Un rendez-vous atypique

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Je me languis depuis des lustres, l’échéance est toute proche. Nous sommes lundi. Mon entrevue avec Vanessa est prévue à 10 heures dans un troquet dont le nom évoque poétiquement un fruit de mer ou plus vulgairement un signe de féminité. Je vous laisse le soin de deviner avec ce petit indice supplémentaire, elles sont délicieuses à la crème ou marinières.

Selon Louis XVIII, « L’exactitude est la politesse des rois », mais nous sommes au 21ième siècle et ma galanterie naturelle me commande d’arriver avec 10 minutes d’avance. Diantre, elle est déjà là, assise en terrasse et me gratifie de son sourire à mon arrivée.

Nous échangeons quelques banalités dictées par la politesse, pour ensuite aborder des questions plus profondes. Nos échanges s’orientent rapidement vers sa situation professionnelle. Je m’enquiers de savoir si l’exercice de sa profession n’est pas trop contraignant. Elle me répond par l’affirmative et m’informe qu’elle partage son temps de travail entre un cabinet dentaire et un autre genre de cabinet, où l’ambiance est par essence plus décontractée que le dernier précité. Je veux parler d’un cabaret.

Interloqué, je choisis de donner une autre orientation à notre conversation pour aborder la question de savoir à quelles sortes d’activité elle aime s’adonner en dehors du cadre professionnel. Je résiste à la tentation de vous livrer sa réponse sans l’altérer. Je résiste également à la tentation de vous faire deviner quelles distractions occupent cette charmante jeune femme sans sombrer dans des clichés misogynes. Elle pratique ainsi la pétanque et se délecte de regarder les œuvres sanguinolentes du septième art accompagnée de quelques bières.

Je reste sans voix. Elle consulte alors sa montre et m’informe qu’elle est dans l’obligation de partir séance tenante. Elle me convie à la représentation qu’elle donne ce soir, vous l’aurez compris, nous ne parlons pas du dentiste. Je lui adresse mes sincères remerciements et l’enjoins à m’indiquer l’adresse dudit lieu. Ce dernier porte un nom tout à fait suggestif et évoque une chanson de Juliette Gréco de 1967. J’ai donc rendez-vous rue de Brétigny.

Je lui assure ma présence. Nous échangeons un baiser et je ne peux m’empêcher de la regarder s’éloigner, comblé.

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