La mort, ha, ha !
L'ambulance m'a emportée. J'ai regardé les lumières bleues autour des gens inquiets, j'ai vu la Miss affolée, et les idiots de service qui m'ont aperçus comme une merde infâme. Ouais, j'suis qu'une merde couleur pisse pour eux. Vraiment idiot. L'ambulance a décolée, les médecins m'ont endormis.
Et me voilà, avec une copie de l'intervention d'un malaise, avec des prises de sang, des analyses sanguines, des prises régulières de la friction cardiaque, de la fréquence de tout mon système aortique et artériel. Bref, la totale. L'infirmier Vauban qui me garde me semble tout de même perplexe, il regarde ma poitrine comme si c'était le diable. Merde, il a quoi ce gars ?
- Monsieur ? demandé-je, intrigué.
- Quoi ? Vous voulez quelque
- C'est pas une question si je ne vous la pose guère. Je me demandais : pourquoi vous êtes si perturbé ? Je vais mourir ? Vous savez, j'ai l'habitude, n'ayez crainte...
- Ouais...Vous allez mourir...Et on vous a pas donné de médocs parce que votre coeur se débat à chaque prise de sang. La vérité, c'est qu'ils vont ous garder jusqu'à ce que vous soyez plat comme un macchabée, et bien sûr, vidé de votre sang comme une plante bouffe une mouche. Ouais, et je supervise ces cochonneries alors que je pourrais vous sauver, que vous pourriez vous envoler pour Cuba ou bien vous faire tuer par une banane intoxiquée.
- Doc ?
- Ouais ?
- Vous pourriez me lâcher pour Cuba ?
Il acquiesce et je prends la direction des couloirs en robe de chambre, comme un grand con.
Vous me croyez si je vous dis que je suis gracieux même nu ? Je vois les regards des infirmiers un peu trop intrigués de ma nudité, comme peureux et stupéfaits de me voir sorti. C'est des bêtises, tout c'a : je suis beau comme la vie !
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