L'indifférence
L’humain est d’indifférence.
L’humain est d’indifférence quand je le croise sur la Terre mais que ses yeux pixélisés ne savent me regarder.
Si un regard tue, l’indifférence anéantit.
Pas un regard, pas un sourire, rien que du vide. Je suis un fantôme que le monde traverse. J’ai en moi un grand feu mais je ne suis ni la flamme ni la fumée ; seulement la chaleur. Invisible.
Ce sont des passants après tout. Ils ne font que passer. Passer sans voir, passer sans contempler, passer sans s’arrêter.
Mais moi je ne fais que rester. Je suis toujours là, à ce coin de rue, devant cette boulangerie, dans cet ascenseur, sur cette place. Je suis toujours là, attendant qu’enfin on me voit, qu’on me laisse exister dans le regard de quelqu’un le temps d’une minuscule seconde.
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