Il était là, juste là. A peine caché sous l'apparence. La chaleur de son corps, la lenteur de son souffle... Il est là, bien trop doux, bien trop ferme. La finesse de ses traits sous un baiser, au coin des lèvres, à la pointe du menton rugueux, à l'angle du front. Une patte d'oie se dessine, un pli se forme dans la joue. Le corps se tend, il ondule pour se libérer du tissu. Impudeur. Ses imperfections le rendent sublime, là, dans la lumière du jour naissant. Délicieux, ce ventre creux, ces hanches informes, ce torse plat, partagés comme ça, sans honte ni tabou. L'oeil noir pétille, le rire fait trembler la poitrine. Tout prend le goût du plaisir, de ses doigts jusqu'au creux de ses genoux, de son dos arrondi jusqu'à ses reins courbés, de l'arête de son nez jusqu'à sa gorge brûlante. Il danse. Il danse au rythme du souffle, au rythme du cœur qui s'affole. Electrisée, sa beauté fourmille, bientôt à son paroxysme. La voix s'écoule, grave, sourde et claire à la fois, elle remplit le Silence pour le faire fondre. Tout va bien. Il rayonne, glisse sur les draps. Entier.