Chapitre Dix-sept.

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17. Réveillon.

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(Point de vue Coraline)

Hier soir, j’ai réussi à trouver le sommeil sans trop de soucis. Mon rêve a été beaucoup moins chaotique que celui de dimanche soir et j’en remercie Helgener. Il y a toujours certains signes qui apparaissent mais l’affreuse créature semble être dans l’ombre et n’approche plus. Je sais qu’elle est toujours là, je sens sa présence, mes poils se hérissent mais je ne peux plus la voir et c’est déjà un grand soulagement. Le soleil et la lune restent mes repèrent dans ce monde imaginaire, ils m’y accompagnent toujours et m’apportent la sécurité et la force dont j’ai besoin. Et en me réveillant ce matin, ma bonne humeur était présente. Et pour fêter cela, j’ai décidé de faire plaisir à ma meilleure amie.

Tout le monde peut trouver que notre amitié est rapide et bizarre, mais c’est quelque chose d’inimaginable qui s’est créer entre nous. Avec elle je trouve un certain réconfort et je prends confiance en moi. En quelques semaines, elle a été plus présente que n’importe quelles de mes anciennes amies. Elle m’a veillé lorsque j’étais malade, elle m’a soutenue après l’horrible cauchemar et aujourd’hui, une nouvelle fois, elle m’accueille chez elle sans la moindre hésitation. C’est la première fois, que quelqu’un d’autre que ma mère prend aussi bien soin de moi. Et je remercie Helgener pour ça aussi.

Je suis dans la cuisine et prépare le petit déjeuner pour ma nouvelle colocataire. Hier, nous sommes allées chercher de nouvelles décorations pour l’appartement et j’ai été surprise en voyant le magnifique sapin qu’Opaline avait installé dans le salon. Il est simple et élégant, à l’image même de sa propriétaire. Olympe vient se frotter à mes jambes et je devine que ma meilleure amie ne va pas tarder à suivre. Je finis de faire chauffer les crêpes et dépose l’assiette sur la table de la cuisine lorsque celle-ci arrive.

— Salut, bien dormi ? questionne-t-elle de sa voix endormie.

— Ça va, et toi ?

— Comme un bébé, avoue-t-elle. Tu as fait des crêpes ? s’étonne-t-elle.

— Oui, elles sont toutes chaudes, et l’eau du thé est prête aussi, souris-je.

— Tu es un ange ! baille-t-elle.

Je souris et attrape nos tasses où j’ai glissé les boules à thé ainsi que l’eau. Opaline se dirige vers le salon où elle ouvre en grand les rideaux et laisse entrer la lumière du jour. Elle ouvre légèrement la fenêtre, avant de la fermer aussi vite.

— Ça caille, on déjeune dans le salon ?

— Oui, j’apporte les crêpes, dis-je en prenant l’assiette.

— T’embêtes pas, dit-elle en ouvrant un meuble.

Elle sort un plateau, sur lequel elle dépose les tasses, le sucre, la confiture et nos tasses.

— C’est beaucoup plus pratique comme ça, ajoute-t-elle avec un clin d’œil.

Nous nous installons sur le grand tapis et elle pose le plateau sur la table basse.

— En cette veille de réveillon, on va écouter de la musique.

Opaline allume la chaine hi-fi et la musique envahit la pièce. Elle remue la tête au rythme de celle-ci et se roule une crêpe au sucre. Avant que celui-ci ne tombe complétement sur la table.

— Mais ce n’est pas vrai, soupire-t-elle.

— Ce n’est vraiment pas de chance, me moqué-je.

— Non, j’ai envie que cette journée se passe sans accrocs, on va sortir, ça te dit ?

Je prends un instant pour réfléchir et me dis qu’en effet, nous devrions sortir afin que je trouve enfin un cadeau pour elle et pour Jace. J’acquiesce en mangeant une crêpe à la confiture en réfléchissant à ce que je vais pouvoir trouver. Je n’en ai pas la moindre idée. Et puis une fabuleuse idée se glisse dans mon esprit, à laquelle je n’avais pas songé. J’ai le cadeau parfait pour elle et je suis sûre de ne pas me tromper. Maintenant, j’espère le trouver en ville. Maintenant, plus qu’à trouver celui de Jace.

Il est presque midi et nous avons trouvé ce que nous cherchions. Enfin surtout moi et je surveille que les paquets ne s’échappent pas de mon sac à main. Opaline peste à mes côtés en prenant appui sur mon bras.

— Mais ce n’est pas vrai, la seule plaque de verglas c’est pour moi, râle-t-elle.

— Ça va, tu ne t’es pas fait mal ? questionné-je.

— Non, je suis juste trempée mouillée, grimace-t-elle. Tu veux bien qu’on rentre pour que je puisse me changer ?

— Bien sûr, j’ai fini mes achats de toute façon, souris-je.

Le temps du retour, Opaline reste accrochée à mon bras de peur de chuter à nouveau. Depuis quelques jours, sa maladresse a fait son retour, je m’en étonne d’ailleurs puisque cela à l’air vraiment régulier. Si ce n’est pas les cernes et la fatigue, c’est une grande forme et des accidents. J’espère que cela n’est pas dû à une sorte de maladie.

— Dis-moi, commencé-je doucement, est-ce que tu sais pourquoi Helgener semble t’en vouloir à certains moments et pas à d’autres ? questionné-je.

— Aucune idée, je sais juste qu’entre cela et la fatigue, je préfère quand même la fatigue, avoue-t-elle. Au moins avec elle, je ne risque pas de mourir par accident, rit-elle.

— Oui, c’est sûr, m’amusé-je.

Nous entrons dans le hall, montons les escaliers et entrons dans l’appartement bien chaud. Nous nous laissons tombées comme deux masses dans le canapé en soupirant.

— Il faut que j’aille me changer, déclare-t-elle sans bouger.

— Je vais préparer le déjeuner, souris-je.

Mais aucune de nous ne nous levons. Nos regards se croisent et nous finissons par éclater de rire.

— Vive la motivation, déclaré-je en secouant la tête.

— C’est clair, mais je suis bien là, renchérit-elle.

Je me lève en première et lui tends la main.

— Si tu ne vas pas te changer, tu vas attraper froid et donc être malade pour ce soir, constaté-je. Donc il faut que tu ailles te changer.

— Ouais, tu as raison, acquiesce-t-elle en prenant ma main pour se relever.

Elle me remercie et se dirige dans la salle de bain. J’en profite pour prendre place dans sa cuisine et chercher dans ses meubles de quoi faire un repas léger, parce qu’avec le gros repas de ce soir, il vaut mieux qu’on apaise nos estomacs avant.

***

Je sors de la douche requinquée et m’avance devant le miroir. J’ignore encore comment je vais m’habiller ce soir, et me coiffer aussi. J’enfile un peignoir et me dirige vers la chambre d’ami. Opaline frappe trois coups et je l’invite à entrer.

— J’ai besoin d’un conseil vestimentaire, avoue-t-elle avec une petite voix.

— On est deux alors, ris-je. Tu veux me montrer tes idées ? proposé-je.

Nous allons dans sa chambre et je découvre avec émerveillement son repère. La dernière fois que je suis venue, je me suis plus concentrée sur sa penderie que sur le reste. Mais là, avec la nuit tombée, je peux l’admirer dans les moindres détails. Les murs sont peints d’une couleur agent foncé et avec des petites tâches claires dessus. Son lit contre le mur de gauche entouré de deux tables de nuit avec petites lampes en forme de quartier de lune. Elle possède une grande penderie à droite devant laquelle Opaline s’affaire. Et dans le coin à côté de l’armoire, une magnifique coiffeuse en bois de rose.

— J’hésite entre ses deux robes, déclare-t-elle en me les montrant.

L’une est argentée, longue, légèrement décolletée avec des motifs dans le dos. L’autre est violette, courte et beaucoup plus flashy.

— Je préfère la grise, avoué-je avec un sourire.

— Va pour la grise, alors, dit-elle enjouée. Et pour toi ?

Nous retournons dans ma chambre et je lui montre à mon tour mes tenues. L’une rouge, courte et laisse mes épaules dénudées. La seconde est une robe longue en bustier de couleur dorée.

— La dorée, sans hésitation, déclare Opaline avec un clin d’œil.

Nous enfilons chacune nos tenues et Opaline m’invite à la rejoindre dans sa chambre pour le maquillage. Elle décide de me faire des anglaises pendant que nous optons pour un maquillage chic : eye-liner, khôl, fard à paupières de la couleur de nos robes et mascara. Elle décide de lissé ses cheveux ce qui a pour effet d’allonger son visage. J’opte pour un rouge à lèvre pâle tandis qu’elle applique un nude mat. Nous observons le résultat devant son grand miroir dans son entrée.

— Tu es magnifique, disons-nous d’une même voix avant de rire.

Nous enfilons nos bottes préférant la sécurité avant tout. On dépose nos chaussures de fête dans un sac, dans lequel nous avons prévus des vêtements de rechange. On préfère se préparer à l’éventualité de dormir chez Jace cette nuit et donc avoir de quoi nous changer au cas où. Opaline vérifie que le dessert qu’elle a préparé tiens bien avant de le mettre dans un tupperware et de le mettre dans le sac.

— Je crois qu’on a tout, vérifie-t-elle une dernière fois.

J’attrape la cage d’Olympe, dans laquelle le petit filou s’est glissé sans résistance et acquiesce.

— Je crois aussi, oh tu as pris les cadeaux ? Enfin si tu en as prévu, dis-je.

— Et merde, j’allais oublier ça ! soupire-t-elle en secouant la tête.

Je la vois partir dans sa chambre et revenir avec un sac, qu’elle glisse dans le gros sac.

— C’est bon là on a tout ! rit-elle.

Nous enfilons nos vestes, éteignons les lumières et sortons de l’appartement. Dans le centre-ville, je remarque les familles qui sont au chaud derrière leurs vitres et nous pouvons aussi entendre les éclats de rire. Je prends un moment pour penser à ma mère, qui est à l’autre bout du pays, mais je sais qu’elle ne s’ennuiera pas ce soir. Elle est entourée de ses collègues et amis et je me réjouis qu’on ne le fête pas que toutes les deux cette année. Pas que je n’aime pas le faire avec elle, mais surtout que cela nous fera du bien d’être avec d’autres personnes. Je réfléchis aussi à la petite idée que j’ai eu en début d’après-midi. J’ai envie de me prendre un appartement, avoir enfin mon chez moi. Il faudra que j’en parle avec maman à son retour. Je ne songe pas partir loin, donc je suis sûre qu’elle m’y encouragera, enfin je l’espère.

Nous arrivons par le jardin de Jace et remarquons qu’il a décoré sa baie vitrée. Je frappe contre celle-ci avant de le voir arrivé. Il porte un magnifique pantalon en lin foncé avec une chemise marron, qui fais ressortir son teint légèrement mat et ses yeux de jade. Jusqu’à ce que je remarque l’hématome sur son œil droit.

— Qu’est-ce qu’il a encore foutu ? s’agace Opaline.

Il nous ouvre la porte, un grand sourire aux lèvres.

— Vous êtes magnifiques, dit-il en embrassant nos joues.

— Et toi, tu as un cocard, grince Opaline.

— Ce n’est rien, sourit-il, un petit accident de parcours, ment-il en haussant les épaules.

Opaline hausse un sourcil pas dupe un instant.    

— Sérieusement Ope, tu tiens à gâcher cette soirée ? questionne-t-il.

— Non, j’aimerais juste que tu évites de mentir, mais on va faire avec, soupire la jeune femme.

Il nous laisse entrer dans la chaleur de son appartement et nous découvrons tous ses efforts. Le sapin est décoré de multiples couleurs, exprimant la joie de vivre, de la douce musique s’échappent des hauts parleurs du salon et une douce odeur viens nous narguer depuis la cuisine. La grande table du salon est dressée et nous y découvrons de belles petites décorations telle que des bougies en forme de pommes de pins ou bien des petits sapins enneigés.

— J’adore ta décoration, dis-je avec un sourire.

— Merci, tu n’imagines pas comment j’avais hâte que vous la voyiez, dit-il fièrement.

Je lui réponds par un sourire et décide de mettre mes belles chaussures avant d’être suivit par Opaline qui reste plutôt muette.

— Dis-moi Jace, est-ce normal qu’il y a cinq couverts ? questionne-t-elle faussement innocente.

— En fait, commence-t-il, il y a eu un petit changement de programme, grimace-t-il.

— De quel genre ? insiste-t-elle.

— J’ai eu un appel des garçons et…

— Et ils vont venir, l’interrompt-elle. Tu aurais dû nous prévenir, lâche-t-elle abruptement.

— Je sais, mais cela s’est fait, il y a quelques heures et j’ai été occupé dans la cuisine, avoue-t-il.

La jeune femme secoue la tête avant de fouiller dans le sac.

— Tiens c’est le dessert, heureusement que j’ai prévu plus, dit-elle avec un clin d’œil.

— Tu ne m’en veux pas ? s’assure Jace.

— C’est un soir de fête, un moment de partage alors, hausse-t-elle les épaules.

Je regarde l’échange et reste sur mes gardes. Opaline n’est pas du genre à laisser tomber si facilement.

— Quoi ? questionne-t-elle face à nos mines surprises.

— C’est juste que c’est assez étonnant de ta part, avoué-je doucement.

— Allez, je ne suis quand même pas un monstre, non plus, se vexe-t-elle.

— Pas totalement, murmure Jace.

— La ferme, rit-elle.

Un miaulement retentit et Jace remarque le sac de transport à mes pieds.

— Laisse le sortir voyons, qu’il gambade dans l’appartement, je lui ai mis une caisse dans la salle de bain, sourit Jace.

Opaline ouvre le sac et Olympe renifle partout autour de lui avant de se frotter contre ses jambes en ronronnant. Jace nous laisse pour rejoindre sa cuisine pour déposer le dessert et nous allons voir de plus près le salon. Les fenêtres qui donnent sur le côté de la cathédrale sont couverte de fausse neige qui ont des formes d’étoiles ou de sapin. Je remarque à quel point notre ami a été attentionné et je trouve cela touchant. Je sens que cette soirée va marquer un tournant dans notre vie à tous. Et j’espère que cela sera positif. Mon regard se pose sur Opaline qui est nerveuse. Ses dents s’enfoncent dans sa lèvre inférieure et elle n’arrête pas de jouer avec ses mains. Je m’approche d’elle et lui prends une main.

— Tout vas bien se passer, murmuré-je.

— J’espère, mais je vais essayer de tout faire pour que ce soit le cas, avoue-t-elle.

Au même instant des coups se font entendre sur la vitre. Opaline se tends et j’essaie de la rassurer d’un sourire. Jace passe devant nous et nous offre un clin d’œil avec un petit sourire encourageant, avant d’aller ouvrir à ses amis. Mon amie se redresse, les épaules droites, un petit sourire aux lèvres et me fait un signe de tête.

— En piste, chuchote-t-elle pour se rassurer.

Je sens que cette soirée va être riche d’événements. Mais je reste sereine, je sais qu’en ce soir de réveillon, tout le monde veut passer un bon moment. Et que les cœurs se font plus légers, parce que nous avons besoin de nos amis, quand nous n’avons pas nos familles près de nous.

***

Hello!

Voici donc le chapitre dix-sept!

Cette semaine j'aimerais lire vos avis sur les chapitres en général, mais aussi et surtout les gros points noirs que vous voyez?

Bises & prenez soin de vous!

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