Exotisme

de Image de profil de HelltheraHellthera

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Cela faisait longtemps que je n'étais pas retourné dans cette ville tranquille.

Je n'ai pas vraiment de maison. J'ai la bougeotte. Et un travail qui m'empêche de m'installer quelque part trop longtemps. Mais dans cette ville, je me sens presque chez moi. C'est un endroit sûr. Un havre de paix.

Ma voiture, comme un fidèle cheval, semble trouver son chemin toute seule. Je me gare, coupe le moteur, jette un dernier coup d'œil à l'intérieur de la vieille Chevrolet. Mon sac, avec mon arme dedans, est dans un compartiment secret et rien dans la voiture n'attirerait l'attention d'un voleur. Bien sûr, étant légèrement paranoïaque (!), j'ai un tout petit pistolet très moderne glissé sous ma ceinture au creux de mon dos.

Hors de la voiture, je la verrouille tout en tirant une cigarette de ma poche de poitrine et en l'allumant avec un vieux Zippo. Pas de cigares. Mes finances sont à plat. Ou quasiment. Jusqu'à ce que l'argent de mon dernier travail tombe sur mon compte en banque, j'apprendrai à vivre d’air pur. Donc, cigarettes. Et un verre de whisky. Ici, c'est peut-être du tord-boyaux, mais du moment qu’il cogne, je le prends. Ensuite, je peux me détendre.

Arrivé à la porte, je tire la dernière bouffée et enfouis le mégot dans le sable du cendrier extérieur. Interdiction de fumer dans la maison.

Je me sens timide tout d'un coup. Je fais le point sur mon apparence. Dans cette ville du Sud-Ouest américain, mon poncho n'a pas l'air trop déplacé. Même si le sarape délavé et le chapeau sont un peu de trop, ils sont quand même couleur locale.

Je pousse la porte et entre dans la maison chaleureuse. Je fais quelques pas à l'intérieur et puis je le vois.

Il me tourne le dos et la lumière dorée de la fin d'après-midi met des reflets cuivrés dans ses cheveux couleur de nuit. Ses longs cheveux couleur de nuit. Bon Dieu j'adore ces cheveux ! Il les a attachés avec un ruban de soie vert et or qui flotte à chacun de ses mouvements tandis que ses cheveux se balancent ici et là.

Ai-je fait du bruit ? Il tourne la tête, me jetant un regard séducteur par-dessus son épaule, et bat lentement de ses longs cils soyeux sur ses yeux en amande. J’ai chaud, d’un coup.

Il fait soudain volte-face, ses longs cheveux fouettant l'air et retombant de nouveau dans son dos. Ma gorge est un peu sèche. J'ai du mal à avaler ma salive.

Il fait quelques pas en avant, marchant avec la même grâce létale que l'un des grands félins. Fluide, précis, déterminé. Pour moi, il est comme une panthère noire. Beau et mortel.

Il s'arrête et commence à déboutonner sa chemise, me donnant un aperçu alléchant de son torse. Je vois une étendue de peau dorée sans défaut et des pectoraux bien définis.

La bête sous ma ceinture se réveille.

La chemise tombe au sol en un tas de soie ivoire. Il bouge avec la grâce d'un danseur, exhibant sa silhouette, ses muscles, son tatouage. Deux dragons japonais bleus enlacés autour de son bras gauche musclé. Le dessin est d’une délicatesse exquise.

Puis, très, très lentement, il dégrafe son pantalon, en lycra noir très ajusté qui brille avec l'éclat du satin de soie.

Mon propre pantalon est trop petit maintenant, surtout juste sous ma ceinture. Je réarrange le sarape pour cacher ce renflement inconvenant. Dieu merci pour ce vêtement si commun ici.

Il se retourne à nouveau, exhibant son dos musclé, ses larges épaules et ses hanches étroites. Puis il manque me donner une crise cardiaque en se penchant en avant, ne pliant qu'à la taille, et en abaissant son pantalon jusqu'aux chevilles, me montrant un cul parfait orné par la fine lanière d'un string caché entre ses deux fesses.

Mon pantalon est maintenant deux ou trois tailles trop petit et la bête endormie est définitivement réveillée. Ma gorge est aussi sèche que la Vallée de la Mort au plus fort de l'été. J'ai l'impression que mon cerveau ne reçoit pas assez de sang. Penser est un défi.

Il se retourne à nouveau, offrant son corps à mes regards. Rien de vulgaire, à part le léger renflement qui n’a pas encore atteint l’indécence du mien. Il bouge, se pavane, mais comme s'il s'agissait d'une réflexion après coup. Tous ses muscles ressortent sur cette peau dorée parfaite : abdos, pectoraux et leurs frères… Il a un corps magnifique. Et il le sait.

Je m'avance, les yeux rivés sur son ventre, juste au-dessus du string, où la dernière paire d'abdos est nichée au sommet du plus beau V que je n’aie jamais vu.

De ma poche je sors un billet de vingt dollars et le glisse dans l'élastique de son string puis je me retourne et pars, mon verre de tord-boyaux local oublié sur le dessus du bar.

J'ai une érection horriblement gênante et je n'arrive pas à réfléchir correctement quand je sors de chez Monsieur Pierre, le seul club de cette ville avec des danseurs exotiques masculins. La seule raison pour laquelle je reviens dans cette ville au milieu de nulle part.

Je marche jusqu'à ma voiture à grandes enjambées et m'assois au volant dès que je peux. La chaleur à l'intérieur est étouffante, alors je baisse la vitre du conducteur. Je vous ai dit que la voiture était vieille. Pas de climatisation, pas de vitres électriques… Pas de GPS ni de tracker. Paranoïaque? Ah !

Mon érection palpite dans mon pantalon, exigeant une libération immédiate. Que dois-je faire? Me branler dans la voiture ou aller au bordel pour une pipe ? Aucune de ces solutions ne me convient. Je vis comme un moine depuis trop longtemps. J'ai besoin de plus qu’un simple soulagement rapide. Pourtant, je n’arrive plus à penser, ma bite raide comme un tisonnier tirant sur le tissu de mon pantalon.

J'ai envie de hurler ma frustration, mais à la place, je frappe le volant plusieurs fois. C'est ridicule! Je suis réduit à l'animalité par mes désirs.

Aargh ! Je croise les bras sur le volant et pose mon front dessus, m'apitoyant sur mon sort. Et sur ma pauvre bite, coincée par cette braguette que je n’ose pas ouvrir.

Je suis tellement concentré sur mon malheur que le paranoïaque que je suis ne remarque pas l'ombre qui me tombe dessus. Il faut un coup sur le toit de la Chevrolet pour me faire sursauter. Je tourne la tête vers ma gauche, par la fenêtre.

La seule chose que je vois, c'est le haut d'un jean bleu délavé dans lequel est rentré un tee-shirt noir. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer, à hauteur des yeux, que les boutons de la braguette s'efforcent de la maintenir fermée.

Je regarde bêtement, alors le propriétaire du jean ouvre la portière de la voiture et me tire avec force dehors. Je me démène pour me remettre sur mes jambes, essayant de ne pas me casser la gueule, et ma confusion donne le temps à mon agresseur de me pousser contre la voiture, de s'appuyer contre moi et de m'embrasser avec férocité.

Son goût, son odeur, la douceur de ses lèvres sont enivrants et entre ça et mon érection, je ne peux plus réfléchir. Les yeux fermés, je me plonge dans le baiser, inhalant son odeur, me perdant dans l'odeur de ses cheveux, la douceur de sa peau. D'une manière ou d'une autre, mes mains ont trouvé leur chemin sous son tee-shirt.

Il est un peu plus posé que moi, c'est pourquoi je ne le baise pas ici et maintenant, sur le parking poussiéreux de M. Pierre.

Il met fin au baiser, me laissant avec un goût de trop peu, mais il est fort, ce bel homme du Japon.

- Je ne pensais pas que tu serais si timide, étranger.

Sa voix est comme lui, de velours, de soie et d'acier trempé. Il tient mon visage entre ses deux mains très fortes.

- J'ai attendu si longtemps que tu me parles et me dises tes sentiments, étranger. Qu'est-ce qui t’a retenu ?

- Tu es si beau que je me sentais comme un imbécile maladroit à côté de toi.

- C’est ce que tu es, cow-boy. Mais il se trouve que j'aime bien cet imbécile maladroit. Et si on terminait ce qu'on a commencé chez moi ?

J’ai une autre raison, maintenant, de revenir dans cette ville au milieu de nulle part.

Érotique
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Contenu sensible
1 chapitre de 6 minutes
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Table des matières

En réponse au défi

Romance

Lancé par n _18368

Salut à tous, pour ce nouveau défi j'ai décidé de parler de romance et d'érotisme.

Je vois déjà les mauvais avis mais ne vous inquiétez pas rien de pornographique ou de violent ne devra être publié sur ce contenu.

Le défi est simple vous allez devoir inventer, raconter, expliquer une romance entre deux personnages, ces deux personnes peuvent être :

- Un homme et une femme (de toute âge)

- Deux hommes

- Deux femmes

- Un couple

- Un plan d'un soir

Etc...

L'histoire doit raconter une passion, un interdit, un danger, tout ce que vous désirez, avec du charnelle ou pas ;)

Voilà voilà, à vos claviers.

Commentaires & Discussions

ExotismeChapitre2 messages | 2 ans

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