Heureuses nouvelles
Je suis assise avec OGaby et Falco dans le salon. Nous discutons tranquillement en prenant le thé, tandis que Livaï se repose dans sa chambre après sa séance de rééducation. Je constate d'ailleurs :
- Il se débrouille de mieux en mieux. Il n'aura bientôt plus besoin de son fauteuil roulant.
- Oui, confirme le blond, il a fait d'énormes progrès en un an.
- Il est maintenant capable de se mettre debout et de faire quelques pas sans appui, même s'il ne peut pas parcourir de longues distances seul. Ses jambes se fatiguent assez rapidement bien qu'il reprenne petit à petit en endurance.
- Ne nous décourageons pas, dis-je à l'intention de Gaby qui vient de prendre la parole. Je suis sûre et certaine qu'il pourra bientôt se déplacer aussi librement et avec autant d'agilité qu'avant.
Les deux adolescents acquiescent, souriants. C'est alors que j'entends un bruit au niveau de la porte d'entrée. Je me lève pour vérifier de quoi il s'agit et constate qu'une enveloppe a été glissée à travers l'ouverture de la boite aux lettres qui est incrustée dans la porte en bois. Je la ramasse et mes yeux bleus s'illuminent lorsque je lis le nom de l'expéditeur :
- C'est une lettre d'Armin ! m'exclamé-je en revenant dans le salon.
Gaby et Falco se précipitent à mes côtés pour découvrir avec moi le contenu de l'enveloppe. J'ouvre cette dernière avec des mains tremblantes. Je suis heureuse d'avoir des nouvelles de mon ami ! J'espère seulement qu'elles sont bonnes . . .
Je déplie la feuille et en lis le contenu à voix haute :
"Chère Éléonore,
Comment vas-tu ? J'espère que vous vous portez tous très bien et que l'état de santé de Livaï s'améliore. De notre côté, tout va pour le mieux.
Comme tu le sais, nous nous sommes rendus sur l'ile de Paradis pour raconter notre histoire à nos concitoyens et leur expliquer les véritables motivations d'Eren et la raison pour laquelle nous avons été contraints de l'arrêter.
Le débat fût long et tumultueux. La plupart étaient sceptiques et il nous a fallu beaucoup de temps et de patience pour tous les raisonner et les convaincre de la véracité de nos propros, mais ça n'a pas été vain. J'ai en effet le bonheur de t'annoncer qu'après plus de trois ans d'exil, nous pouvons enfin rentrer chez nous en toute sécurité.
Pour ma part, je compte bien rester sur cette ile. C'est mon chez moi de toujours et je suis ravi d'enfin le retrouver ! Je le quitterai sans doute à nouveau pour nos voyages diplomatiques ou autres, mais j'y reviendrai à chaque fois. Après tout, on n'est jamais mieux que chez soi, pas vrai ?
En parlant de retrouvailles, j'ai revu Mikasa. Depuis qu'elle est revenue sur l'ile après notre dernière bataille pour enterrer tes frères sur la colline, elle y est restée, veillant sur leurs sépultures chaque jour.
Quant à Jean et Conny, ils ont enfin pu retrouver leurs parents. Que ce fût émouvant de voir ce dernier serrer sa mère dans ses bras après plus de dix ans de séparation !
Au final, je pense qu'il n'y a que Pieck, Annie et Reiner qui retourneront sur le continent mahr afin de rester auprès de leurs familles et ils ont bien raison.
Et toi ? Tu reviendras, n'est-ce pas ? Généreuse et altruiste comme tu l'es, je sais que tu aimerais rester pour aider encore au rétablissement du continent en continuant à te rendre avec nos amis dans les terres toujours désolées pour planter fleurs et arbres et apporter nourriture, soins, vêtements et autres cadeaux aux populations vivant encore dans les camps dans l'attente que de nouvelles maisons et villes soient construites pour les accueillir, mais je sais aussi à quel point Paradis te manque. C'est pourquoi je tenais à t'écrire cette lettre aussi vite que possible pour que Livaï et toi puissiez nous rejoindre.
Préviens-nous du jour de votre départ pour que l'on puisse venir vous accueillir sur le port. En espérant qu'il arrivera bientôt.
En attendant, portez-vous bien.
Avec toute notre amitié,
Armin Arlelt"
Mes yeux s'illuminent de joie et un grand sourire se dessine sur mon visage, tandis que je m'exclame :
- Ils ont réussi ! Nous pouvons enfin rentrer chez nous !
Falco et Gaby sourient, partageant ma joie. Ce dernier déclare :
- Monsieur Livaï sera si content d'apprendre cette nouvelle !
- Oui, confirmé-je, il faut absolument que je monte le lui annoncer !
- Ne te fatigue pas, dit une voix grave dans notre dos, j'ai déjà tout entendu.
Nous nous retournons pour voir Livaï qui se tient debout sur le seuil de la porte. Nos yeux s'écarquillent de surprise. S'il se tient là alors que nous l'avons laissé dans sa chambre un peu plus tôt, cela veut dire qu'il a traversé le couloir et descendu l'escalier seul. Et s'il est capable de descendre un escalier seul, alors tout le reste est à sa portée ! Il est enfin rétabli !
Mon visage s'illumine d'un autre sourire et je me précipite vers Livaï pour me jeter dans ses bras. Ce dernier tombe à la renverse sous mon poids.
- Doucement ! proteste-t-il en en posant une main sur mon dos.
- Excuse-moi, c'était plus fort que moi. Tout ce bonheur en si peu de temps !
Les larmes me montent aux yeux. Il les essuie avec son pouce en disant :
- Ne pleure pas. Tout va bien, maintenant. Tes efforts ont payé. Grâce à votre soutien, je suis à nouveau capable de marcher par moi-même. Merci à tous.
- Ne nous remercie pas. Je suis heureuse d'avoir pu t'être utile. Et je le suis encore plus de savoir que nous rentrerons bientôt chez nous, sur notre ile.
- Tu n'as donc pas l'intention de rester pour aider au rétablissement du continent. . .
- En tant qu'ambassadeurs, nous pourrons continuer à aider tous ces gens à se remettre du désastre qu'ils ont subi plus de trois ans plus tôt. Nous pourrons tenter d'établir une alliance entre nos pays. Si Paradis leur offre officiellement son aide et son soutien, les liens entre les eldiens et les autres ethnies se renforceront. C'est dans notre intérêt à tous, nous le leur ferons comprendre, mais pour cela, nous devons rentrer à la maison et nous pouvons compter sur Onyankopon, Jelena, Falco, Gaby et les autres pour poursuivre nos efforts, en attendant, finis-je en me tournant vers les deux adolescents.
Ces derniers acquiescent avec des sourires confiants et déterminés.
- Tu te comptes parmi les ambassadeurs alors que tu as refusé de les accompagner dans leur mission diplomatique, malgré que la Coalition voulait que tu fasses partie de cette ambassade ? s'étonne-t-il en levant un sourcil.
- C'est vrai, ils étaient persuadés qu'envoyer leur princesse ferait pencher la balance de notre côté, mais j'ai aussi quitté l'île pour arrêter Eren et le grand terrassement contre l'avis de la majorité de la population. J'étais donc aussi une traîtresse à leurs yeux, jusqu'à ce qu'Armin et nos amis parviennent à les convaincre du contraire. J'ai donc pensé que ma présence ne changerait pas grand chose et je ne m'étais pas trompée. Voilà pourquoi j'ai péféré rester ici afin de continuer à aider à ton rétablissement et à celui du monde et j'ai bien fait, au vu du résultat. Cependant, cette mission diplomatique n'est pas encore terminée. Maintenant que tu es enfin rétabli, j'ai bien l'intention de rentrer pour retrouver ma patrie et les êtres qui me sont chers, mais aussi pour aider à achever notre mission : établir des relations amicales, ou tout du moins cordiales, entre Eldia et le reste du monde, afin de préserver la paix pour laquelle mes frères se sont sacrifiés, la paix pour laquelle nous nous sommes battus pendant tant d'années et la paix dont je rêve depuis toute petite.
- Que comptes-tu faire, ensuite, quand nous aurons mené cette mission diplomatique à bien, dans l'optique où nous réussissons ?
Je souris, parce que plus qu'une question, cette phrase est une affirmation : il compte rester à mes côtés et me soutenir dans l'accomplissement de cette tâche.
- Nous en avons déjà parlé, plus de sept ans plus tôt. Ne me dis pas que tu as déjà oublié. Je t'avais dit qu'une fois la paix revenue, je réaliserai mon rêve de devenir médecin. Je n'ai pas changé d'avis.
- Tu n'as même jamais changé, depuis que je te connais. Bon, j'imagine que ce médecin aura besoin d'un endroit où déguster une bonne tasse de thé à la menthe. . .
Je lui souris tendrement, émue qu'il se souvienne de mes paroles exactes plus de sept ans plus tard, lorsque la voix quelque peu triste de Falco retentit :
- Vous allez nous manquer.
- Oui, nous avons passé tant de bons moments ensemble ! C'est dommage de devoir se séparer, continue Gaby.
- Oh, nous nous reverrons, les rassuré-je en me levant pour les serrer dans mes bras.
- En attendant, dit Livaï en se relevant, tu ferais mieux de répondre à la lettre d'Armin.
- Oui, je dois les informer du jour de notre départ pour Paradis et leur annoncer ton rétablissement. Ils seront contents pour toi, tout comme je le suis.
- Je n'en doute pas.
Oui, quel bonheur de voir mon cher Livaï rétabli ! Rien ne pouvait me faire plus plaisir que cela ! Je suis heureuse de savoir que je suis celle qui l'a soignée et qui a contribué à son rétablissement. Ce fût un véritable honneur d'être son infirmière.
Annotations
Versions