Chapitre 24
Toulouse, dix ans plus tôt
Maître Pujol-Lacrouzette avait passé une mauvaise journée. Il avait examiné les comptes de l’office avec le comptable et les chiffres s’étaient montrés cruels. Les bénéfices diminuaient dangereusement. Il avait plus que jamais besoin de faire rentrer de gros dossiers pour faire gonfler les honoraires. Il lui fallait absolument trouver un moyen de satisfaire Charles Van Den Brouck et lui permettre de réaliser son projet d’acquisition. Il s’était entretenu avec l’homme d’affaires en lui faisant part de quelques obstacles juridiques. VDB n’avait rien voulu entendre et lui avait proposé une commission complémentaire, sur un compte à l’étranger, en échange d’une conclusion rapide. Il n’avait pas le choix. Sa situation financière ne le mettait pas en situation de refuser.
Pour couronner le tout, on était jeudi soir, et l’invitation était pour le samedi. Il n’avait pas encore eu le courage de l’annoncer à Béatrice. Le notaire avait parfaitement compris que sa femme faisait partie du contrat tacite. Cela ne lui posait pas vraiment de problème moral, il en était même plutôt flatté dans son orgueil de mari, mais il craignait un refus sans appel de sa femme.
C’est donc préoccupé et morose qu’il rentrait chez lui à Labège. Il fut surpris de constater que la voiture de sa femme n’était pas dans le garage. Il était rare que Béatrice soit absente à son retour du travail.
Il déposa sa serviette dans son bureau avant d’aller se servir un verre en attendant le retour de son épouse. Curieusement, la cuisine était impeccablement rangée, mais aucune trace de préparation de repas n’était visible.
Il se servit un whisky qu’il emporta dans son bureau et alluma son ordinateur. Il avait à peine consulté sa messagerie qu’il entendit la porte d’entrée et la voix joyeuse de sa femme.
— Chéri, c’est moi. Désolée de rentrer tard, mais j’ai pris un moment pour faire quelques emplettes et prendre soin de moi. Je crois que tu vas aimer.
— Tu n’as rien prévu pour diner ?
— Non, comme je savais que j’allais rentrer tard, je me suis dit que nous pourrions aller en ville. Qu’est-ce que tu en penses ? Je pourrais en profiter pour te montrer mes achats, enfin, pas tous. Pour certains il faudra attendre un peu.
Le notaire était partagé entre sa mauvaise humeur et la joie simple de sa femme. Après tout, ça ne pouvait pas faire de mal de se détendre un peu.
— Oui, pourquoi pas. Tu sais où tu veux aller ?
— Une amie m’a parlé d’un nouveau bistrot près du Capitole.
— On ne peut pas stationner dans ce quartier, grogna le notaire.
— Ne sois pas si négatif, on ira se garer au parking Victor-Hugo et on finira à pied, il fait doux. Et puis si tu es gentil, en rentrant, je te montrerai ce que je me suis acheté.
— Pourquoi après ?
— Sois patient, tu verras bien.
— Tu sais que tu commences à m’exciter, toi ?
— Oui, oui, je crois que c’est le but recherché. Finis ton verre, je vais me changer et on y va.
Le notaire resta seul à méditer. Si sa femme était de si bonne humeur, peut-être serait-elle plus conciliante pour cette soirée chez VDB.
L’intéressée redescendit vingt bonnes minutes plus tard. Elle était métamorphosée. Le parfait fantasme de l’écolière japonaise. Béatrice avait noué ses cheveux en deux tresses, elle portait un corsage blanc dont les boutons ouverts laissaient deviner un soutien-gorge noir, une jupe plissée écossaise sur des bas résilles. En bas de l’escalier, elle enfila une paire d’escarpins à hauts talons.
— Je te plais ?
— Tu veux aller diner dans cette tenue ?
— Et pourquoi pas ? je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Je porte quand même une culotte.
— Euh, si tu le dis, bredouilla le mari.
— Bon, on y vas ? tu prends ta voiture, je ne peux pas conduire avec ces chaussures.
Le restaurant se situait dans les rues piétonnes partant de la place du Capitole. La devanture était minuscule, n’offrant au rez-de-chaussée que l’espace nécessaire à un petit bar où une jeune femme les accueillit avec un large sourire. Elle prit deux cartes et les pria de la suivre dans un petit escalier en colimaçon menant au sous-sol. Les tables étaient dressées dans une cave voutée, assez faiblement éclairée.
— Ça te plait mon nounours ?
— Oui, c’est plutôt sympa et puis dans la pénombre, ils n’auront pas trop envie de te mater.
— J’espère qu’ils en ont profité quand j’ai descendu l’escalier.
Dès qu’ils furent installés à leur table, un serveur vint leur proposer un apéritif.
— Un whisky, sans glace. Vous avez un malt tourbé ?
— Je peux vous proposer un Peat, c’est un whisky de l’ile de Islay ou un Nikka, un whisky japonais.
— Va pour le Peat.
— Très bien, et pour Madame ?
— Un verre de Prosecco, s’il vous plait.
— Je vous apporte ça tout de suite.
— Tu as vu comme son regard plongeait sur tes seins quand il a dit « et pour Madame » ?
— Et alors, je suis heureux qu’ils plaisent. Toi, tu ne les vois plus.
— C’est pour ça que tu t’es habillée comme ça ? Pour me rendre jaloux ?
— Non, pas du tout, en fait c’est un défi avec mes amies. D’ailleurs, je demanderai au serveur de nous prendre en photo tous les deux.
— Tu n’as rien de mieux à faire de tes journées ?
— Et bien si, justement. Comme je m’ennuie un peu j’ai décidé de reprendre mes études de droit pour devenir avocate. Comme ça, moi aussi je pourrai rencontrer des gens intéressants, comme ceux avec qui tu fais des affaires.
— Ce n’est pas un peu tard ?
— Pourquoi, je n’ai que trente cinq ans et habillée comme ça, j’en fait dix de moins, non ?
— Tu parles sérieusement ?
— J’ai déjà fait trois ans de droit, et j’ai pratiqué un peu dans un cabinet. Ce n’est pas insurmontable. C’est l’affaire de deux ans au maximum.
— Et tu ferais ça où ?
— La fac de droit est à deux pas d’ici. Tu devrais le savoir.
— J’ai fait mes études à Paris.
Le tabellion se dit qu’il avait intérêt à maintenir son épouse dans un si bon état d’esprit et changea de tactique.
— C’est une excellente idée. Je connais beaucoup de monde au barreau, je n’aurai aucun mal à te trouver un stage, mais il faudra que je t’achète une autre tenue.
— C’est vrai que la robe d’avocat est moins sexy !
— Sauf si je sais que tu n’as rien dessous.
— Je suis contente que tu sois d’accord. Et puis si je ne suis pas avocate, je pourrais devenir notaire.
— Ce sera beaucoup plus ennuyeux.
Le garçon étant de retour avec les boissons, la conversation fut interrompue.
— S’il vous plait, je pourrais vous demander de nous prendre en photo tous les deux ?
— Oui, bien sur.
Béatrice lui tendit son smartphone.
— Attendez une seconde !
Elle ouvrit un bouton supplémentaire sur son corsage, dévoilant largement la dentelle noire et le galbe de sa poitrine.
— Voila, comme ça ce sera bien.
Le serveur prit deux clichés et lui rendit l’appareil.
— C’est bon comme ça ?
— C’est parfait, vous êtes un amour.
— Pourquoi est-ce que tu allumes ce pauvre garçon comme ça ?
— Je suis d’humeur joueuse ce soir. Pas toi ?
Le diner se poursuivit dans cette ambiance un peu étonnante. Le notaire ne se souvenait pas avoir jamais vue son épouse dans un tel état d’esprit. Dans la rue, elle se colla contre lui, se frottant comme une chatte. Dans la voiture, à peine assise, elle posa la main sur le sexe de son mari.
— J’ai envie de faire l’amour.
— Pas ici quand même ?
— Non, à la maison, rentrons vite.
Le trajet de retour fut difficile pour le conducteur. Sa femme ne lui laissa aucun répit, continuant de lui masser la bite au travers de son pantalon. L’érection contenue pas le vêtement en était devenue douloureuse. Par chance pour lui, à cette heure, le trajet fut rapide.
À peine la porte franchie, Béatrice balança son sac et son manteau au pied de l’escalier et entreprit de libérer le membre gonflé.
— Attends, montons dans la chambre.
— Non, je te veux ici et maintenant.
Béatrice prit la verge gonflée dans sa bouche et entreprit une vigoureuse fellation. Après quelques minutes de ce traitement, le notaire était au bord de l’extase.
— Ne t’arrête pas maintenant.
— Je ne veux pas que tu jouisses, je veux que tu me baises.
La jeune femme appuya le buste sur le dossier d’un fauteuil du salon, remonta sa jupe et fit glisser sa culotte noire sur le côté, libérant l’accès à son vagin déjà bien humide.
— Vas-y, à fond !
Le mari ne se fit pas prier et s’enfonça d’un coup avant de commencer de rapides va-et-vient. Il ne lui fallut pas longtemps pour éjaculer dans le ventre de sa femme.
— Déjà ? Tu ne vas pas t’en tirer comme ça.
Se retournant, Béatrice ajouta :
— Si ta queue est fatiguée, fais-moi jouir avec ta langue.
— Je ne comprends pas, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu n’es pas comme ça d’habitude.
— Ça ne te dérangeait pas l’autre soir de voir toutes ces femmes se faire prendre comme ça. Elles avaient l’air d’y prendre du plaisir. Ton ami, ce Van Den quelque chose, et bien figures-toi qu’il m’a appelée cet après-midi. Il voulait savoir si nous étions toujours bien d’accord pour samedi soir. Tu avais oublié de m’en parler ? Quand pensais-tu le faire ? Tu avais peur de ma réaction ? Et bien ce n’est plus nécessaire. Je lui ai dit que nous étions toujours partants. Et je lui précisé qu’il s’en souviendrait. Allez, vas-y lèche moi bien !
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