3- bouboule et cape d'invisibilité
Au bout de trente minutes infernales de bus nous arrivons finalement au lycée.
J'attends que tous ces boulets sortent du bus avant d'en faire de même, mais, comble du bonheur, je me prends les pieds dans les marches du bus et je me vautre lamentablement, face contre terre.
- Eh bouboule, tu préfères rouler, ça va plus vite ?
Je sais pas qui a lancé ça, mais ses potes ont l'air de trouver ça drôle.
Je me relève difficilement en les ignorant. Ce ne sont pas les premiers, et ce ne seront certainement pas les derniers.
J'arrive à atteindre ma salle et dieu merci, je suis enfin seul dans ce long couloir.
J'ai hâte de rentrer à la maison pour continuer le manga que j'ai commencé hier soir, il est tellement prenant ! En y repensant je manque de sautiller de joie comme un enfant de cinq ans, mais c'est pas de ma faute si c'est aussi bien. Ah, la fin du dernier épisode aussi était si frustrante que j'ai envie de crier !
Je me retiens du mieux que je peux en voyant le reste de la classe arriver. Je suis juste devant la porte de la salle et ils passent devant moi en m'ignorant, parfait. Je préfère être invisible, c'est vachement plus agréable.
Le temps que la sonnerie retentisse, le couloir s'est remplit de lycéens bruyants, se racontant leur soirée d'hier. Ils se font la bisent, se serrent la main, chahutent et gênent tout le monde, s'assoient et font des croches pattes aux gens.
Quant à moi, je suis devenu une statue de cire, je suis un simple meuble pour le reste de ces pathétiques humains.
Le professeur arrive enfin. Génial.
Comment j'arrive à être sarcastique même dans mes propres pensées ?
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