Sous surveillance
Toulouse, Hôtel de police
En fin de matinée, Ange avait appelé les deux capitaines dans son bureau pour faire le point avant le week-end. Lorsqu’il apprit qu’on n'avait pas retrouvé la trace de Zekkal, le commissaire laissa percevoir sa frustration.
« Lancez des avis de recherche auprès de tous les services. S’il a décidé de prendre le large, il peut être déjà loin, mais on ne sait jamais. Si ça se trouve, il est planqué à Toulouse ou dans les environs. Allez aussi secouer un peu Belkacem, qu’il comprenne qu’il ne peut pas nous balader indéfiniment ! Mettez une surveillance discrète sur lui. Ses deux lieutenants hors-jeu, il va devoir se mouiller un peu plus. Sam, tu t’en occupes ?
— Ça sera fait.
— Et pour Soukhane ? demanda Juliette.
— Je pense qu’on a en a assez sur lui avec la déposition de l’étudiant pour demander au procureur de faire le nécessaire pour une mise en examen avec détention provisoire. Je ne pense pas que le juge s’y oppose. En attendant, vous le gardez au frais. Du nouveau concernant les Russes ?
— Non, ça n’a pas bougé de ce côté. Le traceur de la voiture est resté immobile à Alicante depuis deux jours, répondit Juliette.
— Les amis de Belkacem ont dû l’intercepter là-bas. Prenez contact avec nos homologues en Espagne et essayez de savoir s’ils ont quelque chose qui pourrait coller avec notre bonhomme.
— Je m’en charge, proposa Juliette.
— Très bien ! Des nouvelles de la fille à l’hôpital ?
— J’ai appelé ce matin, répondit Sam, son état s’améliore. Elle n’est plus dans le coma, mais elle n’est pas encore en état de recevoir des visites, encore moins de subir un interrogatoire.
— Assurez-vous qu’elle est correctement protégée, les Russes pourraient vouloir la faire taire définitivement et les Algériens ne font pas de quartier. Dès que les médecins vous donneront le feu vert, allez la questionner. »
Seul dans son bureau, Ange appela le commissaire divisionnaire pour le tenir au courant de l’évolution de l’affaire puis il fit de même avec le procureur. Comme il était près de midi, il appela Julie pour lui proposer de déjeuner avec lui.
« J’étais en train de mettre de l’ordre dans mes notes avant de commencer à rédiger mon article. Ça me fera du bien de prendre l’air, répondit la jeune femme.
— Midi et demi, c’est bon pour toi ? "O Campans", tu connais je crois, c’est proche de l’appartement.
— Le temps de m’habiller correctement et je te retrouve sur place. »
Ange laissa libre cours à son imagination. Il connaissait les habitudes de sa compagne. Elle devait être vêtue en tout et pour tout de l’une de ses chemises prélevée dans le panier à linge, les pieds nus, devant le petit bureau qu’elle s’était aménagé dans un coin de l’appartement. Il chassa une pensée lubrique et entreprit de répondre à quelques sollicitations administratives avant de quitter son lieu de travail.
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