Oisif

Une minute de lecture

Sur la nappe où des bouquets de lavande débordant de paniers en osier, semblent attendre une main légère qui les mettra dans un vase, le soleil de juin se répand rieur, indiscipliné, chaud et amical. Du jardin, par la fenêtre ouverte, montent les bruits familiers de la campagne. J'entends au loin les machines agricoles et le tintement des troupeaux. Une mouche, une guêpe, toutes deux attirées par le reste d'une tartine de miel oubliée, tournent, se posent, puis s'envolent à nouveau, rythmant du battement de leurs ailes les minutes au carillon. Oisif, je perds mon regard dans la cour aux gravillons blanchis par la clarté, des voix me rejoignent, elles longent la remise, la treille de chèvrefeuille, et s'immobilisent sous le saule. Toute la Touraine s'invite gaiement dans la cuisine, et me voilà reparti auprès de mes dix-huit ans, Sylviane me sourit, ralliés par le groupe nous gagnons les berges de la Loire, où, l'eau fraîche, joueuse, nous apaise. L'amour, le baccalauréat en poche, nous apparaît doux, proche, nous faisant un peu peur. Quelques baisers dans le cou, des rires plein les yeux, de jolies nattes blondes ou brunes, de fines chevilles chaussées d'espadrilles, et tout un été pour devenir des hommes.

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