Prémonition

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J'ouvre les yeux et j'éteins mon réveil. Il est tout chiffonné, je le crois endormi mais sans ouvrir les yeux il passe son bras autour de moi, et se met à m'embrasser dans le cou.

- Bonjour mon amour... me souffle-t-il dans la nuque.

Je me sens enveloppée dans sa chaleur, il enfouit sa tête dans mon cou, je me sens aimée, c'est bon. Je remets le réveil, je caresse doucement du pouce son bras qui m'entoure. Je recule un peu mon visage pour pouvoir le contempler, je l'aime. Il compte tellement...

Puis doucement, la peur monte dans mon coeur. Pourquoi ce matin j'ai peur qu'il se lève? Pourquoi ce matin, je n'ai pas envie qu'il parte travailler.

- Oula, j'ai réunion avec le big boss ce matin bébé, je ne dois pas trainer, me glisse-t-il en sortant du lit, déposant un doux appuyé baiser sur mon front.

Il est sous la douche et je l'entends chantonner. J'ai peur, pas envie qu'il parte ce matin. Mais je ne peux quand même pas faire un caprice? Il l'a dit, une réunion importante l'attend.

Je le rejoins dans la cuisine, il boit son café, le regard dans le vide, face à la fenêtre. Je me colle à son dos et l'enlace, il pose sa main sur la mienne : hummmm, je t'aime mon ange.

Je lui réponds : je t'aime mon coeur.

- Ça ne va pas? Son ton est inquiet.

Comment lui dire que ce matin j'ai peur et que je ne veux pas qu'il passe la porte, de peur que quelque chose se passe, de peur de ne plus jamais me réveiller à ses côtés, ne plus entendre sa voix, plus sentir sa douceur, son amour... Je dois lui dire.

Je le regarde enfiler sa veste, il me sourit. Je m'approche pour l'embrasser.

Il prend tendrement mon visage entre ses mains : recouche toi un peu, tu as l'air épuisée ce matin, tu as encore un peu de temps il est tôt, ça va aller? Son regard est de nouveau inquiet.

Je tente quelque chose : s'il te plaît soit prudent, d'accord? Je ne sais pas j'ai dû faire un cauchemar dont je ne me souviens pas mais j'ai un mauvais pressentiment ce matin, j'ai peur de laisser partir au boulot.

Il sourit, son regard dans le mien : je t'aime, on se retrouve ce soir, ici même. Tout ira bien, ok? Je file, ça fait mauvais genre d'arriver en retard quand c'est le big boss qui préside. Je te promets de faire attention.

Il passe la porte, le regarde descendre la volée de marche. Avant de monter dans l'ascenseur il se tourne vers moi, un clin d'oeil, un sourire, je lis sur ses lèvres : je t'aime...

Il disparait dans l'ascenseur, je ferme la porte et mon coeur se serre. Allez, on se rassure. Tout ira bien. C'est rien.

Je me prépare, je file à la douche à mon tour. J'avale rapidement un fruit et en un rien de temps je suis dans la voiture, pour une fois je serai en avance, de toute façon je rumine à la maison.

Mon téléphone sonne, un SMS.

- Bien arrivé! ;)

Il me connait bien, il sait que je m'inquiète. La journée file et j'ai hâte de le retrouver. Retour à la voiture, enfin à la maison. Un oeil sur la pendule de la cuisine, il sera bientôt là.

Je prépare quelques trucs à grignoter. Mon téléphone sonne : c'est lui, je souris intérieurement.

- Dis moi que tu es sur le retour, mon amour!

- Allo ? Vous êtes le dernier numéro utilisé, vous connaissez le propriétaire de ce téléphone?

Mon coeur se serre, ce n'est pas sa voix. Tout tourne autour de moi, non, non, non.

- Allo? Vous êtes toujours là?

- Oui, je suis sa compagne. Vous êtes qui? Où est-il? Qu'est-ce qui s'est passé?

- Calmez-vous Madame, je suis pompier. D'abord, il va bien. Il a eu un accident de voiture mais il n'est que légèrement blessé, pas d'inquiétude. Il a été emmené à l'hôpital près de chez vous et il était conscient.

Je remercie et je raccroche, je prends la voiture en tremblant. Il a dit : il va bien.

Je m'en fiche. Je veux le voir, là, tout de suite. J'ai du mal à respirer. OK, on se calme.

Une chance, l'hôpital est à dix minutes. Les dix minutes les plus longues de ma journée.

Je vais à l'accueil, on m'indique la chambre. J'arrive devant la porte, je frappe.

- J'aurais dû t'écouter, désolé de t'avoir fait peur...

Je ne le laisse pas finir, je me jette à son cou. Tu es là, c'est tout ce qui compte.

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