Chapitre II - Elfantoh & Langoustiens (partie 3/3)
Dans la mémoire d’Esdraël
Yanh se trouvait désormais dans le vide. Il n’y avait rien autour de lui. Il sentait la présence d’Esdraël mais aucun élément physique. Le vide était vraiment vide, Yanh en était presque choqué. Il se demandait par où passer pour arriver au bon souvenir. Alors qu’il essayait de faire apparaître le bon instant, mais ce fut une explosion formidable qui apparut devant ses yeux : quel spectacle splendide. Si Esdraël pouvait expliquer ce qui se passait ce serait encore mieux.
Bientôt Yanh pouvait sentir Esdraël s’agiter, il songeait aux étoiles. Les étoiles prirent vie instantanément dans des nuages d’hydrogène. L’Univers prenait forme devant les yeux innocents de Yanh, il n’en comprenait qu’une petite portion et il songea que maitre Blue aurait été bien heureuse d’assister à ce spectacle digne d’un dieu. Esdraël avait donc dit la vérité : il était le créateur. Une voix retentit bientôt dans l’esprit du jeune homme.
—Yanh ? Tu trouves ? fit Esdraël.
—Non, j’observe ta création là ! ce n’est pas inintéressant mais j’aimerai un coup de main.
—Okay donne-moi une seconde.
—De toute façon je n’ai pas le choix.
—Non en effet ! je ne vous ai pas dotés du libre arbitre tu sais !
—Quoi ?
—C’est bon ça va … ce n’était qu’une petite plaisanterie. Je m’essaie à l’humour ! fis Esdraël.
—Moins de plaisanterie, plus d’action car là je suis perdu dans un dédale de souvenirs !
Tout se mit à tourner autour de Yanh. L’Univers laissa place au vaisseau des Langoustiens. Désormais Yanh sentait ce que je sentais. C’était très perturbant, il ne parvenait pas vraiment à se concentrer, ma voix retentissait toujours dans sa tête…
—Tu y es ?
—Oui ! merci ! maintenant laisse-moi visionner en paix !
—Quand tu t’y mets tu parles vraiment mal tu sais ! le réprimandais-je.
—Tu m’empêches de bien comprendre !
—Et tu ne pouvais pas simplement le dire ? grondais-je.
—J’aurais pu mais un certain dieu a une trop grande gueule !
Le silence que je laissais révéla sans doute à Yanh que j’avais été choqué car il me jeta un « je suis désolé ». Il ne se rendait pas compte cet abruti que c’était vraiment insuffisant que de s’excuser après avoir frappé quelqu’un de la sorte. Les choses tournaient encore, cette fois il entendait mes songes. Il savait exactement ce que je songeai au moment de la formation de la bulle.
—J’ai trouvé ! fit Yanh
—Ah ? Raconte-moi vite car je crois qu’ils arrivent ! lui dis-je.
—Tu pensais à te déplacer avec moi ! et ça a suffi on dirait.
—Es-tu sur de toi ?
—Il va falloir tenter le coup, mais pense à la reine au cas où ! me fis Yanh.
Cachots du palais* Planète Oph’owr
Le garde était planté devant le champ de force et regardait les deux prisonnières. Il ne semblait pas avoir mieux à faire que de faire un va et viens avec ses yeux entre les deux malheureuses. Bientôt les deux l’observèrent et ouvrirent leur bouche en même temps.
—Libérez-nous ! hurlèrent-elles d’une même voix.
—Et puis quoi encore ? vous voulez une table pour jouer aux dames ? ricana le garde en les fixant toujours.
—Si je puis me permettre d’exiger un polisseur d’ivoire plutôt … fit la reine.
Le maitre Blue écarquilla les yeux, la reine lui inspirait du dégout et en même temps de la pitié. Le garde Langoustien avait un petit détail inquiétant. Elle ne savait pas trop lequel mais en tout cas un détail la chiffonnait. Le colonel choisit ce moment précis pour arriver devant les cellules.
—Autre chose mesdames ? demanda le colonel Delapynsse.
—La liberté ? demanda la reine.
—Non ! Vous devez nous dire comment vous avez fait. Je ne vous laisserai pas partir avant d’avoir compris.
—Mais fait quoi ? demandèrent les deux femmes d’une même voix.
—Vous avez créé de la matière à partir de rien. Répondit le colonel.
—Absolument pas ! fit maitre Blue.
—Je n’ai rien fait de tel cher colonel Pynsse-machin. Dit la reine.
—Pourquoi très chères vous avez des traces des radiations spécifiques à cette anomalie ? En plus vous n’étiez auparavant qu’un enfant et un chat !
Le colonel était visiblement agacé de ne pas parvenir à obtenir d’indices sur la réelle identité de ses prisonnières. La nervosité se lisait sur ses pattes tremblantes.
—Allez ! Parlez et vous serez libres vite ! dit le colonel.
—Mais nous n’avons rien à vous dire … fit le maitre.
—Et puis ? qu’est-ce que ce chat qui se transforme en pseudo-reine ? Demanda le Colonel.
—Alors, sur ce point, je ne saurai vous éclairer cher colonel. Lui répondit le maitre.
Blue était inquiète, il était vrai que son élève et le chat s’étaient volatilisés et que la reine était apparue à leur place. S’étaient-ils vraiment transformés en elle ? les deux prisonnières se regardèrent et décidèrent, par un simple regard, de ne pas continuer à parler au colonel. Quand celui-ci comprit ce qui se passait il tapa sur le champ de force de ses pinces puissantes et lança un juron de douleur dans sa langue maternelle avant de s’en aller. Les prisonnières échangèrent un regard complice et entamèrent une conversation.
—Vous êtes vraiment reine n’est-ce pas ? demanda le maitre.
—Oui, et vous ? l’interrogea la reine.
—Je suis enseignante, et mon élève a disparu avec son chat quelques instants avant votre apparition. Auriez-vous une idée de ce qui s’est passé ?
—Aucune, et vous ?
—Non plus. En revanche je pense que nous devrions nous reposer. Le colonel va revenir et tenter d’en apprendre plus.
Les deux prisonnières s’endormirent en même temps, leur sommeil ne fut pas perturbé avant l’aube. Les deux soleils pointèrent le bout de leur nez à l’horizon. Au réveil le colonel était là, il les regardait. Il désigna la reine et parla.
—Vous ! venez là ! ordonna-t-il.
—Non ! je refuse ! gronda la reine.
—Laissez, je vais y aller en premier. Répondit le maitre Blue en clignant d’un œil quand une bulle commença à se former autour de la reine.
—Que … ? commença la reine.
—Revenez pour moi ! fit le maitre en sortant avec le colonel qui n’avait rien vu du tout.
Salle du trône du roi Gry’Had * Planète Oph’owr
L’aube venait de se lever, les soleils étaient bien visibles maintenant. Le Roi avait demandé un entretien au colonel. Celui-ci avait répondu et était désormais devant lui.
—Mon roi ? Que puis-je pour votre majesté ?
—Avez-vous avancé avec les prisonnières ? demanda le roi
—Pas le moins du monde, mais je vous ai apporté une des prisonnières, ainsi vous pourrez lui poser vos questions mon roi.
—Très bien, faites-la avancer.
Au même moment, un soldat arriva en courant et hurlant.
—Le chat et l’enfant sont apparus, la reine s’est évadée !
Palais de la Reine Ivoriaah III * planète Aphe-Rycah
Nous étions désormais encerclés, nous pensions tous les deux à rejoindre la reine. Une bulle apparut autour de nous, les gardes et la servante reculaient.
—Que faites-vous ? demanda un garde.
—Nous rentrons ! au revoir chers amis ! dis-je enjoué.
La bulle éclata et laissa place à la reine visiblement désorientée, mais bel et bien saine et sauve. Quand elle prit conscience de son retour elle lança un ordre d’une voix puissante :
—Trouvez la planète Oph’owr, et envoyez nos troupes là-bas. Il y a une femme à libérer.
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