Le garçon de la pluie
Raymond n’était pas comme les autres garçons. Il aimait la pluie. Vraiment. Pour lui, la pluie était une exaltation. Des sens. Des sentiments. Des sensations.
Lorsqu’il pleuvait sur la terre, il pleuvait sur son cœur. Et tout était plus beau, et tout était plus fort.
Les couleurs étaient plus vives, les odeurs étaient plus réelles. Il aimait l’odeur de la terre. Cette odeur que seule la pluie avait le pouvoir de révéler. Il aimait les couleurs du ciel lorsque celui-ci était tourmenté.
Les jours de pluie, le monde était dedans, Raymond était dehors. Il regardait dans les flaques le reflet des choses qui se plissait sous le vent. Il pensait parfois au monde dedans. Au monde qui ratait ce spectacle, qui loupait ce lâcher prise des éléments.
Mais Raymond n’y pensait pas trop longtemps ; il balayait ces pensées comme la poussière était balayée par le vent.
Et alors, il contemplait les choses. Seulement. Simplement. Il profitait de ce rideau humide, contrastant, contrasté et il inspirait fort. Très fort. Aussi fort que la pluie dehors.
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