté de Makomo...
Le jour se levait à peine. Nolwan sentit un courant d'air chaud traverser son corps. Le sommeil l'ayant quitté, il ouvra les yeux, s'étirant de tout son long. C'est là qu'il constata qu'il se trouvait dehors, étendu par terre. Il se leva d'un bond, s'écriant avec stupeur :
- Mais... Qu'est-ce que...
Il se retourna et vit sa mère sur le seuil de la porte de leur maison, qui le regardait d'un air colérique.
- Tu dors trop, espèce de fainéant ! Va te dégourdir les jambes, un peu !
Sans réflexion, Nolwan s'exécuta au trot.
" Elle n'est vraiment pas possible..." songea Nolwan.Arpentant les rues de la principauté, il en avait un peu oublié l'architecture. Cela faisait quand même quatre ans qu'il n'y était pas retourné. Avec l'entrainement intense de Maître Rodha, comment en aurait-ileu le temps de toute façon ?
Sur le chemin, il eu tout le temps de repenser à son clan. La situation dans laquelle il se trouvait était délicate. Malgré l'alliance que la principautéavait passé avec le clan Silver, il n'était pas à l'abri d'une riposte. Surtout avec Falen et son père.
Plongé dans ses pensées, Nolwan ne regardait pas devantlui et bouscula quelqu'un sans le faire exprès.
- Oh, excusez-moi !
En levant la tête, Nolwan reconnut Gool, le père de Reyna.
- Ah ! Tu tombes bien Nolwan ! lui dit-il. Justement je te cherchais !
- Vous me cherchiez, Mr. Osaka ?
~
Gool emmena Nolwan au quartier militaire de la principauté. Taylor, le général en chef des armées de mages du pays souhaitait le voir. Nolwan l'avait anticiper. La récente altercation avec son clan plongeait la principauté dans une situation délicate.
Ils traversèrent les couloirs du bâtiment administratif du quartier militaire où siégait les bureaux du du commandement. Le sol était tapissé d'une moquette rougeâtre tandis que les murs étaient couverts de portraits différents. Gool finit par s'arrêter devant une porte sur laquelleétait inscrit :
" Général en Chef Taylor Brant"
- Voilà, c'est ici ! prévint Goll enfrappant à la porte.
- Entrez !répondit une voix d'homme.
Gool et Nolwan entrèrent par la porte, découvrant un homme chauve à la forte barbe qui était à moitié affalé sur un bureau rempli de paperasse. Le général en chef Taylor.
- Excusez-moi de vous déranger, monsieur. fit Gool en s'inclinant brièvement.
- Ah ! s'exclama Taylor. C'est donc lui le fameux Nolwan Silver !
Nolwan affichaune mine perplexe, ne comprenant visiblement pas à qui il avait à faire.
- Euh... Je peux savoir ce que je fous ici ?
Outré, Gool lui mit un énorme coup sur la tête.
-Surveilles ton language, Nolwan ! Tu t'adresse au général en chef des armées de mages du pays, je te signale !
Taylor les interrompit par un rire assez grave.
- Oh, oh ! Tu m'as lair d'un sacré numéro, dis donc !
Taylor fit un signe de tête à Gool pour lui indiquer de sortir. Ce dernier s'exécuta en lançant un dernier regard à Nolwan.
- Toi, t'as intérêt à te tenir à carreaux !
Bâillant, Taylor entrecroisa ses mains, dévisageant Nolwan d'un air pensif.
- Bien, entrons dans le vif du sujet.
Nolwan fut quelque peu intimidé par le regard insistant de Taylor. Après un court silence, le général soupira.
- On m'a expliqué ce qui s'est passé au sein des tiens et j'en suis navré. Mais il faut que tu comprennes ce que cela représentes pour nous.
Nolwan fut surpris par le manque de tact du général. Il allait droit au but sans même se présenter. La situation devait vraiment être critique.
- Oui, je sais. C'est pourquoi il n'y a pas un instant à perdre. Je dois retourner auprès des miens, monsieur le général.
Taylor se mit à rigoler.
- Tu peux m'appeler par mon prénom, tu sais. Tu es quand même le fils du héros Jonas Silver. Et c'est d'ailleurs un honneur pour moi de faire ta connaissance.
Nolwan fut gêné par autant d'éloges.
- Il n'y a pas de quoi. C'est mon père le héros, pas moi. Et puis je ne suis pas aussi fort que lui.
- Mais je crois savoir qu'avant "l'incident" qui t'a valut une exécution, tu t'apprêtais à devenir Silver Master, non ? Alors niveau puissance, tu dois quand même en avoir un minimum.
Surpris qu'il soit au courant, le jeune garçon paraissait de plus en plus déconcerté.
- Comment savez-vous que...
- Cependant, l'interrompit le général, quelque soit la puissance que tu possède où le nombre de sorts que tu maîtrises, cela ne te suffira pas à te soustraire à la mortcertaine qui t'attend si tu rentres chez toi. C'est pourquoi ta proposition est rejetée. Il est hors de question que tu retournes auprès des tiens.
- Mais pourquoi ?! rétorqua Nolwan. Vous savez aussi bien que moi que c'est la meilleure solution pour tout le monde. En cas d'attaque, c'est tout les habitants de cette ville qui risquent d'être en danger ! Surtout si c'est Falen qui est au commande. Il y'aura de nombreuses victimes.
- Ce n'est pas à toi d'en juger, persista Taylor, impassible. Tu n'as aucun soucis à te faire concernant les civils. Tant que les mages et le clzn Astral seront là, nous sommes tous protéger. Sois en certain.
Nolwan serrait les poings. Il était loin d'être convaincu par le discours de son homologue qu'il ne jugeait pas conscient du problème auquel ils étaient exposés.
- Le mieux que je puisse faire pour le moment, poursuivit Taylor, c'est t'intégrer parmi les "Apprentis".
- Les "Apprentis" ? s'étonna Nolwan.
- Oui. L'institut des Apprentis vise à former les futurs mages qui prendront la relève au sein du pays. De ce fait, tu t'entraîneras et progresseras avec eux. Au moins jusqu'à ce que nous trouvions une solution pour se sortir de cette situation.
Nolwan ouvrit la bouche pour protester mais Taylor l'en empêcha.
- Le débat est clos ! Tu intégrera l'institut dés la semaine prochaine.
Nolwan se résigna finalement, s'indignant.
- Bien, général.
- Allons, ne fais pas cette tête, le rassura Taylor. Je suis certain que tu t'en sortiras très bien ! Et puis ne t'en fais pas pour les habitants de cette ville : ils sont entre de bonnes mains !
- Bon d'accord. Je vous fais confiance...
Alors que Nolwan tournais les talons et s'apprêtais à sortir, il s'arrêta net devant la porte.
- Qu'y a-t-il ? remarqua Taylor.
- Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais la raison qui se cache derrière mon exécution concerne mon père.
Taylor fronça les sourcils, soucieux.
- D'après ce qu'a dit Maître Danton, poursuivit Nolwan, mon père ce serait rendu coupable d'un crime. Et c'est pour cette raison qu'il aurait quitté notre foyer.
Nolwan se retourna vers son homologue, plongeant ses yeux marrons dans les siens :
- Est-ce que vous savez quelque chose à propos de ce fameux "crime" ?
Taylor parut un instant intrigué par cette question, mais son attitude sérieuse par un large sourire qui illumina son visage :
- Oh, oh ! Ne t'en fais pas pour ça. Si il a vraiment commis un crime, je ne suis pas au courant et je ne sais pas si c'est vrai mais même si c'était le cas, cela n'enlève en rien les exploits qu'il a accompli. Jonas à sauver bien plus de vie que je ne le pourrais jamais et rien ne pourra le changer. Alors cesses de te faire du soucis, d'accord ?
- Oui... répondit Nolwan qui n'avait pas l'air apaisé du tout.
~
En sortant du bureau du général Taylor, Nolwan croisa la route d'un homme aux cheveux noirs et portant des lunettes. Le regard insistant qu'il lui rendit l'inquiéta. Mais le garçon n'y pensa plus...
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