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Le vieux Dokkrus désigne le piédestal au centre de la pièce : « Il faut que tu verses de ton sang là dessus. » Derreck prend peur, mais l’ancêtre secoue ses mains devant lui : « Ne t’inquiète pas, rien de bien méchant. Et si tu as été choisi par Yag, cela devrait déclencher un phénomène magique. » Derreck a des tas de questions, il refuse d’obtempérer et demande des explications au barbu.
Fais-le…
La voix de Yag vient de soupirer dans son crâne, le faisant sursauter. Le vieux le regarde avec suspicion : « Qu’est-ce qu’il y a ?
-Rien je… Je vais le faire. » Il dégaine son poignard, s’approche du bloc de pierre noire, rouge et pourpre et inspire un grand coup. Il tend ses deux mains au dessus et attrape sa lame avec sa dextre, il la serre et glisse dessus jusqu’à sentir une violente morsure. Un long filet de sang dégouline sur le piédestal, Derreck pousse un gémissement et le vieux s’exclame : « Pas autant malheureux ! Tu vas te trancher les doigts, imbécile ! »
Horrifié il s’approche de Derreck et lui serre le poing pour faire cesser le saignement : « Mais tu es complètement malade !
-Vous aviez dit…
-Oui d’accord, j’ai oublié de préciser quelques gouttes ! Tu en as trop... » Il est interrompu lorsque l’hémoglobine de Derreck se met à bouillir sur la pierre et qu’une épaisse fumée rose commence à s’en échapper. Le vieil homme bondit de joie en s’écriant : « Oh c’est pas vrai ! C’est pas vrai ! » Il se tourne vers Derreck et le serre dans ses bras en clamant : « C’est toi ! C’est bien toi ! »
Il se met à rire à gorge déployée et à danser comme un dément. Derreck comprime sa main en serrant les dents et en poussant un gémissement plaintif. Le vieux se rue sur lui et lui dit avec douceur : « Viens, ne restons pas là, je vais soigner cette plaie. » Il se dirige vers une porte discrètement cachée entre deux alcôves, presque à l’opposé de celle qu’à empruntée Derreck en arrivant. Le jeune homme suit le vieillard qui boitille à travers un couloir jusqu’à une sorte de cuisine, salle à manger. L’endroit est vide, sale, et poussiéreux.
Le vieux s’exclame : « Installe toi là, je vais te chercher un bandage et de l’eau. Derreck obtempère et s’assoit. Il y a une grande table en bois massif, des chaises, une cuisinière en fonte, des placards et des étagères partout. Derreck se lève et les ouvre, en dehors de quelques éléments de vaisselle en bois, tout est vide.
Il sursaute lorsque l’ancêtre revient, ce dernier lui tend un linge propre trempé d’eau froide, et un autre sec : « Désolé ça fait bien longtemps que je n’ai plus d’alcool. Nettoie la plaie avec le mouillé et... » Derreck commence à le faire en hochant la tête. Il sait comment se débrouiller et n’a pas besoin qu’on lui explique. Le vieux finit par s’asseoir et lui déclare avec un sourire : « Si tu as bien été choisi par Yag, je... »
Il pousse un ricanement presque dément : « …Je m’appelle Dokkrus Friberg et j’ai longtemps attendu ta venue… Tu n’as pas idée. » Des larmes apparaissent aux coins des yeux de Dokkrus et Derreck y voit une profonde détresse. Il réalise soudain, et demande : « Depuis combien de temps vivez-vous seul ici ? » Dokkrus se met à pleurer et à hoqueter. Derreck a de la peine pour ce vieil homme, il aimerait le consoler, mais il n’est pas encore assez à l’aise pour l’approcher. Finalement Dokkrus réussit à se ressaisir et marmonne : « Plus de trente ans c’est certain… J’ai arrêté de compter après... » Derreck laisse échapper un gémissement d’horreur. Lui avait vécu seize ans presque seul, mais il avait quand même eu Fredercik, Symmone et les villageois.
Leur souvenir lui revient en mémoire et il sent son cœur s’alourdir. Puis il fronce les sourcils et revient sur une déclaration de Dokkrus : « Vous avez dit : Si j’ai bien été choisi par Yag. Vous voulez dire que ça... » Il désigne sa main : « ...n’a pas suffit ? » Dokkrus se mouche dans sa robe de manière sonore avant de répondre :
-Oh ça ? Oui bien sûr ça peut prouver la véracité de tes dires, mais j’ai besoin d’une autre preuve.
-Laquelle ? »
À ces mots une voix féminine résonne au loin, comme étouffée : « Il y a quelqu’un ? » Dokkrus ouvre de grands yeux ronds, se met à sourire de ses dents jaunes et chuchote : « Oh je n’y crois pas… ça a marché... » Il fait ensuite signe à Derreck de ne pas faire de bruit et de le suivre. Ils sortent de la cuisine et empruntent un escalier qu’ils montent sur la pointe des pieds. Ils arrivent dans une espèce de couloir où des sièges sont installés face à des murs percés. Dokkrus attrape le bras de Derreck et l’attire jusqu’à un siège pour le faire asseoir, il lui désigne ensuite deux orifices creusés dans la pierre face à lui et lui fait signe de regarder.
Derreck s’avance et distingue le hall circulaire par lequel il est entré dans le temple. Il se trouve maintenant en hauteur par rapport à la porte qu’il a empruntée en arrivant et y voit une femme qui regarde partout avec anxiété. Derreck se recule et s’apprête à questionner Dokkrus, mais ce dernier lui fait signe de se taire en souriant et s’installe de manière similaire à côté de lui en murmurant : « Attends, ça va commencer... »
Derreck observe à nouveau le hall et la femme. Difficile de la distinguer car elle porte un voile en plus d’une robe marron simple à manches longues. Elle semble apeurée et appelle régulièrement : « Excusez-moi ? » Ses cris parviennent étouffés à Derreck. Malgré tout elle avance pas à pas, petit à petit, et Derreck entend Dokkrus murmurer : « C’est ça petite coquine, approche… on sait pourquoi tu es là... »
Comme si elle l’avait entendu, la femme se dévoile et observe le centre du hall. Elle est plutôt mignonne avec ses cheveux châtains mi-longs. Son regard semble s’être fixé sur le piédestal et la statue. Elle est comme subjuguée et attirée vers elle, mais semble parfois retrouver ses esprits. Elle crie alors : « La porte était ouverte ! Je me suis permise d’entrer ! Il y a quelqu’un ?! »
Ses appels laissés sans réponse, elle s’avance timidement vers le piédestal et admire la sculpture. Dokkrus soupire : « Voilà… C’est ça… Tu sais que tu en meurs d’envie... » Derreck la voit tendre la main vers la sculpture avec appréhension, la toucher puis vite la retirer comme si elle s’était brûlée ; pour enfin y revenir et la caresser affectueusement. Elle se met à haleter et son visage roussit, Derreck l’observe alors qu’elle hisse une jambe sur le piédestal. Il est encore en train de se demander ce qu’elle peut bien faire, quand il la voit se frotter contre le bloc de pierre noire.
Dokkrus se met à ricaner : « Petite traînée, tu n’en pouvais plus hein ?... » La jeune femme se met à onduler de plus en plus vite, puis soudainement elle soulève sa robe, retire ses sous-vêtements et grimpe nue sur le piédestal. Elle étreint la sculpture et l’enlace avant d’y coller son entrejambe et d’y imprimer des mouvements de va-et-vient.
Derreck parvient à saisir ses gémissements de plaisir entre ses halètements sonores. Il la regarde écarter les jambes de plus en plus. Son ballet est hypnotisant, elle caresse ses cheveux, sa poitrine, son entrejambe.
Elle se dresse sur ses jambes et glisse le sommet de la statue dans sa fente. Après avoir poussé un râle rauque de satisfaction elle plie et tend les jambes, Derreck comprend qu’elle simule un acte de plaisir comme il en avait pratiqué un avec Layla. Il a presque l’impression de la voir danser un jour de fête du village, tant elle remue son bassin. De haut en bas, de gauche à droite, avec des mouvements circulaires, ses gesticulations deviennent frénétiques puis elle est secouée de tremblements alors qu’elle pousse un cri déchirant. Elle se met à projeter un liquide translucide sur le piédestal en se cabrant en arrière. Puis elle se retire de la statue et tombe à genoux sur le piédestal.
Dokkrus jubile : « Quelle salope… Tu en avais besoin hein ? Depuis combien de temps tu te retenais sale hypocrite ? » La femme semble sortir d’un sommeil et sursaute, elle regarde autour d’elle, constate qu’elle est nue et pousse un petit cri de surprise : « Qu’est-ce que j’ai fait… ? Oh par les dieux... » Elle se rhabille en vitesse et s’enfuit par la porte qu’elle a empruntée à l’aller.
Dokkrus se met à ricaner et se recule dans son siège en marmonnant : « Ah… si j’avais eu trente ans de moins je la sautais cette putain... » Derreck le regard avec confusion, et le vieil homme lui sourit : « Cela confirme tes dires. » Il s’incline : « Bienvenue au temple de Yag, Ô Grand Dépravé. »
Puis il se lève et retourne aux escaliers qu’il a empruntés. Derreck le regarde faire d’abord, puis lorsqu’il constate que Dokkrus s’en va, il bondit hors de son siège et part à sa poursuite. Il le rattrape dans les escaliers et s’exclame : « Attendez, je ne comprends rien. Qu’est-ce que vous racontez ? Et qu’est-ce que c’était que ça à l’instant ? » Le vieil homme pouffe de rire et répond :
-Je te dis que tu es bien ce que tu prétends être : un Grand Dépravé, un élu de Yag. Je le sais car seuls ces hommes choisis par Yag peuvent entrer dans ce temple, et encore plus activer son autel. » Derreck est encore plus perdu :
-Attendez, quoi ? » Ils sont désormais devant le piédestal et Dokkrus observe la gemme encastrée à l’avant de ce dernier. Derreck remarque que la fumée noire à l’intérieur a gonflé et s’est agitée. Dokkrus hoche la tête et marmonne : « Bien… ça devrait nous permettre de tenir un temps... » Il attrape Derreck par le bras et le guide à nouveau vers l’arrière du temple : « Écoute, je suis certain que tu as des tonnes de questions. Je pense pouvoir répondre à la plupart d’entre elles, mais il se fait tard, et j’ai besoin de repos. »
Tout en parlant le vieillard l’entraîne vers un étage supérieur : « Ce qui vient de se passer, c’est que ton sang, au contact de l’autel, à appâté cette femme. Les vapeurs l’ont amenée jusqu’ici, et l’essence du Royaume de la Chair, prisonnière de la pierre, a réveillé ses désirs. Elle n’a pas pu s’empêcher de les assouvir car ici une puissante magie pousse les apostats à succomber à leurs appétits les plus basiques. De par sa jouissance, elle a offert un regain de puissance au temple qui pourra maintenir ses enchantements en place. » Derreck bredouille :
-J’ai… Je ne comprends pas tout. » Dokkrus soupire, soudain des torches dans les murs s’allument de faibles flammes rouges et pourpres. Le vieil homme s’exclame :
-Tu vois ? La magie revient dans le temple ! » Puis plus calmement : « Si tu ne comprends pas c’est normal. Je prendrai le temps de tout t’expliquer demain. En attendant... » Il s’arrête devant une porte et l’ouvre, dévoilant une chambre à coucher. Elle est équipée d’un lit double, d’une armoire, d’une malle et même d’un bureau de travail et d’une chaise.
L’endroit est poussiéreux, mais dès qu’ils entrent, la saleté est comme balayée par un courant d’air. Dokkrus siffle d’admiration : « Hé bien, on dirait que je ne suis pas le seul à me réjouir de ton arrivée. Je crois que je n’ai pas vu le temple se nettoyer comme ça depuis plus de dix ans… Enfin ! Voilà ta chambre. Tu peux y laisser tes affaires. Retrouve-moi soit dans le hall soit dans la cuisine demain matin. Si je ne suis pas là, promène toi dans le temple, mais surtout attends moi. Ne sors pas, d’accord ? » Derreck opine du chef et patiente le temps que Dokkrus parte. Ce dernier lui souhaite une bonne nuit et dès qu’il a fermé la porte Derreck pousse un soupir d’admiration.
Une chambre, rien qu’à moi ?! Il ouvre tous les tiroirs et placards, et jubile des les trouver vides. Il s’empresse de déposer son sac dans la malle au pied du lit… De mon lit… réalise-t-il. Puis il accroche sa cape dans l’armoire et jette ses vêtements au sol. Il se rue sur le sommier, se glisse dans ses couvertures et ferme les yeux, il sent les torches s’éteindre et se détend enfin. Il réalise à quel point ces deux derniers jours ont été fous et le sommeil vient l’enlacer immédiatement.
Derreck se réveille et les éclairages de sa chambre s’allument. Il met quelques secondes à émerger et le souvenir de son arrivée au temple lui revient en mémoire. Il s’habille et sort de la pièce qui s’éteint lorsqu’il la quitte. Il se dirige vers le hall et le trouve désert. Il va ensuite à la cuisine et constate que les murs et les surfaces sont propres. Cependant la vaisselle est toujours sale.
Mais où qu’il cherche, pas de trace de Dokkrus. Derreck commence à se demander où est passé le vieil homme, quand il se rappelle que son nouveau compagnon lui a demandé de l’attendre. Il décide donc d’obéir pour l’instant. Mais très vite il s’ennuie et commence à explorer le temple.
Bien que sinistrement vide, il découvre que l’endroit est capable d’accueillir de nombreuses personnes. Le bâtiment est aménagé autour du hall principal. Au rez-de-chaussée se trouvent, la cuisine salle à manger, ainsi que de nombreuses pièces vides, mais surtout une cour intérieure. Le jardin est dans un piteux état, mais il y a un puits d’eau claire. Derreck est confus, il se souvient avoir trouvé le temple au cœur de Langekan, pourtant lorsqu’il tend l’oreille… pas un son de la ville ne lui parvient. Impossible de savoir si il est toujours dans la cité, car de hauts murs couverts de lierre, encadrent le jardin et l’empêchent de discerner ce qu’il y a autour du temple. De plus, il n’a trouvé aucune fenêtre donnant sur l’extérieur du temple. La cour part du mur attenant au hall principal et s’étend sur quelques mètres.
Le reste du temple bâtit au dessus est donc coupé en deux, mais sans qu’aucune coursive ne fasse la liaison. C’est très étrange, le temple ressemble à une tome de fromage dont on aurait coupé une tranche, mais en laissant le cœur. Il finit par tomber sur des latrines et pense avoir fait le tour du rez-de-chaussée.
Il monte d’un étage et trouve principalement les sièges pour observer le hall, ainsi que quelques alcôves confortablement aménagées de larges banquettes. Il y a aussi des latrines et une toute petite salle dans laquelle il y a à peine la place de tenir debout. Derreck imagine qu’il s’agit d’un emplacement de rangement.
Il grimpe au deuxième et dernier étage. Il y a des dizaines de chambres, toutes sont ouvertes, sauf une. Il en déduit que ce doit être celle de Dokkrus. Mais surtout, il découvre une pièce remplie d’étagères, toutes couvertes de livres. Il sait ce que sont ces objets, même si il ne sait ni lire ni écrire. Il y a des fauteuils confortables et une petite table.
Tout au long de son exploration, les torches et lanternes du temple se sont allumées et éteintes à son approche, et il a été surpris de trouver l’endroit nettoyé de toute poussière. Il finit par redescendre au rez-de-chaussée et se diriger vers un escalier s’enfonçant dans les profondeurs du temple.
Là il découvre un unique couloir donnant sur une cave ronde. Il devine qu’elle se situe juste en dessous du hall principal et en regardant le plafond, il voit d’étranges passages étroits. Impossible de regarder au travers, et il ne s’agit pas d’évacuation d’eau puisqu’ils sont placés aux bords de la salle. Derreck hausse les épaules et se dit qu’il demandera des explications à Dokkrus. Tout autour de la cave, des portes renforcées donnent sur de petites pièces vides avec des anneaux de fer accrochés à même les murs. Derreck fronce les sourcils… encore un mystère de plus.
Il s’apprête à remonter quand il entend Dokkrus l’appeler. Il se rue vers l’escalier, le monte deux marches par deux marches et retrouve le vieillard dans la cuisine. Il s’exclame : « Te voilà ! Viens, j’ai été chercher le petit-déjeuner. » Il dispose sur la table deux pommes et deux petites miches de pains avant de maugréer : « Avec les compliments de l’Église de la Lumière... » Derreck s’enthousiasme :
-Je les connais, je les ai vus hier. » Dokkrus manque de s’étouffer avec son pain avant de s’écrier :
-Quoi ?! » Derreck est mal à l’aise, il a l’impression d’avoir fait une bêtise et se justifie :
-Quand je cherchais cet endroit, j’ai demandé mon chemin, on m’a guidé vers le quartier du clergé…
-Pauvre fou ! Tu n’as pas dit que tu cherchais Yag j’espère ?!
-Non, non. J’ai pris garde de ne le mentionner à personne. » Dokkrus s’apaise et termine de grignoter son pain de ses dents jaunies en marmonnant : « Les cultes dévoués aux êtres des plans supérieurs sont nos ennemis… Ne t’approche pas d’eux pour l’instant d’accord ?
-Oui mais, et vous ? Vous êtes bien allé chercher de la nourriture chez eux non ?
-Parce que ce sont les seuls à offrir la charité. » Il s’emporte à nouveau : « Je fais semblant d’adhérer à leurs valeurs, alors qu’en vérité je rêve de voir brûler ces salopards ! Tous ces hypocrites qui nous dictent comment mener nos vies, sous prétexte qu’ils ont gagné la précédente guerre ! Sans eux on pourrait forniquer toute la journée et vivre la belle vie ! » Derreck fronce les sourcils :
-Forniquer ? » Dokkrus se fige :
-Bah oui, baiser quoi…
-Comme s’embrasser ? » Dokkrus ouvre de grands yeux ronds :
-Attends petit, dis-moi. Avec combien de femmes tu as couché, et combien de fois.
-Qu’entendez-vous par coucher ? » Le vieil homme s’étrangle à nouveau. S’en suit une longue discussion lors de laquelle Dokkrus interroge Derreck sur son parcours. Le jeune homme lui parle de sa vie recluse dans les bois, de l’absence d’un modèle paternel ou d’une présence maternelle. De sa découverte du couple dans les bois et de leurs actes étranges. Dokkrus marmonne : « Oh misère… Seigneur pourquoi m’avoir envoyé un innocent puceau…
-Qu’est qu’un puceau ? » Dokkrus pousse alors un gémissement de frustration et se lance dans une longue leçon sur les secrets de la sexualité, de la reproduction, et du plaisir charnel. Il apprend tout à Derreck, les techniques et signes de la séduction, le vocabulaire, en passant du vulgaire au raffiné. Le jeune homme est soufflé lorsqu’il apprend que les enfants naissent après l’acte sexuel, puis il s’inquiète pour Layla et explique à Dokkrus son aventure avec la barde. Le vieil homme le regarde avec un sourire lubrique : « Oh petit coquin, pas si pur que ça hein ?
-Dokkrus ce n’est pas drôle ! Est-ce que Layla va avoir un enfant de moi ?
-Tu m’as dit que tu n’avais pas éjaculé en elle ?
-Éjaculer ?... » Il fronce les sourcils et essaye de se rappeler ce que vient de lui expliquer le vieil homme, puis hoche la tête : « Non j’ai… j’ai éjaculé sur son dos. »
-Bon alors si elle prend une potion contraceptive tout devrait bien aller. C’est une ménestrelle tu m’as dit ? Elle doit avoir l’habitude… De toute façon ce n’est pas comme si tu devais t’inquiéter, Yag a dû te rendre stérile. » Derreck se fige de stupeur :
-Comment ça ?
-Hé bien oui, sinon son essence aurait pu être transmise à tes enfants. Tu pourrais perdre sa bénédiction.
-Je ne pourrais jamais fonder de famille ?
-Non malheureusement. Mais tu verras, tu en auras une autre. Nous allons devoir recruter pour relancer le culte de Yag. Mais avant ça il va te falloir remplir une mission capitale. » Le torse de Derreck se gonfle et il demande avec appréhension : -Que dois-je faire ?
-Il faut que tu nous trouves de l’argent. J’en ai assez de mendier auprès des apostats de la Lumière. » Ce n’était pas ce à quoi s’attendait Derreck...
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