Abysses

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Chapitre 5

L’après-midi touchait à sa fin et Amélia Morvan finissait de préparer le dîner. Elle contempla la marmite dans laquelle mijotait un Kig-ar-Faz, cuisiné avec les légumes de son jardin, le plat préféré de Quentin. Elle avait passé l’après-midi à penser à lui, à imaginer quel homme il serait aujourd’hui. Une bouffée d’émotion lui serra la poitrine. Seule dans sa cuisine, elle pleurait, tandis que cuisait doucement un repas pour une famille entière.

Sophia avait raison : il lui manquait chaque jour. Son seul fils. Elle n’avait jamais cessé d’attendre, même après les funérailles. Elle allait sur la jetée, s'asseyait là des heures durant. Les premières années avaient été un cauchemar, la douleur si intense… Assez pour qu’elle désire le rejoindre. Sophia l’avait ramenée sur la rive, ranimée et serrée contre elle.

Sa fille avait pris sa relève quand elle avait perdu la volonté d’avancer. Elle s’occupait de la maison, de sa sœur, des devoirs, du ménage… Amélia l’avait haïe pour ça, pour cette force qui venait de Phillipe, son père.

« Aujourd’hui, c’est la même chose. Elle te ressemble tellement... Fière et solitaire, comme toi. Tu m’as pris mon Quentin et, même mort, tu cherches à m’arracher ma fille. »

La femme monta dans la chambre de Quentin : rien n’avait bougé depuis ce jour-là. Sophia l’avait appelé « le mausolée » et ne supportait même plus de passer devant la porte. Amélia savait qu’elle était injuste : c’était la mer qui le lui avait pris. La mer, tel un animal aux aguets, avait échoué à lui prendre sa fille, un an avant le drame, mais s’était vengée sur son fils.

Elle se souvenait des heures d’angoisses quand Sophia et Phillipe, lors d’une excursion en mer s’étaient retrouvés pris dans une tempête soudaine. Une semaine entière à guetter le large, à veiller près du téléphone... Des jours durant elle avait harcelé son père pour cette sortie. A leur retour, à bord d’un bateau qui tenait à peine la mer, ils étaient différents, plus proches. Elle se souvenait d’avoir été furieuse. Pas à cause de la disparition ou du retour avec le sourire, mais à cause de cette complicité qu’elle n’avait jamais eue.

Pourquoi lui ? Pourquoi pas toi ? C’est toi qui aurais dû partir ! Toi qui aurais dû être avec ton père que tu aimes tant !

« Non ! Je ne voulais pas dire ça ! »

Elle se signa, envahie de la peur qu’on exauce son vœu. Sa colère envers Sophia était sans fondement, injuste, et elle ne méritait pas une fille si douce, si bienveillante. Son enfant qu’elle avait abandonné, rejeté, qui avait souffert sans un mot, sans haine ni rancune. Elle ne la méritait pas. Dieu savait qu’elle était une mauvaise mère et lui avait pris son petit ange pour la punir.

Espèce de vieille bique ! Comporte-toi en mère, au lieu de la blâmer ! Mais je peux encore l’être. Aider Sophia à trouver le bonheur. Je peux encore être une mère.

Amélia laissa glisser ses doigts sur les meubles et les maquettes, regardant les posters aux murs. Parfois elle entendait son rire, sa musique, son pas dans l’escalier… Il était si plein de vie, si joyeux… Désormais, cette pièce représentait tout ce qu’il restait de lui : des espoirs et un avenir suspendus dans le temps.

« C’est ta faute s’il est mort ! Ta faute s’il est devenu officier de marine, ta faute s’il est devenu sauveteur ! Juste pour exister à tes yeux. Tu l’as emporté avec toi, aspiré dans ton ombre. »

Elle ramassa la lettre, reçue le jour des funérailles. La cruauté de ces mots la blessa avec autant de force qu’autrefois. M. Quentin Morvan, l’Opéra de Paris a le plaisir de vous informer qu’à la suite de votre audition, la directrice de l’Opéra de Paris…

Elle serait arrivée un jour plus t… Non. Elle savait la vérité. Ça n’aurait rien changé : il serait sorti. Jamais il n’aurait abandonné ces gens s’il pouvait aider. Cela aurait été aller à l’encontre de sa nature profonde. Mais cette lettre... Cela signifiait qu’il avait renoncé à la marine. Il allait enfin vivre ses rêves ! Par la fenêtre elle voyait l’océan. Elle le haïssait autant que Philippe : il savait, il l’avait attiré pour le lui prendre. Amélia murmura entre deux sanglots :

« Ce n'est pas juste... »

Elle fixait d'un regard accusateur le ressac et son ton se fit acéré, chargé d’une rancœur ancienne

« Tu l’avais lui, tu me l’avais pris avant qu’on se marie, mais tu ne supportais pas que mon fils te quitte… »

Elle serrait le poing, le visage trempé de larmes.

« Il était accepté ! Il partait pour Paris ! loin de vous deux ! »

Parfois, elle pensait à Quentin, vivant. Il souriait tout en faisant glisser l’archet sur son violon. L’image se brisa dans sa tête et elle imagina son fils sombrer dans l’océan furieux, l’appelant à l’aide. La mer avait tué son enfant. Elle aurait dû ressentir de la peine d’avoir aussi perdu leur père durant cette tragédie, mais non. Amélia songea, amère : Je prenais soin d’eux et tu récoltais le fruit de leur amour !

« Il avait accepté. Il allait fuir, te fuir ! Je te hais ! »

Elle se recroquevilla au sol, sanglotant jusqu’à ce que cela passe. Ça finissait toujours par s'arrêter, et elle remettait son déguisement. Celui qu’elle avait tant porté, celui qui avait satisfait sa famille le jour où elle avait appris qu’elle allait épouser un inconnu : Phillipe. Il était beau, grand et fort et elle avait naïvement pensé qu’elle pourrait l’aimer. Ce costume de mère, de femme, qui avait surmonté la perte et avait rassuré sa fille, voilà ce qu’elle était, se dit Amélia : Un costume souriant.

Quelqu’un sonnait. Elle se leva, s’arrêta pour être présentable de nouveau, comme elle avait appris à le faire. Paraître quel qu’en soit le prix. Elle l’avait enseigné à Sophia, pour sa survie. Elle composa un sourire chaleureux et ouvrit la porte : Marthe se tenait devant elle, rose comme un bonbon acidulé, enjouée et extravertie.

« Marthe, quel plaisir de te voir ! »

« Un plaisir partagé, Amélia. Je venais aux nouvelles... Sophia a accepté ? »

« Oui ! Je l’ai eue au téléphone tout à l’heure, elle va rencontrer ton fils ce soir ! »

Marthe la regarda, un peu mal à l’aise, hésitant à lui poser la question évidente sur ses yeux rougis. Amélia y coupa court.

« Le pollen ! Tous les ans c’est pareil, je pleure comme une madeleine ! »

Un mensonge bien rodé, impossible à démonter. Elle devait préserver les apparences. Le visage de son amie prit un air contrit et rassuré. D'un geste, elle l’invita à entrer.

« Je préparais le repas et je crois en avoir bien trop fait. Tu te joins à moi en attendant les nouvelles ? »

« Avec plaisir ! »

Quelque chose taraudait Amélia. Sophia lui avait fait remarquer qu’elle n’avait jamais rencontré le fils de Marthe. Il fallait bien admettre que les derniers rendez-vous qu’elle avait pris soin d'arranger n’avait pas eu le succès qu’elle en attendait. A sa décharge, pensa Amélia, sa fille était tout de même difficile : un mariage, c'était des compromis, après tout.

Dans son fort intérieur, quelque chose la dérangeait cependant : jamais Sophia n’avait été aussi dure. Certes, leurs conversations étaient tendues, mais au téléphone elle avait été méchante, comme jamais elle n’avait été ainsi avec elle.

Cette fois, ce sera différent. Le fils d’une amie proche, quelqu’un de respectable ! Un avocat ! Vous pensez bien ! je ne peux pas me tromper… Mais si elle avait raison ? J'aurais dû… Je peux encore.

« Amélia ! Je suis certaine que tout va bien se passer. Ta fille est adorable, gentille et polie ! Je me souviens d’elle l’année dernière lors de la reconstitution du débarquement durant les fêtes de l’armistice. Elle était si jolie dans son petit uniforme ! Elle m’a fait une grande impression. »

« Oui, Sophia est quelqu’un de très calme. Le genre studieuse et posée. Mais... Je réalise que je n’ai jamais croisé Pierre-Yves. »

Son amie prit un moment pour réfléchir, visiblement surprise.

« C’est vrai, ma foi ! Que dire… Il n’a pas eu de chance avec les quelques filles qu’il a croisé à Paris, et il travaille beaucoup. Il a une excellente réputation auprès de… »

*

« …Sa clientèle, qui est principalement composée d’hommes d’affaires et d’entreprises désireuses d’échapper au fisc, M. Barnes. »

Dans la voiture, Greg était en communication avec Sam Gunderson, une recrue récente mais incroyablement efficace pour trouver des informations à l'aide de l’Hydre.

« De ce que je vois, il fait de nombreux montages financiers très lucratifs en plus de ses activités plus légales. En tous cas, il maîtrise son sujet. C’est béton et je m’y retrouve uniquement parce que j’ai dévoilé des sales… Enfin, il est bon dans son domaine ! »

Greg était agacé : rien n’avait de sens. Ni à Frisco, ni ici. La piste menait à Mlle Morvan : son rendez-vous aurait pu être le point d'échange des données volées, mais…. Il n’y croyait pas.

Allez... Ce type est un financier, il mouille dans des affaires louches d’évasion fiscale. Il aurait pu envoyer Jeff faire le job… Conneries. Williams a un profil d’agent entraîné. Leur seul point commun est la maîtrise des systèmes financiers.

Former un espion du niveau de Williams n’était pas chose aisée. Ça demandait du temps et de l’argent, sans oublier ses compétences en matière de finance et d’économie. On ne formait pas un espion industriel comme l’avait été Williams. Son instinct pointait un groupe organisé soutenant Jeff et Mlle Morvan : formation, couverture, la totale.

De l’autre côté, Pierrot le fraudeur, bon pour l’optimisation fiscale. Une façon polie de parler de crimes en col blanc : marrant comme on rend noble les crimes d’argent. Jamais un type comme ça n’aurait pu s’offrir leurs services, encore moins faire partie d’un groupe d’envergure. Il devait y avoir autre chose : il devait trouver le lien.

« C’est bizarre… Vous pouvez creuser un peu, Mlle Gunderson ? Trouver une connexion entre notre voleur à Frisco et ce Pierre-Yves de La Haie de Nanteuil ? »

« Ouais, OK ! Je fonce ! L’Hydre est un super outil, vous savez ? On peut tout trouver ! Je me demande si c'est pas un peu dangereux, quand même… Je veux dire, avec toutes ces informations entre nos mains… Heureusement qu’on est les gentils. »

Greg hésita à lui répondre : il ne savait pas comment elle avait été recrutée, mais elle ne savait pas grand-chose de ceux qui l’employaient. La détromper maintenant n’apporterait rien de bon, mais il garderait son nom en tête : peut-être pourrait-il la sauver ?

Déjà, faudrait penser à te sauver mon petit vieux. T’envisages de doubler les êtres les plus dangereux au monde, faudrait penser à y survivre…

Il haussa les épaules.

« Oui, heureusement qu’on est les… »

*

« … Gentil garçon : il est toujours galant avec les femmes. Je le mets en garde mais il ne rencontre que des filles vénales ! C’est pour ça que je t’ai demandé au sujet de ta Sophia... Je pense qu’il a besoin de rencontrer quelqu'un de bien, qui ne lui brise pas le cœur et le traite avec respect. »

Marthe avait parlé de son fils, vantant sa force de travail, son intelligence, sa délicatesse… Elle le voyait souvent, le connaissait bien et ce n’était pas une étrangère. Amélia se sentit confiante : un garçon gentil et doux, voilà ce dont avait besoin sa fille. Quelqu’un de présent, qui prendrait soin d’elle.

« Mais, avec tout ce travail, il ne doit pas être souvent à la maison... Est-il prêt à avoir une famille ? Des enfants ? »

En repensant à leur discussion plus tôt dans la journée, Amélia se dit que Sophia n’avait pas tort. Toutes ces questions qu’elle n’avait pas posées, des questions essentielles pour le bonheur de sa fille. Un mari qui rentre le soir, veut des enfant et les élèves avec elle.

« Mon Pierre-Yves ? Des enfants ? Mais oui, c’est certain. Concernant sa disponibilité pour sa famille, ne t’en fais pas, il travaille souvent de chez lui et il a le temps de passer me voir. Au début, c’était plus compliqué, c’est certain. Mais contrairement aux militaires, s’il doit partir il peut emmener son épouse ! Il ne m'a jamais présenté ses précédentes rencontres : il attendait la bonne. Je l’ai bien élevé : il traite ses compagnes avec respect, c’est quelqu’un de…

*

« … Violent. J’ai plusieurs dépôts de plaintes classées sans suite, mais les photos et les comptes-rendus... Je n’ai pas pu les consulter. C’était trop pour moi. Ce type est un animal bon à enfermer. »

Greg, lui, regarda les documents, jusqu'au bout.

Mon dieu, quelle horreur...

À chaque fois, la victime retirait sa plainte. Jamais une comparution. Pierre-Yves de La Haie de Nanteuil les effrayait ou les achetait.

Les grandes fenêtres offraient une vue parfaite sur la scène et les conversations captées par les téléphones portables s’élevaient dans l’habitacle de la voiture. Pierre-Yves parlait beaucoup : placement, business, ses prix d’avocats d’affaire de l’année... Il ne laissait aucune place à son invitée dans ce monologue dédié à sa gloire.

Barnes avait remercié le patron de venir démontrer sa technique de cryo-extraction : d'une part parce que c'était un oasis dans le désert de la conversation de ce type, d'autre part pour la pauvre jeune femme qui en plus devait subir son comportement.

Reconnais-le : tu as fait fausse route. Ce type n’est pas du niveau de Williams. Aucune chance que ça donne quelque chose. Je deviens dingue avec cette histoire ! Plus j'avance, moins c'est clair.

Son instinct lui disait que Mlle Morvan n’était pas une fausse piste, mais il ne parvenait pas à comprendre son rôle. Il l’observa un long moment : elle était pressée que cela se termine, avait fait preuve de multiples tentatives d’engager des conversations, et n’avait rencontré que l’ego de son partenaire.

Quant à leurs position, rien ne les rapprochait. Ils ne partageaient pas les mêmes passions, les mêmes idéaux... Il avait étudié son dossier, moins que ce qu’il aurait aimé mais suffisamment pour esquisser un profil. Les gestes et les expressions de la jeune femme l’avaient rassuré sur ce dernier, avec cette façon dont elle pinçait le nez ou la forme que prenait ses lèvres quand elle était agacée. Son regard quand elle était amusée et intéressée. Comment cette femme avec autant de valeurs se trouvait là ?

Et si c’était juste autre chose ? Une façon de l’approcher pour en apprendre sur ses activités financières ?

« Sam ? Pouvez-vous chercher un lien entre Mlle Morvan et le monde de la finance ? Je vois que ça pour l’heure. Moi, je retourne voir l’appartement explosé : on a sûrement raté quelque chose. »

« Bien sûr, M. Barnes ! Mais, dites-moi... On devrait pas avoir des noms de codes dans ce genre de conversation ? »

Il sourit. Elle était vraiment aussi jeune qu’il le pensait. Brillante, drôle et pleine de vie : il l’aimait bien, cette experte en informatique.

« On contrôle les communications. Ce n’est pas une opé d’assaut, juste de la surveillance, donc non. Ce serait quoi votre code ? »

« Moi, j’ai déjà mon tag ! Dr Néon ! Et vous... Je dirais… Ronin ! »

« Intéressant. Je suis curieux de savoir pourquoi Ronin, mais ça devra attendre. Je file. Merci pour tout. »

Il entendit un « de rien » juste avant de passer sur un autre canal. La piste du gars du restaurant n’était visiblement pas la bonne, mais il ne pouvait pas l’ignorer sans être certain. Il envoya une demande d’interception interrogatoire sur ce de La Haie de Nanteuil.

«Je n'ai pas envie… »

« Allons, fais pas ta farouche... »

Barnes sursauta : la voix de l'homme avait envahi l'habitacle de la voiture. Ses dents grincèrent. Salopard !

« Arrêtez, ça suffit ! Je ne veux pas ! Lâchez-moi ! »

« … T’inquiète pas ma belle, suffit de te laisser aller… »

Je peux pas laisser faire ça bordel !

« Les gars, on bouge, chopez-moi ce... »

Depuis l'habitacle un cri retentit : un homme qui souffrait.

« J’ai dit non, espèce de porc !... »

Un bruit sourd, métallique, agrémenté de grognements de douleur.

« Je crois que c'est bon, patron : il a la gueule dans le bac à fruits ! Dommage pour le costard, mais ce type c'est une fiotte bourrée : ma petite sœur pourrait le coucher.»

Le premier guetteur semblait amusé, ce qui agaça Barnes, mais bien moins que le commentaire du second.

« Ouais le pauvre, il a pris cher ! »

« Le pauvre ? Je crois que j'ai pas bien entendu là ! Il a refusé d'entendre un non ! Il a forcé la demoiselle, il l'a agressée ! Non mais vous vous croyez où ? Je veux plus entendre ce genre de chose, compris ? »

Les deux hommes répondirent un oui net, direct, un peu honteux. La voix de la femme continuait de crier dans l'habitacle. Bachibouzouk ? Pervers des alpes ? Les hommes ne purent se retenir de pouffer et il ne les en blâma pas. Qui jurait comme ça ? Il sourit. Elle est vraiment bizarre, cette fille.

Un nouveau choc sourd et elle quittait la scène. Il la regarda partir, le pas décidé, vers une station de taxi. Il fallait prendre une décision : l'appartement ou Mlle Morvan ? Son instinct pointait vers cette femme et jamais son instinct ne l'avait trahi.

« On engage la filature : je prends le premier round, vous alternez. »

Tranquillement, il engagea la manœuvre : les voitures allaient se remplacer régulièrement pour ne pas attirer l'attention. Il alluma l'autoradio et des notes de jazz s’égrenèrent dans la voiture. Il avait besoin de faire redescendre sa colère, son dégoût. Un vieille habitude : les notes l’emportaient comme le vent et il flottait entre les sons. C'était son chamanisme jazzy à lui. Entre deux accords, la jeune femme revenait à son esprit. Quelque chose chez elle l’intriguait... Il devait comprendre.

« Vraiment bizarre... »

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