Chapitre 2 : Visions du passé.

6 minutes de lecture

- Cent-seize ans plus tôt, dans le royaume prospère de Céleste. -

[ An 20 après "l'Éveil" ]

  • Valet : « Votre Majesté, notre armée se fait complètement annihiler ! Que comptez-vous faire ?! »

  • Sa Majesté : « L'attendre. » Rétorqua-t-il, sûr de lui. Il tourna son regard vers son fidèle bras droit. « Genshirô ! Kaitô et toi êtes notre dernier rempart ! »

  • Genshirô : « Bien, Hakuryū. » Prononça-t-il d'une voix rauque en dégainant une double lame.

Genshirô était un homme plus âgé que le roi, seulement de quelques années. Chevelure mi-longue d'un gris assez sombre et d'une barbe hirsute, il avait une carrure assez imposante et se tenait souvent droit, stoïque, les mains dans le dos. Malgré qu'il était au service du roi, il était avant tout son plus fidèle ami.

  • Hakuryū : « Dès qu'il s'approchera du château, je compte sur vous pour le repousser. »

  • Genshirô : « Et ton fils ? »

  • Hakuryū : « Je me charge de sa protection. »

Des explosions détruisaient petit à petit les habitations du royaume, des flammes destructrices consumaient un nombre incalculable de citoyens et progressaient rapidement vers le château. Les gardes se faisaient décimer par vagues. Un mystérieux individu flottait dans les airs, à une centaine de mètres du château, dégageant une sombre et imposante aura. Cet individu, aux airs complètement surnaturels, était muni d'un katana dans chacune de ses mains. Vêtu d'une longue tenue noire et rouge, sa chevelure tombait jusqu'en bas de son dos, attachée en queue de cheval par un soyeux ruban rouge.

« HAKURYŪ ! » Cria l'inconnu à pleins poumons.


  • Genshirô : « Atsuya ! » Genshirô sortit du château à toute vitesse, les jambes entourées d'une fine aura, et bondit de plusieurs mètres de haut en direction d'Atsuya.

Atsuya dirigea soudainement son regard en direction de Genshirô qui fonçait droit sur lui. Leurs épées s'entrechoquèrent violemment pour libérer une onde de choc.

  • Valet : « Êtes-vous certain que votre fils est en sécurité ? Vous devriez partir sur le champ votre Majesté ! »

  • Hakuryū : « Et abandonner mon peuple ?! Il en est hors de question ! Va récupérer l'enfant et sors du château par le passage secret. Si je ne t'ai pas rejoint d'ici une quinzaine de minutes, ne reviens pas. »

  • « Mais qu'en est-il de... »

  • Hakuryū : « C'est un ordre ! »

  • « En... Entendu. » Le fidèle conseiller du roi s'empressa de rejoindre le donjon du château, là où fut caché l'héritier.

D'innombrables innocents furent en proie aux flammes et à la destruction qui avait lieu au sein de tout le royaume, l'air y devint difficilement respirable à certains endroits. Le combat entre Atsuya et Genshirô faisait rage depuis déjà de longues minutes, quand un jeune homme, à la chevelure blonde, et aux yeux d'un bleu glacial armé d'un katana dans sa main droite intervint. Son kimono doré flottait, porté par le vent et son bras gauche, entouré de bandages blancs, ne ressortait pas par la manche de son kimono mais était plaqué contre son corps.

  • Genshirô : Le vieil homme tourna son regard vers son allié venu lui prêter main-forte. « Laisse-moi gérer ça, n'interviens pas ! »

  • Kaitô : « Ce n'est pas à toi de décider. Je compte en finir rapidement. » Dit-il d'un ton froid. Kaitô rangea son katana dans son fourreau, ses yeux bleus s'illuminèrent progressivement tandis qu'un froid polaire s'installa. Atsuya s'apprêtait à porter un coup de coude à Genshirô durant son très court moment d'inattention, quand son bras se mit à geler progressivement.
  • Atsuya : « Hum... » Son aura commença à s'assombrir, et des flammes noires libérèrent son bras entravé par Kaitô. Ses katanas, enveloppés par des flammes noires infligèrent de multiples taillades à Genshirô, qu'il peinait à contrer. « Laissez-moi passer. Vous comprendrez plus tard ! »

  • Genshirô : « Il en est hors de question. » Malgré son air impassible, les multiples coups qu'Atsuya lui portait lui firent peu à peu perdre du sang.

  • Atsuya : « Tu ne me laisses pas le choix, le vieux. » L'aura qui l'entourait devint de plus en plus imposante tandis que l'apesanteur se fit lourde. Il mit un coup de tête à Genshirô suivi d'un coup de Kashira* sur le sommet de son crâne, ce qui le projeta à toute vitesse contre le sol.

[* Le "Kashira" en Japonais, est la petite partie métallique qui se trouve tout en bas du manche d'un katana. ]

Genshirô fut assommé, complètement inerte, à terre. Sa violente chute avait formé un cratère dans les pavés de pierre qui revêtaient le sol. En l'espace d'une fraction de seconde, Atsuya s'était téléporté derrière Kaitô afin de lui balayer les jambes. Il lui porta un coup semblable à une descente de coude au niveau de son thorax, sans que le blond n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passe.

  • Atsuya : « Pff... Vous m'avez fait perdre mon temps inutilement. » Il se dirigea d'un pas pressé vers la salle du trône, une fois présent dans l'enceinte du château. Les quelques soldats restants, appartenant à la garde royale, furent immolés à distance et ce, dès l'instant où ils croisèrent le regard du redoutable Atsuya.

Hakuryū scellait sereinement une lettre qu'il venait de rédiger, prit appui sur son trône pour se lever et déposa la missive sur son accoudoir. Il avança de quelques pas puis dégaina son épée comme s'il savait ce qu'il venait de se passer sans même en avoir été témoin.

  • Atsuya : « Je ne compte faire aucun mal à ton fils, tu le sais bien. Je te considère toujours comme mon Roi et mon ami. » Sa voix résonnait dans la salle du trône tandis qu'il continua d'avancer.

  • Hakuryū : « Tu as cessé d'être mon ami dès lors que tu as massacré mon peuple ! »

  • Atsuya : « J'ai l'impression que tu peines à comprendre mes motivations. Je ne souhaite pas te tuer Hakuryū, alors écarte-toi. »

  • Hakuryū : « Tes motivations ? Au prix de la vie de milliers d'innocents ?! Tu dois payer pour les actes que tu as commis. L'enfant n'est déjà plus ici, tu perds ton temps. »

  • Atsuya : « C'est inutile de converser avec toi. » Le fléau de Céleste fonça sur celui à qui il avait autrefois juré sa loyauté.

Les échanges furent intenses, chaque coup qu'ils se portaient devenait de plus en plus puissant et imprégné de haine. Leur talent d'épéiste était à égalité. Leur combat semblait presque chorégraphique et aucun d'entre eux ne fit usage de ses pouvoirs.

Un soldat de la Garde Royale en état critique, complètement brûlé, assistait à la scène.

« Ils sont tellement rapides que je ne vois même pas leurs épées... »

Pensa le soldat mal en point.

Après d'interminables minutes, les deux combattants sentirent leur souffle s'épuiser.

  • Atsuya : Il fit un bond en arrière, haletant. « Assez. »

Le Roi fonça à toute vitesse en direction d'Atsuya afin de ne lui laisser aucun répit, tout en criant.

À l'instant où Hakuryū se trouva à portée, Atsuya dévia l'épée de son adversaire d'un coup vertical et lui trancha le bras. Hakuryū ne poussa aucun cri de douleur, il serra les dents et tomba au sol, son bras ayant voltigé à l'autre bout de la salle.

  • Atsuya : « Je te remercie pour ce combat. » D'un mouvement sec du poignet, il éjecta le sang encore dégoulinant de sa lame.

Atsuya ayant pitié pour son vieil ami, retira le ruban qui servait à attacher ses cheveux et fit un garrot à Hakuryū afin de stopper sa perte abondante de sang. Il comprit que l'enfant qu'il était venu chercher ne se trouvait plus en ces lieux et quitta le royaume de Céleste en proie aux flammes jusqu'au château.

- Cent-seize ans passèrent. Entre-temps, le Valet qui s'était échappé avec l'enfant était retourné à Céleste. La missive qu'avait rédigée le Roi s'adressait à sa personne et lui demandait d'élever l'enfant au mieux, de diriger le royaume et de couronner son fils lorsqu'il aurait atteint un âge mûr. Céleste retrouva son éclat au bout de quelques années, et une nouvelle ère de paix s'installa. -

De retour dans le présent, à quelques lieues du Royaume qu'il a laissé derrière lui, des plaines verdoyantes à perte de vue, Nataku esquissa un sourire.

« J'ai le sentiment que tu es toujours en vie. Je le sens. »

Annotations

Vous aimez lire Nataku ! ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0