Chapitre 42
Saissac, dix ans plus tôt
*** Explicite ***
Mélodie et Solange firent un dernier tour des salles du château avant de s’offrir un moment de repos. Depuis près de quatre semaines, elles avaient passé le plus clair de leur temps à aménager et décorer les différentes pièces destinées à accueillir les activités proposées aux stagiaires. Henri et Amélie s’étaient chargés des locaux communs et des quelques chambres destinées aux séminaires résidentiels.
Au rez-de-chaussée, un petit salon accueillait l’espace massages avec deux tables installées côte à côte, dans une ambiance cosy, aux lumières tamisées. Une installation discrète pouvait diffuser des musiques apaisantes, des huiles essentielles distillaient une légère sensation olfactive.
Au premier étage, une grande chambre était dotée d’un grand lit circulaire, permettant les plaisirs pluriels.
La chapelle située à quelques dizaines de mètres du château proprement dit accueillait les jeux plus sévères. Domaine de prédilection de Solange, elle initiait les adeptes à toute une palette de situations allant des simples joutes de domination à des disciplines mettant en œuvre des accessoires s’inspirant des salles de travail de l’Inquisition médiévale.
Après l’internement de Béatrice, à la mort de son mari, Solange avait doucement repris en main son amie, les travaux d’aménagement avaient largement contribué à son rétablissement. L’humiliation du notaire, lorsque la police avait fait une visite au Busca et qu’il avait été surpris alors qu’il se faisait sodomiser par une femme, équipée d’un énorme gode ceinture, avait totalement brisé le peu de force mentale qu’il lui restait, ne lui laissant qu’une issue pour éviter la déroute totale. Béatrice s’en était sentie responsable, jusqu’à ce que Solange lui fasse prendre conscience des bénéfices de la nouvelle situation. Leur couple avait commencé à partir à vau-l’eau dès lors qu’ils avaient participé aux soirées libertines de Cornélius. Béatrice s’était émancipée, alors que son mari se trouvait ravalé au rang de simple voyeur de ses performances érotiques. Sous la férule de Cornélius et de Solange, Mélodie étaient devenue l’égérie des nuits du Busca, toute à la fois initiatrice et amante soumise aux fantaisies des disciples de Cornélius. Libre de toute attache Béatrice était alors devenue Mélodie, à plein temps.
Redescendues dans le salon de réception, Mélodie passa derrière le bar pour servir deux petits verres d’un très vieux rhum. Le champagne serait pour plus tard. Les premiers stagiaires n’arriveraient pas avant une heure ou deux. Cornélius serait satisfait. Cette inauguration s’annonçait parfaite.
— Viens à la chapelle avec moi, proposa Solange. Je veux que tu sois ma première invitée. C’est à toi que cet honneur revient de droit.
— Tu ne crois pas que Cornélius voudra avoir la primeur du lieu ?
— C’est moi qui suis la Maîtresse de la chapelle. C’est toi que je veux. Cornélius n’en saura rien si tu ne lui dis pas.
— Bien Maîtresse, j’obéis.
Solange éclata de rire.
— Ma chérie, tu es incroyable. Tu n’es pas ma soumise, tu es mon amie.
— Allons-y vite l’heure tourne.
Les deux femmes se dirigèrent vers la chapelle en se tenant par la main et en riant.
— Par quoi veux-tu commencer, demanda Solange.
— Restons soft, si tu veux bien, je ne veux pas de marques ce soir.
— Alors, que dirais-tu de ceci ?
Solange désigna la croix de Saint André, un espar de bois sombre, rehaussé de cuir rouge et de gros clous de cuivre. Des bracelets pendaient à des chainettes aux extrémités des branches. Mélodie se déshabilla totalement et prit place, les bras tendus au dessus de la tête, les jambes largement écartées. Solange entrava les quatre membres et contempla son amie impudiquement ouverte, totalement vulnérable. Elle choisit une cravache flexible, terminée par une pièce de cuir, pour caresser les seins puis les cuisses, avant de parcourir le sillon, cherchant le bouton encore caché. Mélodie l’encourageait de la voix et du regard, réclamant d’avantage. Sa Maîtresse se dévêtit rapidement et s’équipa d’un harnais de cuir noir, muni de deux appendices, l’un à l’intérieur, pour elle-même, et l’autre, plus imposant pour pénétrer son amie.
— Baise-moi ! supplia-t-elle.
Solange s’approcha et plaça le substitut de pénis à l’entrée de son sexe, guidant la pénétration de la main avant de débuter ses mouvements. Mélodie propulsa son bassin en avant, pour ressentir pleinement les sensations au plus profond de son corps. Solange se colla contre elle, lui prenant les fesses pour la dominer totalement, ventre contre ventre, seins contre seins. Mélodie parvint à lui arracher un baiser avant de sombrer dans la jouissance.
— Viens, il faut que l’on aille se préparer maintenant, nos invités vont arriver.
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