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Telle que je la voulais

Et si nous allions voir l'océan,

Traverser les dunes de sable,

Attendre que l'horizon nous rejoigne

Et que les vagues s'apaisent.

Et si nous grimpions au sommet,

Par un sentier détourné,

Cueillir le ciel par surprise

Pour lui dire de rester là.

Et si nous nous roulions dans l'herbe,

Verte, sèche ou mouillée,

Pour marier à la terre

Notre plaisir de vivre.

Et si nous nous réchauffions,

Comme si nous en avions besoins,

A l'ombre du soleil d'été,

Au feu de l'âtre d'hivers.

Et si nous roulions vers l'infini,

Et même au delà de nos rêves,

Dans un véhicule immobile

Comme nous deux dans nos bras.

Et si nous cessions de rêver nos envies,

De croire à cette putain de chance,

Pour vivre nos rêves sans cesses

Et jeter un sort au malheur.

9/11/2016


Souvenirs

Tu me tenais par la main,

Je te disais des mots d'amour,

Tu m'enlaçais tout le jour,

J'en économisais pour demain.

Tu ne me demandais rien,

Je profitais de tout.

Tu me disais je m'en fous,

Je ne manque de rien.

Tu me mettais en avant,

J'en étais tellement fier,

Tu leur disais "arrière,

Je suis à lui dorénavant".

Tu me faisais l'amour,

Je te disais encore,

T'étais toujours d'accord,

Je savourais toujours.


Tu me parlais de toi,

J'étais dans tes mots,

Tu les rendais plus beaux,

Je les répétais en moi.

Tu m'écoutais imaginer,

Je t'observais concrétiser,

Tu n'étais jamais épuisée,

Je ne voulais rembobiner.

Tu m'envoyais des mots doux,

J'illustrais de photos,

Tu restais incognito,

Je savais que c'était pour nous.

Tu t'es faite toute petite,

Je me suis senti grand,

Tu t'es imposée tendrement,

Je me suis mis à ta poursuite.

Tu n'as fait que m'aimer,

Je n'ai pu résister,

Tu as encore persisté,

J'étais ton bien-aimé.

Puis tu t'es mise à bouger,

Et je me suis réveillé,

Tu étais toute ensommeillée,

Je n'avais fait que rêver.

19/11/2016


L'abime du mal

Il est sombre et profond

Comme l'ombre des bas-fonds

Qui se fond sur ses visiteurs,

Perdu dans leurs torpeurs.

Et même si vous ne faîtes qu'y passer

Vous risquez bien d'en trépasser,

Ne jamais en sortir vivant,

Ou bien désincarné en mort-vivant.

Il est froid et silencieux

Comme un hymne malheureux,

Offert aux dieux martyrs,

Damnés pour à jamais souffrir.

Son odeur âcre de souffre,

Dans les entrailles du gouffre,

Vous plonge un peu plus

Dans une inspiration révolue.

Il vous jette dans l'infini

D'une langueur indéfinie

Impalpable, impensable,

Et trop proche du diable.

Il s'enfonce en spirale

En un interminable râle,

Un infernal cri de douleur

Qui sort de votre cœur.

Et vous vous voyez chuter

Jusqu'à l'immobilité,

Plus vile et plus cruelle

Qu'une mort bien réelle.

Que ceux qui en sont revenus,

Donnent aux autres détenus,

Les plans de sa sortie

Que je sois averti !

Il m'a regardé m'approcher,

Tout en restant cachée,

Je n'ai pu rebrousser chemin

Avant qu'il me tire par la main.

Il vous tient serré contre elle

Pour danser avec elle

Une ronde étourdissante,

Une complainte écœurante.

J'ai frappé dans le vide,

A me rendre livide,

J'ai attendu qu'il m'abandonne

Mais ne m'a fait de nouvelle donne.

Il est le feu d'une demi-vierge,

La brulure de ce cierge

Qui, dans vos doigts, fini de fondre,

Et vous laisse vous morfondre.

21/11/2016 

L'abime du mal

Il est sombre et profond

Comme l'ombre des bas-fonds

Qui se fond sur ses visiteurs,

Perdu dans leurs torpeurs.

Et même si vous ne faîtes qu'y passer

Vous risquez bien d'en trépasser,

Ne jamais en sortir vivant,

Ou bien désincarné en mort-vivant.

Il est froid et silencieux

Comme un hymne malheureux,

Offert aux dieux martyrs,

Damnés pour à jamais souffrir.

Son odeur âcre de souffre,

Dans les entrailles du gouffre,

Vous plonge un peu plus

Dans une inspiration révolue.

Il vous jette dans l'infini

D'une langueur indéfinie

Impalpable, impensable,

Et trop proche du diable.

Il s'enfonce en spirale

En un interminable râle,

Un infernal cri de douleur

Qui sort de votre cœur.

Et vous vous voyez chuter

Jusqu'à l'immobilité,

Plus vile et plus cruelle

Qu'une mort bien réelle.

Que ceux qui en sont revenus,

Donnent aux autres détenus,

Les plans de sa sortie

Que je sois averti !

Il m'a regardé m'approcher,

Tout en restant cachée,

Je n'ai pu rebrousser chemin

Avant qu'il me tire par la main.

Il vous tient serré contre elle

Pour danser avec elle

Une ronde étourdissante,

Une complainte écœurante.


J'ai frappé dans le vide,

A me rendre livide,

J'ai attendu qu'il m'abandonne

Mais ne m'a fait de nouvelle donne.

Il est le feu d'une demi-vierge,

La brulure de ce cierge

Qui, dans vos doigts, fini de fondre,

Et vous laisse vous morfondre.

21/11/2016 est froide et silencieuse

Comme une ode malheureuse,


Pas de panique

Pas de panique,

La vie continue.

Rien n'est dramatique,

Rien n'est convenu.

Je suis en état de vivre,

Même sans toi,

Et puis si je te délivre

Ce sera mieux pour toi.

Je ne suis pas encore mort,

Mon cœur se remettra à battre,

Avec ou sans ton corps,

Pour me rendre opiniâtre.

Certes ton absence va m'isoler,

Me résigner à mes vieux démons,

Ces angoisses venant me cambrioler,

Me violer, me laisser à l'abandon,

Celles que tu n'as pas su affrioler,

Que tu as entretenues hors de ton cocon.

Demain n'est pas une fatalité,

Nous en avons chacun plusieurs,

Mais aucun ne nous laisse d'ambigüité,

Nos chemins ne nous mènerons qu'à un lointain ailleurs,

Semés de malheurs et de douleurs, empreints de perpétuité,

Soumis au désespoir, aux tourments, à son guide fossoyeur.

Pas de panique, il reste du temps,

Il parait qu'après la mort il y a une vie

Faites d'hallucinations, peuplée de charlatans,

Où les pensées décharnées se retrouvent asservies

A une inactivité permanente, une autonomie de pénitent,

Alors c'est sans inquiétude que je poursuis cette misérable survie

Qui m'éloigne de toi, de moi, et de nos enfants innocents.

Pas de panique.

23/11/2016


Qu'ai-je fait

La condamnation est sans appel,

Perpétuité sans période de sureté.

Je vais devoir vivre sans elle

Alors qu'elle m'a déjà déserté.

A moi les grilles de l'isolement,

Qui se referme sur ma solitude.

Elle ne brisera pas mon enfermement,

Comme à son habitude.

Elle m'a laissé me livrer,

Sans pour autant se montrer

Et tenter de me délivrer.

C'est elle qui m'a déféré.

Qu'ai-je fait pour mériter

Une telle sanction,

Et à jamais hériter

De tant de punitions ?

Je ne l'ai pas volée,

Elle m'a tout pris,

Je ne l'ai pas violée,

Je suis l'objet de sa duperie.

Nous avions pourtant un plan

Pour ne pas nous faire prendre,

Mais c'est tout à fait consciemment

Qu'elle n'a pas voulu me défendre.

A quoi ai-je eu droit finalement ?

Aux silences des cachots,

A l'attendre indéfiniment,

Aux posters derrière des barreaux.

Qu'ai-je fait pour supporter

Toutes ces accusations,

Pour me voir priver

De son entière association ?

Je n'aurai plus droit

A ce que je n'ai jamais eu,

A part ce regret de toi

Que j'ai toujours vécu.

Ma privation est ma douleur,

Ton absence sa raison,

Mon innocence ta rancœur,

Le temps sa malédiction.

25/11/2016


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