Saissac, Aude

Les neuf personnes entourant le maître de cérémonie et sœur Marie des Anges avaient imperceptiblement resserré le cercle. Du pommeau de sa canne, l’officiant désigna deux des femmes. L’une d’entre elles était celle qui avait accompagné Mélodie dans la voiture. Elle était de taille moyenne, la silhouette sportive et avait des cheveux bruns, mi-longs. Sa robe descendait en dessous des genoux, mais était fendue sur un côté, jusqu’à la hanche. Le haut était largement ouvert sur le devant, dévoilant les rondeurs de ses seins. L’autre femme était plus grande, sa robe semblait faite pour un bal, descendant jusqu’au sol, mais le dos était totalement dénudé, une simple bande d’étoffe passant derrière le cou pour masquer la poitrine généreuse. Son visage était dur et son maquillage agressif. La nonne se dit qu’elle avait dû atteindre la cinquantaine.

— Débarrassez notre sœur de ses oripeaux monastiques et installez-là comme je vous l’ai expliqué.

La religieuse ne réagit pas. Elle savait qu’il était inutile de résister. Elle avait déjà vécu ces moments dans une autre vie. Elle se laissa mener vers le pentagramme.

— Laissez-lui son voile, ses cheveux doivent être horribles.

— Ça ne va pas être facile, répondit la plus âgée des femmes.

— Je m’en moque, coupez ou déchirez ce qui résiste.

Quatre mains s’affairèrent pour ôter les pièces du vêtement. La collerette blanche, puis le scapulaire et la tunique furent ôtés et jetés au sol. Mélodie les laissait faire, sans chercher à les contrarier, le regard fixé droit devant elle, au-delà des assistants.

— Mon Dieu, que ta volonté soit faite.

La camisole blanche n’était pas boutonnée, juste serrée par un cordon. Les deux femmes la firent glisser sur ses épaules, en la tirant vers le bas pour la faire passer sous ses hanches.

Lorsque la poitrine fut libérée, le maître s’approcha et posa l’extrémité da sa canne, en ivoire blanc, sur la peau mate du sein droit, soulignant sa courbure avant de remonter sur le gauche.

— Sœur Marie des Anges, vous avez encore de quoi damner un saint.

Puis il saisit brusquement le téton entre ses doigts et le serra fortement. Mélodie esquissa une grimace de douleur mais retint son cri.

— Enlevez-lui cette méchante culotte et attachez-là.

Pendant que les préposées exécutaient ses instructions, l’homme se rapprocha en boitant du petit groupe qui était resté immobile, tous attentifs au spectacle délivré sous leurs yeux.

S’approchant de l’un des assistants, il lui demanda :

— Tu as déjà baisé une nonne ?

— Non, jamais encore. Même pas durant le carnaval.

— Et tu n’as pas peur d’aller en Enfer ?

— L’Enfer, c’est ici et Polnareff a chanté « On ira tous au Paradis ».

— Peut-être, ou peut-être pas. Quelle importance ?

Se retournant vers l’une des femmes restées dans le groupe, une jolie blonde, très élégante dans une robe courte, il glissa une main entre les pans du décolleté, dévoilant un sein laiteux.

— Et toi ma belle, est-ce que tu m’accompagneras au Paradis ?

— Je ne suis pas particulièrement pressée, mais je suis prête à faire une partie du chemin ce soir.

La canne souleva la robe, jusqu’au pubis, sur lequel ne subsistait qu’une étroite bande de duvet doré. L’homme y glissa un doigt, avant de le porter à ses lèvres.

— C’est vrai, tu me sembles bien préparée.

Puis, il se dirigea vers la dernière des femmes, passant derrière elle. Celle-ci portait une robe ample, retenue par de fines bretelles croisées dans le dos. L’homme les dégagea des épaules. La robe tomba sur le sol, dévoilant un corps harmonieusement bronzé, des petits seins aux tétons saillants et un ventre plat. Une toison sombre, soigneusement taillée, ornait son pubis.

L’homme caressa les fesses rondes avant de passer son majeur le long du sillon, faisant frémir le corps dénudé lorsqu’il effleura l’œillet serré.

— Ce n’est pas pour tout de suite, détends-toi.

— Oui, Maître.

— Ne m’appelle pas Maître, je suis Cornelius pour vous tous et toutes.

Puis retournant vers le fond de la chapelle, il regarda la femme entravée.

— Dommage que tu ne sois plus vierge.