Chapitre 7

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Versailles, Direction Régionale de la Police Judiciaire

Julie Delmas et John Hunt se présentèrent à la réception de la DRPJ comme convenu, à dix heures, et demandèrent le Commissaire Dupré. Ce dernier les reçut en compagnie d’un homme encore jeune à l’allure de baroudeur.

— Je vous présente le Commandant Ségafredi, chef de groupe de Police Judiciaire, qui sera votre mentor le temps de votre reportage.

Julie apprécia le physique avantageux du policier sans émettre de commentaire.

— Je suis Julie Delmas, reporter, et voici John Hunt, le photographe qui travaille avec moi.

Ange tendit la main à la jeune femme qui la prit avec fermeté, puis se tourna vers le photographe qui ne lui offrit qu’une poignée de main sans conviction.

Le commandant dévisagea le britannique et considéra sa tenue.

— Dans les bureaux, vous vous habillez comme vous voulez, mais je ne vous garantis pas que vous n’entendrez pas de remarques dans votre dos. Par contre, pour aller sur le terrain, je vous demanderai de porter des vêtements plus conventionnels. Maintenant, si vous voulez bien me suivre, je vais vous présenter le groupe.

Ange précéda les deux journalistes dans les corridors, prenant un malin plaisir à traverser des open spaces qu’il aurait pu éviter. Comme attendu, quelques remarques fusèrent dans son dos, certaines machistes ou homophobes.

— Bienvenue dans la Police Nationale ! Je ne vous cacherai pas que votre présence ici n’est pas particulièrement bien vue. Mon groupe fera son possible pour que les choses se passent bien, mais je n’ai pas la main sur les autres personnels.

— C’est déjà un élément d’information, répondit Julie.

— J’aimerais vous apporter une vision plus positive.

— Je rapporte ce que je vois et ce que j’entends. Rien d’autre.


Ange les fit entrer dans une salle de réunion. Il interpella Ivo et lui demanda de faire venir les membres de l’équipe. Comme le brigadier Demange venait aux nouvelles, le commandant lui demanda d’apporter du café pour tout le monde.

— Du thé pour moi, si vous avez, demanda le photographe.

— Bien sûr, Darjeeling, Earl Grey ou thé au jasmin ?

— Vous avez tout ça ?

— Non, en fait je crois qu’il reste juste une vieille boîte de Lipton dans un placard.

— Je m’en accommoderai, répondit Hunt vexé de s’être laissé piéger.

Lorsque tout le monde fût installé, le brigadier fit passer les cafés et la tasse de thé, ou plutôt l’eau chaude et la boîte jaune.

— Bien ! avant de débuter les présentations, je veux établir quelques règles sur lesquelles je serai intransigeant. Elles seront rappelées par ma hiérarchie à votre rédacteur en chef. Vous allez entendre ici et dans les couloirs des policiers parler d’affaires en cours. Il vous sera interdit de citer les noms des personnes mises en cause sans notre autorisation formelle. Les noms et les photos reconnaissables des membres de ce groupe ne doivent en aucun cas être publiés. Vous serez amenés à nous suivre lors d’interventions. Vous pouvez regarder et voir, mais vous ne devrez en aucune façon interagir avec les actes de procédure. Vous resterez à tout moment à proximité de l’OPJ que j’aurai désigné. S’il vous le demande, vous devrez immédiatement enfiler le gilet de protection que nous allons vous confier, ayez-le toujours avec vous hors de ces locaux. Est-ce bien d’accord ?

— C’est très clair, répondit Julie sans enthousiasme

— Et pour vous, le photographe ?

— Vous pouvez m’appeler John, si vous voulez, oui, je crois que j’ai compris.

— Dans ce cas, je vais laisser chacun se présenter puis Ivo Bratanic vous expliquera ce sur quoi nous travaillons en ce moment.


À la fin de la matinée, Ange était de retour dans son bureau quand le téléphone intérieur sonna. Le réceptionniste lui annonça un appel du Parquet.

— C’est le Procureur lui-même, précisa son interlocuteur.

— Passez-le moi.

Ange ferma la porte du bureau.

— Mes respects Monsieur le Procureur.

— Commandant, j’ai une mauvaise nouvelle, les gendarmes de Saint Germain en Laye ont retrouvé un quatrième corps dans un étang près d’Achères. Inutile de vous dire que l’affaire prend une ampleur décuplée. Je compte sur vous pour trouver le malade qui est derrière tout ça. Tenez-moi au courant, personnellement, de tout ce que vous pourrez trouver.

— Bien entendu, Monsieur le Procureur.

Ange se précipita dans la salle de réunion où l’équipe était encore en train de discuter avec les journalistes.

— Ivo, tu trouves un équipement pour nos amis et tu nous rejoins.

— Salma, avec moi. Jacques tu conduis. On file à Achères. On a une nouvelle victime.

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