Lundi 16 mars 2020, 20h00.
Françaises, Français, le Gouvernement a pris des dispositions fermes. Les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les universités sont fermées. Les restaurants, tous les commerces non-essentiels à la vie de la Nation ont également clôt leurs portes. Les rassemblements de plus de 100 personnes ont été interdits. Jamais la France n'avait dû prendre de telles décisions en temps de Paix. A tous ceux qui ont bravé les consignes, je veux dire ce soir très clairement : vous pouvez transmettre le virus. Vous risquez de contaminer vos amis, vos parents, vos grands-parents, de mettre en danger la santé de ceux qui vous sont chers. Je vous le redis avec force ce soir : respectons les gestes barrières, les consignes sanitaires. Sans signe grave, contactons notre médecin traitant. N’appelons le Samu et ne nous rendons à l’hôpital qu’en cas de forte fièvre, de difficulté à respirer. Chacun d’entre nous doit à tout prix limiter le nombre de personnes avec qui il est en contact chaque jour. C’est la priorité absolue. J'ai décidé de renforcer les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire. Dès demain midi, nos déplacements seront très fortement réduits. Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible. Limitez au maximum ces contacts au-delà du foyer. Partout sur le territoire français, en métropole comme Outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets pour aller faire ses courses avec de la discipline et en mettant les distances d'au moins un mètre, en ne serrant pas la main, en ne s'embrassant pas, les trajets pour se soigner, les trajets pour aller travailler si le travail à distance n'est pas possible et les trajets pour faire un peu d'activité physique mais sans retrouver, là encore, des amis ou des proches. Toute infraction à ces règles sera sanctionnée. Il faut rester chez vous et limiter les contacts. C'est le plus important. Ce soir, je pose des règles nouvelles, nous posons des interdits, il y aura des contrôles. Mais la meilleure règle, c'est celle qu'en tant que citoyen, vous vous appliquez à vous-mêmes. Renoncez à voir vos proches, stoppez vos activités quotidiennes, vos habitudes. Je vous demande de rester chez vous. Je vous demande de garder le calme dans ce contexte. J'ai vu, ces dernières heures, des phénomènes de panique en tout sens. Il ne faut pas que les fausses informations circulent à tout va. Évitez l'esprit de panique, de croire dans toutes les fausses rumeurs, les demi-experts ou les faux-sachants. Cet effort est inédit mais les circonstances nous y obligent. Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire, certes : nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. Nous sommes en guerre. De jour comme de nuit, rien ne doit nous en divertir. J'ai décidé que toutes les réformes en cours seraient suspendues. Nous sommes en guerre. J’appelle tous les acteurs politiques, économiques, sociaux, associatifs, tous les Français à s’inscrire dans cette union nationale qui a permis à notre pays de surmonter tant de crises par le passé. Nous sommes en guerre. Nous avons décidé de réserver les masques en priorité pour l’hôpital et pour la médecine de ville et de campagne, en particulier les généralistes, les infirmières désormais en première ligne aussi dans la gestion de la crise. J'ai décidé que, dès demain, les taxis et les hôtels pourront être mobilisés. Nous sommes en guerre, oui. J'ai décidé qu'un hôpital de campagne du service de santé des armées serait déployé dans les jours à venir en Alsace. Les armées apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées. Nous sommes en guerre. Dès demain midi, les frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen seront fermées. Tous les voyages entre les pays non-européens et l'Union européenne seront suspendus. Nos compatriotes qui vivent à l'étranger doivent se rapprocher des ambassades et consulats et nous organiserons leur rapatriement. Cette crise sanitaire sans précédent aura des conséquences humaines, sociales et économiques majeures. Je vous demande des sacrifices. La France vit un moment très difficile. Nul ne peut en prévoir précisément la durée. À mesure que les jours suivront les jours, que les problèmes succéderont aux problèmes, il faudra nous adapter. Je vous demande de ne céder à aucune panique, d'accepter ces contraintes, de les porter, de vous les appliquer à vous-mêmes, nous nous les appliquerons tous, il n'y aura pas de passe-droit, ne cédez ni à la panique, ni au désordre. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Ne nous laissons pas impressionner. Agissons avec force, le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. Hissons-nous individuellement et collectivement à la hauteur du moment. Vive la République, vive la France !
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