Chantal, c’était ma meilleure copine. Elle habitait le second appartement du premier étage de mon immeuble. On jouait dehors ensemble, on allait à l’école ensemble, on était dans la même classe à l’école. Elle était gentille et douce.

Un jour, elle est allée passer quelques jours de vacances avec ses parents dans sa famille en Belgique. Elle est décédée en Belgique des suites d’une méningite foudroyante.

J’étais dévastée. Assise dans l’escalier de l’immeuble, je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer, personne n’arrivait à me consoler. La femme qui habitait au dernier étage et qui faisait le catéchisme, a bien tenté de m’expliquer que c’était la volonté de Dieu. Mais j’en voulais à la terre entière et à Dieu en particulier. Pourquoi Dieu l’avait-il fait mourir, alors qu’elle n’avait jamais rien fait de mal, je ne comprenais pas.

Je ne suis pas allée à son enterrement, ma mère n’a pas voulu, elle y est allée seule avec les autres mères de l’immeuble. Il m’a fallu du temps pour retrouver ma gaieté d’enfant, c’était la première fois que j’étais confrontée directement à la mort.

Bien des années plus tard, j’ai vu sa tombe, une petite pierre tombale blanche toute fleurie. Chantal était enterrée avec son petit frère, car cette famille a été touchée plusieurs années après, par la perte d’un autre enfant suite à une maladie.