Au pied d'un olivier, Lucas s'était allongé. Il admirait le ballet des oiseaux au travers de des branches argentées. Les volatiles habiles gazouillaient un air guilleret facile à chantonner. Leur plumage aux couleurs de l'orage attrait le regard. Sur le chef de l'escadrille se tenait en équilibre un lutin dans son costume vert sapin. Quand il aperçut le jeune homme bien plus haut que trois pommes, il se laissa tomber et atterrit sur son pouce. Surpris, Lucas le laissa échapper et le nouvel arrivant termina sa course sur les genoux de l'adolescent. Quelle frousse pour le petit bonhomme en mousse ! Il se pencha pour s'assurer qu'il ne s'était rien brisé. Il s'en voudrait de ne pas avoir assurer l'atterrissage.
- Ne t'es-tu rien cassé ? demanda-t-il inquiet.
- Il s'en est fallu de peu, mais tu as su me rattraper à temps.
- J'aurai été chagriné de vous voir choir.
- J'apprécie ta bienveillance à mon égard mon enfant.
- Quelque soit la cause, il faut se donner les moyens de ne pas décevoir.
- Parfois, il est plus aisé d'ignorer les malheureux.
- Quelle bêtise que de fermer les yeux !
- Toi, mon petit gars, tu me plais.
- Au plaisir de vous rencontrer, être des forêts.
- Appele moi Saturnin, je suis un simple messager.
- Ravi de te connaître, pourrais-tu me dire comment je suis arrivé là ?
- Ah, ça c'est un secret.
- Alors as-tu une missive pour moi ?
- Bien mieux que ça, j'ai un projet taillé pour toi.
- Quel est-il si ce n'est pas indiscret ?
- Tu devras patienter, je ne peux rien te révéler.
- Tant de mystère dans un si petit commentaire.
- C'est ainsi dans notre univers, nous ne sommes pas terre à terre.
- Ce lieu emprunt d'histoires et de légendes est un petit coin de paradis.
- Il sera avant tout ton nid.