C'est l'histoire d'un adolescent, il était...

Non.

C'est l'histoire d'un homme, un homme barbu...

Non. Trop cliché. Ils sont toujours barbus les hommes dans mes livres de toute manière. Okay, je reprends...

C'est l'histoire d'un homme imberbe

N'importe quoi, mais tu écris n'importe quoi !

C'est l'histoire d'un homme...

Et après quoi... ?

C'est l'histoire d'un homme qui cherchait quelque chose à faire.

D'accord. Mais quel était cette chose à faire ?

C'est l'histoire d'un homme qui cherchait quelque chose à faire. Cette chose à faire était d'écrire.

C'est vachement redondant. On devrait simplifier ça comme ça :

C'est l'histoire d'un homme qui cherche à écrire quelque chose.

Ouin... mais c'est pas vraiment intéressant, en fait. Surtout qu'on voit que l'homme n'a vraiment rien à écrire. Peut-être je devrais décrire cet homme. Genre, comment il est habillé, où se trouve-t-il, des choses du genre...

C'est l'histoire d'un homme vêtu d'un veston propre noir, d'une cravate bleu marine avec des lys blanches imprimés sur celui-ci, comme si cet étoffe décoratif était devenu un champs de fleurs. Il est dans son appartement situé au troisième étage, la deuxième porte à la gauche, numéro 17, où il fallait cogner trois petits coups, mais trop vite ni trop fort quand même – Dieu sait à quel point il détestait le bruit, lui qui préférait la solitude à la compagnie – pour qu'il reconnaisse celui qui viendrait toquer à sa porte et qu'il aille répondre plus rapidement ; toutefois, cela dépend aussi des chaussures qu'il portait, comme par exemple, en ce moment, il porte des souliers bruns type café au lait, pas trop grandes, mais assez longues pour donner un style nouveau un peu new-yorkais, si vous voyez le genre, qu'il a acheté quatre ans plus tôt dans un magasin italien où le vendeur était très charmant, avec une belle barbe (barbe qu'il aurait voulu avoir puisqu'il est imberbe) : il avait un accent méditérannéen et une coupe de cheveux très

Je suis vraiment bon pour écrire de la merde en tout cas. Bon, moins de description et concentre-toi sur l'intrigue, le jus, le coeur du livre !

C'est l'histoire d'un homme qui écrit

Qu'est-ce qu'il écrit ? Qu'est-ce qu'il écrit, cet homme ? Bon sang, pense, allez, fouine un peu dans tes méninges, écris n'importe quoi au pire !

C'est l'histoire d'un homme qui écrit suavement des histoires drôles

Ça ne fait aucun sens. « Suavement ». Je ne sais pas d'où j'ai tiré ce mot, mais il est complètement intuile. Allez, on se concentre ! Comme je suis con, parfois !

C'est l'histoire d'un homme qui écrit des histoires bizarres

Mais, arrête, c'est n'importe quoi : c'est pas intéressant, tout le monde s'en fout et ça ne veut rien dire ! Arghh, ça me fruste, allez, écris quelque chose qui fait du sens pour une fois, connard de cerveau !

C'est l'histoire d'un homme

ALLEZ, PENSE ! N'IMPORTE QUOI, MAIS ÉCRIS QUELQUE CHOSE DE SENSÉ PUTAIN !

C'est l'histoire d'un homme qui ne savait pas quoi écrire.

Bon... j'imagine que c'est le mieux que je pourrais faire pour aujourd'hui. On se prend un p'tit café ?