Chapitre 7 (troisième partie)
- Votre Altesse ?
- Ah, Norik, entre.
L'homme, un peu maigre, au visage rond et aux yeux globuleux, s'avance vers son prince, assis dans un fauteuil et dégustant une grappe de raisin.
- Je t'écoute.
- J'ai ouï dire que votre frère avait accueilli la reine Kaïra en Ménaru, mais que le convoi avait été attaqué en traversant la grande forêt de Chenu.
- Comment ? s'étonne-t-il en ouvrant de grands yeux.
- Oui. Je n'ai pas encore obtenu tous les détails...
- La reine est arrivée sans encombre, pourtant.
- Elle bénéficie de la protection de deux Gardiens des Origines, dont Maître Olaf, un de ceux auxquels le Grand Maître accorde le plus sa confiance.
- Hum, oui, c'est vrai. J'ai entendu dire cela... et l'autre, c'est... Olef ? Olen ?
- Owen, votre Altesse.
- Ah oui, ils ont tous des noms si proches que je les confonds. Est-il brillant ?
- On le dit fort et courageux, juste, et ayant déjà une grande connaissance.
- Tous les Gardiens ont de grandes connaissances qu'aucun de nous n'acquerra jamais.
- Certes.
L'homme fait quelques petits pas, le prince le regarde :
- Que sais-tu d'autre ?
- On dit déjà le Gardien Owen proche de la reine.
- Il est chargé de veiller sur elle, cela n'a rien d'étonnant.
- Votre Altesse, quand je dis proche...
- Cela ne se peut. C'est un Gardien, objecte le prince.
- Alors, laissez-moi vous raconter ce que j'ai vu de mes propres yeux. Et vous savez qu'ils sont perçants...
L'homme entame un court récit. Le prince reste songeur, avant de conclure :
- Il va être temps de rencontrer la reine Kaïra, Norik.
**
- Olaf ?
- Oui, Grand Maître ?
- Je suis ennuyé.
- De quoi ?
- Je vais devoir demander à Owen de se rendre à Lessar.
- Et... la réunion ? Le retour en Rankir ?
- Quelqu'un d'autre viendra avec toi pour ramener la reine Kaïra en Rankir. Et il est possible que je fasse le chemin avec vous.
- Bien, Grand Maître, répond Olaf sans plus poser de questions.
Une fois son ami sorti, le Grand Maître fait quelques pas dans la simple chambre où il loge. Il s'approche de la fenêtre, le soir tombe, les étoiles s'allument une à une. Il trouve sans peine celle d'Owen, comme un cavalier solitaire en chemin. "Pardonne-moi, Owen, mais cela devient trop dangereux pour toi et pour elle."
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