Chase referma le carnet et le laissa tomber sur sa table de nuit.

 Sa mère toqua et demanda à entrer dans sa chambre. Ce dernier accepta qu’elle entre. Cette dernière triturait ses doigts et demanda à son fils quelques instants. Ce dernier ne voulait pas parler.

 Il voulait être seul dans ses pensées. Elle s'assit auprès de lui et posa sa main sur son épaule. Elle lui prit le menton et tourna son visage vers le sien.

 Chase sentit que des larmes se formaient et, au lieu de les réprimer, il les laissa tout simplement couler. Sa mère le prit dans ses bras, lui caressant le dos. Elle lui demanda ce qui n'allait pas.

 - Tout ce que je touche se détruit, lui répondit-il dans un hoquet. Je ne sais pas aimer. Tout ce que j'aime, continua-t-il en faisant des guillemets au mot " amour ", ne veulent plus de moi ou ils... Ils... Ils...

 - Chase, tu sais aimer, dit-elle en le mettant face à elle - le tenant par les épaules -, crois-moi. Je sais reconnaître les gens amoureux quand j'en vois. Et toi, la seule fois où je t'ai vu amoureux, heureux et épanoui c'était quand Fedora est arrivée dans cet appartement ou plutôt, dans ta vie. Alors crois-moi, tu as aimé quelqu'un.

 - Elle m’aimait. Je l'aimais. Elle me manque maman... finit-il alors que sa mère le reprit dans ses bras, lui qui pleurait.

 - Viens avec moi, je dois te montrer quelque chose ! Peut-être que ça te remontera le moral ! s'exclama-t-elle en mettant son fils face à elle et en lui prenant le poignet.

 Elle le tira de force hors de sa chambre et le fit courir dans le couloir de l'appartement menant aux chambres.

 Il y au moins dix chambres d'amis - neuf si on ne compte pas celle de Fedora dans les chambres d'amis. Sa mère le conduisit jusqu'à l'avant dernière chambre d'ami. Elle lâcha la main de Chase qui se le masse- elle avait de la poigne ! -.

 Elle ouvrit la porte de la chambre et laissa Chase entrer le premier.

 Ce dernier eut le souffle coupé en voyant chambre.

 Au milieu de la chambre se trouvait un atrium qui prenait toute la largeur et toute la longueur de la chambre. Sur l'eau se trouvaient des roses au milles et unes couleurs où, à l'intérieur, se trouvaient des bougies dégageant le parfum enivrant et hypnotisant de Fedora. En se remémorant - grâce au parfum des bougies - le sourire rayonnant de la blonde, Chase eut de nouveau les larmes aux yeux.

 Puis, sous la demande de sa mère, il leva les yeux au plafond. Au plafond se trouvait un miroir où se reflétaient les roses qui formaient le visage de Fedora.

 Les lèvres du brun s'entrouvrirent sous le coup de cette belle surprise. Ses yeux s'écarquillèrent sous son émerveillement. Un sourire niais s'étirait sur son joli visage. Il prit sa mère dans ses bras, elle le protégea en enroulant ses bras autour du corps de son fils chéri.

 - Merci maman...

 - De rien mon fils... ça me rend heureuse de te voir heureux.

 La mère et le fils se séparèrent. Elle se pencha vers l'atrium, elle demanda à son fils de faire de même. L'eau n'était pas encore remplie de fleurs - donc le portrait de la blonde n'était pas encore terminé -.

 Chase s'agenouilla à ses côtés ; elle qui lui tendait une rose. Ce dernier prit délicatement la jolie fleur. Il la mit sur l'eau et regarda la fleur couler doucement sur l'eau. Chase eut un pincement au cœur. Fedora aurait adoré cet atrium.

 Pas parce-que les fleurs la représentaient mais parce-que la vue de roses illuminées par des bougies était une merveilleuse vue.

 Ses mâchoires se contractèrent en se rappelant de son sourire lumineux, de son rire mélodieux et... D'elle tout simplement.

 Il l'aimait pour sa simplicité, pour son côté sexy, pour le fait qu'elle était canon même quand elle ne faisait rien pour l'être.

 Il l'aimait parce qu’elle le rendait meilleur chaque jour.

 Il aurait préféré resté dans l'ombre de la drogue plutôt que de vivre sa vie sans elle.

 Il aurait préféré mourir que de ne pas l'avoir connu.

 Il l'aimait tellement que son absence était tout simplement atroce.

 Mais, il continuait d'espérer que cette fille blonde aux cheveux courts était Fedora.

 Elle devait être Fedora.

 Elle le devait.