Les confessions d'une veste en cuir.

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Avant-propos.

Lorsque je fûs confectionnée en 1985, moi, veste de cuir, je n'imaginais pas l'extraordinaire chance que j'aurais. Conçue pour femme, je n'eûs pas à attendre longtemps avant d'être achetée par ma future propriétaire. Et quelle propriétaire, je me souviendrai d'elle toute ma vie...

C'était une Parisienne, la trentaine environ, journaliste dans la presse féminine, et très élégante. Une jeune femme libre, indépendante, et qui croquait la vie avec passion, comme j'allais très vite m'en apercevoir, pour mon plus grand bonheur...

Du haut de son un mètre-soixante-six, c'était un véritable plaisir que d'être sur ses épaules, presque en toutes saisons, sauf en été ; je ne sortais alors qu'en de très rares occasions, en cas de mauvais temps par exemple...

Mais le reste du temps, c'était la plénitude pour moi. Elodie, puisque c'était son prénom, possédait des seins volumineux, qu'elle laissait balloter sans soutien-gorge, dans une chemise de satin qu'elle rentrait systématiquement dans ses pantalons ou ses jupes, et ainsi moulant au plus près du souple tissu, sa poitrine de rêve.

De ma noble matière, je couvrais et protégeais ce corps que j'aimais, et en retour ma propriétaire m'aimait aussi. Elle prenait soin de moi, ne me laissait jamais traîner n'importe où, me rangeant soigneusement dans sa garde-robe, côtoyant bien d'autre vêtements et accessoires. Je n'avais vraiment pas à me plaindre : que ce soit au travail, dans la rue, faisant les courses et bien d'autres choses encore, je découvrais la vie de ma propriétaire avec entrain.

J'allais de découvertes en découvertes, mais ce que j'appris d'elle fût à la fois une heureuse surprise, et une invitation aux sensations fortes qui, si elles ne me déplûrent pas, me fîrent demander jusqu'où tout cela irait... Je l'ai déjà dit, j'aimais être porté. Elodie avait de beaux seins, et les recouvrir de mon cuir était une façon de les caresser. J'avais remarqué que quelquefois, quand un bel homme passait dans la rue, ses tétons se durcissait, et une fois revenue à la maison, je l'entendais quelquefois pousser un long soupir avant de reprendre ses occupations, comme une frustration.

Chapitre I

C'est lorsqu'un jour je fîs un bout de chemin avec elle en voiture que je comprîs qui elle était vraiment. Ayant pris sa Mini Austin, elle était allé se garer dans un coin de parking souterrain de la capitale. Je m'attendais à ce qu'elle sorte, mais non, Elodie resta assise, semblant attendre quelque chose... ou quelqu'un...

En fait elle regardait, à droite et à gauche, s'assurant qu'elle soit seule. Elle craignait peut-être de se faire agresser, pensais-je, car sa portion de parking était dans le noir, plusieurs tubes grillés n'ayant pas été remplacés. Mais ce qui s'ensuivît fût tout à fait inattendu pour moi. Après avoir condamné les portières de l'intérieur, elle se contorsionna pour ouvrir mes boutons et m'écarter en grand. Puis ce fût au tour de la chemise de satin d'être dégrafée et débraillée, libérant les seins opulants de ma propriétaire.

Prise de frénésie, Elodie déboucla sa ceinture et dézippa sa braguette en un clin d'oeil. Suffoquante, elle glissa ses doigts dans son pantalon et... ce qui suivit fût indescriptible. Elodie se métamorphosa en une autre femme, puissante comme je ne l'eûs jamais crû possible. Si chaque femme est un univers, disait le poète, alors " ma " journaliste était une tumultueuse planète.

A peine ses doigts eûrent-il effleuré le capuchon que je la sentîs frissonner. Ses poumons s'affolèrent et ses tétons se durcissent. Il ne m'en fallait pas plus pour comprendre, ma propriétaire aimait les forces de l'intime, et ma fonction serait de l'accompagner loyalement dans ses actions. De ses doigts tremblants, elle écartait les petites lèvres et explorait sa vulve lentement, comme pour s'assurer qu'il n'y manqua point un organe.

Je sentais son abdomen trembler, et son buste vibrer. Je ne connaissais rien à la sexualité humaine, et encore moins féminine, mais je comprîs ce jour-là que tout se passait dans le ventre, lorsque sa respiration se fît saccadée. Son visage crispé, aux joues et au front écarlate, trahissait cette faiblesse issue de l'inconnu, dont je devais garder le secret longtemps par la suite.

Ecartant l'index et l'auriculaire, devenus superflus désormais, c'est son majeur qui entreprît de lui faire du bien. Sa respiration était de plus en plus haletante et ses yeux, aux pupilles dilatées, semblaient fixer cette intimité ne cessant de la tourmenter.

Tout à coup, elle ferma les yeux et je comprîs qu'elle s'envolait quand elle bascula la tête en arrière. Il n'y avait pas d'appui-tête alors dans les voitures, et c'est ce qui explique qu'elle pouvait se contorsionner malgré la petit taille de l'habitacle. Au fur et à mesure qu'elle poursuivait ses sollicitations, elle se tordait sur elle-même , lâchant des soupirs de plus en plus précipités. Elodie cherchait à articuler le plaisir, mais quand ce dernier est immense, à quoi bon le décrire plutôt que de le vivre ?

Ma propriétaire s'agitait de plus en plus, ses membres agités de spasmes ne lui laissaient aucun répit, et maintenant ses muscles abdominaux lui comprimaient de plus en plus les entrailles, la broyant sur elle-même. J'étais heureuse que ma propriétaire se fasse du bien ainsi, mais je m'inquiétais pour elle, et pour sa santé surtout ; une telle quête des sens n'allait-elle pas la dérégler dangeureusement ?

De toute façon, il était trop tard pour se poser la question. De sa gorge sortaient maintenant des grognements saccadés, et ses cuisses tremblaient en même temps que ses muscles intimes. Elodie était en pleine ascension vers le bien-être, et nul ne pourrait la contrecarrer désormais. Protégée des regards indiscrets par la pénombre, des intrus par sa voiture, et du froid par mes bons offices, celle qui allait devenir ma maîtresse me subjuguait par son potentiel.

Plus elle progressait, plus elle se désarticulait en force et en vigueur, avec une flamboyance magnifique. Son visage de plus en plus déformé par son ventre bouillonnant, et sa bouche rugissant en flots hachés le plaisir... Elodie n'en pouvait plus, elle voulait jouir tout de suite, mais son corps n'était pas d'accord. La sportive qu'elle avait été au lycée, puis à l'école de journalisme devait lui prouver son endurance avant tout.

Et le doigtage se poursuivît, passionnément, furieusement... Son majeur, comme aimanté, ne pouvait plus se détacher de cette féminité qu'elle travaillait comme une laboureuse avec une charrue. Frottant de plus en plus, elle s'en étouffa à tel point que sa face en devînt écarlate. Elodie devait aspirer par la bouche à grandes bouffées afin de pouvoir tenir la course, car son diaphragme la comprîmait à en broyer ses poumons.

Dans l'intervalle, ses seins et son col avaient rougi également, et ses tétons avaient tellement durcis qu'ils étaient plus triomphants que jamais. Ma maîtresse promena sa main resté libre sur sa poitrine, et elle trouva enfin l'accès au plaisir. Délaissant la vulve, elle se malaxa les seins furieusement, ne ménageant pas ses provoquants tétons. Cela lui engendra des décharges de plus en plus puissantes, qu'elle combinait avec les frottements toujours plus insistants sur sa vulve.

Alors, Elodie fût enfin récompensée. Alors qu'elle s'acharnait depuis longtemps, un feu intense lui embrasa le ventre. Des convulsions apparûrent, la faisant agiter comme une forcenée. Ma maîtresse se mît à crier et gesticuler, hurlant le plaisir de toutes les forces lui restant. Elle bougeait avec tellement d'intensité qu'elle en faisait remuer sa voiture. Des pieds et des mains, elle distribuait des coups aux parois de l'habitacle, cherchant à détruire cette prison de métal empêchant son épanouissement. Son corps se heurtait au siège avant, au volant, à la boîte de vitesse... que l'orgasme multiple empêcha heureusement de faire ressentir la douleur.

Ses muscles affolés, tout en l'inondant d'une volupté infini, lui bousculèrent ses chairs dans la totalité. Des trémolos s'échappaient de sa gorge, indéfiniment, comme une prière aux forces du sexe, mêlant paradoxalement insasiabilité et clémence. Alors un ultime cri jaillît de sa gorge ; plus long et plus déchirant que tous les autres, c'était celui de la jeune femme qui avait atteint l'ultime seconde de bonheur.

Cette ultime seconde où son corps, son esprit, son âme même peut-être n'existèrent plus. Elodie s'était transformé en ce cri puissant, qui s'était enfui de la voiture, du parking, de la Terre même, s'étant envolé pour l' Eternité. Ce cri, c'était une partie de son âme de femme libre parti rejoindre ses ancêtres. Elodie vivait à l'ultime seconde sans vivre, son corps et son esprit s'étaient définitivement fondus à l'Univers, et son âme à l' Ether.

Cette minuscule portion de temps où ma maîtresse se sentît pleinement femme, je la ressentîs malgré mon statut d'objet, car aussitôt après, son corps s'écroula dans le siège conducteur. Complètement alanguie dans les vêtements défaits, elle se détendît comme jamais jusqu'alors. La tête calée contre la vitre de portière, gardant les yeux fermés, Elodie respirait paisiblement, contrastant avec la furie l'ayant animée quelques minutes plus tôt.

Et puis elle s'endormît ; je venais d'accéder à la vie d'une sportive cachée. Et ce n'était qu'un début, bien d'autres aspects de sa personnalité allant m'être dévoilés au fur et à mesure. Mais avant de vous en parler, j'aimerais vous dire combien j'étais attaché à Elodie. C'était une femme splendide, laissez-moi vous la décrire plus en détails : d'un mètre soixante-six, et le corps mince, elle avait un visage aux traits fins, un nez droit et de grands yeux bleus pleins de vie. De longs cheveux bruns coulant jusqu'au bas du dos, qu'elle laissait flotter au vent, quand elle ne les coiffait pas en un chignon ultimement féminin. De ses fines lèvres émergeaient un sourire rayonnant, ne laissant pas indifférent les hommes sur son passage...

Chapitre II

Protéger son corps du froid et des intempéries était devenu pour moi plus qu'une utilité, une mission dont je me sentais fier. Nous faisons pour ainsi dire une équipe, et un jour, parlant toute seule dans la rue, Elodie me remerciait de lui tenir chaud et m'annonca qu'elle ferait tout pour m'entretenir soigneusement, ce qu'elle fît... Mais je suis une bavarde et je m'égare ; ce n'est pas moi la vedette, c'est ma propriétaire.

Elodie me faisait confiance, j'étais un de ses vêtements préférés, pour ne pas dire " son " vêtement. Je l'accompagnais partout, j'étais son atout " charme " autant que " protection ". C'est ainsi que j'appris à la connaître, et à l'apprécier, pour ne pas dire l'aimer. Ma maîtresse, de par sa profession de journaliste, comme sa vie sociale extravertie, était une femme qui aimait les rencontres. C'est ainsi que j'appris qu' Elodie aimait les hommes. Plutôt courant pour une hétérosexuelle me direz-vous... Mais Elodie était une femme à partenaires multiples.

Evidemment, j'entends déjà les commentaires, comme si j'étais à la porte à côté... Une dévergondée, une prostituée, une actrice de porno... Je proteste énergiquement contre ces allégations ignobles. Ma propriétaire était une femme qui aimait sincèrement les hommes, et qui leur donnait à chacun autant d'affection que s'ils ne faisaient qu'un. Et à de très rares exceptions près, tous la lui rendaient, contribuant à entretenir la flamme collective.

Je me rappellerai toujours la première fois où je l'ai accompagné chez son amant. Enfin, un de ses amants. Je ne serais pas capable de les dater par ordre d'apparition, peut-être alphabétique et encore... Bon, passons... Où en étais-je ?... Ah oui, il s'appelait Marc, elle était allé chez lui un samedi après-midi. Dans un geste galant, c'est lui qui m'a ôté de ses épaules, me posant sur un dossier de chaise, au salon. C'était une vaste pièce dans un grand appartement parisien, où l'homme vivait seul.

Ingénieur-conseil, il faisait des déplacements dans toute la France pour une grande société, et lorsqu'il avait des week-end, il préférait s'enfermer dans son logement pour se reposer. Ma maîtresse fût tellement soulagé de le retrouver qu'elle lui dît combien elle lui avait manqué. Il répondît de même, avant de lui proposer une boisson forte. Ayant accepté, l'homme apporta les verres, il les avait rempli de whisky.

Elle bût lentement le contenu. Marc lui, avala la boisson cul-sec ; c'était un geste hérité de sa vie étudiante, pour impressionner les copains, et qu'il refît pour épater sa belle. Elodie fît semblant de ne pas y faire attention, voulant jouer à le vexer. Mais il ne s'en offusqua pas, et elle ne chercha pas à comprendre davantage. C'était son homme malgré tout, et elle l'aimait.

En sentant la boisson brûlante couler lentement dans sa gorge, cela lui rappela des souvenirs. Souvenirs qu'elle avait contés à de rares intimes, et dont j'ai été ( et suis ) toujours le fidèle gardien. Pour la première fois, je vous les livre en intégralité. Donc, lorsque ma propriétaire sentît ce " blended " d'excellente facture 12 ans d'âge lui brûler la gorge, cela lui rappela cette fellation qu'elle avait entreprise sur un condisciple de l'école de journalisme, lorsqu'elle était étudiante...

Tous deux avaient un peu trop bu, malheureusement, et ce qui était une fête un peu trop arrosée aurait pû très vite déraper. Heureusement, le garçon n'était pas un mauvais bougre et il accompagna Elodie jusqu'à la cité U pour sa sécurité. En échange, elle lui proposa de dormir avec ele, ce qu'il accepta bien volontiers. Tous deux se serrèrent l'un contre l'autre dans l'étroit lit, et se souhaitèrent une bonne nuit. Et ils s'endormîrent paisiblement... Jusqu'à ce que...

Chapitre III

Elodie se réveilla alors qu'il faisait encore nuit. Se redressant légèrement, elle regarda le réveille-matin, posé sur la table de nuit, dont les aiguilles phosphorescentes vertes perçaient difficilement l'obscurité. Il devait être cinq heures moins vingt du matin, et Marc dormait comme un ange. Ma future propriétaire avait un mal de crâne pas possible, et se frotta longuement le visage, se promettant qu'on ne l'y reprendrait plus avec des alcools forts.

Elle se rallongea donc, espérant se rendormir en compagnie de ce garçon qu'elle trouvait charmant, s'estimant heureuse de s'en être tiré à si bon compte. Détendue, elle ferma les yeux et se reposa un long moment. Dans son sommeil, le jeune homme se retourna légèrement, et en changeant de position, se colla légèrement contre la jeune femme. Sauf que cette fois-ci, Elodie sentît quelque chose de dur frôler sa cuisse...

La jeune femme, qui n'avait jamais eu de petit ami jusque là, découvrît le phénomène masculin de l'érection matinale. Et s'en sentît gêné tout d'abord ; puis un vague trouble l'envahît soudain. S'amplifiant, il se traduit par une série de frissons et une oppression respiratoire lente. Au fond d'elle-même, quelque chose la poussait vers ce garçon, l'incitait à aller plus vers lui encore, par tous les moyens que pouvait lui apporter son sexe...

Elevée par des parents prudes, ayant veillés de bout en bout à son éducation, Elodie se retrouva confronté à un cas de conscience. Bouleversée, elle ne parvenait plus à se rappeler où en était ses règles, il était donc hors de question de coucher avec Guillaume... Oui mais voilà... Son ventre la torturait de plus en plus, et si elle ne lui déclarait pas sa flamme, elle n'aurait peut-être pas d'autres occasions de sauter... le pas.

Terrifiée, elle eût envie de crier, de pleurer son désespoir face à cette situation injuste qui lui brisait le coeur. Elodie sentait le chagrin allant l'anéantir lorsque soudain, une pensée venu du fin fond du mystère, l'effleura. Ses parents choisissant ses lectures et distractions pour elle, elle n'avait jamais entendu parler de fellation, sauf lors de certaines plaisanteries au lycée. L'idée lui vînt que, si elle portait le sexe du garçon à sa bouche, elle pourrait peut-être lui faire du bien, et être sûr de le faire petit ami.

Mais l'hésitation la traversait encore. " Est-ce bien raisonnable ? " se disait-elle. Le pêché de luxure m'atteindrait, je devrais me confesser, faire amende honorable... se disait celle qui avait fait tout sa scolarité dans des internats catholiques. C'est alors qu'elle se souvient de ses cours d'éducation artistique ; les professeurs montrant aux élèves des photographies de statues de nus gréco-romaines... La beauté des corps représentés dans la pierre, pour l'éternité... Et l'aumônier du lycée qui dît un jour : " La recherche de la beauté est une des plus belles choses qui soît, car elle est la quête de Dieu ".

Alors, n'y tenant plus, ma future maîtresse se dît qu'elle allait rechercher la beauté cachée en Guillaume, et qu'elle remettait son destin entre les mains de Dieu. Ses problèmes de conscience ainsi résolus, la jeune femme ne se précipita pas pour autant. Elle savait bien au fond d'elle-même qu'il y aurait un avant et un après, et les rares confidences que lui avait fait une copine de fac sur son dépucelage lui revînrent en tête, maintenant son trouble.

Mais Elodie comprît que ce serait le moment ou jamais, et ma future maîtresse ne cessa de répéter à ses amies que c'est ce jour-là, ou plutôt cette nuit, qu'elle devînt une femme libre, cherchant à s'accomplir toujours plus. Elle et lui s'étaient couchés habillés, et des raies de lumières filtraient à travers les stores, tombant sur le pantalon du jeune homme. Comme dans un rêve, elle se vît approcher lentement l'objectif...

Chapitre IV

Ses mains débouclèrent la ceinture de l'homme, très doucement, pour ne pas faire tinter le métal. Dans la semi-obscurité, elle pouvait maintenant distinguer la braguette au tissu affreusement déformé par la protubérance virile y logeant. Avec les mêmes gestes de précaution, elle enleva chaque bouton, l'un après l'autre, avant d'écarter les pans du vêtement, révélant à ses yeux un caleçon encore plus tendu.

" Mon Dieu, qu'elle est grosse ! " se dit-elle. Sa surprise, en effet, n'était pas feinte. Elle faillît même pousser un cri, comprenant qu'une étape cruciale de sa vie de femme allait être franchie. Heureusement, ce cri resta bloqué dans sa gorge, et Elodie se contrôla : " Allons, Elodie, reprends-toi sinon t'es fichue... " se rassurait-elle. Le caleçon étant fermé par des boutons, elle n'avait pas le choix, il fallait les enlever tous.

Du bout des ongles, elle les ôta l'un après l'autre, avec encore plus d'attention pour ne pas réveiller le dormeur. Lorsqu'elle enleva les deux derniers boutons, la frénésie et la peur s'emparèrent de la jeune femme. Ma future propriétaire allait découvrir ce que les hommes ne montrent jamais, pudeur oblige, et ce que certaines femmes avaient la chance de connaître autrement que pour la reproduction. Un univers mystérieux qui s'appelle la sexualité, et pour lequel chaque femme et chaque homme a son expérience propre, qui la rend unique.

Loin de ces considérations philosophiques, lorsque le dernier bouton fût ôté, Elodie écarta avec précaution l'enveloppe de fine toile car le pénis, libéré de son carcan d'étoffe était prêt à bondir ; et c'est ce qui se produit. A peine le caleçon fût-il écarté qu'il se dressa à travers la braguette, comme un menhir issu du fond des âges. Il était là, si fier et si voyant que ma future propriétaire manqua de pousser un cri, comme effrayée par ce colosse viril au champignon écarlate provoquant.

Il était bien là, pourtant, comme on le lui avait ( brièvement ) expliqué en cours de sciences-naturelles, au lycée. Mais maintenant le cours était privé, rien que pour elle. Et ma future propriétaire devrait s'en sortir toute seule... Elle contempla cette chose, à la fois inquiétante et attirante.

Une force cachée s'abritait dans cette organe, une force qui depuis des siècles, quand elle s'introduisait avec délicatesse dans les vulves, avait provoqué et provoquerait encore, chez toutes les femmes du monde entier, et de toutes les époques, les plus belles émotions de leur vie. En voyant l'objet convoité, Elodie pensa à ces multiples manifestations d'orgasme faisant la personnalité de chaque femme depuis toujours : simples essoufflements, petits gémissements intermittents ou continus, couinements, geignements, grognements puissants, cris repétés, et/ou enfin cris stridents...

Le phallus était enfin là, planté droit ; d'une audace conquérante, il semblait défier ma future propriétaire. Guillaume dormait toujours paisiblement, les manoeuvres de l'étudiante semblaient ne pas l'avoir dérangé. Comme les fins rayons de lumière ne lui permettaient pas de voir sa trouvaille dans les moindres détails, elle se contorsionna pour prendre la lampe de poche se trouvant sur la table de nuit.

Veillant à ne pas braquer le faisceau de lumière au visage du garçon, l' organe viril révéla alors toute sa beauté première. Il devait bien faire seize centimètres de longueur, pour quatre de diamètre ; peut-être cinq. Sous la lumière électrique, le gland se faisait plus rouge encore, et la peau pénienne semblait plus fine. Sur le dessus, une grosse veine parcourait la verge sur toute sa longueur, et des veines reparties sur le pourtour...

L'inexpérimentée étudiante regarda longuement cette bite qui l'inquiétait, et la fascinait conjointement. Le silence s'était fait dans sa tête et dans son corps, mais une fois passée la surprise de la découverte, une étrange sensation s'installa dans son ventre. Une envie qui ne pouvait laisser aucun doute, tellement elle était localisée au bon endroit... Alors prenant une longue respiration, elle se jeta à l'eau...

Chapitre V

Approchant sa bouche du gland, elle sentît alors une odeur d'urine. Passant outre cette désagréable sensation, elle ouvrît les lèvres, effleurant délicatement le champignon tendu, sans le mettre dans la bouche. Avec le bout de la langue, elle complétait ses sollicitations avec la plus grande tendresse possible... Le sexe réagît, bondît d'un spasme puissant qui fît tréssaillir la jeune femme. Marc eût un bref râle, mais ne réagît pas instantanément ; il était toujours en plein sommeil.

Après quelques instants de pause, histoire de se remettre de ses émotions, ma future propriétaire repartît à la charge. Cette fois-ci elle fît le tour complet du gland, donnant de petits coups de langue jusque sur le frein ; parcourant ensuite la hampe de ses lèvres fines, et sentant que le garçon allait se réveiller soudainement, introduisît lentement la moitié de sa queue en bouche, histoire de la garder.

_ OOOHH !!!!! P..... ! Mais c'est quoi ça... ? tonna-t'il d'une voix intensément rauque. Elodie aimait entendre ces admonestations puissantes. Elle lui prouvait qu'elle avait du pouvoir sur les hommes, mais qu'elle avait l'intention de leur apprendre le partage. Pour elle, pas de guerre des sexes, seulement leur union.

Le garçon se redressa brusquement, dans l'intention d'écarter illico sa partenaire. Mais ma maîtresse avait prévu la parade. Engloutissant immédiatement le pénis aux trois-quarts, elle le garda en sa bouche profondément, aussi longtemps qu'elle le pourrait. Au contact de ce fourreau d'un genre nouveau, baignant son excroissance d'un souffle délicat, le jeune homme retomba dans le lit, s'écroulant dans un râle puissant de surprise, s'achevant en ses dernières notes en trémolos de bien-être.

Parce qu'elle avait déjà visionné une VHS pornographique, et que ce qu'elle avait vu l'avait dégoûtée, ma maîtresse se refusait à le décharger brusquement. Pour elle la fellation était un acte d'amour, pas de domination. En contrôlant Guillaume, elle voulait lui faire découvrir le meilleur d'elle-même comme le familiariser avec son propre corps, pour en faire un amant aussi doux et attentionné que sa maîtresse.

Elodie avait beau avoir fermé les yeux, elle ressentait les spasmes du corps de Guillaume, ses soupirs etouffés... Les pulsations cardiaques battant jusque dans le cylindre brûlant dans sa bouche, emplissaient ma future propriétaire de bonheur. Elle était heureuse d'entraîner son petit ami avec elle, au sommet. Elle ne bougeait pas, laissant le garçon profiter de l'orgasme, en longues minutes voluptueuses.

Mais le pénis, manquant de sollicitations, commençait à fléchir déjà. " Comment faire ? " se demandait ma maîtresse. " Pas le choix... ". Elle avait pris sa décision, rapidement. Utilisant sa langue pour réveiller la hampe, Elodie fît plusieurs va-et-vients, très lents afin de redresser l'organe viril au meilleur de lui-même, comme de son possesseur. Un long râle vînt récompenser les efforts de la jeune femme, satisfaite du savoir-faire acquis, autant qu'impatiente d'apprendre...

Elle continua à le sucer ainsi, à plusieurs reprises, ayant toujours le souci de la délicatesse, consciente que le plaisir se partageait à deux. A présent que son partenaire lui accordait confiance, et qu'elle avait gagné en aisance, l'étudiante décida d'expérimenter d'autres approches, sans savoir cependant où elles mèneraient. Ayant entendu parler de l'éjaculation précoce, en sujet de plaisanteries au lycée, elle se demandait avec inquiétude si le garçon ne se lâcherait pas dans sa bouche.

N'y tenant plus, elle se retira et, tout en prenant le sexe bandé dans sa douce paume, ma maîtresse lui demanda d'une voix très douce :

_ Tu veux que je te suce comment ?!

_ Non, répondît-il d'une voix rauque au point d'être presque inaudible, branle-moi.

_ Comme ça ? fît-elle en le branlant doucement.

_ Ou-iii... C'est Bon-on-on...

Elodie masturbait l'organe lentement, découvrant à quoi ressemblait le plaisir masculin. L'extase de son partenaire, ma maîtresse la partageait aussi car, en palpant et étirant cette chose, dure et souple à la fois, elle ressentait en ses entrailles un volcan qui grondait. Comme lui, elle haletait et soupirait, tant son vagin réclamait à grandes vibrations cette queue surhumaine dans son vagin. Une queue si vigoureuse qu'elle la propulserait dans l'espace comme une fusée Appolo, avant d'affronter les puissantes rentrées atmosphériques, et de redescendre sur terre en capsule spatiale, maintenue par les parachutes de jouissance et d'orgasme réunis.

_ OOHH !!! P.... ! C'est bon !

Marc jouissait, autant qu' Elodie souriait. Le jeune homme ouvrît les yeux, et fixa sa bien-aimée. Dans leur yeux, luisait la plus grande complicité. A chacun de ses ahannements, grognements, et autres gémissements, ma maîtresse se sentait partir. Dans son vagin, la cyprine se mît à couler doucement, et l'étudiante se demandait si elle arriverait à tenir longtemps. Si elle cédait à son désir, elle se retrouverait enceinte, obligée d'avorter ; ou d'abandonner le bébé sous X...

Il ne fallait pas qu'elle cède, surtout pas. Une autre étudiante, avec qui elle parlait sexe il y a quelques temps, lui avait dit :

_ Moi, mon mec, quand il est trop pressant, je lui prends la bite et je le branle jusqu'à ce qu'il sorte le lait écremé, le plus vite possible. Comme ça, Jules à son content et moi, je pionce tranquillou... Voilà._

_ Moi j'oserais pas, répondît-elle, il me prendrait pour une pute...

Après cette observation, aussi truculente que la première, les deux " amies " ne s'adressèrent plus la parole de quelques temps... Et Elodie n'était pas mieux avancée... Soudain, Guillaume lui parla :

_ AAAHH !!! Plus vi-i-ite !!!!

_ Oh ! Mon amour ! s'exclama-t'elle, comme soulagée d'un poids immense.

_ Accélère, je t'en supplie !!!

Et ma maîtresse accéléra. De sa poigne ferme mais douce, elle veillait à propulser son chéri au plus haut, pour lui faire donner l'essentiel de lui-même.

_ Mon amour, je t'aime... répétait-elle émue, je t'aime...

Jamais une branlette n'avait été faite avec autant de délicatesse, en un acte dépourvu d'animalité, et où la tendresse humaine était reine. Agenouillée au-dessus de ses jambes, ma maîtresse masturbait son homme avec une féminité si radieuse, que je l'entendîs plus d'une fois pleurer d'émotion quand elle raconta par la suite son extraordinaire expérience. Elle le branlait parce qu'il le voulait, parce qu'elle le voulait, et peut-être aussi parce que le destin l'avait voulu ainsi...

Chapitre VI

_ Tes sein-ein-eins, s'il te plaît-aît-aît... articula-t'il avec difficulté.

Le plaisir le suffoquait, et son regard la suppliait. Ma maîtresse lui répondît d'un simple sourire, exprimant la sincérité de l'amoureuse pour son amoureux. Avec sa main restée libre, Elodie déboutonna son chemisier blanc, et en écarta les pans le plus largement possible, pour lui donner pleine vue sur sa poitrine. Retirant ensuite son soutien-gorge blanc, elle le laissa choir, sous les yeux ébahis de Guillaume, qui découvrît immédiatement, et pour la première fois de sa vie, la poitrine d'une femme.

Dégagés des vêtements qui les abritaient, les seins developpés d' Elodie pointaient vers le garçon, sûrs de leur victoire. Les tétons portant hauts, fièrement dressés, étaient comme deux étendards d'une chevalerie féminine, dont l'art n'était pas la maîtrise des armes mais celle des braquemarts. Ils vibraient au rythme de légères oscillations, prolongeant les mouvements du corps de ma maîtresse, en un délicieux envoûtement, accroissant le bien-être du jeune homme.

Sa queue se faisait de plus en plus brûlante, Elodie eût l'impression qu'elle n'en finiraît pas de grossir et durcir. Soudain, ma maîtresse capta dans sa paume des spasmes isolés, brusques, semblant se rapprocher en fréquence.

_ A-A-AHHH !!!!! Je vais part-i-i-ir !!!!!! gémît le garçon, dont le corps traversé de secousses faisait trembler jusqu'aux bois de lit. Ses yeux fixaient maintenant les seins d' Elodie, sa nouvelle raison de vivre. Dans quelques instants, l'étudiante assisterait pour la première fois de sa vie à une éjaculation ; et cela la gênait. Non pas d'assister à l'acte proprement dit, mais de savoir que tout ce sperme ne se déverserait pas dans son vagin, qui le réclamait pourtant. Tout cela l'emplît d'une profonde tristesse.

Soudain, les secousses s'amplifièrent, surprenant ma future propriétaire en pleine méditation. Le premier jet partît sans prévenir ; fourni d'une force intense, le mini-geyser argenté alla s'écraser au plafond. Un râle caverneux jaillît alors de la gorge de l'étudiant, bientôt suivi d'autres. Elodie, qui en était restée bouche bée, poussa un bref couinement lorsque la deuxième salve fût tirée. Sous ses yeux ébahis, une fontaine de sperme crachait toute la réserve de glandes génitales, maculant abondamment le pantalon du garçon. Ma maîtresse avait juste eu le temps de s'écarter, pour ne pas tâcher ses propres vêtements.

_ AAAHH !!!!... AAHH !!!!....AAAHH !!!!!!...AAAHH !!!!!....AAAAAHHHHH !!!!!!!!!!!!!...

Le jeune homme extériorisait en paroles ses performances intimes, ce qui impressionna si fortement Elodie, qu'elle en eût peur. En voyant ce ventre vibrer au rythme des giclées, ces spasmes musculaires lui agitant les jambes, jusqu'au tronc entier même, elle se demandait jusqu'où cela irait. Et ces râles, ces râles sans cesse s'allongeant... L'étudiante ne pensait pas qu'un homme, ça pouvait être aussi puissant que ça... Cette première expérience l'avait tellement chamboulée, qu'elle se repercutera plus tard sur ses phantasmes, comme ses goûts sexuels... Nous aurons l'occasion d'en reparler...

Elodie regarda, songeuse, le reste de whisky subsistant dans son verre. Elle était encore dans ses souvenirs d'université, et Marc s'aperçut de son air rêveur :

_ Ca va, Elodie ?

_ Euh oui... Excuses-moi, je pensais à de vieux souvenirs...

_ Quoi, si ce n'est pas indiscret ?!

_ L'école de journalisme, les copines, tout ça... Ca me manque...

_ Et peut-être les copains aussi... Les petits copains surtout, pas vrai ?!

_ Arrêtes, dit-elle en riant, t'es con...

_ Ah, pas tant que ça... C'est que j'avais vu juste...

_ Non, c'était un coup d'un soir...

Face à cet aveu, l'homme se tût longuement, avant de répondre :

_ Excuses-moi, je ne voulais pas me moquer...

_ Non, non... C'est pas ça. C'est que c'est complexe, tu sais...

Sentant la gêne de ma propriétaire, Marc préféra détourner la conversion :

_ Sinon, le travail ça va ?

_ Moi ça va, et toi ?

_ Ca va aussi, mais c'est trop prenant. J'envisage de changer de métier...

_ Pour faire quoi ?!

_ Ben... Je n'en sais rien. C'est ça le problème d'ailleurs...

_ Vois avec un organisme de formation...

_ Lequel ?

_ Ben, pour faire franc, je n'en sais pas plus que toi, mais...

_ Mais ?!

_ Tu pourrais essayer de voir avec la chambre des métiers...

_ C'est pas bête, ça...

_ Après, il y a plusieurs chambres... Tu veux t'orienter dans quel secteur ?!

_ Je me lancerais bien dans le " porno "... si je n'étais pas avec toi. rajouta-t'il heureusement.

_ Ca en dit long sur comment tu considères les autres femmes... le taquina-t'elle.

Face à pareille réplique, Marc resta bouche bée. Soupirant de dépît, il alla s'asseoir dans l'imposant canapé en cuir marron, trônant dans le salon :

_ Franchement, vous les femmes, on ne comprendra jamais ce que vous voulez. On vous propose ci, vous voulez ça. On vous offre quelque chose que vous désirez, au dernier moment ça ne va plus... Et si vous disiez ce que vous voudriez, tout simplement, ça ne serait pas plus simple ?!

Il n'y avait ni amertume, ni colère contre la gent féminine en général, ou Elodie en particulier. Seulement l'affirmation d'une opinion franche, de la part d'un homme déjà bien épuisé par quinze rudes jours de travail, et que ces bavardages agaçaient. Cela plût à ma propriétaire, qui venait de découvrir aussi " cash " qu'elle.

Soudain, son regard s'illumina. Une idée venait de lui traverser l'esprit, aussi fulgurante qu'insensée. Mais c'était ma propriétaire : capable de toutes les audaces, rien ne pouvait l'arrêter. Elle s'avança et, venant s'asseoir à côté de Marc dans le canapé, l'enlaça tendrement :

_ Tu sais quoi ? Je crois que j'ai une idée...

_ Laquelle ?

Sans prévenir, elle lui déposa un baiser sur les lèvres. L'homme en resta ébahi, puis s'approchant d'elle doucement, le lui rendît. Son regard luisant de tendresse, et de bien d'autres choses encore, ne pouvait plus lui laisser de doute. Alors leurs bouches passionnées, précipitées d'une commune initiative , s'aspirèrent d'intense appétît.

Leurs mains s'étreignîrent furieusement, allant presque jusqu'à se palper. Pour reprendre du souffle entre certains baisers, trop fougeux, Elodie et Marc se parcouraient leurs visages du bout des lèvres ; Marc n'hésitant pas à plonger jusque dans le cou de sa belle, histoire de la faire défaillir un peu plus.

Cette fois la température était montée d'un cran. Elodie, dans une pulsion érotique inimaginable quelques instants plus tôt encore, repoussa son homme et monta sur le canapé. Otant sa chemise à la façon d'un pull-over, ma propriétaire venait de dévoiler ses atouts à Marc, qui n'en revenait pas.

Debout sur le meuble, elle le dominait de sa féminité. Ayant gardé ses chaussures et ses pantalons, noirs, son buste nu s'en trouvait parfaitement mis en valeur. De cette vue en contre-plongée, les seins voluptueux de la jeune femme semblaient le narguer, comme les provoquants mamelons qui ornaient le summum du 90 E.

Chapitre VII

Je parle en connaisseuse ; un des phantasmes préférés de ma propriétaire était justement de me porter à même la peau. Et j'éprouvais de la fierté à protéger cette poitrine, pour laquelle elle s'était lourdement endettée afin de la transformer. Elle allait se promener souvent ainsi, dans les rues de Paris, en me gardant évidemment fermée, fière de passer inaperçue au milieu de la foule, bien loin de se douter des beautés renfermées sous moi.

Mais je me disperse, pardonnez-moi... J'ai tellement été honorée d'avoir servi cette femme, que l'émotion m'égare . Pour en revenir au sujet, Marc, voyant cette beauté offerte à sa vue, se mît torse nu également. Alors qu'il s'apprêtait à se mettre debout, elle sauta du canapé et se mît à courir dans les pièces du vaste appartement, poursuivi par son petit ami.

Souple et féline, elle contournait les obstacles, donnant bien du fil à retordre à Marc.

_ T'es une ancienne sportive, toi ! lui lança-t'il, admiratif.

_ Ca ne se voit pas ? Allez ! Attrape-moi ! lui répondît-elle en riant.

Tout à coup, en voulant prendre un virage, l'homme glissa sur le parquet et tomba dans un grand " boum ! " sur le parquet. Inquiète, ma propriétaire revînt vers lui :

_ Tu n'as rien ?

_ Mais non, la rassura-t'il, j'ai juste glissé...

Et c'est alors qu'il l'attrapa par la cheville, la faisant glisser à son tour, prenant garde toutefois à la faire tomber en souplesse, et évidemment sur lui, pour qu'elle ne se fît point mal. Après avoir poussé un cri de stupeur, bien vite les rires complices reprîrent en choeur, et c'est allongés l'un sur l'autre que les amants s'embrassèrent tendrement.

Etendue sur Marc, Elodie le couvrait de baisers. Ils se parlaient à voix basse, échangeant comme tous les amoureux du monde, ces petits secrets intimes qui font le sel de la vie :

_ Je t'aime, lui dit ma propriétaire.

_ Je veux vivre avec toi, lui répondît Marc.

_ Marc, j'aime les hommes...

_ J'en suis un...

_ Ce n'est pas ça que je voulais dire. En fait... C'est ma faute, j'aurais dû te le dire plus tôt... Voilà, " j'aime les hommes ", ça veut dire que j'ai plusieurs partenaires, et que souhaite continuer avec toi comme avec les autres...

Un bref silence s'ensuivît, mais qui sembla une éternité pour Elodie, soudainement angoissée. Puis vînt la réponse :

_ Eh bien... Tu fais ce que tu veux...

Face à cette déclaration mi-figue mi-raisin, elle s'empressa d'ajouter :

_ Bien entendu, tu peux rompre si ça ne te plaît pas. Je ne t'en voudrai pas...

Elle avait prononcé cette dernière phrase, en lâchant un profond soupir d'oppression. Ma propriétaire venait de jouer une partie importante de sa vie amoureuse, à quitte ou double, et entrevoyait la fin potentielle de son histoire d'amour.

_ Reste avec moi, Elodie. supplia Marc.

_ Seulement si tu acceptes ma façon de vivre...

_ Pourquoi vis-tu comme ça, ma chérie ?

_ Je suis une femme libre, mon chéri. J'ai toujours été comme ça, c'est même pour ça que les hommes m'aiment...

_ J'accepte, mais à une condition... C'est par rapport au SIDA, tu comprends ?

_ Je fais des tests depuis plusieurs années déjà, et mes partenaires aussi. Et on en fera aussi tous les deux, c'est promis.

Elle l'embrassa sur les lèvres.

_ Elodie, je t'aime.

_ Je t'aime, Marc.

_ Moi aussi, je t'aime. Mais j'ai peur, tu comprends ? Avoir plusieurs hommes... Et si l'un deux se faisait contaminer ailleurs ?!

_ J'ai confiance en mes partenaires autant qu'en toi. Et j'ai toujours eu des rapports protégés...

_ Combien de temps ?

_ Sept, huit mois... Voire même une année entière...

_ Une année entière ?

_ Un partenaire douteux, une fois, que je n'ai plus revu par la suite. Il a fini sa vie à l'hôpital... Heureusement, j'ai toujours porté des capotes avec lui... Ca m'a sauvé...

_ SIDA ?

Un long silence, un nouveau soupir de dépît, avant que ne tomba la réponse, implacable. Dans un geste complice, Elodie colla son front à celui de Marc, avant de murmurer :

_ Oui...

_ Je peux te poser une question ? ... T'as eu combien de partenaires dans ta vie ?

_ Beaucoup...

_ C'est à dire ?

_ Je suis une femme libre...

Quand ma propriétaire répondait " Je suis une femme libre " à un homme qui lui avait posé une question, c'était sa façon plaisante de signifier " Ca ne te regarde pas ".

_ Et maintenant ?

_ Très peu...

_ C'est à dire ?

_ Je suis une femme libre...

Marc regarda quelques instants sa compagne dans les yeux, il pouvait y lire de la tendresse et de la détermination. Une jeune femme libre et indépendante, mais qui lui donnerait tout son amour, si elle l'acceptait en tant que telle. En tant que femme libre, justement. C'était le " deal ".

_ Marc ? demanda-t'elle d'une voix faible et timide, presque hésitante.

_ Oui ? chuchota-il, l'esprit encore chamboulé par ce qu'il venait d'apprendre.

_ J'ai moins de cinq partenaires, lâcha-t'elle finalement pour le rassurer.

_ Et moi ? Ca fait six, alors !

_ Tu es dans les cinq.

_ Ravi... répondît-il, un peu gêné...

_ Et tu comptes autant pour moi, que les autres...

Et elle l'embrassa à nouveau, un peu plus longtemps cette fois-ci, en suçotant délicatement ses lèvres. Au fur et à mesure que progressait ses baiser, la jeune femme se serra tout contre lui, l'enlaçant progressivement. Marc sentait maintenant la chaude, souple et opulante poitrine se lover contre son torse. La force subjective intense des merveilleux seins plaqués à la peau le fît monter en chaleur. Sa braguette se mît à gonfler, tandis que ma propriétaire se déhanchait imperceptiblement, faisant frôler ses tétons qui ne demandaient qu'à durcir. Elodie savait faire monter la sève chez un homme, et ce privilège en lui-même, était déjà source de bonheur.

Chapitre VIII

Mais pas question pour autant de donner l'image d'une dévergondée, ce qu'elle n'était pas d'ailleurs. Elodie était une libertine amoureuse, une femme qui aimait les hommes, et chaque partenaire dans son unicité. Son groupe était une sorte de harem masculin, dont les membres ne se connaissaient pas, formant l'harmonie idéale dont elle était la dépositaire.

Evitant soigneusement le " roulage de pelle ", elle embrassait par petites touches la bouche presque conquise, aspirait de temps à autre la lèvre supérieure d'un Marc surpris, l'étirant au maximum avant de la relâcher, comme un élastique, concluant sa performance par un petit rire complice, et jamais vulgaire. C'était sa façon à elle d'humaniser l'acte sexuel dans les moindres détails, et de rassurer un homme qui pourrait être effrayé par cette puissance d'une jeune femme si émancipée.

Abandonnant ses baisers, elle se lova ensuite contre Marc, la tête inclinée contre l'épaule, la bouche idéalement placée vers son oreille, pour chuchoter des mots d'amour. Mais les amants ne parlèrent pas immédiatement, voulant prolonger les sensations planantes installées en eux. Marc frissonnait ; entre les caresses, les baisers, les mots doux... et maintenant, la merveilleuse poitrine lui chauffant agréablement le corps... Il n'en pouvait plus.

Son souffle devenait rauque, ses mains avaient envie de renverser la jeune femme, de lui malaxer les seins avec la même vigueur qu'un boulanger préparant de la pâte à pain. L'incendie, provoqué par ce corps presque à sa portée, mais encore non acquis, fît pousser à l'homme un râle de désarroi et de bien-être mêlés, dans lequel se perdîrent, prononcés gutturalement, les mots de la plus belle déclaration du monde :

_ Elodie, je t'ai-ai-me...

Cette phrase frappa au coeur ma propriétaire. Bien que son instinct féminin l'avait prévenu de sa probable imminence, la surprise restait totale. Elle n'était pas contrariété, mais dépassement des sens. Débordement d'un bonheur si intense, que même tous ses sens réunis, - et pourtant Dieu sait qu'elle était pleinement épanouie en amour, physique comme sentimental -, ne pouvaient que le saisir partiellement.

Seule sa féminité captait pleinement ces ondes intenses, indescriptibles et insaisissables émanant de l' Univers tout entier, et se traduisant en son corps et en son âme, en autant de bouleversements. Mais sa féminité, Elodie n'y avait pas accès. Et pour cause : elle était " la " féminité. La féminité donnée par l' Univers tout entier, en autant de fractions dissemblables mais se réunissant en une seule : la pulsion de vie.

Cette pulsion de vie, qui pousse les corps et les coeurs à s'accoupler, s'unir et jouir jusqu'à la fin des temps, moi veste en cuir, j'affirme que ma maîtresse avait, plus que n'importe quel autre femme, la féminité la plus aboutie, la plus pure. Car, croyez-moi, je l'ai entendue nombre de fois crier le plaisir d'un voix si cristalline, si juste, que ces vocalises bouleversantes étaient l'expression d'une énergie pure, issue de l'origine de l' Univers, et dont sa modeste personne est pourtant l'indispensable messagère entre les Dieux et les Mortels.

Alors que j'étais rangé dans ma penderie, combien de fois l'ai-je entendu atteindre l'orgasme, que ce soit en faisant l'amour, ou en se masturbant. Combien de fois ai-je capté ses halètements précipités de sportive, contrastant avec les souffles rauques et profonds de ses partenaires. Combien de fois ai-je aimé l'entendre, au stade suprême, sa douce petite voix encourageant tendrement chacun de ses hommes, malgré l'étouffement, alors qu'ils allaient " partir " avant de " mourir ", d'ultimes râles concluant leurs éjaculations intenses... Et combien de fois ai-je été bouleversée de les entendre renaître au petit matin, tels des Phoenix, entre les bras protecteurs de la Déesse de l'Univers.

_ Elodie, je t'ai-ai-me...

Cette phrase était la supplique de Marc à Elodie, celle d'un Mortel ayant peur de mourir sans avoir jamais fait l'amour à la Déesse de l' Univers. La parole suppliante se répercuta dans la charnelle enveloppe comme s'il s'eût agi d'un interminable écho, faisant le tour de la planète pour mieux revenir.

Alors, ma propriétaire s'allongea sur le dos, offrant sa poitrine à la vue de Marc, tout en le fixant intensément. Le rêve de l'homme se concrétisa ainsi : de volumineux seins, tant convoités, et enfin à sa portée. Mais Elodie pouvait très bien refuser, au dernier moment, de les lui laisser toucher. Cruel dilemme. Mais quelle que soit l'issue, ce serait à lui de se lançer de toute manière. Alors, il se lança.

Mais c'est à ce moment qu' Elodie bondît sur lui. Souple comme une féline, elle le bouscula. Tombant sur le dos, c'est là que ma propriétaire s'étendît sur lui, l'empêchant de se débattre. Petit à petit, les menues paumes autour de ses poignets le tranquillisant, l'homme se laissa embrasser et caresser. Ma propriétaire couvrait son visage de baisers, caressant ses flancs et son visage d'une tendresse bien enviable.

Puis elle se redressa du bassin, s'agenouillant ainsi au dessus de lui, comme en position d'Andromaque, sur sa braguette. Ce dernier plaça alors ses mains sur les fines hanches de la jeune femme, tandis qu'elle posait les siennes sur son torse, le détendant. Elodie balladait ses mains sur les pectoraux, l'abdomen ; allant jusqu'à lui caresser les bras. C'est alors qu'il leva une main, et la tendît au plus haut vers elle, parvenant enfin à atteindre son but... Enfin presque...

A l'ultime instant où Marc allait avoir ses seins à portée de paume, Elodie lui attrapa le poignet et... le guida vers son sein droit. Bientôt, sa paume enveloppa ce galbe doux et chaud, à la fois souple et ferme, dont le contact avec le téton durci fît rapidement tressaillir la jeune femme. C'est alors que moi veste de cuir, l'ai entendu clairement et distinctement prononcer la phrase suivante, entre deux sanglots " Marc, je t'aime ".

Mais "son " homme râlant son plaisir et jouissant, je ne sais pas s'il l'avait entendue. Je le lui souhaite en tout cas, car il est digne d'être aimé. Et pour accompagner ma propriétaire dans les bons, comme dans les mauvais jours, je sais de quoi je parle. Mais Marc n'était pas malheureux, soyez rassuré ; à l'instant où Elodie lui faisait enfin sa déclaration, il palpait de toute sa main le sein enfin sien : de sa paume impatiente, il le frôlait, frottait, caressait... explorant ce nouvel univers féminin dont il avait toujours rêvé... Il découvrait la souplesse et la fermeté des glandes mammaires, chaudes et sensibles, et de leurs tétons, encore plus sensibles.

Les doigts tentaient de saisir cette délicieuse matière échappant à sa paume, malaxant et pétrissant tendrement la somptueuse poitrine... Elodie haletait de plus en plus et éprouvait des difficultés à se contenir... Comment le pourrait-elle d'ailleurs ? Avec ses mamelons sollicités par les frottements d'une main masculine avide, comme elle, d'aventures, un volcan s'était allumé dans son ventre.

Elle sursauta brusquement, son corps sembla se déformer l'espace d'une seconde, une respiration sauvage lui fît cracher un râle intense, à la fin duquel elle répéta " Marc, je t'aime ! " d'une voix rendue rauque d'extase.

En entendant cela, je fûs heureux pour Marc. Car cela voulait qu'elle lui était acquise désormais. Du haut de ses 90 E, ma propriétaire était la Déesse de l'Univers, une Déesse dont je savais qu'elle allait bientôt entrer en éruption. Son corps était secoué d'étouffements saccadés, et je voyais ses abdominaux se comprimer sur eux-même. Ses yeux, au pupilles dilatées, regardaient un ailleurs bien au-delà des murs, celui de l'orgasme tout puissant qui élève chaque vivant.

Après avoir poussé un cri semblable à une bête blessée, elle s'écroula sur son homme, et calant sa tête au creux de son épaule, se mît à pleurer à gros sanglots. La puissance sexuelle était si forte qu'elle n'avait pas d'autre moyens d'extérioriser son bonheur. Son désormais compagnon l'embrassa tendrement, et la câlina du mieux qu'il sût faire, tellement lui aussi fût dépassé par l'ouragan de la passion.

Petit à petit les sanglots s'atténuèrent. Avec les doigts, Marc tenta d'essuyer les gouttes de larmes ayant perlé de ses yeux. Des yeux rougis par l'émotion, et dont la flamme subsistait encore derrière l'immense tendresse. Alors elle vînt se blottir à nouveau contre lui, pour l'embrasser délicatement, couvrant le visage de l'être aimé, comme elle avait l'habitude de le faire, de baisers. Elle ne cessait de répéter " Je t'aime, Marc "...

Chapitre IX

Enveloppé dans ce tourbillon de douceur, il finît par répondre : " Je t'aime, Elodie ". Cette phrase, cette fois-ci, agît sur le coeur d'Elodie comme un détonateur. Cupidon avait préparé deux tonnes de TNT en réserve, et forcément ça fait du dégât quand ça pète... Enfin c'est comme ça que lui disait son frère, en plaisantant. Il travaillait dans une usine d'explosifs...

Mais au moment où se déroulaient les doux évènements, nous étions loin de toute plaisanterie : deux êtres s'aimaient, et la passion de ma propriétaire s'en trouva décuplée :

_ Répète ce que tu as dit.

_ " Je t'aime, Elodie "

_ Répète le encore.

_ " Je t'aime, Elodie "

_ Encore !

_ " Je t'aime, Elodie "

_ PLUS FORT ! cria-t'elle.

_ " JE T'AIME, ELODIE ! " hurla-t'il.

Le fait de faire répéter agissait sur elle, comme sur lui, en une sorte d'orgasme intellectuel les excitant comme des fous. Ils continuèrent à crier intensément, s'amusant autant que se " chauffant " à ce jeu érotique des plus intenses. Et pour connaître la vie sexuelle de ma propriétaire, croyez-moi, je n'avais jamais rien vu ou entendu de comparable jusque là.

Ce devait être le cas pour les co-propriétaires également, car on entendît des coups de balais résonner, suivi d'une voix furibarde :

_ C'est pas fini le " porno ? ". Y'a des enfants en bas !

Ce coup de semonce figea d'abord Elodie et Marc, qui se regardèrent surpris, avant d'éclater ensemble de rire, en se serrant longuement dans les bras. Cette fois-ci c'était gagné pour Marc, il était admis dans le harem masculin de ma propriétaire, et j'en étais heureuse pour lui.

Mais leurs étreintes n'allaient pas s'achever ainsi, car je connaissais trop bien " mon " Elodie pour savoir qu'elle n'en resterait pas là ; aimer un homme, à ses yeux, c'était dépasser les frontières du possible, et flirter avec l'infini. Leurs tendres caresses se faisaient de plus en plus pressantes, je captais leurs souffles de plus en plus oppressés, et leurs soupirs rauques.

Je voyais les doigts fins de ma propriétaire, aux longs ongles si soigneusement manucurés, se crisper dans les flancs de Marc, manquant de le griffer. Et les mains de l'homme justement, devenaient de plus en plus fébriles à mesure qu'elles palpaient le dos, étirant les chairs avec passion. Leurs bouches s'étaient à nouveau recollées, ivres de l'autre. Si ivres même que le couple dût les séparer quelques instants.

_ Elodie, j'en peux plus, murmura-t'il guttural, je veux tes seins.

_ Fais-moi l'amour, Marc, répondît-elle dans un souffle rauque, je t'en supplie.

En entendant ces paroles, l'homme et la femme se mîrent à ôter leurs habits restants, faisant voler chaussures, pantalons et sous-vêtements autour d'eux. Mais alors que Marc s'apprêtait à bondir sur elle, ma propriétaire fît mine de le repousser :

_ Non ! Attends ! dit-elle, d'une voix inquiète, presque effrayée.

_ Qu'est-ce qu'il y a ?!

_ Attends, je te dis ! insista-t'elle.

Et Elodie se leva, entièrement nue, pour aller dans ma direction. Qu'elle était magnifique, dans le plus simple appareil. Avec des cuisses fines et parfaitement proportionnées à ses jambes élancées ; des courbes de hanches parfaites, soutenant buste mince et harmonieux, ou ses seins volumineux vibraient à chacun de ses pas, féminité extrême.

Le dessin de ses épaules était d'autant plus émouvant que je les avais vu encaisser la force orgasmique. Et son dos, d'une affriolante beauté, aux omoplates délicates, à l'épine dorsale discrète, et la chute de reins impressionnantes. Et ses fesses, sa belle paire de fesses, exactement ce qu'il fallait pour compléter ultimement sa plastique. Rajoutez le chignon qu'elle portait à la nuque, maintenu par " chouchou ", et vous aviez le portrait de " mon " Elodie, sublimement femme...

Lorsqu'elle vînt vers ma direction, haletante d'impatience, je savais ce que ma propriétaire cherchait, ou plutôt qui : c'était moi, sa veste en cuir. Fouillant dans une de mes poches, elle en tira une petite boîte extraplate, qu'elle ouvrît avant de la remettre à sa place, après y avoir extrait une pochette de forme carrée, en aluminium, qu'elle revînt apporter à son homme. Ce dernier, quelque peu hébété, s'était remis debout entre-temps...

_ Il n'y en avait plus " avec réservoir ", je suis désolé... dit-elle simplement.

_ Oh non, j'arriverai pas à me retirer à temps...

_ Pas si c'est moi qui te diriges !

_ Tu veux me monter ?

_ Pourquoi ? Ca contrarierait ton ego de mâle dominant ? demanda t'elle en riant.

_ Non, c'est pas ça. C'est que je pourrais me lâcher plus vite que prévu...

_ Allons... Détends-toi et laisse-moi m'occuper de tout, lui dit-elle en se collant contre lui. Sa queue était encore bien raide, frôlant le ventre de la jeune femme, lui entretenant le feu intérieur. Grognant longuement, elle enlaça son homme par le cou, avant de rajouter " C'est moi qui te mettrai la capote, tu n'auras qu'à la retirer au moment venu. "

_ Lequel ?

_ Celui où tu éjaculeras sur mes seins... Je veux que t'éjacules sur mes seins...

_ Ohhh !!!! Pourquoi-oi ?? articula t'il d'une voix rauque, tremblante d'émotion.

_ Parce que je le veux, murmura-t'elle d'une voix à peine audible, je veux que tu leur gicles dessus...

Un instant de flottement, où ma propriétaire regarda droit dans les yeux son homme. Un moment où se lisait à la fois l'envie de sexe, une envie presque sauvage, mais aussi une humanité, une tendresse pour laquelle l'on ne pouvait que craquer. Alors, lui prenant la main, elle lui murmura à l'oreille :

_ Viens !

Avant de l'entraîner dans la chambre.

Chapitre X

C'était une vaste pièce, comme tous les grands appartements parisiens pouvaient en avoir. Un immense lit, pour trois personnes, et trois oreillers et une très large et longue couette. Le tout enveloppé en satin blanc. Deux tables de nuit de chaque côté, avec deux lampes de chevet. Une armoire à linge, un petit bureau. Et un grand poste de télévision, trônant sur un meuble à étagères, abritant en dessous un magnétoscope, et des cassettes VHS mal rangées, dont pas mal portaient des titres affriolants, avec de nombreuses femmes dénudées en jaquette...

Alors qu'elle posait la capote sur la table de nuit, Elodie s'exclama en voyant l'installation TV juste devant :

_ Waouh ! Mais c'est qu'il se fait plaisir le coquinou... !

Elle se serra contre lui, presque en rugissant comme tigresse.

_ Rhaaaa !!!!!!!!! J'aime ça les hommes qui vont jusqu'au bout du phantasme... Allonges-toi !

Sa voix s'était presque faite autoritaire, Marc ouvrît l'édredon et s'allongea dessous sans protester. Pendant ce temps, ma propriétaire alluma le poste, mît une cassette dans le magnétoscope et l'enclancha. Cela fait, elle vînt s'étendre à ses côtés, rabattant la couette sur leurs corps déjà enfiévrés. L'homme était déjà tout transi, et la femme fébrile à en disjoncter. Seuls leurs organes génitaux les maintenaient en éveil, leurs cerveaux s'étant déconnectés au profil du plaisir imminent.

_ Hmmm... grogna-t'elle en caressant le visage de son homme, je me ferais bien un petit " porno" avant de baiser... Pas toi ?

Marc, en guise de consentement, lui sourît. Et le film commença. Les première scènes défilèrent : une pénétration en levrette, une fellation, un couple de lesbiennes... Au fur et à mesure, les amants avaient rapproché leurs mains du sexe opposé : les doigts de Marc s'aventurant sur le pubis de la jeune femme, progressant très doucement jusqu'au capuchon, arrachant des soupirs de plus en plus saccadés à la jeune femme.

L'homme lui, sentait la délicate main entourant sa queue dressée, les doigts sollicitant la lance de feu que toute femme aimerait bien avoir, une fois dans sa vie au moins, plantée comme le braquemart dans son fourreau. Elle vivait cette bite, tellement bien qu'elle en parlerait plus tard avec tant d'exaltation, que ses amies la prendraient pour une folle. L'homme haletait, plus profondément encore, que sa compagne. Leurs souffles se mélangeaient dans une même quête du bonheur, quête amplifiée par les nombreux époumonnements des actrices et acteurs du film.

La fièvre augmentait crescendo, au même rythme que l'oeuvre pornographique : simple pénétration, double pénétration, fellations à intervalles régulières... Leurs yeux ne pouvaient plus se détacher de l'écran, tandis que leurs doigts s'affolaient, astiquant et branlant avec fougue l'organe du partenaire opposé. Déjà, la cyprine coulait du fourreau d' Elodie, gémissante à pleins poumons; tandis que Marc râlait, sollicité à pleine puissance par cette main qui lui broyait presque le pénis enfievré.

Soudain, ma propriétaire fût prise de convulsions. Ses hanches lui soulevèrent le bassin, avant de la faire retomber brusquement. Sa tête s'agita en tous sens, et ses bras flottèrent comme inutiles. Ses globes oculaires avaient roulé dans leurs logements, ne laissant plus apparaître que le blanc le plus pur. De petits cris précipités et inintelligibles sortaient de sa gorge, tandis que ses seins ballotaient au gré de son buste secoué en spasmes intenses...

Elodie venait d'avoir un premier orgasme, bientôt accompagnée par l'actrice lesbienne du film qui lâcha un flot d'obscénités au milieu de sa jouissance plus ou moins simulée. Ces puissantes démonstrations agîrent également sur Marc qui lâcha un puissant râle ; sous le désirable pouvoir de ces femmes puissantes, lui aussi venait de jouir.

Etendus sur le lit, Elodie et Marc dûrent se reposer quelques instants, tellement le " trip " fût bon mais intense. Sur l'écran, c'était au tour de trois hommes de se faire sucer. La fille, excitée et à genoux, passait d'une bite à l'autre, complètement hystérique... Cette scène inspira un commentaire plaisant à l'homme :

_ Ca serait bien si j'avais trois bites, tu les sentirais mieux...

Ma propriétaire éclata de rire, avant de lui répondre :

_ Grand fou ! Si t'avais trois bites, tu crois que j'aurais la bouche assez grande ?

_ Faudrait essayer...

_ Non, j'aime pas sucer.

Elodie tira la couette vers elle, Marc la déployant de son côté. Puis ma propriétaire vînt se blottir contre son homme, et tous deux, la tête confortablement calée dans leurs oreillers, regardèrent le reste du film avant de s'assoupir, indifférents aux efforts déployés par les " hardeurs " pour les maintenir en rut...

Lorsque ma propriétaire se réveilla, il faisait sombre et le téléviseur affichait un écran " de neige ". Le magnétoscope avait recraché la cassette passée, et de l'extérieur, parvenaient les halos fluorescents des lampadaires. Elodie se leva et, mouvant son corps fin jusqu'à la fenêtre, observa le spectacle de la rue.

Les voitures passaient, aux phares balayant les murs de leurs faisceaux, mettant en lumière les passants se trouvant sur leur chemin. En cet automne, à une heure encore raisonnable, les rues étaient encore bien fréquentées. Ma propriétaire, qui avait gardé sa montre sur elle, regarda l'heure. Les aiguilles phosphorescentes indiquaient sept heures et quart. Lâchant un soupir, elle regarda à nouveau à travers le double vitrage, rêveuse et indécise.

_ La nuit va être longue... et bien meublée... songea-t'elle, réjouie. Un sourire se dessina sur ses lèvres ; de multiples possibilités s'offraient à ma propriétaire...

Chapitre XI

Soudain, une fenêtre s'allumant dans l'immeuble haussmanien d'en face attira son attention. Dans le rectangle lumineux apparût alors une très belle jeune femme, de type suédoise ; pour Elodie, c'était probablement une étudiante. Elle se mît à la fenêtre elle aussi et regarda quelques instants la rue s'animer, elle semblait songeuse. Dans le fond de la pièce, un grand lit, enveloppé d'une couette rouge sous lequel étaient posés deux oreillers blancs.

La beauté nordique quitta alors écharpe, manteau et pull, qu'elle plia soigneusement avant de les poser sur une chaise. Le reste de la chambre était encombré d'une omniprésence de livres, de cahiers et de feuilles... Preuves d'une activité étudiante plutôt désordonnée... Soudain, une autre jeune femme fît son apparition ; c'était une beauté de type " latino ", aux lèvres charnues, aux grands yeux surmontés de fins sourcils, et à une chevelure noire longue et drue, tombant à nulle autre pareille sur ses épaules, et dans le dos.

Vêtu d'un pull et d'un pantalon, elle semblait discuter tranquillement avec sa copine quand, tout à coup, elle ôta le haut, dévoilant son buste nu. Ses seins, discoïdaux, voyaient leur petite taille sublimée par deux gros tétons fièrement pointés, cernés de très larges aréoles. La blonde aux yeux bleus s'était figée net, semblant subjuguée par le spectacle. La brune, très sûre d'elle, s'approcha alors de sa copine.

Cette dernière semblait marquer sa réticence par des mouvements de tête, accompagnés de signes de la main. Mais la beauté " latino " n'en n'avait cure ; brusquement elle se rua sur la blonde. Lui prenant ses cheveux d'or, et collant sa bouche sur des lèvres surprises, la suédoise tenta de se débattre. Mais bien vite, cédant aux élans saphiques de son amie, et peut-être aussi découvrant ses propres tendances, elle se prît au jeu.

Alors elles se mîrent à s'étreindre furieusement, comme deux bêtes, enlevant à la hâte leurs derniers vêtements entre deux baisers passionnés. Stupéfaite par ce déploiement de passions lesbiennes, Elodie ne pouvait plus détacher son regard des deux jeunes saphiques, maintenant toutes nues. Soudain la brune prît sa partenaire par la main, l'entraînant au lit, et la faisant s'allonger sur la couette même, à côté d'elle.

Ce fûrent alors de longues attentions corporelles, ponctuées de baisers passionnées. Courbes des hanches et du dos s'entrecroisaient avec celles des seins, en de longs préliminaires que rythmaient leurs caresses mutuelles. Et soudain, la brune sembla reprendre des forces, car elle cherchait à dominer sa partenaire, et c'est ce qu'elle fît séant.

Progressivement leurs doigts s'étaient rencontrés, puis leurs mains, puis leurs lèvres, avant que la " latino " ne chevauche le corps tout entier de la " viking ". Elle la possédait à présent toute entière pour un missionnaire lesbien. A peine leurs vulves éveillées mises en contact que la blonde rejeta la tête en arrière, frappée d'un brusque spasme lui faisant replier le bras droit sur le visage. Bientôt des convulsions saccadées lui déformèrent le corps, sous le visage de la " dominatrice " soupirant autant qu'elle.

Elodie, se cachant la bouche de stupeur, observait leurs ébats naissants, comme s'il se fût agi d'un cauchemar. Un univers étranger au sien s'offrait à elle, sans qu'elle ne pût réagir. Piégée par l'effet de surprise, elle ne pouvait plus se détacher de ces jeunes corps se lutinant, explorant les moindres détails de leurs chairs affamées. Les belles saphiques s'embrassaient maintenant passionnément, ne pouvant plus détacher leurs bouches l'une de l'autre.

Ma propriétaire venait de reconnaître ces jeunes femmes. Elle les avait interviewées il y a six mois environ, lors d'un reportage sur les étudiantes de l'Université de Paris ( à compléter ). Et elle ne serait jamais doutée qu'elles assouvissaient leurs plaisirs ensemble. Elodie était choquée, choquée que ces deux femmes puissent faire l'amour entre elles. Non qu'elle avait de l'antipathie à leur égard. Elle ne les avait rencontrées que le temps d'un entretien, et avaient été des plus charmantes, répondant volontiers à ses questions.

Elle n'avait rien contre elles en particulier, et considérait que chaque être humain était libre de faire ce qui lui plaisait de sa vie. Mais l'idée que des femmes puissent se faire du bien entre femme lui était inadmissible. Mais elle continuait à les regarder s'aimer, comme si quelqu'un la forçait à le faire, pistolet automatique froidement collé dans le dos. Elles se prénommaient Liv ( la suédoise ) et Gloria ( la mexicaine ), et malgré elles, offraient à ma propriétaire le spectacle d'une humanité triomphante.

Sur leurs visages, l'on pouvait lire la joie de vivre, et si ma propriétaire ne pouvait les entendre, elle pouvait deviner leurs ahanements, leurs gémissements... Toutes ces manifestations émanant de leurs corps, heureux de se retrouver après une trop longue abstinence. De temps à autre, Gloria embrassait sa copine, et quelquefois lui même lui parlait... avant de redoubler d'ardeur sur cette vulve tant désirée. Et sa persévérance fût enfin récompensée . Liv écarta davantage les cuisses, permettant à Gloria d'acquérir en souplesse et en ampleur.

Dandinant alors son beau fessier en mouvements circulaires, elle accrût encore les sollicitations sur les parties intimes suédoises, commençant à occasionner de grands sursauts à la blonde. Leurs corps et leurs visages rougies d'efforts, elles jouissaient enfin. Si les époumonnements épuisaient Gloria, ce fût surtout Liv qui ressentît le plus ce don du bien-être. A son visage crispé et sa bouche béante, l'on voyait bien qu'elle profitait le plus de l'énergie sexuelle de la " bomba latina ", absorbant son énergie saphique pour mieux l'unir à la sienne propre.

Car Gloria était à présent prise à son propre piège. Liv avait laissé faire la " latino " afin qu'elle se colle à sa vulve. Maintenant qu'elle ne pouvait plus se dégager, un véritable aimant collant à son intimité, la blonde savourait sa revanche. Elle contrôlait sa partenaire, l' obligeant à la transporter jusqu'au bout. Gloria sentaît ses poumons se compresser, son corps disparaître... Même ses fabuleux seins semblèrent ne plus exister... Le plaisir augmentait exponentiellement, tant et si bien qu'elle crût sa fin prochaine.

Les yeux de la brune s'ouvrîrent, tombant en plein sur ceux de la blonde. Liv riait, regardant Gloria fixement. Dans ses pupilles dilatées se lisaient la luxure, mais aussi la tendresse. Et si Liv riait, c'était d'un rire complice, et la suédoise emmena aussitôt Gloria dans l'hilarité. Soudain, la " latino " cria, d'une jouissance aussi soudaine que l'éclair. Et l'énergie lui revînt alors, la belle mexicaine n'était plus épuisée.

Au contraire, cet orgasme lui avait redonné la force de continuer. Elle avait enfin compris que Liv s'était unie à elle, non pas pour la dominer, mais pour accéder ensemble à l'énergie suprême, celle qui balaie tout sur son passage. Elle n'eût pas le temps de se demander comment la suédoise avait pû accomplir un tel prodige, qu'un nouvel orgasme la balaya à nouveau, la faisant rouler sur le côté.

S'effondrant pile dans sa couche, tête enfoncée dans l'oreiller, elle fût alors prise de convulsions. Ses jambes, son bassin et sa tête fûrent prises de violents secousses, l'obligeant à se lever brusquement. Voyant cela, Liv se mît à éclater de rire encore plus. La mexicaine se rassît brusquement sur le lit, et se courba en avant, mettant la tête entre ses mains. Sa copine vînt à ses côtés, et la prît par les épaules, Elodie remarqua qu'elle lui parlait, attendant patiemment que les convulsions cessent.

Ma propriétaire regardait toujours par la fenêtre. Protégée par l'obscurité, son regard d'abord indiscret s'est peu à peu transformé en bienveillance pour ces deux femmes. Petit à petit, la méditation avait fait son chemin. Si ces deux femmes étaient lesbiennes, ce n'était pas par choix, mais parce que c'était ainsi. Comme on ne choisît pas la femme dont on tombe amoureux, on ne choisît pas son orientation sexuelle.

Chapitre XII

Au fond d'elle-même, Elodie s'en voulait d'avoir eu un jugement aussi dur sur les étudiantes. Maintenant elle s'étaient rallongées l'une à côté de l'autre, et discutaient paisiblement. De temps en temps elles s'étreignaient délicatement, et s'embrassaient tendrement. Souriantes, elles partageaient la même complicité que lorsqu'elles avaient fait l'amour... Pour ma propriétaire, c'étaient la preuve définitive qu'elles n'étaient pas des dévergondées ou des perverses, mais bel et bien des êtres humains digne d'aimer, et d'être aimées...

Pour se faire pardonner sa faute de jugement, Elodie aurait aimé leur transmettre tous ses voeux de bonheur, mais elles n'en avaient pas besoin : elles étaient déjà en plein bonheur. Maintenant les deux jeunes saphiques, étendues sur le dos, s'étaient endormies paisiblement. Gloria était à gauche de Liv, blottie près d'elle, la tête contre son épaule, la main droite délicatement posée sur l'abdomen de la blonde.

La suédoise gisait, la tête du côté de la fenêtre, et Elodie pouvait voir, même de loin, le visage détendu de la jeune femme. Ses yeux étaient clos sur de beaux rêves, son visage apaisé des tensions de la vie, et ses lèvres semblaient sourire. Même dans les bras de Morphée, la beauté scandinave donnait une impression de fierté : celle d'avoir emmenée sa partenaire jusqu'au bout de l'extase, jusqu'à la jouissance suprême.

Dans la pièce, la lampe de chevet brûlait toujours, inondant de sa lumière tamisée les deux corps alanguis. La brune aux seins moyennement developpés, la blonde aux petits seins craquants. Ma propriétaire regarda alors sa montre ; il était dix heures vingt du soir. Elle n'avait pas vu le temps passer. Elodie se retourna alors, et regarda en direction du lit. Maintenant la pleine lune illuminait la chambre, faisant briller d'un éclat argenté tout s'y trouvant.

C'est ainsi qu' Elodie redécouvrît son homme, à la nudité illuminée d'une blancheur phosphorescente. Tout son corps semblait lumière, jusqu'à sa queue... donnant naissance à un nouveau phantasme. Ma propriétaire rêva d'être milliardaire, pénétrée par une queue en argent massif.

_ Ma pauvre Elodie, tu déconnes... se dit-elle à elle-même en souriant.

Ma propriétaire sortît alors de la chambre, pour aller au salon. Je percevais dans la pénombre sa silhouette si féminine, soulignée en clair-obscur par des seins fièrement pointés. Ses pas de rapprochaient de plus en plus, elle vînt vers moi. J'étais sur le dossier de la chaise depuis des heures, et l'attendais. Enfin Elodie venait !

De ses gestes amples et si délicats, elle m'enfila à même le buste, sans même me boutonner. Quel bonheur pour moi de recouvrir cette poitrine siliconé, mais tellement magnifique. Pouvoir caresser ses galbes, ses tétons et sa peau de ma noble matière, était ma plus belle récompense. Elle se dirigea ensuite vers la porte-fenêtre, qu'elle ouvrît pour ensuite s'accouder à la rembarde du large balcon.

Un léger vent soufflait, caressant sa vulve nue, la faisant frissonner. Je sentîs ses mamelons durcir ; c'était bon signe : le désir brûlait encore en elle, il lui fallait seulement une petite pause. Noyée dans l'obscurité, ma propriétaire restait ostensiblement debout, sans crainte. L'immeuble étant légèrement en retrait des lampadaires et, de plus, l'appartement situé à un étage élevé, Elodie était pratiquement invisible.

Les rares passants et noctambules qui défilèrent ne la virent pas, bien loin d'imaginer la présence d'une femme presque nue les regardant. Tout autour Paris, ville-lumière, brillait de tous ses feux. L'immensité blanche-orangée que formait les réverbères illuminaient ruelles et bâtiments où plus de deux millions de destins sommeillaient maintenant. Enfin, un peu moins peut-être... Ma propriétaire se souvînt des interviews que lui avaient accordées les danseuses du Crazy Horse et du Moulin Rouge... Peut-être étaient-elle en train de se préparer avant de monter sur scène, à moins qu'elles n'y soient déjà...

Dans une de mes poches, Elodie tira un tout petit paquet cartonné, qu'elle ouvrît : c'était une boîte de chewing-gum. Elle en mâcha un, profitant de l'occasion pour se fraîchir l'haleine. Le léger courant d'air soufflait toujours, caressant le visage de ma propriétaire, qui me bronchait pas. Mais de discrets filets passant sous mon cuir grisèrent alors ses tétons, la faisant frissonner de nouveau. Elodie aurait pû boutonner sa veste pour se protéger du courant d'air, mais elle ne le fît pas. Elle aimait ressentir ces sensations imprévues, intenses et indescriptibles, de l'amour physique jusque dans les plus subtiles manifestations.

Dans le silence de la nuit, elle se laissait porter par ces instants de calme, où tout semblait suspendu. Ma propriétaire se sentait bien, et moi aussi. A ses pieds, plusieurs étages plus bas, un petit espace vert, malheureusement enlaidi par le béton des aménagements urbains. Au loin, des tours où quelques lumières brûlaient encore, c'étaient les domiciles de quelques " couche-tard " fait encore de la résistance...

Tout à coup, l'attention d' Elodie fût attiré au loin ; quelque chose avait frappé son instinct. C'était à une très longue distance, dans une des tours précédemment mentionnées, justement. C'était un rectangle de lumière fin dans l'horizon, mais ses yeux d'aigle avaient clairement détaillé l'observation. Et ce rectangle correspondait à une chambre, dans laquelle un jeune couple était en train de faire l'amour.

Chapitre XIII

Je perçûs immédiatement le trouble de ma propriétaire, trésaillant à cette vue, poussant un soupir presque inaudible, sauf de moi. Je connaissais tellement bien " mon " Elodie, que je ne pouvais plus m'y tromper. Et quand ses tétons se mîrent à durcir soudainement, et ses seins se raffermir, il n'y avait plus de doute possible : l'émoi s'était emparé d'elle.

La vision de cette fenêtre allumée, c'était une jeune femme à la chevelure blonde, tombant longuement jusqu'au creux des reins, et flottant dans les airs au gré de ses mouvements. Montée en Andromaque sur son homme, elle bougeait du buste sans discontinuer. Les muscles de son corps saillaient sans qu'on ne pût deviner la part volontaire ou involontaire de chacun. Son énergie sexuelle pointait jusqu'au bout de ses seins dressés, et nul ne savait jusqu'où elle irait, pas même elle.

La queue qu'elle s'enfonçait, retirait, remettait... faisait des miracles en son antre. Plusieurs fois, l'anonyme blonde se mît à jouir, tête brusquement rejetée en arrière, et visage crispé... Sa bouche béante dégageant presque instantanément de l'énergie pure, sonorité puissante et cristalline se perdant dans l'espace-temps, quintessence de l'Amour offerte à l'avenir de l'Humanité.

L'inconnue portait sur ses traits la confiance de la femme aimée par son partenaire. En retour, elle le ménageait, voulant ne pas le faire jouir trop rapidement. De son buste, émanait un rayonnement pointant jusqu'au bout des seins, qu'elle avait aussi volumineux que ceux de ma propriétaire. Si un micro eût été branché, ma propriétaire eût pu entendre les petits sanglots saccadés de la bienheureuse, contrastant avec les longs râles intenses du bienheureux.

C'était une partition à deux à laquelle assistait Elodie, spectatrice clandestine de leurs prouesses physiques. Déjà le risque de partir s'accélérait ; le jeune homme qui, quelques secondes plus tôt, palpait avidemment le voluptueux sein offert, le délaissa pour caler sa paume sur la hanche féminine, rejoignant ainsi l'autre posée de l'autre côté.

Maintenant la jouissance n'était plus qu'une question de temps. Du haut de son repaire, plongée dans la nuit, Elodie, telle la chouette, voyait la scène malgré la distance et l'obscurité. Les détails, elle ne les voyait pas, mais son instinct féminin les lui faisait ressentir. Comment ne le pourrait-elle pas d'ailleurs ? Ma propriétaire avait l'expérience des hommes...

Yeux rivés au lointain, elle assista au grand final orgasmique. Elle ne pouvait pas entendre les sons, mais avec l'image, ce sont toutes les vocalises de l'extrême qui lui revînrent en tête. Dans le rectangle de lumière, la jeune femme prise de spasmes, tête tremblante, et bouche béante. Sous ses paupières closes, ce voile rouge la faisant s'envoler, emmenant son homme avec elle...

Abdominaux, fessiers, cuisses... Petit à petit, les muscles du corps prîrent le relais, agissant de concert en une sorte de désordre organisé. Le vagin tamponna avec amour le pénis, si profondément enfoui, pour lui faire surgir le trésor de la vie. Et le pénis, si profondément enfoui, explorait le vagin, ce dernier suppliant la matraque vivante et vibrante, agrafée en lui, de la faire gagner les portes du paradis.

Dans un ultime élan d'humanité, le couple eût tout juste le temps d'entrecroiser les doigts. Et c'est les mains jointes, le souffle court et les yeux rivés l'un sur l'autre, que l'homme et la femme jouirent de la dernière force. Les gémissements de la jeune femme s'étaient transformés en cris intenses, réveillant soudainement les testicules de l'homme. Excitées, elles donnèrent la première décharge électrique, suivi d'autres, accompagnée de vibrations péniennes plus insistantes ; c'étaient les signes annonciateurs de l'éjaculation...

Ce phallus de plus en plus trépidant, la jeune femme le ressentît comme un pieu la coupant en deux, manquant de la faire défaillir. L'instant d'après, L'anonyme blonde reçut le premier jet imbibant son fourreau. D'autres allaient suivre, le phallus emplissant le vagin de toute sa force. Sperme et cyprine se mélangèrent bientôt abondamment dans l'antre féminin, tapissant les muqueuses internes de l'inépuisable réserve de vie.

Ma propriétaire " entendait " les souffles courts et puissants des deux jeunes gens, " voyait " leurs faces se déformer agréablement au plaisir, " percevait " cette énergie sexuelle s'évacuant progressivement de leurs corps jusqu'à s'estomper. Et c'est ensemble unis dans la " petite mort " que les vocalises de la jeune femme agonisante, vînrent se mêler aux râles gutturaux de son compagnon, en un duo mélodieusement déchirant

Lorsque les dernières ondes de plaisir eûrent quitté les corps, obligeant les amants à revenir à la réalité terrestre, la blonde s'écroula sur son partenaire. Le jeune homme l'accueillît dans ses bras, aussi exténué et heureux qu'elle l'était. Le couple se parla peu, échangeant quelques mots d'amour, et beaucoup de caresses surtout. Tous deux restèrent entre ciel et terre dans les bras l'un de l'autre, un long moment. Restant allongée sur lui, frôlant son visage au sien, les amants s'épanouirent jusqu'à ce que le sommeil ne les rattrape.

Bien loin de cette chambre, deux yeux luisaient dans la nuit. C'était ceux de ma propriétaire, continuant à fixer cette fenêtre allumée, où plus rien ne bougeait désormais. Je la sentais encore émue, ses poumons oppressés et son coeur tambourinant, comme si elle eût fait l'amour avec ce couple lointain. Malgré la distance, elle les devinait, l'un comme l'autre, sur le lit défait, où la couette avait basculée à terre.

Lui allongé sur le dos, un bras replié derrière la tête, elle couchée sur le ventre, et blottie contre lui. Dans son sommeil, la jeune femme était peut-être encore plus belle que lorsqu'elle faisait l'amour. Sa longue chevelure d'or étalée, intensément brillante sous la lumière artificielle, cachait son joli minois, blotti contre l'épaule virile du partenaire, que de sa douce main posé sur le torse, elle protégeait amoureusement le sommeil.

Sous ma noble matière, je sentîs ma propriétaire soupirer. J'aurais voulu savoir ce qu'elle ressentait dans sa tête à ce moment-là, mais ses pulsations cardiaques s'apaisèrent progressivement et sa respiration reprît lentement un rythme normal. Après avoir jeté un dernier coup d'oeil vers le lointain rectangle lumineux, qui n'avait plus d'intérêt, elle rentra dans l'appartement et referma la porte-fenêtre.

Toujours sans allumer, elle se dirigea dans la cuisine où elle mît à la poubelle le chewing-gum, qu'elle n'avait pratiquement pas mastiqué le temps de son observation. Puis elle se dirigea vers la salle à manger où elle me quitta et m'étendît sur le canapé avant de rejoindre Marc dans la chambre. Si j'avais eu la parole, je lui eûs dit : " Je t'ai connue plus soigneuse, Elodie ". Heureusement, elle m'avait bien étalée sur l'assise, si bien que je n'étais pas trop mal, finalement... Et que j'allais assister au reste de la nuit dans de bonnes conditions...

Chapitre XIV

Lorsque ma propriétaire arriva au seuil de la chambre, un trouble soudain l'envahît. Ce trouble, ce n'était pas seulement Marc dont le corps gisant sur le lit l'affriolait déjà ; ce n'était pas non plus sa queue au repos que son ventre voulait faire dresser. C'était cette fenêtre tout au fond de la chambre, par laquelle elle avait " maté " les lesbiennes tout à l'heure.

Confrontée à ses pulsions voyeuristes, Elodie était partagée entre deux choix : faire l'amour ou observer. La fièvre montait à présent dans son buste, oppressante pour les poumons. N'y tenant plus, elle s'avança vers la fenêtre, lâchant un puissant soupir à l'idée d'une surprise. Mais elle ne vît rien, la lumière de la chambre était éteinte, comme pratiquement toutes celles des habitations. Seul l'éclairage public, orangé et aveuglant, inondait la rue en puissance.

Ma propriétaire resta ainsi de longues minutes, silencieuse, à méditer sur la solitude de l'être humain face à la multitude. Ses yeux s'étant à nouveau habitués à l'obscurité, elle regarda sa montre. Les aiguilles phosphorescentes marquaient minuit vingt, et elle s'apprêtait à rejoindre Marc sur sa couche, quand quelque chose attira son attention...

Les deux lesbiennes ne dormaient pas, elles étaient en train de faire l'amour ; passionnément et à nouveau... Comprenant qu'elle allait retomber en plein voyeurisme, Elodie voulût s'arracher à l'intense spectacle. Mais il était trop tard, son corps comme son esprit avaient besoin de cette vision. Cette force de vie aussi déchirante que magnifique, aussi éprouvante qu'inoubliable, voilà ce que procurait à ma propriétaire l'expérience du voyeurisme.

Un voyeurisme, non pas pour épier mais pour ressentir, partager les sensations, et aimer à sa façon le genre humain dans ce qu'il avait de plus intime : en relations sexuelles. Ses yeux, maintenant qu'ils avaient détecté les corps exaltés, pouvaient les distinguer de mieux en mieux.

Leur lit étant situé près de leur fenêtre, elle les devinait, déjà remuantes. Et malgré le clair-obscur causé par les angles morts, la lumière résiduelle des lampadaires, s'éparpillant, dégageait assez de force pour les dévoiler toutes les deux. Gloria et Liv, se tenant par les poignets, étaient en pleins ciseaux lesbiens. Le coeur d' Elodie se mît à battre, tandis qu'un poignard se planta dedans simultanément, l'empêchant de faire le moindre geste.

Maintenant elles étaient parfaitement visibles, comme si ma propriétaire disposait de lunettes à amplification résiduelle de lumière. Elodie était avide et émue de contempler les deux jeunes femmes, pour lesquelles l' a-priori s'était à présent mué en admiration. Les deux belles saphiques se frottaient l'entrejambes en forcenées, tant leurs corps pris de spasmes réclamait l'énergie sexuelle leur étant propre.

Leurs bassins de sportives, remuant en de complexes mais passionnants mouvements, formaient autant de sensations agréables à ressentir. Leurs hanches, vibrantes au rythme de leurs orgasmes, déformaient leurs bustes au seins remuants, tandis que leurs visages crispés dégageaient la passion éprouvée l'une pour l'autre.

Soudain, Liv se redressa et écarta la cuisse de sa partenaire, pour la maintenir en l'air. Ayant ainsi plus de prise, elle reprît ses sollicitations, plus fortes encore. Sa vulve laboura celle de Gloria, plus largement encore, maintenant le contact clitoridien sur toute la surface. Leurs visages plus exaltés que jamais, elles étaient sur le bon chemin.

Les longs cheveux de la Suédoise flottaient, triomphants de féminité, car prise de spasmes plus fréquents, l'obligeant à redoubler d'efforts pour maintenir le contact. Gloria, dont les abdominaux saillaient à chaque orgasme, se sentît partir un peu plus elle aussi. Elle se mît à couiner en saccades. En voyant leurs visages aussi superbement crispés, Elodie ne pouvait plus s'arracher au bonheur si intense que lui procurait le voyeurisme.

Les yeux rivés sur le couple lesbien, elle ne se demandait plus quand leur cour finirait, mais comment. Ma propriétaire était impatiente, impatiente de les voir s'emballer à l'approche de l'ultime orgasme, de les voir jouir ultimement, avant de s'écrouler, vaincues et épanouies toutes les deux. Pour l'heure, elles s'accrochaient toujours... Par la vulve, le clitoris, la cuisse, les poignets... Plus rien ne pouvait les arrêter jusqu'à l'instant suprême...

Imperceptiblement, leurs mouvements s'accélérèrent. Leurs hanches frénétiques se labourèrent de plus en plus la vulve, ne ménageant plus une seconde les clitoris affamés. Les bassins, pris de spasmes exponentiellement fréquents, ne leur laissaient plus le choix. Déjà Liv, en position dominante, jouissait intensément ; multipliant les orgasmes, elle s'alimentait des mouvements de sa compagne à présent, pour se maintenir au plus haut.

Gloria râlait, soupirait, étouffait... Elle était proche d'atteindre d'extase, se sentaît sur le point d'y arriver, mais son corps le lui refusait... Pour l'instant, du moins, car Gloria était encore inexpérimentée. A l'inverse de Liv, plus épanouie, la Mexicaine se fixait sur l'orgasme absolu, ce qui la bloquait malgré elle. Si la Suédoise jouissait en pleine puissance, c'était justement parce que Liv considérait le plaisir comme une totalité et non comme une partie. Or l'orgasme était une partie du plaisir, et c'est parce que Gloria n'avait pas saisi cette subtilité que l'accès au plaisir se transformait en Mont Everest.

Ma propriétaire buvait des yeux le spectacle. Liv jouissait, intense, libre, fière... Peut-être plus libre encore qu'elle ne le fût elle-même. Absorbant l'énergie sexuelle de Gloria, elle la contrôlait désormais. Son but ? Lui faire atteindre l'orgasme désormais, puisque sa partenaire était incapable de l'atteindre elle-même, même en masturbation. Les coups de bassins se fîrent alors plus insistants, les vulves aux contacts encore plus rapprochés s'épousèrent plus encore, et leurs clitoris écarlates les brûlèrent plus encore.

Gloria se mît alors à gémir, car c'était la première fois qu'elle ressentît des braises en sa féminité. La vulve suédoise faisait des étincelles, et ce n'était pas fini... Liv se mît à jouir intensément, si intensément même qu'elle en détourna la Mexicaine de sa quête de jouissance. A présent, elle ressentît pleinement l'amour que lui portait la Suédoise. Elle était à la fois dans son " trip' ", toute en étant pleinement consciente d'elle-même ; son corps et son esprit, éveillés, ne faisaient plus qu'un désormais.

Elle était en Liv, et ne se posait plus de questions. Ni sur l'orgasme, ni sur autre chose d'ailleurs... Gloria était bien, et c'était tout ce qui comptait. Liv, femme puissante s'occupait de son bien-être ; tout ce que cette dernière lui demandait en échange, c'était de se laisser aller... Et c'est ce qu'elle fît, tout simplement... La Mexicaine était comme un oiseau, désormais, survolant l' Univers sur un matelas volant, sans risque de chute...

Quand soudain, Liv se mît à jouir ultimement. Emettant un fort sanglot qui tira Gloria de ses rêves, et son bassin la bousculant d'une force inouïe, la Suédoise se mît à gicler la cyprine. En large jets, elle arrosa la vulve et le ventre de Gloria, les draps, la couette... De femme-puissante, la scandinave était devenue femme-fontaine, offrant le meilleur de la Suède à sa partenaire. C'est ainsi que l'orgasme lui était arrivé, imprévu, inouï, indescriptible, et chaque fois épanouissant.

La Mexicaine, surprise par ce liquide chaud l'éclaboussant, en elle et autour d'elle, en perdît ses moyens. C'est à ce moment que tout changea. Comme un saut sans parachute, un interminable galop à cheval, l'éclair la fulgura. Son clitoris et son vagin, unis dans une même quête, venaient de l'électrocuter. L'énergie orgasmique circula pleinement dans son corps. Comme une centrale hydro-électrique lancée à pleine puissance acheminant le courant jusqu'au bout des lignes de force, Gloria devînt à son tour électrique.

Depuis l'extrêmité des cheveux jusqu'au bout des ongles, en passant par la pointe des mamelons, la Mexicaine était énergie sexuelle, ayant atteint l'orgasme de la meilleure des façons : sans le chercher. Durant ces trop brèves secondes, elle sentît son corps jusque dans ses organes les plus sensibles : les seins, le ventre, et les cuisses. Ces enseignements lui serviraient par la suite, mais elle n'en était pas encore là. Pour l'heure, Gloria profitait du bien-être, de " son " bien-être.

Elle n'avait jamais eu d'orgasme auparavant, et cette sensation fût la plus fabuleuse découverte que la Mexicaine eût pu imaginer. Mais elle n'eût pas le temps de s'extasier davantage sur sa découverte, car l'orgasme ultime, le " vrai ", arriva enfin. Surpuissant, il surclassa tout ce qu'elle eût connaître de sa jeune vie saphique. Son abdomen s'écrasa sur lui-même, ses poumons se comprimèrent. Son buste la bouscula, et sa tête se renversa en arrière. Sa bouche s'ouvrît et les cordes vocales donnèrent alors toute leur organe, transperçant la nuit d'un long cri déchirant.

Gloria venait de rejoindre Liv dans la jouissance ultime, partagée, unique ; expérience inoubliable que les deux jeunes femmes garderaient en souvenir pour le restant de leurs vies. Ma propriétaire ne pouvait évidemment pas avoir entendu leurs vocalises érotiques, mais son coeur les lui avaient fait ressentir. Elodie les imaginait très bien, elle qui avait perçu les orgasmes de ses partenaires nombre de fois... Un grognement qui démarre pour s'élever en une force stridente, avant de s'achever en trémolos plaintifs, et s'éteindre en des bribes de grognements affaiblis...

Il n'y avait pas plus beau spectacle au monde, et plus belle mélodie que celles-là... Les deux jeunes femmes s'effondrèrent sur leur couche, haletantes. Leur voyage avait été long et difficile, mais le continent qu'elles avaient atteint méritait toutes ces épreuves. Ma propriétaire les vît disloquées, la Suédoise se passant le poignet sur le front, et la Mexicaine gisant les bras épars. Bientôt, elles s'immobilisèrent, exténuées, et ne bougèrent plus.

Elodie resta un long moment, fascinée, à les observer comme s'il s'eût agi de créatures surhumaines. Ses yeux cherchaient à détailler la moindre parcelle de leurs corps, à détailler leurs peaux, que la lumière résiduelle des lampadaires déformait en une étrange teinte orangée. Et puis soudain, Liv se redressa. Avec un souplesse féline, elle se pencha sur Gloria, puis, constatant qu'elle dormait profondément, se rallongea aussitôt. La Suédoise garda les yeux ouverts un long moment, et tournant la tête vers la fenêtre, observa à l'extérieur.

Ma propriétaire, ayant alors l'impression que Liv la dévisageait, eût le souffle coupé. Bien qu'elle se savait invisible, protégée par l'obscurité, derrière sa propre fenêtre, Elodie ressentaît un étrange mélange, de honte et malaise. Mais ce n'était pas ma propriétaire que Liv regardait... En fait, les yeux de la Suédoise s'étaient perdus dans la nuit ; elle se demandait quel serait leur avenir à toutes les deux, quand elle annoncerait à sa famille son union avec Gloria. Comme Elodie, la belle scandinave méditait sur la solitude de l'être humain face à son destin... Et leurs solitudes s'étaient rencontrées ce soir-là, sans se connaître...

Alors, Liv ferma les yeux et s'endormît. Ses traits apaisés brillaient dans la pénombre, contrastant avec la fougue déformant sa figure il y a peu. Elodie, qui avait suivi ses exploits saphiques sans broncher, sentît soudain la fatigue l'envahir. Après avoir baillé, ma propriétaire regarda à nouveau sa montre : il était maintenant deux heures moins cinq du matin ! Après avoir jeté un ultime coup d'oeil sur le couple assoupi, elle abandonna enfin l'observation pour aller au lit. Veillant à ne pas réveiller Marc, elle se glissa doucement sous la couette, pour s'en recouvrîr entièrement le corps, et ne laisser dépasser que la tête. Et elle s'endormît enfin...

Chapitre XV

Mais pas pour longtemps. Au petit matin, elle se réveilla en sursaut ; un rêve érotique venait de lui perturber le sommeil. Ses yeux s'ouvrîrent pour ne plus se refermer, car au dehors le jour pointait déjà. Ma propriétaire aurait pû se lever et aller jeter un oeil à la fenêtre, elle y aurait vû la grisaille d'un matin couvert, à peine dissipée par quelques lampadaires allumés ; dérisoire éclairage face à la brune opaque recouvrant les hauteurs du Sacré-Coeur, inondant la Capitale de sa blanche phosphorescence.

Mais Elodie, trop chamboulée par sa nuit, préféra rester allongée. Elle soupira longuement, repensant au spectacle de ces deux couples torrides, hétérosexuel et lesbien.

_ Quelles merveilles que ces corps extasiés, crachant le feu jusqu'à la dernière seconde... se dît-elle.

Cette pensée, toutefois, ne se contenta pas de faire chemin que dans son esprit. Dans son corps aussi, l'influx nerveux trouva un itinéraire bienvenu, amenant un trouble vague, incertain, avant de s'amplifier notablement. Ma propriétaire était détendue, très détendue ; la tête confortablement calée dans l'oreiller, et les membres au repos, elle se laissait aller.

Tant et si bien qu'elle ne perçut pas d'abord les premiers signaux. Une insignifiante torpeur s'était d'abord emparée d'elle, la maintenant dans un océan de douceur. Une légère fièvre s'était parallèlement installée, la faisant flotter au dessus du lit. Elodie était comme la pilote d'un planeur qui, ayant instantanément décollé, volerait longtemps.

Bien au chaud sous la couette, son compagnon à côté, ma propriétaire était peut-être la plus heureuse des femmes ce matin. Ses soucis s'étaient évanouis, et son envol lui apportait une paix des plus extraordinaires. Sa respiration était sereine, elle ferma les paupières. Derrière le voile rouge, apparûrent bientôt des nuages blancs. Sa conscience était en train de basculer dans un demi-sommeil, prélude à l'endormissement...

Oui mais voilà... Rien ne se passa comme prévu... Les rêves érotiques fîrent à nouveau leur apparition... Ma propriétaire commença à s'agiter doucement, sa tête se couchant sur le côté et ses bras remuant. Sa respiration devînt oppressée, et elle se mît à grogner. Les rêves se fîrent plus pressants encore, et ses hanches la soulevèrent brusquement, avant de la faire retomber sur sa couche, immédiatement après, ce qui la réveilla.

Cette brusque reprise de conscience lui fît pousser un long grognement, tandis que son visage reflétait la frustration d'avoir été arrachée au bien-être. Ce qui ne dérangea pas Marc, à ses côtés, qui dormait d'un profond sommeil. A présent, la chaleur s'était amplifiée dans le corps d' Elodie ; partie du ventre, elle s'était ramifiée en deux parties du corps : le vagin et les seins. Simultanément, le rêve érotique qu'elle avait fait lui revînt immédiatement en tête, la maintenant bouche bée.

Un bref soupir de surprise s'était échappé de ses lèvres entre-ouvertes, tandis que tout son corps était enfiévré désormais. Ce rêve érotique, c'était un phantasme dont elle avait longtemps rêvé, et que tout son être lui révéla à cet instant. L' émoi s'accentua lorsque ses yeux se portèrent sur son partenaire, paisiblement étendu . Ce phantasme, elle avait maintenant la possibilité de le concrétiser avec lui, pour peu qu'il le veuille bien... Mais elle avait confiance en elle pour cela...

Sans hésiter, elle se colla à lui en poussant de sensuels grognements. Et à peine eût-il émergé de son sommeil qu'elle lui couvrît le visage de baisers. Leurs lèvres se joignîrent enfin, et ce fûrent de longues embrassades. Puis vîrent les premières paroles du matin, d'une tendresse infinie :

_ T'as bien dormi, chéri ?

_ Oh oui, et toi ?

_ Moi, super. Merci.

_ Je me sens... bizarre. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé...

_ C'est nos hormones, c'est normal...

_ Ca fait bien longtemps que ça ne m'était plus arrivé...

_ Moi aussi, c'est grâce à toi.

Nouvelles embrassades.

_ Je t'aime, dit-elle.

_ Moi aussi, je t'aime, répondît-elle.

Un long sourire illumina leurs visages, tandis que leurs yeux, emplis d'amour, se fixaient longuement

_ Tu sais, reprît-elle alors, j'ai fait un rêve érotique cette nuit...

_ Ah ? Qu'est-ce que c'était ? fît-il d'un air intéressé.

_ C'est un rêve que j'aimerais concrétiser... répondît-elle, en éludant la question.

_ Alors, dis-le moi.

Elle le lui dit.

_ Ah oui, tu m'en avais parlé hier...

_ Oui, et on s'était endormis tous les deux. Maintenant, je voudrais le faire...

Marc hésita :

_ S'il te plaît... supplia-t'elle avec ce ton si délicatement féminin, qui le faisait " craquer ".

_ C'est délicat, tu sais... je n'aurais peut-être plus la force.

_ Oh... Allons...

_ Et je vais être épuisé après...

_ Mais non, on va " le " faire doucement, et après tu resteras au lit. Moi, j'irai faire les courses, et je préparerai un bon petit repas pour que mon guerrier d'amour reprenne des forces...

_ Oh, Elodie... Je ne veux pas que tu sois ma bonniche...

_ Mais non, tu t'occupes de moi... Et je m'occupe de toi !

_ Ah, qu'est-ce que je ne ferais pas sans toi...

Nouvelle embrassade, brève et douce, aussi aérienne qu'un envol par une nuit de pleine lune.

_ Alors... On " le " fait ?

Ma propriétaire fixa Marc de ses yeux attendris. L'homme ne répondît rien, mais Elodie n'avait pas besoin de paroles. Elle lût son consentement à travers son visage épanoui et ses lèvres souriantes. Et le regard de l'homme plongé dans le sien, confirma son jugement. Alors elle s'étendît sur lui, et le couple s'embrassa de nouveau, lentement tout d'abord, puis passionnément ensuite.

Elodie et Marc s'allongèrent ensuite sur le flanc, en face-à-face, ce qui leur permîrent de s'échanger des caresses plus facilement. Les mains de l'homme cherchèrent toutes les chairs à palper de ce corps enfin disponible : fesses, cuisses, dos, flancs... et seins... Surtout les seins... Mhhh !!!!!! Quel bonheur que de palper les opulentes glandes mammaires pendouillantes, aux tétons délicieusement durcis...

Tant et si bien, que les frottements répétés fîrent naître un brusque orgasme chez ma propriétaire qui se mît à grogner puissamment :

_ HHOOONNNN !!!!!!!!!!!!!!

Cette vocalise si puissante, si inattendue lui fît lâcher prise, et il abandonna le sein tant convoité pour poser sa main sur le flanc. Mais à peine l'eût-il fait qu'elle le renversa sur le dos, en poussant un nouveau grognement, de revanche cette fois-ci. Dans ses yeux, il lût toute la tendresse d'un jeu érotique, qui le rassura. Ma propriétaire lui caressa longuement le torse, ce qui l'emplît d'une douce chaleur. N'hésitant pas à lui palper les pectoraux, elle remarqua qu'il avait également les tétons durcis. Elodie ne pensait pas qu'un " mec " pouvait les avoir les avoir aussi durs...

Aussi durs, certes, mais pas autant que la grosse chose masculine, de forme cylindrique, qui commençait à faire son apparition, tout en bas. De sa paume amoureuse, elle caressa lentement le ventre subtilement rebondi qui, selon elle, abritait l'énergie sexuelle masculine. De ses mouvements concentriques, le bout de ses doigts effleurait le pubis, frôlant les abords de la queue fièrement dressée.

La vue du madrier lui mît des étincelles dans les yeux, et toutes sortes de pensées se bousculèrent dans la tête de ma propriétaire, renforçant ses secrètes envies :

_ Combien peut-elle mesurer ? Quinze centimètres ? Seize ? Et son diamètre ? Purée, qu'elle est grosse... Je me la mettrais bien... Stop, ma fille, arrêtes... Tu ne veux pas l'épuiser... Tu veux t'épuiser avec lui, c'est différent... Ah, ce bâton de dynamite... Je veux bien me faire sauter avec jusqu'à la fin des temps...

L'objet de ses phantasmes se dressait, insolent, devoilant ses multiples détails, veine et vaisseaux saillants sur la cylindrique surface, surmonté du rose champignon lui semblant soudain devenir écarlate. A cette vue iréelle, Elodie éprouva furieuse envie et secrète crainte de cette démonstrative virilité. Alors, comme pour se donner du courage, elle se força à grogner brusquement tandis qu'elle lançait sa main vers l'organe masculin...

Chapitre XVI

Bientôt ma propriétaire sentît entre ses doigts la force pure. Dans sa paume, dureté, douceur et vibrations ne faisaient plus qu'un, désormais. Un contact puissant qui la fît frémir, tandis qu'un bref mais imperceptible soupir filait d'entre ses lèvres, ses poumons la contractant soudainement. La douce main réchauffa la queue de Marc, si fortement même qu'elle ne lui fût plus sienne. Un fluide extérieur s'était emparé de lui, si intense même qu'il poussa un râle puissant :

_ AAAHH... !!!!!!

Cette vocalise transperça le coeur d' Elodie, jusqu'à lui en déchirer le ventre... C'était un poignard redoutable pour ma propriétaire, comme pénétrée avant même l'acte physique... Mais ce n'était rien en comparaison de l'émoi traversant sa poitrine. Les opulents seins se trouvaient gonflés de rayonnants phantasmes, et aux tétons dressés culminant aux sensuels sommets, complétant la sensuelle géographie de contrées encore inexplorées.

Elle relâcha immédiatement le phallus. Aussi surpris l'un que l'autre, Elodie et Marc se fixèrent un bref instant, avant que la jeune femme n'éclata de rire. Ce petit rire complice, et jamais vulgaire, qui rassurait autant son homme qu'il cachait les craintes de ma propriétaire. Les craintes de ne pas pouvoir, ou de ne pas savoir, satisfaire un fantasme l'ayant poursuivi toute la nuit ; fantasme qui la démangeait, encore et encore...

_ Elodie, j'ai peur... souffla-t'il.

_ Non, n'aies pas peur... lui murmura-t'elle.

_ Je vais pas tenir...

_ On fera ça doucement...

De nouveau, ses fins doigts entourèrent la grosse queue brûlante, faisant trésaillir Marc. Ma propriétaire le rassura de ses chuchotements :

_ Pas avoir peur...

_ Doucement... lui dît-elle.

_ Ne dis rien, détends-toi.

Elle continua ses mouvements tout en délicatesse, massant de sa paume la consistante excroissance avant de caresser la hampe et le frein, du bout des doigts, en gestes rapides mais brefs. Se souvenant des conseils d'une amie, elle-même multi-partenaires, Elodie veilla à masturber avec douceur son homme, l'espace d'une trentaine de secondes seulement, avant de le laisser se reposer deux à trois minutes, lui permettant de profiter de la jouissance.

Au fil des sollicitations, l'homme suffoquait de plus en plus, et elle aussi n'en pouvait plus. Sa queue, fière et solide, lui allumait le ventre comme un volcan. Elle ne pourrait plus tenir longtemps, il la lui fallait encore, quitte à le faire éjaculer en sa féminité. Quand elle s'eût assuré de la pleine et entière capacité du phallus exhibé, elle se mît à quatre pattes au dessus de lui pour prendre le préservatif qu'elle avait posé sur la table de nuit.

Marc, en voyant les seins pendouillant magnifiquement au dessus de lui, ne pût s'empêcher de siffler d'admiration. Cela fît ma propriétaire, qui revînt s'agenouiller à ses côtés.

_ On t'a jamais dit que t'aurais pû faire du cinéma ? plaisanta-t'il.

_ On t'a jamais dit que t'aurais pû faire spectateur ? répliqua-t'elle, taquine.

Déchirant l'enveloppe d'aluminium, elle en sortît la capote anglaise qu'elle posa, délicatement et du bout des ongles, sur le triomphant gland surplombant l'édifice.

_ Il faudra te retirer avant de gicler, lui répéta-t'elle d'une voix délicate.

_ Si j'y arrive... articula-t'il dans un grognement.

_ On y arrivera, mon chéri...

Et elle l'embrassa sur les lèvres, geste complice qu'elle faisait toujours pour rassurer un amant, avant de faire l'amour. Revenant au préservatif, elle le descendît lentement, très lentement même autour de son instrument.

_ Ca va, mon chéri ?

_ Oh ouiiii... râla-t'il.

L'enveloppe de latex coulait avec soin, conduite d'une main amoureuse, et guidée par les plus tendres phalanges de la Terre, s'affairant tout autour de l'excroissance, pour le plus grand bien-être de son possesseur. Elodie savait qu'après avoir branlé un homme, il fallait lui offrir du repos pour ne pas l'effrayer, elle ralentît donc ses gestes autant qu'elle le pût ; cherchant à retarder le grand final, pour mieux faire apprécier à Marc la surprise qu'elle lui avait réservé.

Lorsque le préservatif fût déployé sur sa totalité, ma propriétaire ne pût s'empêcher de laisser glisser ses doigts de la base, jusqu'aux grosses testicules poilues s'étalant au dessous. Leur texture visqueuse, mêlée à cette odeur si particulière de peau de saucisson, ne l'effrayait pas ; bien au contraire.

C'était l'essence de son homme, et elle l'aimait autant que le bonhomme lui-même. Passant délicatement les phalanges sur ses bourses velues, Elodie laissait régulièrement ses doigts s'imprégner de cette fragrance, avant de les porter au nez pour la respirer quelques instants, manquant à chaque fois de défaîllir face à la senteur si forte. Telles étaient ses impressions olfactives régulières, si excitantes pour elle.

_ Finalement, t'aurais pû être acteur X... plaisanta-t'elle à son tour.

_ Ouais ! On aurait pû tourner ensemble..

_ Ah non ! fît-elle mine de protester, rieuse, avec qui tu veux mais pas moi !

_ Dommage, si y'en avait pour une, y'en avait pour les autres...

_ Peut-être que c'est pas perdu... conclût-elle, en fixant son partenaire avec un regard luisant de fièvre.

Ce même regard, qu'elle avait à chaque fois qu'elle s'apprêtait à faire l'amour, Marc le vît et le comprît. L'instant d'après, ses yeux lascifs s'accompagnaient d'un tendre sourire ; c'était sa façon de lui signifier qu'elle lui ferait " sa cour " en toute complicité, veillant à ne pas le dominer, à le traiter en égalité. A ne pas l'épuiser en actes intenses, et à le ménager pour le transporter plus loin encore... Bref, à franchir la ligne d'arrivée ensemble...

Un nouveau baiser sur la bouche, sa main à nouveau sur l'organe mâle retrouvant des forces. Bien que recouvert de latex, il lui semblait toujours aussi brûlant entre ses doigts. Et bien que ses phantasmes la poursuivaient encore, il lui parût indispensable de ressentir à nouveau ce pieu dans ses entrailles, tant sa féminité le réclamait avec insistance.

_ Viens sur moi... supplia-t'il.

Cette prière fît l'effet d'un ordre sur Elodie, qui aussitôt, vînt s'agenouiller au dessus de Marc, mettant en contact sa vulve avec la queue. A peine eût-elle commencé à s'enfoncer que les premiers spasmes apparûrent, faisant grincer le sommier en craquements éloquents. Ses muscles s'affolaient déjà, la portant au delà de sa tête, dans un univers lui étant propre : le Royaume de l'Amour.

S'étant maintenant empalée sur lui, les cuisses bien écartées et les seins gonflés, elle ne contrôlait plus rien. Sa gorge et ses poumons l'emprisonnaient dans un carcan orgasmique, sorte de cage de fer lui coupant le souffle pour mieux la faire jouir. Levant la main, l'homme caressait les seins aux tétons fièrement dressés, électrisant davantage la jeune femme. Leurs ahanements et gémissements s'entremêlèrent au point de ne plus distinguer qui des deux stimulait l'autre...

Bientôt la main droite rejoignît l'autre, entourant le bassin endiablé de ma propriétaire, qui donnait de puissants coups de reins pour profiter encore de cette queue si profondément enfoncée en elle, fouillant ses chairs de son cylindre actif, dont elle sentît les moindres vibrations malgré le préservatif.

Profitant d'une brève occasion, l'homme se redressa sur les avant-bras, car il ne pouvait pas aller plus haut. Des ondes encore plus délicieuses parcourûrent le corps de la jeune femme, qui se pencha sur lui. Son clitoris, sorti depuis un moment déjà du capuchon, se mît alors à frotter sur le viril pubis, augmentant leurs sensations communes.

Ce fût l'extase pour ma propriétaire qui lança ses bras en avant, d'un instinct érotique, sans réfléchir. Ses mains se crispèrent sur les épaules de l'homme, l'obligeant à lâcher prise. Il s'effondra à nouveau sur le dos, entraînant Elodie avec lui. Un spasme encore plus puissant agita son corps, l'étirant comme un élastique. Elle s'était enfoncée un peu plus en lui, le pénis s'enfonçant jusqu'à sa zone sensible.

Elle cria d'énergie pure, comme je l'ai tellement de fois entendue ; victorieuse, sans être dominatrice. Qu'elle était agréable cette voix cristalline à réveiller les morts, et à troubler les coeurs... Ma propriétaire se cambra alors davantage, absorbant un peu plus cette verge aux mille promesses, qu'elle ne voulût plus quitter. Tout en ondulant des hanches, ce fût toute sa vulve, englobant l'intime de Marc, qui baignait de plaisirs.

Leurs organes, au travers des mouvements, se " parlaient " mutuellement, se répondaient. Elle, voulant ce pilon d'amour lui foudroyant la tête. Lui, cette " troisième main" lui palpant la queue jusqu'à l'emporter aux cieux... Leurs gémissements et époumonnements n'étaient plus que des expressions corporelles, dernières émanations physiques de leurs êtres n'existant plus désormais.

Tandis que les mains de Marc remontaient de temps à autres, palpant les seins aux tétons durcis offerts, avant de redescendre sur les hanches, celles de ma propriétaire parcourait son torse, massant à pleines paumes les pectoraux et les abdominaux, découvrant des mamelons aussi fermes que les siens, et des muscles ventraux aussi puissants qu'elle pût imaginer les siens propres.

L'incandescence s'accroissait de minute en minute, et ses muscles constricteurs ne lâchaient plus l'organe viril, secouant l'ensemble de son corps comme un prunier. Le plaisir la ramassa sur elle-même, la recroquevillant presque en position foetale, comme une renaissance. Elle et lui étaient proche du but... Ou presque...

Car Elodie était toujours hantée par son fantasme... Allait-elle pouvoir enfin le concrétiser ? Peut-être que oui, peut-être que non... Car le plaisir était si intense, si bon désormais, qu'elle aurait de plus en plus de mal à s'arracher de cette barre de bien-être, si irradiante qu'elle en était inséparable. Alors elle se résolût à se finir avec lui, quand soudain, ressentant une puissante vibration dans ses chairs, ma propriétaire comprît que son rêve était sur le point de devenir réalité.

Chapitre XVII

La queue de Marc venait de trépider très fortement, tandis que des râles puissants s'arrachaient de sa gorge, avertissant la jeune femme d'une imminence certaine :

_ AAHH !!! AAHH !!! Hg ! Je vais... Hg ! Hg ! Vais... Hg ! AHH !!!...

Ces cris rauques fîrent émerger la jeune femme de sa torpeur. D'un effort surhumain, elle parvînt à s'arracher à la puissance virilité, tandis que l'homme se redressa et s'empressa d'arracher la capote avant de la jeter d'un coup sec. Il n'était plus le temps de traîner, sa queue était sur le point de fournir désormais.

Ma propriétaire se dépêcha de s'asseoir au chevet du lit, dos calé contre le mur, offrant son buste à la vue de Marc, qui vînt s'agenouiller en face d'elle. Elodie avait pleine vue sur le phallus dressé, au champignon rouge la fixant fièrement. L'homme commença à se masturber lorsque ma propriétaire lui saisît le poignet, écartant sa main.

_ Laisse-moi faire... lui chuchota-t'elle, complice.

Marc ressentît une douce chaleur entourer son pénis. Délicatement, les doigts de ma propriétaire entourèrent le phallus brûlant, sa paume enveloppant l'arme virile imminament prête à tirer. La main d'Elodie s'immobilisa, laissant l'homme profiter de son énergie intense. Un puissant râle s'échappa à nouveau de sa gorge :

_ AAHHHH... !!!!!!!!!!!!!!!

_ Oui, mon chéri... murmura-t'elle, excitée comme une adolescente lors de sa " première fois ".

Après l'avoir laissé jouir quelques minutes, ma propriétaire laissa balader ses phalanges, caressant lentement le pénis, sans appuyer, parcourant les zones les plus sensibles sans discontinuer. Son pouce faisait de longs allers-retours sur toute la hampe, n'hésitant pas à frôler la hampe ; le reste des doigts se promenant tranquillement sur la peau bouillonnante, gorgée de sang.

Marc suffoquait, haletait. Ses poumons aspiraient et expiraient la vie avec difficulté ; le plaisir était si grand qu'ils ne pouvaient contenir cet apport de bien-être si fort. Et son coeur peinait à suivre un si agréable effort pourtant. De sa main droite, elle maîtrisait l'énergie masculine auquel elle ajoutait la sienne propre, formant une fulgurance inoubliable.

Sa main gauche entra alors en action, et après avoir soupesé les testicules poilues, les empauma avec précaution. Une forte odeur de fauve parvînt à ses narines, lui donna un puissant sursaut. Elle venait de prendre contact avec ce qu'un étalon avait de plus intime, et c'était une sensation différente des autres. Les burnes visqueuses émettaient une forte senteur, qui auraient dégoûtée n'importe quel femme.

Mais pas Elodie, qui eût ainsi la confirmation qu'elle était définitivement amoureuse de Marc. Ses organes génitaux étaient remplis de puissance, comme un canon de 155 prêt à tonner. En face de ses yeux, l'artillerie n'attendait plus qu'à lâcher les munitions. D'autant que Marc se mît à gémir de plus en plus, sa respiration n'arrivant plus à suivre. Et déjà la testicule droite remontait de plus en plus, annonçant la prochaine éjection...

Complètement émoustillée, ma propriétaire ne pouvait plus se contenir. Accélérant ses mouvements de mains sur la queue, elle se mît à branler l'organe précipitamment, avant de se retenir, au prix de durs efforts. Elodie n'en pouvait plus : à chaque seconde en contact avec le phallus, ce dernier transmettait aux doigts féminins l'énergie sexuelle irradiant ses vaisseaux sanguins jusqu'au plus profond d'elle-même, la faisant trépigner.

Son corps n'en pouvait plus. Son ventre, qu'elle avait eu tant de mal à dégager d'une si agréable verge, la brûlait à nouveau, réclamant d'urgence ce sex-toy 100 % naturel. A son tour, ses poumons l'étouffèrent, et ses seins pointèrent droit devant, vers le pénis, réclamant leur dû obstinément. Tel était le phantasme de ma propriétaire, que je vous révèle enfin. Mais allait-elle le concrétiser ?

Car elle ne contrôlait plus rien, ses mains fébriles ne s'arrêtant plus de palper, caresser, masturber... les organes mâles si généreusement sollicités. A présent, elle parcourait toute la hampe de mouvements circulaires du pouce, montant et descendant de la base jusqu'au frein, faisant trésaillir le ventre et les cuisses de Marc, dans de puissants soupirs rauques. Il était bien, et de le sentir être bien, en décupla son propre plaisir. De l'autre main, elle massait toujours les glandes génitales, veillant à ne pas lui faire mal.

Quelque chose lui disait que l'issue était proche. Etait-ce son instinct féminin ? Ou bien le souffle de plus en plus oppressé de son homme ? Ou les deux ? Toujours est-il qu'elle se redressa légèrement, histoire de placer sa poitrine au même niveau que le pénis fièrement dressé devant elle. Et attendît la délivrance ; extase qui leur serait profitable à tous les deux, car librement consentie. Soudain, l'homme se mît à râler brusquement, comme expulsant des cris en saccades.

Simultanément, Elodie ressentît dans sa paume le soubressaut de la queue déchaînée. A peine eût-elle réalisée qu'il allait partir que le premier jet de sperme fût expulsée avec force. Il s'écrasa, abondant sur le sein droit, le recouvrant de sa texture gluante, l'inondant d'une chaude présence. Les suivants maculèrent le gauche, puis encore le droit, arrosant la poitrine de ma propriétaire, surprise et admirative d'une telle force éjaculatoire.

Ma propriétaire crût ressentir la vie dans toute sa puissance, et des sentiments contradictoires traversèrent son esprit tout au long des expulsions séminales. Sur sa poitrine, des millions de spermatozoïdes grouillaient, mais aucun d'entre eux n'atteindraient leur objectif, elle le savait. Elodie était heureuse d'avoir concrétisé son phantasme, mais à peine fût-il satisfait que la frustration s'empara d'elle.

Finalement, cette queue eût été mieux dans son vagin ; massée par ses muscles intime et bien au chaud, elle était capable de donner le surplus d'elle-même. Capable de transmettre la vie, et non seulement le sperme, contrairement à l'éjaculation sur les seins. Marc continua de gicler, arrosant les dernières zones d'opulence encore épargnées, râlant son bien-être d'être purgé à fond, avant de s'écrouler dans le lit, complètement vidé, et de sombrer dans un demi-sommeil, au terme d'une interminable agonie.

Elodie, elle, resta adossée contre le mur, hébétée. La poitrine maculée de sperme, elle se sentît frustrée. Son phantasme avait beau avoir été satisfait, elle ressentît un manque. Non qu'elle se plaignît ; ma propriétaire avait décidé de se faire plaisir ainsi, et elle ne le regrettait pas. Mais à la réflexion, Elodie ne recommencerait peut-être pas un giclage sur sa poitrine. Tournant sa tête vers son homme, elle contempla le résultat de ses désirs : il dormait profondément, ronflant même.

Elle soupira de dépit. Si elle ne l'avait pas épuisée ainsi, non seulement des rapports classiques l'auraient maintenu éveillé, mais tous deux se seraient caressés longuement par la suite, avant de s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Et c'est tendrement enlacé que le couple se serait réveillé au petit matin. Ils auraient pris le petit déjeuner ensemble, parlant de cette nuit extraordinaire, et s'extasiant en de grands rires d'avoir si bien fait l'amour.

Mais ce ne fût pas le cas. Après avoir repris ses esprits, elle regarda sa montre : il était huit heures. Quelle importance d'ailleurs, puisque c'était leur jour de congé à tous les deux. Ma propriétaire se leva et alla directement à la salle de bains, nue. Une fois à la cabine de douche, elle se savonna abondamment le buste en premier, désireuse d'évacuer tout ce sperme collant à sa peau. Après avoir réglé le pommeau de douche, elle laissa couler le jet sur sa plastique de rêve, dissolvant le " cadeau " de la matinée, chutant en longs filets d'eau le long de son corps...

La douce pression du jet d'eau lui revigora les seins, et bientôt ses tétons se mîrent à pointer. Une vague fièvre se mît à monter dans son ventre, allant jusqu'à l'inquiéter. La confusion s'était installée en son esprit, avait-elle réellement besoin de se masturber après tant d'expériences en une seule nuit ? Apparemment, son corps n'avait pas autant de scrupules, puisque le trouble s'amplifia, lui gonflant davantage la poitrine, et que le clitoris se mît de la partie lui aussi...

Un sanglot de surprise s'échappa de sa gorge, à peine étouffé. Comprenant qu'elle ne pourrait plus tenir, et de guerre lasse, ma propriétaire se laissa soumettre. Braquant le jet d'eau encore coulant sur sa vulve, elle ressentît les premières vibrations la tétanisant. Sa respiration se bloqua, avant de la faire suffoquer. Ses muscles intimes, bientôt relayés par l'ensemble du corps, se contactèrent en saccades si puissantes qu'elle dût se cramponner à la barre de la douche pour ne pas chuter.

De l'autre poignet, sa main crispée sur le pommeau de douche arrosait toujours fermement la vulve exacerbée. Elodie jouissait déjà, mais sa part consciente trouvait cela déraisonnable : il lui fallait finir de se doucher, et aller se recoucher auprès de son homme. Sinon, elle n'aurait plus la force de revenir chez elle après... Mais ses entrailles ne l'entendaient pas ainsi, et les contractions s'amplifièrent encore, ne lui laissant aucune échappatoire possible.

Alors elle céda. Rapprochant encore le pommeau jusqu'à arroser sa féminité à bout touchant, la jeune femme ressentît l'explosion approcher. Son ventre se souleva à plusieurs reprises, bousculant les hanches jusqu'à lui faire rejeter la tête en arrière. Son corps bousculé de spasmes percuta à plusieurs reprises les vitres de la cabine dans un grand fracas, sans qu'elle se fasse mal heureusement ; le plaisir ayant anesthésié ses sens.

Sa tête s'agita en tous sens, et ses yeux roulants ne laissèrent bientôt plus voir que du blanc, pur comme l'extase. Sa bouche devenu béante laissait échapper des souffles de vie intense, et son visage crispé n'affichait plus d'autre détermination que l'orgasme ultime, surpuissant. Son muscle intime, le plus involontaire, donna du sien, ne lui laissant aucun répît. L'énergie sexuelle était puissante, si puissante même qu'elle transporta ma propriétaire au-delà d'elle-même.

Comble de l'ironie : " ma " propriétaire n'était plus propriétaire d'elle-même justement. L'agréable " brûlure " déchirant ses chairs l'avait rendue esclave du plaisir. Une esclave, non pas masochiste, mais consentante, redécouvrant à chaque fois les multiples potentialités de son corps, pour jouir chaque fois plus fort, et différemment. Une quête sans fin et exaltante, car jamais lassante.

Le plaisir montait, montait... Elodie était heureuse mais impatiente. C'était si bon qu'elle en voulait encore plus. Comme une gamine qui, dévorant un pot de confiture, voudrait une cuillère plus grosse pour le finir plus vite ; à moins qu'elle ne voulût un pot plus grand... Non contente de se masser avec le jet d'eau, elle se frotta la vulve avec le pommeau, s'aspergeant d'eau dans toutes les directions.

Labourant son furieux clitoris avec désespoir, elle serra les dents et ferma les yeux, attendant ce " Big One " qui la délivrerait enfin d'elle-même, la faisant accéder au nirvana. Sa main restait accrochée à la barre, ultime sécurité avant la chute, son poignet absorbant les multiples tensions avec vaillance. Alternant frottis et jets d'eau, son impatience s'amplifia. Les décharges, pourtant hyper-fortes, ne lui suffisaient plus. Il lui aurait fallu autre chose encore...

Quelque chose s'introduisant dans le vagin, quelque chose de gros et long... Une queue, par exemple... Bien raide... Et peut-être même encore plus gros, l'élasticité de son fourreau réclamant un " nouveau venu " exceptionnel, prompt à la combler tout autant. Elle eût voulu se rentrer le pommeau de douche tout entier dans le vagin, mais elle ne s'en sentait pas le courage, une pratique aussi extrême n'étant pas dans ses habitudes...

Sa main, restée crispée sur la barre, s'en détacha et se mît à palper autour d'elle, cherchant à tatons un éventuel objet de bonnes dimensions, qu'elle pourrait s'introduire profondément. Mais il n'y avait rien à sa hauteur qu'elle puisse saisir... Certes, le flacon de gel-douche gisant à ses pieds eût pu faire l'affaire, mais le plaisir la maintenait debout, l'empêchant de se courber pour le ramasser. Et c'est d'extrême justesse qu'une nouvelle secousse manqua de la faire chuter, si elle ne s'était rattrapée, à l'ultime instant, à la barre de douche.

Des spasmes plus puissants encore lui broyèrent le corps, l'obligeant finalement à lâcher cette barre de douche. Le dernier la projeta dans un coin de cabine, faisant trembler la construction de verre et d'aluminium en un grand fracas, semblable à un coup de tonnerre. Les deux mains, fermement agrippées au pommeau de douche maintenant, l'instrument toujours braqué sur sa vulve, Elodie exultait du mieux qu'elle ressentait.

Malgré sa volonté et son épanouissement, ce plaisir si intense qu'elle voulait accueillir dans sa globalité, elle ne le pût pleinement. Sa féminité, pourtant si ouverte, peinait à héberger en son majestueux édifice, l'inépuisable énergie des Chutes du Niagara. Et des secousses sans cesse croissantes la plaquaient contre le blanc carrelage de la salle d'eau, faisant indéfiniment claquer ses fesses et cuisses contre la froide céramique, en autant de stimulations complémentaires.

Son dos et sa tête, en transes, cognèrent ensuite contre les parois de la cabine, toujours plus fort. Le plaisir était si intense qu'elle ne ressentait aucune douleur. Malgré cet acharnement involontaire, le bien-être était si immense que son corps n'existait plus. Elodie était énergie, et chaque atome de son être en était le conducteur. Indomptable et toujours plus puissante, elle s'amplifiait encore et encore, jusqu'à tutoyer l'infini...

Chapitre XVIII

Et ce fût l'explosion. Sans prévenir, le corps de ma propriétaire trésaillît au point de se disloquer. Sa bouche s'ouvrît béante, et un hurlement orgasmique résonna dans la salle de bains, éclatant en un long écho transperçant le béton. Involontairement, ses muscles se contractèrent, la projetant contre le carrelage. Le dos plaqué contre la froide paroi de céramique, ses jambes flageolantes lui faisant perdre progressivement appui, elle glissa le long du mur, se retrouvant assise avant de basculer sur le flanc, recroquevillée, dans la vasque où l'eau s'écoulait encore du pommeau qu'elle avait lâché entre-temps.

L'instrument avait glissé jusqu'à s'étaler sur le flanc, arrosant encore Elodie de sa force aquatique. La jeune femme s'était étalée sur la bonde, empêchant l'eau de s'évacuer, et le jet chaud lui arrosait toujours le corps, maintenant son bien-être. Elle somnolait, détendue maintenant. Sa respiration s'était apaisée, la jouissance l'avait libérée d'un lourd poids, fait de phantasmes incomplets et autres désirs inassouvis.

Mais elle ne se doutait pas de ce qui allait suivre. Le pommeau, arrosant toujours la surface étroite de la cabine, s'était déréglé dans sa chute. Il propulsait un jet large inondant l'ensemble du corps de la jeune femme, en de minuscules gouttelettes relaxantes. Et s'il était une partie des plus sensibles d'elle-même, c'était bien sa vulve, s'offrant bien exposée à la bruine chatouillante...

Son clitoris fût le premier à réagir. Il s'éveilla à cette douce sollicitation, et se mît à gonfler discrètement, d'abord sans réveiller ma propriétaire. Puis, se sentant à l'aise, il se mît à peupler ses rêves d'images des plus suggestives... C'étaient des doigts d'homme, particulièrement experts, qui se mettaient à jouer de la mandoline. Ceux de Marc, pour être plus précis, ce qui surprît Elodie, qui ne s'imaginait pas que son amant eût pu apprendre à jouer de la musique...

Mais les sensations se fîrent plus précises encore, car sa vulve était en feu. Et ce qui était une gêne dans son sommeil, la faisant grogner de mécontement, se transforma à son brusque réveil. A peine eût-elle soupiré de surprise, que son corps fût pris de violents soubressauts, lui faisant donner coups de pieds et de mains autour d'elle. Ses mouvements involontaires, dûs aux orgasmes multiples la traversant, la fîrent se débattre longuement.

Et soudain, d'un formidable coup de talon, Elodie fît exploser une vitre de la cabine. Un immense bruit de verre cassé déchira la pièce, l'espace d'une fraction de seconde, avant d'être suivi par les cris stridents d'une jeune femme en furie, que j'eûs de la peine à reconnaître, tant elle me semblait métamorphosée !

_ AAAHHH !!!!! Hg ! ... Je ne... contrôle... mon corps... plus... AAHH !!! AAHHH !!!!!! ... OH ! OH ! OH ! AH !... AAAHHHH !!!!!!!!!! ....

Comme un sorcier vaudou lui ayant jeté un sort, l'énergie animait Elodie jusqu'à lui broyer les chairs, sortilège sensuel implacable auquel elle ne pouvait échapper désormais, prisonnière des sens. Dans un ultime soubressaut, elle donna un coup de tête dans la vitre juste derrière elle, la faisant éclater à son tour. La déflagration résonna dans tout l'appartement, sans réveiller Marc qui, épuisé par ses performances sexuelles, dormait toujours profondément.

Alors, après avoir lâché un dernier cri, ma propriétaire s'effondra sur le côté et, s'étant lovée en chien-de-fusil, libéra la bonde, permettant à l'eau de s'évacuer enfin. Et le pommeau de douche, se retrouvant coincé contre le mur de céramique, empêcha la salle de bains d'être totalement inondée. Apaisée, Elodie s'endormît enfin. Réconciliée avec les éléments, comme avec elle-même, elle était une femme libre désormais...

Enfin... Pas tout à fait... Lorsqu'elle se réveilla quelques heures après, elle avait un sérieux mal de crâne. Mettant cela d'abord sur le compte de la boisson, elle se rendît vite compte qu'elle avait des " bleus " partout... Et lorsque ma propriétaire vît les dégâts tout autour d'elle, elle comprît enfin ce que signifiait l'expression " avoir des orgasmes dévastateurs "...

Se relevant difficilement, son premier réflexe fût de couper l'eau, mettant fin à la grande marée stagnante dans la vasque. Attendant que l'eau s'évacue complètement avant de sortir, la jeune femme réalisa qu'il lui faudrait rembourser les deux vitres cassées, et qu'il y en aurait pour une petite fortune... Sans compter la réaction de Marc, qui pourrait être très irrité de ce vandalisme... Bien involontaire pourtant...

_ Oh là là là là... se dît-elle, les mains devant la bouche, catastrophée.

Sortant de la cabine, elle manqua de glisser car le sol de la pièce était également inondé, mais sur une faible surface heureusement, lui permettant de progresser. Les débris de vitres jonchaient le sol, scintillants dans l'espace blanc ; ma propriétaire, marchant dessus, les faisaient " craquer " sous son poids, chatouillant du même coup les paumes de ses délicats petits pieds. Heureusement, elle ne risquait pas de se blesser ; c'était du verre " securit " , le même que pour les pare-brises.

Elodie quitta la salle de bains, hébétée, et le corps endolorie. N'ayant pas eu l'idée de revêtir une robe de chambre, elle se trouva complètement nue dans le salon. Apparition splendide dans un luxueux décor, où elle ne manquerait plus qu'elle s'étala dans l'immense canapé de cuir trônant dans la pièce ; moderne odalisque dont beaucoup trop d'intérieurs célibataires sont malheureusement dépourvus.

Dans un réflexe lui étant familier désormais, elle regarda sa montre. Non pour lire l'heure cette fois-ci, mais pour se féliciter d'avoir acheté une montre étanche, ce qui évitait d'avoir à la réparer. La jeune femme resta debout, immobile, en tenue d'Eve au milieu de la pièce, dont les immenses baies vitrées donnaient sur l'horizon.

Son corps, ayant vibré quelques minutes plus tôt encore des forces de l'Univers, était alangui désormais, offert à toutes les vues. Son esprit lui-même s'était éteint. La force de vie, qui faisait son indépendance et sa fierté, semblait s'être évanouie avec ses pulsions sexuelles. Et ses yeux, naguère flamboyants d'extase, affichaient un vide inquiétant désormais.

Dans un immeuble à quelque distance de là, un célibataire qui s'était approché de sa fenêtre pour contempler le spectacle de la rue, aperçut la jeune femme nue, debout immobile au loin. Photographe amateur à ses heures, et plutôt habitué aux paysages de vacances, il n'en crût pas ses yeux. Filant à la vitesse d'un missile, il partît chercher ses appareils et revînt tout aussi rapidement à sa fenêtre.

Après avoir monté un téléobjectif, il s'empressa de " mitrailler " la créature de rêve, s'offrant ainsi une série de souvenirs photogéniques des plus sensationnels, qu'il comptait bien garder pour lui-même, et ne réservant leur diffusion qu'à un public amical extrêmement restreint, soumis à une clause de confidentialité stricte, d'un très haut niveau secret.

Ma propriétaire passa longuement ses mains sur le visage, masquant sans le vouloir ses seins avec ses coudes. Le photographe crût être déçu, mais au bout de quelques minutes Elodie laissa tomber ses bras, dévoilant à nouveau sa poitrine. Quelques derniers clichés, avant que la jeune femme ne regagna la chambre lentement, tout en déhanchements subtils. Sa poitrine ondulait doucement à chacun de ses pas, ses tétons la guidant en avant, vers la bonne direction...

Lorsqu'elle eût disparu de son champ de vue, le photographe contempla quelques instants encore la fenêtre où l'apparition eût lieu, et se dit que la matinée avait été excellente... Cela faisait quelques années déjà qu'il n'avait pas revu de femmes nues, et ma propriétaire lui avait donné en quelque sorte, un peu de bien-être. Il se sentait heureux, et garderait de l'enthousiaste pendant quarante-huit heures environ, avant que les réalités de la vie quotidienne ne le rattrapent...

Pendant ce temps, ignorant tout de la séance " shooting " dont elle avait été l'objet à son corps défendant, Elodie s'était calée contre le chambranle de la porte. Les yeux hagards et le visage décomposé, elle contempla son homme dormant profondément. Encore ruisselante de la douche, des gouttelettes d'eau perlaient sur son buste et ses cuisses, épousant ses courbes en autant de caresses, dont le clitoris profita également.

Ma propriétaire soupira profondément, lorsqu'elle vît la fenêtre droit devant elle, où perçait la clarté du jour, intense et éblouissante. Cette fenêtre où elle avait vu s'ébattre dans la nuit les beautés saphiques, sublimes représentantes de la Suède et du Mexique, dans un ballet sensuel. Un fort instinct l'excitait, la poussant à regarder de nouveau à travers. Simultanément, sa raison lui dictait d'aller se coucher, car elle avait bien besoin de repos.

Mais l'instinct fût le plus fort, car la gouttelette d'eau perlant sur son clitoris venait de remporter une nouvelle manche, obligeant la jeune femme à céder à ses pulsions. C'est donc haletante et soupirante qu'elle s'avança lentement vers le double-vitrage, s'apprêtant à découvrir peut-être une nouvelle surprise. A moins que ce ne soient Liv et Gloria en train de dormir elles aussi, tout simplement, profitant d'un repos bien mérité après une longue longue nuit d'amour...

Mais ce fût tout autre chose qui s'offrît à ses yeux, et Elodie crût défaîllir à nouveau. Dans la chambre de l'immeuble haussmanien, les deux jeunes lesbiennes n'étaient plus là. Mais c'étaient d'autres jeunes femmes, peut-être une vingtaine, qui occupaient la pièce désormais. Sous les yeux ébahies de ma propriétaire, elles s'ébattaient nues. Corps grouillants de vie entremêlés, les saphiques resplendissaient de vie, mélangeant leurs longs cheveux s'étalant ou flottant comme des oriflammes.

Sur le lit, à terre, ou contre les meubles, en ciseaux ou en missionnaire... Elles s'épanouissaient en autant de détails qu'il en était à peine possible de tous les saisir. C'était un véritable tableau vivant qui s'animait sous ses yeux, dont chaque mouvement involontaire trahissait chacune de jeunes femmes, prise en pleine orgasme, dévoilant ce qu'elles avaient de plus intime. Leurs visages convulsés, parfaitement visibles, exprimaient la libération. Rien qu'en les voyant, ma propriétaire pouvait les " entendre " jouir. Crier leur bonheur d'être femmes, enfin, délivrées du poids des normes et heureuses d'être elles-mêmes.

Elodie, qui naguère les avait jugées, comprît à quel point elle s'était trompée sur leur compte. Ces femmes ne cherchaient pas à provoquer, mais simplement à vivre leur vie, paisiblement. Pourquoi avaient-elles laissé les rideaux grands ouverts, dans ce cas ? Peut-être, se disait-elle, par pur phantasme... Pour voir leurs corps mutuellement offerts, aux seins de toutes dimensions... A moins que la perspective de voyeuses et voyeurs à l'affût ne les excitât davantage...

Quelles que fûssent leurs raisons en tout cas, et bien qu'hétérosexuelle à 100 %, ma propriétaire s'était prise de sympathie pour ces jeunes femmes, et se promît d'aller un jour à leur rencontre pour sympathiser... Enfin pas trop quand même... Elodie devraît leur faire comprendre qu'elle voudraît bien aider leur cause, mais pas devenir lesbienne pour autant... En fait, elle craignaît de briser des coeurs sans le faire exprès.

Ensuite, il lui faudrait convaincre la rédactrice en chef de son magazine de consacrer quelques pages aux jeunes femmes en question... On imagine déjà les réticences, les commentaires peu flatteurs vis-à-vis des personnes concernées, voire même les allusions sur la sexualité de ma propriétaire.. Bref, la partie n'était pas gagnée ; c'était le moins que l'on pouvait dire. Et c'est songeuse qu'Elodie contempla les corps extasiés, désarticulés d'orgasmes successifs, anéantissant tant de jeunes beautés pour les faire renaître à la vie, encore et encore...

Le spectacle durait, les naïades saphiques se rabotaient les vulves. Elles explosaient inlassablement, comme des charges de dynamite, s'écroulant les unes après les autres. Quelques courageuses, robustes, poursuivaient leur quête intense, s'agitant au milieu de corps gisants, alanguis. Elles étaient cinq groupes de deux encore excitées, dont ma propriétaire voyait les spasmes déformant leurs bustes, et élargissant leurs bouches expulsant l'énergie pure, inépuisable, du bien-être.

Bientôt, une larme coula sur le visage d'Elodie. Cela pourrait être de la sensiblerie, mais je puis témoigner, moi veste de cuir, que ma propriétaire était sincèrement ému. Le calvaire de ces jeunes femmes, qui devaient cacher leurs orientations en permanence pour ne pas être montrées du doigt, les obligeant à vivre clandestinement leur sexualité lesbienne, la touchait. Elle se demandait comment pouvoir leur venir en aide sans se compromettre... Mais la jeune journaliste eût beau chercher, elle n'avait pas d'idée... Et c'est avec beaucoup de tristesse que ma propriétaire les regarda s'ébattre, vaillantes jusqu'au bout...

Tout à coup, l'une d'entre elles, en se relevant regarda en direction de ma propriétaire, la pointant du doigt. S'adressant à la cantonade, plusieurs autres pointèrent leurs yeux sur Elodie. Mal à l'aise, la jeune femme n'osait paradoxalement plus bouger. Elle aurait pu faire un pas de côté, échapper ainsi à leurs regards, mais elle ne le fît point. " Mon " Elodie ne pouvait s'empêcher de contempler ces jeunes femmes flamboyantes, à la plastique égalant celle des hétérosexuelles. Et c'est cette recherche de la beauté absolue, qui l'empêcha de se mettre en retrait.

Les jeunes lesbiennes avaient maintenant concentré toute leur attention sur Elodie. Certaines d'entre d'elles s'en amusaient déjà, pensant peut-être que ma propriétaire eût été une partenaire des plus agréables... Soudain, le petit groupe s'écarta pour laisser place à une rousse aux yeux verts. Avec ses très longs cheveux coulant sur les épaules et jusque dans son dos, ses tâches de rousseur sur son visage, et sa grâce toute irlandaise, elle apportait une touche d' " exotisme " dans le groupe saphique.

Lorsqu'elle s'approcha de la fenêtre, et fixa Elodie à son tour, la surprise traversa leurs yeux l'espace de quelques instants. Et ma propriétaire se sentît alors bien mal à l'aise... Elle venait de reconnaître Maureen, une collègue journaliste franco-irlandaise du magazine où elle travaillait. Leurs relations étaient particulièrement tendues, depuis qu'elles s'étaient disputées à propos d'un article litigieux, et depuis ne pouvaient plus se " piffrer " l'une et l'autre.

Plusieurs fois, Maureen jura de se venger, ce qui faisait sourire Elodie. Maintenant les rôles étaient inversés : la rousse souriait maintenant, fière de son pouvoir. Attrapant les rideaux situés de chaque côté de la fenêtre, tout en affichant un air mutin, la franco-irlandaise soutînt le regard de sa rivale sans faillîr. Tremblante, ma propriétaire comprît qu'elle allait être privée d'un spectacle qui faisait son bonheur. D'un discret geste de la main, elle tenta de lui faire comprendre de ne pas la priver de si beaux visages, et si beaux corps...

Mais Maureen avait les cartes en main désormais, et sa volonté fût inflexible. La rousse secoua la tête négativement, comme pour bien se faire comprendre, et tira les rideaux d'un coup sec, privant définitivement ma propriétaire de spectacle. A présent des étoffes rouges masquaient la fenêtre, où peut-être les belles saphiques avaient repris leurs ébats... A moins qu'elles ne se reposaient après autant d'extases, goûtant à un sommeil réparateur bien mérité...

Comprenant qu'elle n'avait plus intérêt à rester planté derrière la vitre, Elodie rejoignît son compagnon au lit. Alors qu'elle allait s'allonger, elle comprît qu'elle était encore humide. Elle retourna donc à la salle de bains, pour s'essuyer soigneusement, avant de revenir s'allonger. Se glissant sous la couette, elle se lova contre son homme. Posant la main sur son torse, la jeune femme le fît frémir dans son sommeil, sans le réveiller toutefois. Tirant la couette sur leurs corps exténués, et calant la tête contre son épaule, ma propriétaire partît à son tour dans un sommeil profond... Cette fois-ci, elle n'avait pas regardé sa montre ; l'heure qu'il était n'ayant plus d'importance...

C'est tard dans l'après-midi qu'ils se réveillèrent tous les deux, heureux comme des adolescents après leur première fois. Discutant d'avoir fait l'amour en riant, dans l'ouverture et la bonne humeur. En revanche, Elodie eût beaucoup plus de mal pour expliquer les dégâts à la salle de bains... Après avoir constaté les vitres fracassées, Marc prît sur lui, expliquant qu'il trouverait une astuce pour faire rembourser les détériorations par son assurance-habitation.

Et lorsqu'il lui demanda comment elle avait pu faire pour casser deux vitres en glissant, ma propriétaire expliqua qu'elle n'avait pas glissé... Devant son compagnon perplexe, elle lui expliqua avoir eu une série d'orgasmes " dévastateurs ", ce qui les fît rire ensemble, mettant fin définitivement à l'incident. Ensuite, Marc alla se laver, laissant ma propriétaire aller se rhabiller.

Après avoir enfilé une chemise à même le buste, et mis ses pantalons, Elodie se planta à nouveau devant la fenêtre de la chambre, et regarda l'immeuble en face, fixant à nouveau la chambre " lesbienne ". Les rideaux étaient grands-ouverts maintenant, mais il n'y avait plus personne à l'intérieur. Le lit, défait au maximum, gardait les traces des assauts saphiques dont il fût victime : draps de dessous débordant, couette étalée jusqu'au sol, oreillers en désordre...

Sur tout le parquet de la chambre, des draps étalés, des tissus divers, formaient un patchwork improvisé, des plus étranges... C'est dans cette pièce, désormais sanctuaire saphique, que ma propriétaire avait assisté au plus étrange et au plus beau spectacle de sa vie : celui de femmes s'aimant particulièrement. Et qu'importe que sa rivale l'aît privée du reste de leurs ébats, le peu qu'elle en avait vu était déjà inestimable...

Et puis, il y avait Marc avec elle maintenant... Marc, dont la nuit avait confirmé qu'elle l'aimait, et qu'il l'aimait. Ma propriétaire venait d'ajouter un nouvel amant dans sa liste restreinte... Pas un amant " de plus ", mais un " nouvel " amant... Un homme pour lequel elle avait pleine confiance. Un homme doux, attentionné, aimant, qui comptait à ses yeux en tant qu'être humain pleinement, là où d'autres femmes ne viseraient que ses performances sexuelles uniquement.

Ma propriétaire avait maintenant cinq compagnons dans sa vie, et en était fière. Elle aimait chacun d'eux, comme dans une union monogame, mais multipliée par cinq désormais... Elodie débordait depuis toujours d'amour pour les hommes, elle avait maintenant l'occasion de le prouver. Elle ne s'en priverait pas, et peut-être même, bien au delà de ses capacités... La jeune femme était encore dans ses rêves quand Marc, revêtu d'un peignoir, s'approcha silencieusement d'elle. Elodie ne l'entendît pas venir.

Se collant dans son dos, il la serra dans ses bras. Jouant le jeu, elle le frôla en geignant sensuellement avant de lui dire :

_ Je t'aime.

Et de l'embrasser sur les lèvres, d'un délicieux " smac ! ", avant de laisser traîner sa tête contre son épaule, cherchant le reconfort après la fièvre. Le couple se souriait, heureux de prolonger la fusion après la fièvre, plus complice que jamais.

_ Dis-moi, demanda Marc, pourquoi tu restes devant cette fenêtre ?

_ Je sais pas...

_ T'y es restée tout le temps que je me suis lavé.

_ C'est parce que je t'attendais...

_ Vraiment ?

Elle se retourna, et le fixant droit dans les yeux, répondît :

_ Oui...

De ses lèvres entre-ouvertes, Elodie avait sussuré la réponse. Son regard de braise soutînt avec vigueur celui de l'homme, qui se sentît bientôt surpassé. Ma propriétaire avait touché sa faiblesse, mais ne s'en servît pas contre lui. Au contraire, elle cherchait à jouer érotiquement. Amusée, Elodie demanda :

_ A quoi tu penses, mon chéri ?

_ Tu veux peut-être dire " à qui " ?

_ ...

_ Je pense à toi, à nous, à plein de projets...

_ C'est vrai ? demanda-t'elle, cachant difficilement son extase.

_ Oui.

De nouveau, le couple s'enlaça longuement. Tous deux restèrent serrés l'un contre l'autre, sans parler. De nouveau, le langage des corps s'exprimait ; universel, sincère et sans artifice. Chacun d'eux se nourrissait de l'autre. De grandes ambitions les attendaient désormais, en autant de possibilités qui leur resteraient à concrétiser. Comme pour tout un chacun, la tâche serait longue et la route, semée d'embûches. Mais leur amour était si grand qu'ils surmonteraient les épreuves ensemble, faisant renaître chaque nuit la vie, comme l'ont fait des millions de couples depuis que l'humanité existe.

De l'autre côté de la rue, dans l'immeuble haussmanien, Liv et Gloria rentrèrent dans leur chambre après avoir passé la matinée à l'Université, à faire des Travaux Dirigés. Posant leurs sacoches pleine de notes sur la commode, les deux jeunes femmes contemplèrent le désordre régnant :

_ Franchement, dit la Mexicaine, tu n'aurais pas dû leur prêter ta chambre...

_ Elles n'avaient pas d'autre lieu où aller. C'était juste pour dépanner, et rien de plus...

_ Maintenant, il va falloir tout ranger...

_ Si on s'y met toutes les deux, ce sera vite fait. Donnes-moi un coup de main.

La Suédoise commença par rassembler les affaires traînant par terre, et fît un premier tri. Mais s'aperçevant que sa compagne ne bougeait point, elle lui lança :

_ Eh bien, tu fais quoi ?! Tu viens ?

Gloria était plantée derrière la fenêtre, regarda droit devant elle.

_ Viens voir... répondît seulement la Mexicaine.

Intriguée, Liv la rejoignît aussitôt. Se plaçant juste à côté d'elle, la Suédoise regarda la fenêtre d'en face, que la Sud-Américaine venait de lui montrer du doigt. Et toutes deux assistèrent à un spectacle dont elles se souviendraient toute leur vie. Dans l'immeuble d'en face, Elodie et Marc se caressaient amoureusement.

La jeune femme et l'homme s'étaient entièrement déshabillés. Marc sentait contre son abdomen les délicieux seins pointés de sa partenaire, et Elodie son dos musclé au creux de ses paumes. Leurs doigts frémissaient d'amour renaissant, et leurs yeux s'illuminaient à nouveau de désirs flamboyants. Leurs sourires intenses rayonnaient en cette fin de matinée ensoleillée, leur donnant plus envie encore de se lutiner...

Les deux lesbiennes, sidérées par cette vision, en restèrent muettes quelques instants. Un silence vite brisée par la Mexicaine, qui manifesta vite son aversion :

_ Mon Dieu, quelle horreur...

_ Ne dis pas ça... objecta la Suédoise.

_ Cette femme, elle aurait pû rejoindre tes amies... Au lieu de s'accoupler avec ce... ce porc.

_ Non, martela Liv, ce n'est pas un porc. C'est un homme.

_ Un homme ? protesta Gloria.

_ Oui, un homme ! répliqua durement la Suédoise, en fixant sa partenaire d'un regard métallique. Un regard de fureur qu'elle arborait toujours quand on la contredisait, et à plus forte raison quand son interlocuteur-trice était particulièrement intolérant-e.

_ ...

_ Un homme, reprît Liv face une Gloria restée sans voix. Un homme qui a le droit d'aimer une femme parce que cette femme l'aime, et qu'ils ont le droit de s'aimer tous les deux. Laisse-les s'aimer, et tais-toi, Gloria, parce que tu ne racontes que des conneries !

_ Mais... !

_ Y' a pas de mais ! Alors arrêtes de regarder, et viens m'aider à ranger. Parce que si j'ai pris une colocataire, c'est pas pour qu'elle passe son temps à rien foutre ! Comprendo ?

Maugréante, la Mexicaine vînt aider sa copine à mettre de l'ordre. Pendant ce temps, Elodie et Marc s'étaient allongés sur le tapis dans leur chambre, entamant de nouveaux préliminaires. Tous deux échauffèrent de leurs paumes et lèvres enfiévrées leurs peaux brûlantes, faisant bientôt renaître l'amour...

Epilogue

Et voilà... Cela fait plus de trente-cinq ans maintenant, qu' Elodie et moi formons un duo inséparable... Je l'ai vu s'épanouir pendant toutes ces années, admirative de sa liberté assumée. Je l'ai vu aussi affronter les vicissitudes de l'existence, et plus particulièrement en amour : déceptions parfois, trahisons rarement, et décès quelquefois hélàs... Des partenaires s'en allaient, d'autres prenaient leur place, et ainsi de suite...

Détailler tout cela serait vain. D'abord cela nécessiterait d'écrire des volumes entiers pour consigner les moindres faits et gestes de sa vie. Ensuite j'ai trop d'admiration pour ma propriétaire, au point que je ne me sens pas le droit de tout dire. Enfin, elle qui a toujours pris soin de moi, m'oblige à un devoir de loyauté ; d'où la justification de ma discrétion.

En conséquence, je ne donnerai pas plus de détails intimes. Mais je rassure tout de suite les lectrices et les lecteurs pouvant se sentir frustré(e)s. J'envisage s'ils ( si elles ) le souhaitent, de leur offrir d'autres souvenirs de " mon " Elodie... Souvenirs des années quatre-vingts et même quatre-vingt dix... Epopée d'une jeune femme flamboyante, " ma " propriétaire justement, dont j'ai tant d'histoires à vous raconter...

Et comme vous êtes de grand(e)s curieux(euses), et que votre patience mérite récompense, voici les dernières nouvelles d'Elodie. Elle a soixante-quatre ans aujourd'hui, et coule une retraite paisible. Après avoir connu beaucoup d'hommes, l'un d'entre eux lui est resté des plus fidèles, au point de devenir son compagnon officiel... Devenue monogame, la vie de ma propriétaire n'en est pas pour autant monotone...

Bien rangée dans ma penderie, je n'en entends pas moins la nuit leurs gémissements et grognements mêlés... Et si la vie sexuelle du couple n'est plus la même qu'à leur trente ans, je puis vous assurer de leur immense tendresse durant les ébats... J'ai la preuve que l'amour n'a pas d'âge, et ne regrette pas d'avoir fait un si long chemin avec Elodie, une femme qui a bien profité de sa jeunesse, et aurait aimé la poursuivre un peu plus...

Mais voilà que j'entends du bruit dans le salon... Ma propriétaire et son compagnon sont en train de se préparer pour sortir... Il fait beau en cet après-midi d'automne, et le soleil doré remonte tellement le moral... Elodie et son homme iront se promener au jardin public, puis flâner un peu en ville, avant de rentrer chez eux, pour se reposer autour d'un bon café... Dans quelques instants, elle va ouvrir la porte du dressing, et me décrocher du cintre avant de m'enfiler.

Moi aussi, me prendre l'air me fera du bien. Je regrette cette vie aventureuse et coquine que j'ai eu avec ma propriétaire pendant toutes ces années. Cela me rend mélancolique parfois, à tel point que j'aimerais qu'une autre femme s'empare de moi, et me fasse revivre les puissants moments de ma jeunesse. Mais d'un autre côté, Elodie et moi avons vécu de si belles heures ensemble, que je ne me sens pas le droit de l'abandonner.

Je l'ai protégée du froid, de l'humidité et des intempéries sans broncher, et mon devoir est de continuer à le faire. Car ce n'est pas seulement ma fonction, c'est aussi ma fierté de servir cette femme d'exception, comme je l'ai toujours fait, et espère le faire jusqu'à son dernier souffle. Et si le jour de sa disparition, l'on décide de m'incorporer à son ultime tenue avant la mise en bière, alors ce sera ma preuve de fidélité suprême vis-à-vis d'Elodie, et un immense honneur pour moi.

Maintenant vous savez presque tout d'elle, de moi, de nous... Il est temps de prendre congé. D'autant que ma propriétaire est presque prête maintenant ; elle est en train d'enfiler ses chaussures, qu'elle a laissé vers la porte d'entrée. Son compagnon a enfin retrouvé les clefs de la voiture, qu'il se demandait en pestant, où il avait bien pu les égarer... Et voilà, les pas se rapprochent du dressing maintenant... C'est Elodie qui vient me chercher... Je vous laisse... A bientôt, chères lectrices et lecteurs. Et merci pour votre attention.

( Fin )

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