Réponse à "Un soir"

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Je n'avais pas encore la majorité, et voilà que j'étais là en train de faire la file avec mes potes déjà à moitié saoules, qui se tortilaient lascivement alors qu'elles n'étaient même pas encore entrées en boîte, tandis que je tentais de rester debout sur mes talons hauts qui m'étaient très instables. On arriva devant le garde baraqué qui vérifiait les cartes d'identité de chaque personne qui désiraient entrer, et il baissa ses lunettes fumées pour nous envoyer un clin d'oeil. Typique des gars machos qui tentent de draguer mais qui ont l'air un peu salace. Moi et les filles ricanions alors qu'il nous dit sur un ton lubrique :

– Salut, mes poupées. Vous venez faire la festia ?

Nous nous mîmes à rire de plus belle, comme si c'était la seule chose que nous savions faire. En même temps, il fallait se montrer polies et dociles si on voulait qu'il nous donne libre accès, même si, dans notre cas, c'était illégal. Heureusement, il nous laissa le passage sans même demander nos cartes d'identité, qui étaient inexistentes d'ailleurs, et nous plongeâmes dans une ambiance sombre où sugissait plus loin des rayons lumineux bleus, mauves et roses. Je vis, en me retournant, que le garde nous reluquait le cul, et des hommes comme ça, même si celui-ci était mignon, me dégoûtaient un peu, mais j'essayai de ne pas en faire tout un plat. Après tout, j'étais venue ici pour m'amuser avec mes copines, alors valait mieux que je profite de l'opportunité.

Au centre, c'était la grosse musique et des jeunes qui bondissaient dans tous les sens. On aurait dit une bande de poissons dans un aquarium aux lumières stroboscopiques. J'essayais de suivre mes amies et de me frayer un chemin dans cette foule dansante, sous les beats tonitruants du DJ qui faisaient semblant de tourner les disques en avant, mais c'était plus difficile de s'y aventurer que dans une jungle amazonienne. Je me fis bousculée à plusieurs reprises dans cette marée humaine, dont certains accrochages me fit littéralement tomber. Je me relevai, mais perdit de vue mes potes. J'avais beau crier, le son était si fort que jamais, même avec un haut-parleur, elles ne pouvaient m'entendre. Je marchai à tâtons entre les personnes, essayant de voir où mes potes pourraient bien se trouver. Dans un moment d'instabilité, je tombai, une nouvelle fois, mais cette fois ce fut sur un garçon de mon âge. Et, je ne sais pas comment cela c'est produit, mes lèvres s'étaient posées sur les siennes, ce qui fit que, sans même le vouloir, nous nous étions embrassés dans notre chute.

Je retirai mes lèvres des siennes et je vis un jeune homme au visage charmant, aux yeux ronds et compréhensifs, aux lèvres tendres et affectueuses, et, pris d'une folle envie, nous nous embrassâmes de nouveau, à même le sol, alors que je jouais avec ses cheveux lisses et frisés et qu'il me flattait le dos, puis me prit par la taille.

Je n'avais jamais ressenti une chose pareille, une sensation de bien-être suprême qui te force d'embrasser avec encore plus de passion, de le coller encore plus près de ton coeur et de disposer tes mains partout sur son corps. Ce n'était pas l'amour, c'était quelque chose de plus, c'était... la sensualité.

Je me relevai et l'aidai à faire de même, puis, ensemble, nous nous échapâmes de la foule et du son à faire décirer les oreilles, puis nous cachâmes dans un coin perdu, à l'ombre, et nous nous embrassâmes avec encore plus d'intensité. Je me collais à lui, il mit sa bouche sur ma nuque et je ressentis, au même moment, ses moments dans mon dos, me prendre et me serrai.

Je ne souviens plus de la suite, si ce n'est que j'ai commandé une flopée d'alcool, et que je ne revis plus jamais le visage de cet adolescent que je savais serait le seul que j'aimerais réellement dans ma vie.

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