La fin du tyran

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Kurilas Tihan. Un homme imposant, à la hauteur de sa renommée. Installé sur son trône d’argent, ses mains calleuses serties de bagues, il dévisagea consciencieusement la nouvelle assemblée. Une ample tunique en soie, de teinte garance et aux manches brodées d’or, s’adaptait à sa carrure charpentée. De longs cheveux noirs lisses et striés de gris, serrés par un bandeau en laine, bordaient son visage angulaire et rigide dont la barbe se limitait à un bouc pointu. À travers ses iris safres se lisait une expression difficilement interprétable. La présence de tant d’ennemis ne le sortait pas de ses aises et ne le terrifiait guère non plus.

Kurilas Tihan. Un vétéran émérite, maître d’une cité en ébullition. En dépit de leur avantage du nombre, les Libérateurs envisagèrent subitement une défaite imminente face à un militaire de cette stature. Le dictateur les intimidait par la simple force de son regard, sans se lever de son siège majestueux. Incarnation d’une période trouble, fondateur d’un nouvel ordre, il connaissait finalement le contrecoup de plus de deux décennies d’une gouvernance tyrannique. Pourtant, en songeant aux décès de ses partisans, au déclin de son influence et à la détérioration de son logis, il esquissa juste un sourire de dédain.

— Ravi de vous rencontrer, salua-t-il, d’une voix à la fois gutturale et sifflante. J’ai beaucoup entendu parler de vous, Libérateurs, mais l’évocation de vos exploits n’était que des rumeurs parvenant à mes oreilles. Aujourd’hui, je vous rencontre enfin. Mes serviteurs désespérés minimisaient vos prouesses, semble-t-il. Vous êtes arrivés à étendre votre rébellion jusqu’ici, et je vous en félicite. Vous méritez votre réputation.

Découvrant peu à peu la salle, les jeunes rebelles redoublèrent de prudence lors de leur avancée. Au-delà du prodigieux plafond voûté et des colonnes de marbre siégeait un homme surpassant leurs conceptions. Kurilas adoptait un comportement respectueux des plus déstabilisants. Aux portes de leur victoire, les Libérateurs se claustraient dans leur méfiance.. Ils avaient beau progresser à plus de cent combattants contre un ultime adversaire, leur précédente confrontation leur avait enseigné la patience. Au lieu de se ruer sur lui, ils s’arrêtèrent derrière leur meneuse, la respiration inégale, et surveillèrent les alentours avec circonspection. Pendant ce temps, la rebelle masquée se plaça en évidence, l’allure fière, et fit face à l’oppresseur. Bien que personne ne pût déceler ses émotions, son adversaire, quant à lui, semblait lui vouer une sincère admiration. Il applaudit les rebelles, ce qui leur parut à moitié ironique.

— J’ai tué Olyra Drok, révéla la cheffe. Sans son soutien indispensable, et la consolidation de tous tes partisans, qu’espères-tu faire contre nous ?

Intéressé, Kurilas amena sa main à son bouc avant de répondre :

— Je vois. C’est un long chemin que vous avez parcouru, des faubourgs dépravés jusqu’ici. Et toi, célèbre rebelle à l’identité inconnue, je concède que tu as raison. Sans l’aide de mes précieux alliés, jamais je n’aurais pu m’emparer des rênes de Tesserac et jamais je n’aurais pu conserver ce trône aussi longtemps. Cependant, ma propre puissance m’a permis d’obtenir ce titre : personne n’est mieux servi que par soi-même. Rebelle masquée, pour m’affronter, tu ressens la nécessité de t’entourer de multiples alliés, et il est probable qu’ils étaient bien plus nombreux quelques temps plus tôt. Des sacrifices utiles à tes yeux, j’ose espérer.

Guidé par le flux de ses propos, le dirigeant se leva lentement de son trône, dans une position aussi droite qu’inflexible. Les rebelles réprimèrent des frissons mais tinrent bon.

— Prendre le contrôle d’une ville est une chose, reprit Kurilas, la gouverner en est une autre. L’expérience m’aura appris cette rude réalité, car je suis le premier fauteur de votre présence dans cette salle. Contrairement à mon amie Olyra, je n’estime pas que les jeunes soient des êtres naïfs et décérébrés. Ni les règles, ni les sévices n’affaiblissent votre ambition. Maintenant, songez à votre avenir. Admettons que vous me vainquez, avez-vous déjà imaginé la suite ? Pensez-vous que Tesserac sera prospère entre vos mains ?

— Mieux qu’entre les vôtres ! riposta un mage noyé dans la foule.

— Vous y croyez vraiment ? Vous n’avez jamais appris à régner, pourtant. Il s’agit d’un exercice difficile. Peu de dirigeants parviennent à maintenir une société stable. Les anciennes générations périssent et les nouvelles apprennent de leurs erreurs pour fonder un monde plus juste. En ce sens, jeunes gens, vous vous êtes montrés plus courageux que vos parents. Ils ont privilégié la collaboration, vous avez choisi la rébellion. Mais vous aussi, lorsque vous atteindrez notre âge, vous subirez à votre tour les critiques de vos enfants. Peut-être qu’ils ne supporteront plus votre système et lèveront les armes pour en établir un nouveau.

— Nous en avons assez entendu ! trancha la rebelle masquée. Bats-toi, Kurilas ! Que ta mort soit plus honorable que ta vie !

— Où sont ses armes ? se demanda une épéiste. Je n’en vois pas. Ça me semble… étrange.

— Je ne les utilise qu’en cas d’absolue nécessité, révéla Kurilas. Les circonstances présentes constituent le moment idéal : nos volontés s’embrasent. Subirez-vous votre destin, ou l’affronterez-vous ?

Chaque pas réalisé par cet implacable ennemi rapprochait les Libérateurs de leur destinée fatidique. Ils amorcèrent l’assaut final par une approche directe mais méthodique. À peine eurent-ils le temps d’avancer de quelques mètres que leur meneuse se figea, pressentant un danger imminent.

— Ne restez pas là ! alerta-t-elle. Écartez-vous !

L’avertissement fut déterminant pour la vie de tout un chacun. Pour les révolutionnaires, le despote symbolisait les ténèbres, mais en ce jour, il apparaissait comme un éclat sinistre dans l’obscurité. Dominant son espace, Kurilas généra une massive hache d’armes en acier et l’abattit hardiment sur le sol. Les piliers furent ébranlés, l’horreur atteignit son paroxysme, et surtout, une fissure se propagea à une rapidité inouïe. En réflexe de survie, les rebelles plongèrent sur le côté, mais les secousses en projetèrent certains contre les murs. Une attaque avait suffi au glorieux conquérant pour maîtriser ses adversaires, bien qu’ils n’eussent pas expiré leur dernier souffle. La salle était devenue le terrain d’un affrontement crucial.

Vengeance fut réclamée. Des mages et des archers s’élancèrent à hauteur de leur chef et balancèrent leurs projectiles à un rythme effréné, semblable à une salve. Toutefois, Kurilas ne recula pas face à la véhémence de la génération contestataire. D’un frottement de paume, l’acier émit une vive lueur : des flammes magiques entourèrent la hache, si lumineuses qu’elles éblouirent les combattants. Le vétéran souleva alors son arme comme s’il s’agissait d’une torche, et un bouclier translucide l’encercla. Les rayons incandescents, les flèches, les carreaux, tous s’annihilèrent instantanément au contact de la surface incurvée.

— Futile ! méprisa Kurilas. Vous brûlez d’ardeur, mais vos talents ne m’attisent pas. Redoublez de véhémence, rebelles !

Une seconde volée de projectiles succéda aussitôt à la première, à peine plus utile. Des vagues perturbatrices irradièrent la protection, mais elles n’esquintèrent que légèrement Kurilas. Le tranchant en ignition, il se mit à courir droit vers ses adversaires, son bouclier suivant sa cadence. La notion de distance perdit son sens tandis que les actions ne produisaient aucun effet notable. Décidés à briser le soldat invaincu, des guerriers l’encerclèrent et assénèrent des entailles puissantes à son égide. Les flammes devaient s’éteindre, le brasier devait se dissiper.

Mais Kurilas refusa d’atténuer la chaleur de sa furie. D’un tournoiement de hache, des flammes tourbillonnèrent autour de lui et emportèrent une dizaine de jeunes. Dans un fracas terrible, les victimes calcinées se cognèrent contre les murs, certains déjà anéantis par la douce caresse du feu rougeâtre.

Le désespoir faillit envahir les révolutionnaires. Comment résister, quand les compagnons de toujours enduraient l’impitoyable fournaise ? Kurilas usait intelligemment de son environnement et ses blessures paraissaient éphémères. Assaillis de partout, il repoussa ses opposants d’un coup furibond avant de prendre de la distance. Les flammes lui apportèrent guérison, son flux baignant en lui. Il épousseta sa tunique salie de tâches écarlates avant d’offrir à tous son plus beau sourire.

— Voilà longtemps que je ne m’étais pas battu ! s’ébaudit-il. Je croyais que le pouvoir m’avait aveuli, je me trompais ! Je m’immerge dedans, je le vis pleinement ! N’ayez pas peur de laisser votre frénésie s’accaparer de vous, les vrais guerriers obéissent à leurs émotions !

Joignant le geste à la parole, Kurilas revint vers les jeunes et enflamma de nouveau sa hache. Au centre de la mêlée, son arme cruelle décrivit des courbes, chassant l’adversité jusqu’à une certaine limite. Les brûlures, les lésions, et les autres atteintes inapaisables par les soins magiques furent ignorées pour mieux se mesurer au dictateur. Kurilas terrassait ses adversaires, sa hache traçant le sillon d’un espoir en déclin, mais il se heurta lui aussi à ses limites. Car les sacrifices exhortaient ses ennemis à triompher. Car les Libérateurs s’unissaient envers et contre tout. Car un seul homme se dressait entre eux et leur triomphe.

Kurilas dut s’arquer sur lui-même, forcé de haleter. Sa vigueur défaillait, sa magie perdait de son énergie et sa souveraineté trépassait à petit feu. Persistait encore sa ténacité, puisqu’il refusait de céder le pouvoir si aisément.

— Vous essayez de m’épuiser ? s’impatienta-t-il, les yeux enflammés. Qu’il en soit ainsi, je suis encore capable de me battre des journées entières !

Il ne s’agissait nullement d’une déclaration vaniteuse, ni du résultat d’une rage accumulée. Seul contre tous, Kurilas défiait les Libérateurs, et les pourfendit sans jamais s’arrêter. Durant des minutes entières, il se noya dans la lutte, tel un flambeau luisant dans le métal froid. Les flammes dansaient, l’acier retentissait, l’hémoglobine jaillissait, cris et murmures se confondaient, et l’appel de la mort retentissait comme un écho cynique. Les révoltés ignoraient si le tyran pensait s’en tirer victorieux ou s’il emportait un maximum de détracteurs dans la mort. Une certitude filait dans leur esprit : il refusait la soumission, prêt à batailler jusqu’à la fin.

Lusha et Fleid, acteurs actifs du conflit, assistaient aux sacrifices des leurs dans un amalgame de trouble et d’affliction. Entourés de si robustes alliés, ils s’estimaient médiocres en comparaison. Leur engagement leur revenait en tête au pire moment. Heureusement, au lieu de s’enfermer dans leurs tourments, ils aperçurent le net encouragement de leur meneuse. Dans leur rébellion, chaque adhérent disposait d’un rôle crucial : cette inspiration leur servit de motivation pour brandir leur épée et se risquer à un assaut supplémentaire.

Après un temps interminable à résister, Kurilas subit de nouvelles taillades. Des déchirures détruisirent son bouclier alors qu’il conservait laborieusement son équilibre. Sensible à la cacophonie des lames et au bruissement des sorts, il fut inapte à tout parer en une fois. Profitant d’une esquive avortée, les musiciens pénétrèrent sa garde. Déstabilisés par les tremblements constants, ils ripèrent contre le manche de la hache mais réussirent à atteindre ses chevilles. Le despote hurla, s’agenouilla, et bloqua toutefois les coups subséquents, sa magie annihilant les tentatives subreptices de l’empaler. Sa hache enflammée s’entrechoqua intensément avec les lames de la rebelle masquée.

— Je ne… m’avouerai pas vaincu ! tonna-t-il.

Tandis que la rage guerrière tonnait comme jamais, Kurilas projeta derechef ses assaillants. Ses flammes dévorantes tourbillonnèrent : à la chute de son emprise, il vit confusément de nombreuses silhouettes foncer vers lui. Il rivalisait à l’une d’entre elles, la femme encapuchonnée qui bataillait en leur nom. Aucun meneur ne surpassa l’autre, mais ils échangèrent les coups, encore et encore… Puis la clameur captiva tout.

— Il va mourir ! vociféra un rebelle déchaîné. Sus à l’ennemi !

Mais sa voix scintilla au moment où la foudre perfora sa poitrine. Devant l’horreur de ses amis, l’homme s’effondra dans une expiration. Hélas, le bruit se perdit dans le tintement des bottes et les braillements militaires. En un instant, l’effarement annihila l’espoir. Kurilas se contenta alors de reculer et soigner vaguement ses plaies par les flammes. Il n’avait plus besoin de se fatiguer.

Olyra surgit de la porte de derrière, suivie d’une centaine de partisans. Ils déferlèrent comme une vague sur les Libérateurs et renversèrent le cours du combat grâce à l’avantage de la surprise. En les encerclant, ils les abattirent sans vergogne, et les tentatives de résistances parurent futiles. Les pauvres jeunes s’écroulèrent les uns après les autres sur la salle fissurée, un sentiment de trahison coulant à travers leur gorge tranchée. Geignements, gémissements et hurlements accompagnèrent leur trépas aussi instantané que tragique. Leur objectif s’en fut à une allure impensable et leur détresse les rattrapa à la même vitesse.

La rebelle masquée s’immobilisa devant son adversaire, comme extérieure au massacre. Dès que les Libérateurs survivants admirent leur défaut, leurs bras levés tout tremblants, les armes cessèrent de fendre la chair. Les rares survivants se rendirent dans un silence macabre, alors qu’Olyra se présentait en conquérante, à peine remise de ses blessures précédentes.

Fleid et Lusha, épargnés, voulurent fermer les yeux pour ne pas vivre cela. Deux soldats les ramenèrent à la réalité : Bivra cala son épée devant la gorge de la flûtiste pendant qu’Adem s’occupait du joueur de luth.

— Mais…, souffla-t-elle, toute démontée. Vous étiez morts ! C’est impossible !

— Et qui nous as-tués, au juste ? ironisa la soldate.

La musicienne estomaquée écarquilla des yeux tout en les orientant vers leur meneuse. La rebelle masquée, hardie défenseuse d’une cause juste, faisait face à Kurilas Tihan. Sans exécuter le moindre pas, elle hocha la tête face au dirigeant.

— Tu as excellemment rempli ta mission, Nirisse ! félicita-t-il. Au début, je pensais que ta suggestion de créer une rébellion était insensée, mais maintenant, je me rends compte que c’était la meilleure des idées possibles ! Cela t’a exigé moult efforts : informer certains soldats et pas d’autres, recruter des jeunes selon une logique prédéterminée, concorder tes assauts avec les nôtres, et rassembler tes partisans ici pour les éliminer. Désormais, plus personne n’osera se rebeller contre nous, car le peuple de Tesserac se souviendra de cette révolution ratée. Tu t’es montrée digne de moi !

Lusha et Fleid se consultèrent du regard avant d’admettre les faits. Alors qu’ils prenaient conscience de la duperie, la rebelle masquée se retourna vers ses deux proches alliés à une lenteur volontaire. Quand elle ôta sa capuche, elle révéla un visage anguleux et rigide, aux longs cheveux noirs et lisses et aux iris safres. Sur cette figure se décelait une expression aisément interprétable : une fierté ostensible, accentuée par un sourire sadique. Elle prit tout le temps nécessaire à briser les convictions et les certitudes de ses jeunes alliés avant de fixer de nouveau le tyran.

— Merci, père, dit-elle.

Nirisse se mut enfin de sa position, le dos raide et la démarche assurée. Son père lui tendit la main en guise de reconnaissance, prêt à célébrer son nouveau triomphe. Mais la jeune femme ne désirait pas la partager. De sa manche noire, elle tira une lame et transperça la gorge de son géniteur, si vite que ce dernier ne put réagir. Il s’effondra à genoux, les yeux exorbités. Sa main gauche s’agrippa sur le poignet de sa fille.

— Je me suis comportée en digne héritière, affirma Nirisse. Puisqu’il en est ainsi, je soutiens les propos de mes alliés naïfs : il faut que la jeune génération prenne le pouvoir afin de redonner un souffle de vie à Tesserac. Vous avez bien vécu, il est temps de vous reposer.

Elle extirpa sa lame de son paternel, la lâcha sur le côté, puis admira l’agonie de sa dernière victime. Le dictateur sanguinaire, le militaire invaincu, l’oppresseur indétrônable, tout cela appartenait dorénavant au passé. Kurilas Tihan succomba dans une mare de sang, la gorge cisaillée jusqu’à l’os, sa main calleuse effleurant une ultime fois l’héritière traîtresse.

Nul ne s’indigna contre l’assassinat, pas même les soldats. Au contraire, certains esquissèrent déjà des révérences à leur nouvelle dirigeante. Nirisse se dirigea tranquillement vers son trône qui lui tendait ses bras. Dans un mutisme complet, elle s’installa sur son confortable siège, crispa ses mains sur les accoudoirs, leva la tête et jugea l’assemblée de son regard si caractéristique. Animée par son désir de gouverner, Nirisse se tourna vers Olyra, sa première partisane.

— Vous pouvez épargner les survivants, ordonna-t-elle. Tuer à outrance n’a aucune utilité, et certains prisonniers me seront utiles…

Elle fit une pause, le temps de fixer les personnes concernées. En l’occurrence, elle s’attarda longtemps sur la figure livide de Lusha et Fleid.

— Il me faudra de la musique pour me divertir, après tout !

Les partisans acquiescèrent et se soumirent à la volonté de la nouvelle dictatrice. Empreints de désespoir, les captifs n’essayèrent rien pour se sauver. Démoralisés, ils tendirent leurs bras meurtris à leurs ennemis de toujours et se laissèrent transporter loin de l’hécatombe, de la fourberie et du malheur. Sur son triomphe, la dirigeante s’affala sur son trône et goûta au plaisir de diriger les infortunés, les jeunes crédules, le peuple de Tesserac.

À compter de ce jour, Nirisse Tihan régna d’une main de fer, fière de dévoiler son illustre visage à cette ville.

La légendaire cité indocile.

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