Filature
Alicante, Vieux Port et plage San Juan
Igor, Maxim et le reste de l’équipe avaient passé une partie de la soirée à élaborer des plans pour approcher les employés de Belkacem et identifier le camion à cibler. Plusieurs pistes avaient été envisagées. La première, établir une surveillance rapprochée du parking de l’entrepôt après s’être assuré que les marchandises prohibées transitaient bien par le quai le plus éloigné de l’entrée, comme Ramon l’avait supposé. Ceci nécessitait de visiter l’entrepôt pour s’assurer de la zone de stockage de la came. La deuxième, supposait de pouvoir soudoyer les chauffeurs en espérant que l’un d’eux signale le départ d’un véhicule intéressant. La troisième était de soumettre l’un des dirigeants de l’entreprise à une pression suffisante pour qu’il signale la prochaine expédition.
Le commando élimina la deuxième option, trop aléatoire. La première était plus réaliste et nécessitait de pénétrer dans l’enceinte pour y procéder à des repérages sur les éléments de sécurité. La visite devait être discrète et ne pas laisser de trace pour ne pas éveiller de soupçons chez l’adversaire. Ramon et Leonid furent chargés de cette approche, en deux temps, repérage de jour, le lendemain puis pénétration sur le site la nuit suivante si l’option était jugée réaliste. Igor et Maxim se réservèrent la filature des cadres du transitaire, sur la base des données de géolocalisation de leurs véhicules. Maxim aurait pour cible le conducteur de la BMW, supposé être l’homme le plus âgé. Igor, accompagné de Marcia se chargerait de la Mazda, Prenant pour hypothèse que si l’homme ne rentrait pas directement chez lui, la surveillance serait plus discrète si elle était assurée par la jeune femme.
Comme promis, l’équipe était allée diner au casino proche de l’hôtel. Marcia avait changé son look pour celui d’une femme discrètement séduisante, élégante et sensuelle. Igor se demanda si c’était à son intention ou bien pour pouvoir le cas échéant entrer en contact avec leur cible. Il décida de reporter cette question à plus tard. Ils avaient encore du travail pour cette soirée. Les deux hommes de main s’étaient rendu dans les salles de jeu et Igor avait lancé une application de traçage sur son mobile. Pour le moment, les deux marqueurs étaient toujours sur le parking de l’entrepôt. Maxim chargea l’application sur son propre mobile et la paramétra pour visualiser la position de la BMW. Peu après vingt trois heures, les deux véhicules se mirent en mouvement, à moins d’une minute d’intervalle. La BMW s’engagea sur l’autoroute en direction de l’ouest, vers l’extérieur de la ville.
« J’y vais, dit Maxim en se levant.
— On reste en contact téléphonique, déclara Igor. »
Le cabriolet Mazda prit la direction opposée, revenant vers le centre. Igor attendit un moment, tandis que le spot longeait le port en direction des plages du nord de la ville.
« À notre tour, annonça Igor. Soit il rentre chez lui et nous serons vite couchés, soit il a décidé de s’amuser un peu. Nous allons vite être fixés. »
La Mazda passa sous le château Santa Barbara, sur l’avenue longeant la mer, puis continua en direction du cap de l’Horta. Le point bleu finit par s’immobiliser dans le secteur de la plage San Juan. Igor se rapprocha de la zone où le véhicule était arrêté. Il espérait que la voiture n’était pas entrée dans une propriété privée. Le spot se trouvait dans une voie donnant sur la plage, à quelques mètres d’un bar encore animé. Igor stoppa à l’extrémité de la rue et demanda à Marcia d’aller repérer les lieux. La jeune femme n’eut aucun mal à identifier le roadster. Le conducteur était encore au volant, parlant fort au téléphone. Elle passa devant la voiture en s’efforçant, malgré la pénombre, de mémoriser les traits de l’homme. Elle nota des cheveux bruns ondulés et gominés. Antonio Banderas, se dit-elle pour figer son souvenir, puis elle continua jusqu’au front de mer. Là, hors de vue de leur cible, elle appela Igor.
« La voiture est bien là, l’homme est encore à l’intérieur, il téléphone. Je vais le garder à l’œil discrètement.
— Bien, je vais passer par une rue parallèle pour ne pas éveiller son attention et je te rejoins. »
Le conducteur de la Mazda mit fin à la conversation et sortit du véhicule. Il pénétra dans le bar sans se retourner. Marcia le vit, à travers la devanture, saluer plusieurs personnes, hommes et femmes avant de se diriger vers le comptoir. Comme Igor arrivait en longeant la mer, Marcia lui montra la silhouette à l’intérieur.
« C’est le brun au bar, celui qui ressemble à Antonio Banderas. Il est en train de parler au serveur.
— Vu, répondit Igor.
— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda la jeune femme.
— Tu veux prendre un verre ?
— Avec plaisir. »
Igor et Marcia entrèrent dans l’établissement comme s’ils étaient en couple. Marcia salua le serveur qui lui fit signe qu’ils pouvaient s’installer à leur guise. Igor choisit une table offrant une vue assez large sur la salle et la terrasse. L’homme qu’ils suivaient prit le verre qu’on venait de lui servir et se dirigea vers une tablée bruyante.
« Pas le genre à avoir une femme et des enfants à la maison, chuchota Igor. On en a assez vu pour ce soir. »
Après avoir pris le temps de profiter de leurs cocktails, ils quittèrent l’établissement discrètement. Passant devant le cabriolet découvert, Igor demanda à Marcia de faire le guet tandis qu’il jetait un coup d’œil à l’intérieur de la voiture. Il trouva le certificat d’immatriculation qu’il photographia avec son téléphone. D’autres documents lui confirmèrent l’identité et l’adresse du propriétaire, Radouane Boumaiza.
De retour dans leur voiture, Igor appela Maxim.
« Nous avons suivi l’homme à la Mazda. Il est actuellement dans un bar au bord de la mer, avec un groupe d’amis. Tu en es où de ton côté ?
— J’ai suivi l'autre jusque chez lui, une belle villa à l’écart de la ville, vers le parc naturel Los Aljezares. La propriété est entourée de murs assez hauts, mais le portail est resté ouvert assez longtemps pour que je puisse jeter un coup d’œil. Il ne doit pas vivre seul là-dedans. J’ai l’adresse précise, on trouvera demain à qui appartient la maison.
— Bien, commenta Igor, je crois qu’on a assez travaillé pour aujourd’hui. On se retrouve demain pour le petit-déjeuner, on fera le planning de la journée. Passe l’info à tes gars.
— Tu es toujours avec Marcia ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien, répondit Maxim sur un ton enjoué. Passez une bonne nuit ! »
Igor raccrocha. La jeune femme se tourna vers lui.
« On fait quoi, maintenant ?
— Si tu n’as pas d’autre proposition, on rentre à l’hôtel.
— Tu as quelque chose à boire dans ta chambre ?
— Non, mais on peut appeler le room service en arrivant ! »
Il ne leur fallut que quinze minutes pour rejoindre le port d’Alicante et l’hôtel. Igor commanda une bouteille de champagne qui arriva très rapidement. Pendant qu’il en faisait sauter le bouchon, Marcia entreprit de descendre le zip de sa robe, dans son dos, et la fit glisser sur ses épaules puis ses hanches. Elle portait un ensemble de lingerie noire et rouge ainsi que des bas résille retenus par un porte-jarretelles assorti. La dentelle du soutien-gorge était assez fine pour que le Russe devine le détail des seins. Il lui tendit une flute. La jeune femme la but d’une traite.
« C’est comme ça que font les Russes ?
— Oui, mais rarement avec du champagne millésimé. »
Elle lui tendit son verre.
« Ressers-moi alors ! »
Marcia trempa les lèvres dans le vin.
« On va essayer autre chose. »
Elle déposa la flute et s’empressa de libérer le pantalon de son hôte. Une fois le membre libéré, elle se remplit à nouveau la bouche avant de gober l’organe durci.
Annotations
Versions