Tableau misérable
Je déambule sous ses arbres contemporains aphyllles,
Noyant mes rêves et esquissant une destination sans fin,
Guindant une dame au parapluie et à l'attouchement docile,
Flottant sur cette contrée glissante, à la quête d'un sein.
La brume m'aveugle et je ne désire voir clair,
Firmament lugubre m'engloutit et évoque mes rimes,
Je chante cette cantilène muette et me remémore les paroles de ma mère,
Me répétant sans cesse de fuir le noir et de m'incliner aux rites.
Rites ! Quels rites ? Je ne suis qu'un être grotesque,
Vivant son désenchantement et priant pour une essence,
D'un dieu qui me soulève de cette lesque
Où le désarroi accompagne mon ennui et y retrouve sens.
La belle dame s'arrêta, inerte, devant cette pénombre lugubre,
Son regard coruscant se reposa sur cette chaise en bois,
Usée et glaciale, je la contemple et j'élucubre,
Qu'elle se noie dans sa mémoire et qu'elle évoque son émoi.
Et moi, esseulé devant ce tableau opulent de désintérêt,
Je cligne des yeux et je décide de fuir ce noir et de m'incliner.
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