Comme tous les matins depuis qu'il était venu travaillé sur Drakken-1, Anton préparait son petit déjeuner. Deux oeuf d'Elgür à écailles, un grand verre de baies d'Illine, et une tartine de pain. Une tranche de lard grésillait doucement dans une poelle. Anton s'approcha et huma la douce odeur.So chat s'approcha de la table en ronronnant.
« Non, non, ce n'est pas pour toi ! » fit Anton en souriant.
Le chat bondit sur la petite cuisinière métallique. Alors que le Russe s'apprétait à le chasser, on frappa à la porte. L'animal parti se cacher sous une couverture rôsatre. Dans son exovision, il activala caméra de surveillance extérieure. Il reconnu le capitaine du vaisseau arrivé deux jours plus tôt, même si son apparence extérieure avait changé. Intrigué, et inquiet, il entrouvrit la porte duelques centimètres.

A peine la poignée enclenchée, Clothilde donna un coup d'épaule puissant dans la porte. Il braqua son pistolet sur Anton.
« Contre le mur !
Il parlait d'un ton ferme, sans élever la voix, pour ne pas attirer l'attention des voisins. Il referma la porte derrière lui. Il activa un brouilleur qui désactiva l'exovision d'Anton.
— Bien, on peut parler sérieusement , maintenant.
Le jeune Russe transpirait abondamment. Ses yeux tremblait, fouillaient la pièce, à la recherche d'une arme, d'une issue. Clothilde secoua la tête en claquant de la langue.
— Croits moi, ce n'est pas une bonne idée. A cette distance, j'te decendrait avant que tu ne fasses le moindre geste.
Anton avala difficilement sa salive. Clothilde balaya la pièce du regard. Constatant le nombre impressionant de photo de chat sur les murs, il dit :
—Où est-il ?
Comme Anton faisait semblant de ne pas le comprendre, il approcha le canon de son arme de sa tempe.
— Où est-il ?
— Là bas, sous la couette.
Clothilde souleva le bout de tissu et en attrappa le chat par la gorge. Celui tenta vainement de lui griffer le bras mais le thermotissu ne marquait même pas.
—Cet après midi, un vaisseau va arriver dans le système. Une navette de secoursAssure-toi d'être celui qui répondra à leur appel de détresse.. Tu la redirigeras vers Drakken-1. C'est compris ? Incapable de parler, Anton hocha la tête.
—Bien ! Ensuite, tu déclareras un état d'urgence sanitaire. Aucun vaisseau ne pourra quitter la station avant que je ne t'en donne l'autorisation, où tu ne retrouveras pas ton matou viviant. »

* * * * *

Quelques minutes à peine après l'heure prévue par Mouss', une navette de secours stoppa sa course dans le système Ξπ-4. Suivant les instructions du central, La capitaine guida la navette jusqu'au quai A-8 sur Drakken-1.
« Tu ne trouve pas qu'il avait l'air bizarre ? » demanda Clarinetta.
Tanya haussa les épaules. Elle n'avait rien remarqué. Elle voulait juste, après les épreuves traumatisantes sur le Dollhouse, claquer une partie de sa paye pour se remonter le moral. Elle rêvait d'un massage par un adonis, un vrai repas chaud accompagné d'une bonne bouteille d'alcool et d'un long bain. Elle avait déjà oublier la remarque de sa pilote, imaginant déjà le goût du vin coulant dans sa gorge.

* * * * *

Mouss' suivait les deux femmes à une distance respectable. Avec ses cheveux bleu et rose, il se fondait totalement dans la foule.Il enboyait en direct à Ed la position de leurs cibles. Le spatioport était vaste et très surveillé, ils ne pourraient pas les attaquer là. Les deux survivantes du Dollhouse se dirigèrent vers la porte Sud. Ed se mit en position, à quelques rues de là. Tanya et Clarinetta passèrent devant lui sans l'appercevoir. Il pointa son arme vers elle. Alors que son doigt se posait sur la détente, il fut désarmé par un policier en civil. Il se retourna vers cette menace innatendue et constata que l'homme était accompagné par trois de ses collègues. Ed jura intérieurement, envoya un message à Mouss' pour le prévenir et effaça de son exovision toutes les informatios concernant la mission en cours. Il mit ses mains derrière sa tête mais récolta quand même un puissant coup de poing dans le ventre.

« Vous êtes en état d'arrestation pour possession d'amre à feu de catégorie trois.
— Vous avez repéré sa cible ?
Un petit attroupement se formait autour d'eux.
— Alors, tu vas nous dire qui tu allais décendre ?
— Ta mère ! »
Simple et efficace. Ces deux mots déclenchèrent la rage du policier. Il envoya à Ed un coup de matraque tellement puissant qu'il s'évanouit, après avoir craché une gerbe de sang.

Mouss' hésita. S'il réveillait Nadia, alors qu'elle avait passé les deux derniers jours à leur préparer le terrain, il en entendrait parler pendant des semaines. Il devait se débrouiller seul, sans arme à feu. Il accéléra le pas pour se retrouver quelques mètres derrière les deux femmes. Alors qu'il s'approchait de Tanya, Clarinetta lui adressa un coup de pied amplifié par la puissance de ses bottes magnétques. Ed vola sur plusieurs mètres, lachant son arme au passage.
« Je te reconnais ! cria Tanya, incrédule. C'est toi qui a fait sauter la porte du sas sur le Dollhouse ! Tu vas payer pour ça ! Pour Kolom-Batur ! »
Elle ramassa le couteau, mais quand elle se retourna, Mouss' avait déjà pris la fuite. Clarinetta courrait derrière lui. Mouss' afficha le plan de Nadia dans son exovision. Il sema rapidement ses poursuivantes qui n'avaient aucune connaissance de la ville. A l'abri dans un petit bar, il commanda un café. La radio diffusait un message d'urgence. Un cas de contamination au Ra^io avait été détecté sur le dernier cargo de passage. Drakken-1 était en quarantaine jusqu'à nouvel ordre. L'information tira un soupir d'exaspération aux autres clients du troquet. Il échangea quelques messages avec Clothilde, mais alors qu'ils commençaient à préparer un plan B, Mouss' apperçut une escouade de policiers qui convergeait vers sa position. Il sortit les mains derrière la tête, après avoir prévenu son capitaine de sa capture.

* * * * *

Clothilde devait agir, rapidement et efficacement. Ses deux hommes venaient d'être arrêté, et il ne faudrait pas longtemps à une équipe d'enquêteur pour remonter jusqu'à lui. Il quitta l'hôtel et se dirigea vers l'Airedale, après avoir acheté un petit délice sucré pour Nadia.

* * * * *

Ed se réveilla avec un mal de tête bien mérité. Sa joue droite, terriblement douloureuse, était ornée d'un splendide hématome multicolore. Il arrivait à peine à ouvrir son oeil. Il était allongé à même le sol, dans une cellule. Ses mains étaient menottées. Il tenta de se relever mais la douleur et les entraves le maintinrent au sol, pour le plus grand plaisir d'un des gardes qui lâcha un éclat de rire gras.
« Ah, ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé dans cette situation...
A cause d'un sifflement dans son oreille, Ed mis du temps à reconnaitre la voix de Mouss'. Il attrapa la main tendue et se redressa difficilement.
— Il t'a pas raté, dis donc.
— J'ai connu pire, répondit Ed, rappelle toi des Neo-Nioz !
Mouss' sourit.
— Bon, comment on sort de là.
— Comme d'hab, je pense, on attend Nadia.
— Vos gueules ! hurla le policier de garde. Votre avocat vient d'arriver. »
Un jeune homme aux cheveux roses avec un costume trop grand pour lui entra dans la pièce. Les deux compères reconnurent immédiatement un des Vaisseaux de Nadia.

Le Vaisseau fit apparaitre une lame de carbone monocellulaire et trancha net le policier en deux. Il se jeta sur un autre et transperça son torse. Le dernier policier présent dégaina son taser. Les crochets ne pénétrèrent même pas l'épais cuir de l'humain modifié. Le Vaisseau découpa un barreau et le lança de toutes ses forces sur le prisonnier. Le tube en acier traversa le policier de part en part. Il s'écroula dans une flaque de son propre sang.
« Toujours aussi impressionante, Nadia !
— Suivez moi !
— Hey ! Hey ! Ouvrez nous ! hurlèrent les autres détenus.
— Allez vous faire foutre, on est pas là pour vous ! »
Armes en main, trois policiers arrivièrent, inquiété par les bruits. Le Vaisseau attrapa un des cadavres et s'en servit de bouclier. Il donna de grands coups de lames monocellulaires et commença un véritable massacre dans le comissariat.
« Allez, dépéchez-vous, la cavalerie va bientôt arriver ! Rendez-vous à l'Airedale ! »