L'histoire - 34 -
— Ce passage est vraiment très dur !
— Tu te souviens, la première fois que nous l’avons compris ?
— Nous nous sommes précipités dans la cuisine…
— Et sur l’étagère du haut, toujours posé sur le papier, car elle l’avait remis comme elle l’avait trouvé…
— La fiole !
— Bon, le fond était sec et les chats avaient été occis par les voisins : pas moyen de vérifier !
— Quel humour ! C’était quand même très émouvant.
— Tenir une arme du crime !
— Je parle du papier, qui a fait autant de mal que le poison…
— Oui ! Adélaïde, à Pierre, indirectement, à Mathilde…
— Séb ?
— Il est toujours à sa place ?
— Je ne sais pas quoi en faire… Je n’ai pas pu le jeter. Il est inoffensif, maintenant.
— Il va falloir en faire quelque chose…
Nathalie reprit, après un silence :
— Sinon, pour la suite, c’est l’exégèse du journal de Mathilde ?
— Absolument ! À ce moment-là, elle a vingt ans. Elle est complètement seule et isolée, personne à qui parler. Je ne reviens pas sur son enfance, qui n’a pas dû être un océan de tendresses. Elle découvre le plus horrible des secrets. Oui, son journal m’a fait pleurer et à mon tour, j’ai une immense compassion pour cette jeune fille face à ce monument d’horreur.
— Je suis d’accord avec toi. Il est sûr qu’elle devait avoir du cran et du caractère pour survivre à ce tsunami psychologique.
— C’est vraiment la double peine : sa grand-mère a assassiné son mari et elle est le fruit d’un inceste involontaire.
— Est-ce que cela explique ou excuse la suite ?
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