A la tombée du jour
Oh la douceur du soir, après une journée tumultueuse... Couleur aux nuances lentement estompées, chaleur en decrescendo, sons en suspens, sentiment d'éternité.
L'ombre enveloppante, sourde aux soucis et contrariétés. Et l'odeur des champs au loin, aux volutes de fumée. Peut-être un orage tout proche... mais aucun nuage sombre ni souffle glacé. Seule l'obscurité délicieusement annoncée, pas à pas, encore chaude de cette longue journée d'été.
L'heure bleue et Guerlain à mes côtés.
Souvent, au fond du souvenir, la naissance d'un frisson, d'une larme, d'un spasme ou d'un cri. Puis l'éveil d'une conscience, un remords, un chagrin, un désespoir. Dans quel ordre, quel but, pour quel avenir avorté... sans importance.
Là, Guerlain, multiples portes et trousseau de clefs.
Dans l'air du temps, à l'unisson des fragrances, dans l'insouciance et le refus des sermons, voici l'enfance, par bouffées, par bonheur et par monts et par vaux.
Belle échappée, au-delà du présent, au-delà des prisons. Comme un coureur à travers les multiples saisons.
Que de moments, nombreux et rassurants, autour de l'âtre et ses hivers si blancs.
Rien que la pénombre autour de la clarté, et cette lueur bleutée...
L'heure bleue, prélude au songe d'une nuit d'été.
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