Une porte qui se ferme. 

Le noir. 

La peur. 

Et puis des sons sourds. 

Les parois tremblaient. 

Des hurlements d'hommes, de femmes, d'enfants. 

Secouée de droite à gauche, puis de haut en bas. La tête à l'envers. Des grondements terrifiants comme ceux d'une bête monstrueuse résonnaient dans son cerveau. Anna mit les mains sur ses oreilles. la jeune fille les entendait toujours. La bête avait faim et son repas avait commencé. 

Son père l'avait mis là alors que tout s'écroulait autour d'eux. Elle pleurait. Elle ne voulait pas le laisser seul. Ils s'étaient regardé, un instant, le dernier. La porte avait claqué. Elle a crié. 

Et maintenant elle tombait à nouveau et percutait les parois de son refuge. C'était douloureux, mais l'angoisse, qui étreignait sa poitrine, était pire. Sa respiration était devenu difficile. Puis tout stoppa. Anna essaya de reprendre son souffle mais elle paniqua. L'air manquait. Elle donna des coups contre la paroi.

Coups de pieds.

Coups de poings.

La jeune fille hurla. 

La porte du frigo céda. L'air entra dans ses poumons. Brûlant. Allongée sur le dos , le ciel était rouge sang.  La jeune fille se releva. Un paysage de désolation.

Des ruines.

Des immeubles allongés sur le sol

Des volutes de fumées noires. Mais aucun corps. Personne. Et ce rugissement toujours présent.

Elle sortit de son refuge. Le vent chaud lui rougit les joues. Elle s'avança prudemment.

Quelque chose bougeait. Une chose énorme.

Et la jeune fille la vit. Elle existait.

La bête était là, immense, monstrueuse.

Et elle mangeait le monde. 

Anna tomba à genoux et le monstre l'avala.